Gryffondor et Serpentard, un bon ménage ? [Fe Aurianne]

Très tôt ce matin là, dans son dortoir, et plus précisément dans son lit, Eric n'arrivait pas à dormir. Et pour cause : Il avait faim. Très faim, voir même beaucoup trop à son humble avis. Le fait est que la veille, le jeune homme s'était encore engueulé avec l'un de ces nombreux ennemis, et, trop énervé pour quoi que ce soit d'autre, il était partit se coucher, sans même prendre la peine de prendre son diner. Seulement voilà, depuis toujours, Eric était un glouton, un véritable glouton. Et sauter un seul repas était, pour lui, une véritable diète, alors évidement, il était à présent au bord de la crise de nerf...

Après avoir poussé un grand et long soupir, ainsi qu'après s'être maudit et insulté de tous les noms, Eric décida de se lever. Il fallait qu'il aille manger. Sinon, il n'allait, pour sûr, pas tenir la journée. Puis, après s'être fait une brève toilette, et s'être habillé de son uniforme de manière très débraillée, sortit de la chambre sans prendre la peine d'être silencieux, bien que ces colocataires dormaient toujours à ce moment là. Qu'est-ce qu'il s'en fichait, après tout, vu le nombre de fois où eux ne se sont pas gênés pour le réveiller en pleine nuit, et ce depuis sa première année...

Suite à cela, le Gryffondor sortit de la salle commune, sous le regard désapprobateur de la Grosse Dame. Elle aussi, elle l'énervait, à la fin. Depuis le temps, n'avait-elle pas prit l'habitude de voir Eric sortir à toute heure du jour et de la nuit ? Apparemment pas, au plus grand agacement de l'adolescent, ni me manqua pas l'occasion de l'envoyer de se faire paitre chez les Scroutts à Pétards. Non mais.

Enfin bon. Naturellement, et sans ce poser de question, Eric, après être arrivé dans le Hall, ne prit pas la direction de la Grande salle, mais franchit la petite porte à droite de l'escalier principal. Puis, lorsqu'il fut arrivé devant le "tableau d'entré", chatouilla la Poire, la regarda glousser avant d'ouvrir le tableau qui s'était transformé en porte.

A peine Eric eût-il outrepassé le couloir, et donc, à peine était-il dans les cuisines qu'une horde d'elfes accoururent vers lui pour lui demander ce qu'il désirait.

« N'importe quoi, tant que ça se mange, et que ça se compte par tonne, je suis preneur ! » s'exclama le garçon dans un grand sourire.

Le Gryffondor alla ensuite s'assoir par pure réflex à la table la plus à droite de la vaste pièce; celle correspondant donc à la tablée de sa maison, et fut très vite rejoint par la même troupe d'elfes, qui étaient cette fois munis d'au moins une dizaine plats différents chacun.

« Voici pour vous, jeune Maître, j'espère que cela vous plaira, couina doucement l'un d'eux.
- C'est parfait ! S'exclama Eric, qui semblait avoir des étoiles dans les yeux tant il était ravi. C'est absolument parfait ! Merci, vous tous ! »

Aussitôt, sans même attendre ne serait-ce qu'une seconde de plus, Eric se lança à l'assaut des plat, qu'il engloutit à une vitesse ahurissante. Les assistes vides s'empilaient au même rythme que les nouveaux plats apparaissaient devant lui.

Et puis, tout en mangeant plat sur plat, le jeune homme laissa son esprit vagabonder. Et de fil en aiguille, ses pensées arrivèrent par se tourner sur Aurianne De Bray. Depuis aussi loin que remonte ces souvenirs, ils avaient toujours été ennemis, lui et elle. Toujours. Pourtant, quelques jours auparavant, alors qu'Eric séchait encore une fois un de ses cours si ennuyant présentés par Mr Binns, le Rouge et Or avait aperçu la jeune fille se balader près du lac noir. Ayant eu un mauvais pré-sentiment en la voyant marcher si près du bord, Eric avait décider de la « surveiller », dira-t-on, jusqu'à ce que son doute se confirme, et que la Serpentard tomba à l'eau. D'emblée, et sans même chercher à réfléchir, Eric s'était élancé vers le lac, et avait plongé pour la repêcher. Le fait est qu'il savait depuis quelques temps déjà que la jeune femme ne savait pas nager, l'ayant entendu en parler un jour où il l'avait croisée. Ensuite, lorsqu'ils furent tout deux à la surface, et après qu'Eric ait lancé sur eux-deux un sort pour les sécher, le Gryffon emmena Aurianne à l'infirmerie, avant de partir aussi sec.

