I love you but.... [Fe]

Une magnifique journée, un ciel bleu et pourtant c'était l'ennuie total sur Oxford, aller savoir pourquoi, j'étais la seule en congé aujourd'hui, et j'en rageais, il paraissait qu'il y avait un cas très intéressant, enfin c'était ce que m'avait dit ma coloc en me réveillant à coup de bippeur, ma première vraie grasse matinée depuis des semaines avait donc été avortée, plus la peine de rester au fond de mon lit à m'ennuyer. J'avais d'abord pensé appeler un ami, mais il fallait que je sois réaliste, je n'en avais pas énormément et appeler George avait toujours été très compliqué, il fallait utiliser la poste, et ça mettait un temps fou, aller savoir pourquoi. Des fois je divaguais, imaginant une maison farfelue où il vivrait avec toute sa famille, mais ça n'avait toujours été que des suppositions, je me refusais d'approcher de près ou de loin la magie au sens propre, je ne voulais pas vivre dans un rêve, celui d'être normale. Enfin normale selon la norme de mes parents, parce qu'ici je me sentais parfaitement normale, une demoiselle étudiante en médecin qui obtenait son premier véritable jour de congé depuis un mois quoi de plus banal? Et bien sûr je passerais une bonne partie de cette journée à réviser mes opérations jusqu'à ce que ça rentre totalement dans mon esprit. Je m'imposais un rythme de travail plutôt élevé, mais c'était sans doute pour ça que j'étais l'une des meilleures internes, il était pour moi hors de question de me laisser aller.

Après quelques minutes à tourner et virer sous ma couette, j'avais finalement décider de me lever. Je m'habillais rapidement, un coup de brosse à cheveux et de maquillage, avant de prendre un muffin cuisiné par Emma, et mon sac pour profiter du beau temps. Mais en ouvrant la porte j'eus une sacrée surprise, et oui cocotte l'été était déjà passé. Attrapant une veste, j'en profitais pour faire un nouveau détour par la cuisine et attrapé un autre petit gâteau avant de finalement sortir, grimaçant à cause d'un vent froid qui vint me chatouiller le nez. Même si il faisait un peu frisquet, chose très relative étant donné la température à l'intérieur d'un hôpital, je voulais sortir, je passais la plus part de mon temps enfermée, ce n'était pas franchement très sain. Je marchais en direction du petit parc près de chez moi, regrettant de ne pas habiter à Londres, là où la plus part de mes amis habitaient, et surtout où Joy vivait. Mais non je ne devais pas penser à elle, il fallait que je m'y fasse, je n'étais plus une enfant pour m'accrocher à mes anciens amours, je devais courir vers les nouveaux, et pourtant j'étais plutôt du genre à trainer la patte pour aller à la rencontre des autres. J'étais si bien dans mon monde tranquille et aseptisé, là où mes vieux amis vivaient avec moi, là où mon pauvre petit coeur ne risquait plus rien.

Mais cessons les pensées noires, j'étais enfin arrivée, et je m'installais sur un banc vide, observant quelques instants les personnes présentes. Beaucoup d'enfants, quel jour étions nous déjà? A oui mercredi, ça n'avait rien d'étonnant, décidément je devais réellement être fatiguée pour ne pas me souvenir du jour, mais je ne m'étais pas trop attardée devant le miroir, généralement il était plutôt un ennemi. Au final je sortis mon livre de chirurgie, un ouvrage assez épais, et me plongeais de sa lecture, tremblant légèrement à chaque bourrasque de vent.

Joy était exténuée, elle avait eu une garde la veille à Ste Mangouste et elle n'avait besoin de rien d'autre que de dormir. Mais son voisin d'appartement ne semblait pas penser la même chose puisqu'il semblait beaucoup s'amuser avec sa perceuse toute neuve. Quelle idée avait-elle eu de s'installer dans un immeuble moldu... Elle avait toujours tenue à garder un pied dans le monde moldu, à l'époque c'était surtout par rapport à Violet qu'elle faisait cet effort. Et depuis qu'elle l'avait quittée, elle n'avait pas réussi à quitter son appartement. Quelle idée avait-elle eu de quitter une femme aussi merveilleuse que Violet? C'était une femme merveilleuse dont elle était folle amoureuse... Oui mais voilà, Joy s'était toujours considéré comme une sorte de porte malheur... Et elle n'avait pas la force de faire du mal à Violet. Résultat, elle avait tout gâcher, elle avait perdue celle qu'elle aimait et qui l'aimait, et surtout, elle avait réussi à faire ce qu'elle craignait le plus au monde, faire du mal à la jeune femme. Violet ne voudrait sans doutes plus jamais d'elle. Et elle avait raison, elle serait sans doutes beaucoup plus heureuse sans elle. Sans elle et sa magie... Après tout, elle imaginait à quel point ça avait du être difficile pour elle de vivre avec une sorcière.