Et maintenant, le jeune homme ce demandait bien comment allaient se passer les choses, entre eux. Avec un peu de chance, Pomfresh ne lui avouerait pas qui était son « sauveur », ou alors peut-être que la Vert et Argent déciderait d'ignorer cela. Le fait est qu'Eric n'avait jamais été à l'aise dans les scènes de remerciement, tout ça. Surtout lorsque il y avait une fille dans l'histoire. Eh oui, Eric était bien maladroit, avec elles, à deux trois exceptions près, bien évidement...

Puis, alors que le jeune homme était toujours en plein dans ces pensées – et dans sa nourriture, la porte d'entrée des cuisine s'ouvrit doucement, au plus grand désespoir du garçon en maque de tranquillité dans ce satané château...

« Gryffondor et Serpentard, un bon ménage ? » Eric Mallder & Aurianne M. De Bray

Aurianne s’était réveillée tôt ce matin là, mais cela ne lui déplut pas. Depuis quelques jours son sommeil était uniquement bercé de cauchemars dans lesquels elle se revoyait se noyer encore, et toujours. Elle accueillait donc le réveil avec une joie qui ne lui était pas familière. Tout le monde dormait encore à cette heure-ci, elle s’habilla donc rapidement et sortit doucement pour ne pas réveiller les filles. Elle ne savait que faire, mais il fallait qu’elle se change les idées. Elle traversa donc la salle commune sans s’y attarder, puis sortit, se trouvant à présent dans les couloirs des cachots. Depuis quelques jours, elle ne faisait que se remémorer « l’accident » qui avait failli lui coûter la vie, mais aussi les paroles de Madame Pomfresh à son réveil. Si cette baignade inattendue n’avait pas réussi à la tuer, ce que l’infirmière lui avait raconté par la suite avait failli l’achever, et pour cause… C’était Eric qui l’avait repêchée dans le lac. Eric Mallder. Ce Bouffondor né moldu, à qui elle s’appliquait de rendre la vie impossible du plus loin dont elle se souvenait. Une foule de questions avait depuis lors assailli ses pensées, ne la quittant plus à chaque heure du jour ou de la nuit. Pourquoi était-il allé la repêché , Qu’allait-il attendre d’elle maintenant ? Aurait-elle agit de même si les rôles avaient été inversés ? Elle haïssait encore plus le Gryffondor, elle se sentait redevable envers lui, et en même temps, elle aurait presque souhaité qu’il la laisse couler dans les eaux sombres du lac, cela lui aurait au moins permis de faire taire ce vacarme infernal à l’intérieur de sa tête. Elle se sentait étouffer et elle en avait des migraines impossibles.

Depuis, elle affichait toujours un visage impassible et avait l’air distante. Elle ne parlait plus, ne mangeait plus, séchait les cours prétextant qu’elle n’était pas remise. Et pourtant de jour en jours son mal être s’intensifiait. Il fallait qu’elle fasse quelque chose, mais quoi ? Elle en était là dans ses réflexions, quand lorsqu’en plus de son mal de tête, elle sentit une sensation de creux, de vide dans son estomac. Elle remonta donc les escaliers et se mit en route vers les cuisines. Une fois devant le tableau représentant la coupe de fruits, elle chatouilla la poire comme elle l’avait déjà fait de nombreuses fois, et la porte de la cuisine s’ouvrit. En entrant, elle aperçut directement un attroupement d’elfes de maison à une table, elle ne distinguait pas l’élève qui se trouvait là, tellement il était entouré. Elle hésita un instant à sortir, n’ayant aucune envie d’avoir à faire à qui que ce soit, mais un autre groupe d’elfes était déjà sur elle. Elle avait beau être bien contente quand ils la servaient, elle ne les supportais pas. Elle avait envie de leur crier de se taire, de leur faire perdre leur enthousiasme qui lui martelait la tête. Elle leur ordonna d’un ton froid de lui rapporter n’importe quoi, tant que c’était mangeable. Sa voix, et surtout son ton, alertèrent l’autre élève de sa présence. Il se retourna, un air désapprobateur sur le visage, comme s’il allait lui faire la morale sur la façon de traiter ces pauvres créatures, mais lorsqu’il la vit cela s’effaça de son visage. C’était Eric. Génial, il ne lui manquait plus que ça. Elle ne pouvait pas l’ignorer, repartir avec sa nourriture comme si elle ne l’avait pas vu. D’autant plus que elfes de maison, pensant sûrement que cette rencontre était organisée commencèrent à lui faire une place près du rouge et or. Stupides petites créatures. Elle s’approcha néanmoins de Eric, à pas lents, et resta debout en face de lui.