Réalisant qu'elle ne pourrait sans doutes pas dormir aujourd'hui, elle décida d'aller faire un tour. Dans un jeans et un petit chemisier rose fushia. Et ses pas semblèrent la guider doucement vers un parc pour enfant dans un quartier moldu. Quelques minutes plus tard elle réalisa qu'elle se trouvait dans le quartier où habitait son ex petite amie. Que lui arrivait-elle? Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui en particulier elle ne cessait de penser à elle? Parce que ça aurait due faire 6 mois qu'elles étaient ensemble aujourd'hui. Elle soupira lentement avant d'entrer dans ce petit parc où elle s'était souvent promenée aux côtés de la jeune McKee. Espérant qu'elle ne la rencontrerait pas aujourd'hui, ce serait beaucoup trop difficile de la voir sans pouvoir lui dire qu'elle l'aimait, sans pouvoir l'embrasser, sans pouvoir lui caresser la joue.Mais après tout... Tout était sa faute à elle.

Elle marchait tranquillement dans le parc en regardant autour d'elle, et finalement, ce fut quand ses yeux rencontrèrent un petit banc que son cœur fit un raté dans sa poitrine. Elle hésita quelques instants puis s'approcha vers elle d'un pas hésitant et avec un sourire timide et très gêné. Que pouvait-elle lui dire? Oui il fallait qu'elle lui avoue à quel point elle l'aimait.

" Violet... Je veux te parler... "

Plongée dans mon livre, je répétais chaque opération les yeux fermés, il fallait dire que je les connaissais par coeur depuis un bon moment, mais ça ne faisait jamais de mal de réviser, ce n'était pas dans la salle d'opération que je pouvais me permettre d'avoir un trou, ça pouvait être fatal à mon patient et j'en étais pleinement consciente. Par contre je commençais réellement à regretter d'avoir eu la très mauvaise idée d'aller étudier dehors, il faisait un froid de canard, ce n'était pas du tout mon truc le froid, je préférais de loin la douce chaleur de l'hôpital ou de ma couette au choix. Et je n'avais pas finit de regretter. Une voix familière se fit entendre, me faisant sursauter et lâcher mon livre qui finit à mes pieds sur le sol. Je pestais contre ma maladresse sans pour autant relever le regard pour le moment, me contentant de ramasser l'ouvrage, essayant de me convaincre que ce n'était rien. Rien? Oui effectivement on pouvait parler comme des adultes, non? Visiblement non, je n'avais toujours pas posé les yeux sur son doux visage et pourtant déjà mes yeux me brûlaient, menaçant de laisser glisser mes larmes. Je pris une bouffée d'air froid, avant de relever les yeux. Elle n'avait pas changé, mais c'était parfaitement normal ça ne faisait pas si longtemps que nous nous étions quitté et pourtant j'avais l'horrible sensation que je n'avais pas vu son visage depuis des années.

Je restais quelques instants figer avant de serrer mon livre contre moi, essayant de rester aussi naturelle que possible l'observant sans un mot, elle était si jolie dans son petit chemisier, ses cheveux tombant sur son dos. Il me fallut encore plusieurs secondes pour lui répondre, essayant de prendre une voix détachée sans y réussir réellement.

"Euh oui bien sûr, tu veux parler de quoi?"

Je n'arrivais pas à croire que j'avais répondu ça, c'était stupide, si elle ne s'était pas trouvé devant moi à cet instant je me serais tapé la tête contre mon livre, mais au lieu de ça, je me contentais de sourire, essayant de prendre un air décontracter alors que mes mains étaient crispées contre l'ouvrage au point que ça en devenait douloureux. Décidément il fallait que j'arrête les histoires de coeur, ça ne me réunissait pas du tout, même si Joy semblait être aussi gênée que moi, c'était déjà ça, même si j'avais l'impression d'avoir l'air 100 fois plus stupide.

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