Aurianne. – « Bien que cela ne m’enchante absolument pas, je dois te remercier de m’avoir repêchée dans le lac. »

Elle s’exprimait d’un ton calme, posé, presque froid, en le regardant droit dans les yeux. Ses yeux bleus, devaient être glacials et parfaitement refléter son ton, elle le savait. En bref, elle avait adopté une attitude totalement inappropriée pour ce genre de scène, mais qu’importe. Elle n’allait pas se mettre à genoux devant un Bouffondor et le vénérer, même s’il lui avait sauvé la vie…

« Gryffondor et Serpentard, un bon ménage ? » Eric Mallder & Aurianne M. De Bray

Le Gryffondor affichait une expression incrédule sur son visage. Il avait l’air un peu stupide à la fixer comme ça. L’espace d’un instant, elle commença même à douter des paroles de Madame Pomfresh. Elle s’était sûrement trompée de personne, après tout son Bouffondor préféré avait l’air si surpris qu’elle doutait sérieusement qu’il puisse avoir quelque chose à voir dans cette affaire. Pourtant, après un instant, il prit enfin la paroles.

Eric. – « Tss... Comme si j'allais te laisser crever... »

C’est vrai que c’était sans compter l’énorme bonté des Gryffondors. Elle les haïssait à joueur leurs Sainte-Nitouche à tout va, profitant de n’importe quelle situation pour faire passer les Serpentards comme des monstres sans cœur. Eric avait d’ailleurs détourné son attention de la jeune fille. Il s’était de nouveau tourné et avait commencé à manger. Elle pouvait néanmoins voir son visage rougir au fur et à mesure que le silence s’installait entre eux. Et Aurianne se demandait bien pourquoi il rougissait comme ça, sans raison. Il allait bientôt finir de la même couleur que le rouge sur le blason de son uniforme. Soudain, il se retourna à nouveau et reprit :

Eric. – « T'as l'air conne, plantée là sans rien foutre, tu sais. »

C’est vrai que la scène devait être bizarre à voir, mais de quel droit se permettait-il de lui parler ainsi ? Son visage se referma aussitôt. Un masque glacé et calme y apparut. Elle dut se retenir de ne pas lui envoyer une bonne répartie doublée d’une insulte. Elle était assez mal comme ça ces derniers temps, sans en plus devoir y ajouter de stupides querelles avec un rouge et or, indigne d’intérêt.

Aurianne. – « Et tu voudrais que je fasse quoi ? Que je m’assoie et qu’on fasse comme si la situation était normale, comme si on était des amis. J’étais venue manger, mais tes réflexions me font perdre l’appétit, alors je crois que je vais y aller. »

Son ton n’avait rien perdu de sa froideur. Elle n’ajouta pas un au revoir, pas un deuxième merci, mais se contenta de se retourner, s’apprêtant à sortir…

Entendant sa réaction, Eric grogna. C'était bien les filles, ça, à se vexer pour un rien. Tout ce qu'il voulait lui dire, c'était effectivement d'au moins s'assoir... C'est vrai qu'Eric avait toujours été un peu grossier, dans ses paroles, mais qu'est-ce qu'il y pouvait ? Il avait toujours été comme ça, depuis la mort de sa mère, et ce n'était certainement pas du jour au lendemain qu'il allait changer.

Pourtant, voyant Aurianne qui commençait à rebrousser chemin, Eric commença, sans même comprendre pourquoi, à regretter ces paroles. Mais bon, c'est vrai, quoi, il n'allais quand même pas l'inviter de manière directe à s'assoir, ça ne lui ressemblait trop pas. Quoiqu'il en soit, le Gryffondor hésita vraiment sur la marche à suivre. Un côté de son esprit lui hurlait que c'était bien fait pour elle, que ce n'était qu'une ingrate, qui pensait très certainement qu'il l'avait sauvé simplement pour pouvoir faire son héros. Mais l'autre côté de son esprit, lui, lui répétait qu'il avait quand même été un peu vexant, et qu'il fallait se rattraper.

En temps normal, Eric aurait très certainement donné raison au premier côté de sa caboche. Néanmoins, cette fois-ci, il sentait que ce n'était pas le comportement à adopter. Il ne savais pas tellement pourquoi, mais, c'était son instinct, qui lui disait ça, et Eric n'a jamais eût l'habitude de contredire son instinct.

Alors, tandis qu'Aurianne était sur le point de franchir le pas de la porte, Eric s'exclama d'un ton joyeux, sa rare grande bonne humeur soudainement de retour.

« T'as tort, ces p'tits êtres n'en n'ont p'tetre pas l'air, mais ils sont super bon cuisiniers ! D'ailleurs, ajouta-t-il vraiment perplexe, bizarrement, c'est toujours dans les cuisines que les plats sont meilleurs... Parfois, j'ai même l'impression que c'est les profs, qui se gardent les meilleurs plats. Ca m'étonnerai pas de cette rabat-joie de McGo', de faire ça.. Elle joue les femmes bien, mais je me suis toujours dis à sa tête que c'est juste pour se donner un genre... Qu'est-ce qu'elle m'agace, celle-là, en tout cas... Mr Mallder par ci, Mr Mallder par là.. Elle est soulante ! Qu'elle aille se pendre, ça ferait des vacances à tout le monde... »

Puis, sentant sa faim revenir, Eric retourna la tête vers son assiette, et s'apprétait à piquer dedans de sa fourchette lorsqu'il vit la teinte verdâtre qu'avait pris ce qu'il semblait être une omellette. Voyant ceci, il reteint son geste alors que les piques de son couvert n'étaient qu'à quelques centimètres de l'aliment, pour souffler, non sans un rictus de dégoût :

« Qu'est-ce que c'est qu'ce truc... »

« Gryffondor et Serpentard, un bon ménage ? » Eric Mallder & Aurianne M. De Bray

Aurianne continuait d’avancer vers la porte d’un pas décidé. Tout dans l’attitude du rouge et or la dégoûtait, elle ne pouvait pas en supporter plus. Qu’il lui ai sauvé la vie le rendait encore plus détestable à ses yeux. Il s’attendait à quoi après tout ? Qu’elle lui saute au cou en le remerciant ? Il pouvait toujours attendre dans ce cas. Le silence était retombé dans les cuisines. Seuls venaient le troubler le bruit que faisaient les elfes en travaillant ainsi que le claquement régulier de ses talons hauts sur le sol. Elle allait franchir le seuil lorsque elle entendit la voix de Eric dans son dos.

Eric. – « T'as tort, ces p'tits êtres n'en n'ont p'tetre pas l'air, mais ils sont super bon cuisiniers ! D'ailleurs, bizarrement, c'est toujours dans les cuisines que les plats sont meilleurs... Parfois, j'ai même l'impression que c'est les profs, qui se gardent les meilleurs plats. Ca m'étonnerai pas de cette rabat-joie de McGo', de faire ça.. Elle joue les femmes bien, mais je me suis toujours dis à sa tête que c'est juste pour se donner un genre... Qu'est-ce qu'elle m'agace, celle-là, en tout cas... Mr Mallder par ci, Mr Mallder par là.. Elle est soulante ! Qu'elle aille se pendre, ça ferait des vacances à tout le monde... »

Son ton avait changé. Il était anormalement joyeux, tranchant avec l’atmosphère régnant dans la pièce. C’est peut être ça qui la fit se retourner pour faire à nouveau face au jeune homme. Elle voulait juste sortir de cette pièce, pourtant une petite voix dans sa tête lui ordonnait de rester. La situation était pour le moins étrange. D’autant plus que Eric semblait partir dans une sorte de délire personnel. Elle ne savait pas trop comment le prendre. Le remballer comme elle l’aurait fait d’habitude, ou saisir l’occasion qu’il lui présentait ? Il s’était à nouveau retourné vers son assiette et marmonna quelques mots qu’elle n’entendit pas. Elle s’approcha alors du Gryffondor, se plaçant derrière lui.

Aurianne. – « Ce ne sont pas là des paroles dignes d’un Gryffondor… »

Il se retourna aussitôt, s’attendant sûrement à faire face à son visage froid, car ses paroles sonnaient comme un reproche. Pourtant Aurianne affichait un sourire. Un petit sourire, elle n’était pas capable de mieux ces derniers temps. Mais l’essentiel est que pour uen fois, il était sincère.

Aurianne. – « Mais c’est la vérité, alors je te pardonne. »

Elle s’assit alors à son tour, à la place que les elfes lui avaient préparé quelques instant plus tôt.

« Gryffondor et Serpentard, un bon ménage ? » Eric Mallder & Aurianne M. De Bray

Eric. – « Oh, eh bien, vous m'en voyez ravi, chère demoiselle. Mais je n'ai aucun mérite, je ne fais qu'énoncer des faits, après tout. »

Aurianne s’était à peine installée, pensant que l’atmosphère s’était détendue et qu’elle pourrait profiter d’un moment de répit dans ses journées à présent peuplées d’angoisse devant le moindre problème le plus inoffensif. Elle réussit même à faire un bref sourire devant les propos de Eric, mais malheureusement, celui revint rapidement à la charge.

Eric. – « Tu sais, j'ai remarqué que tous les gens pensaient que les Gryffondors étaient tous soit des bons samaritains courageux et là pour leur prochain, meilleurs amis d'Hagrid, admirant Dumbledore et respectant profondément l'autre vielle peau piqueuse de bon plats. Mais c'est faux ! Enfin, pour les autres, je sais pas, mais moi, en tout cas, bah Hagrid, je l'aime pas. Il est chiant, balourd, et pis en plus il cuisine comme une m*rde. Après, je sais pas comment il est en prof, mais j'vais te dire, c'est pas plus mal. Dumbledore, lui, il m'énerve, à se prendre pour mon père. Il joue les psychologues pour enfants, alors que lui-même est un vrai gamin. Quant à McGo... Celle-là... Vaut mieux pas que je commence à en parler parce que sinon... »

Aurianne s’était inconsciemment écartée du jeune homme. Il s’était arrêté de parler l’espace d’un instant, mais son visage en disait long sur ce qu’il pouvait bien penser. N’arrivait-il pas à comprendre que pour une fois dans sa vie, elle n’avait pas envie de s’amuser à rabaisser les Bouffondors comme ceux de sa maison les appelait ? Depuis l’accident elle ne pouvait s’empêcher de remuer de sombres pensées, et la moindre pique même involontaire arrivait à la faire entrer dans une colère noire. Elle jugea plus prudent de se taire, priant intérieurement Salazar pour que Eric en fasse de même, du moins sur ce sujet. Et force fut de constater que ses prières n’avaient sûrement pas été entendues.

Eric. – « Enfin bon. Après tout, y'en a bien qui disent que j'ai rien à foutre dans leur maison... »

Au moins s’était-il arrêté dans sa lancée sur le sujet de l’irréversible haine que se vouent Serpentards et Gryffondors. Et heureusement car les nerfs de la jeune fille n’auraient peut être pas supporté. Elle haïssait les rouges et or, et grand bien lui fasse que cela fut-ce réciproque ou non, mais elle n’avait pas besoin d’en discuter avec qui que ce soit.

Aurianne. – « Honnêtement, je me préoccupe plus ou moins autant de ce que tu peux bien penser à propos de ce sujet que du nom des elfes de maison de Poudlard. »

Elle avait ponctué ses paroles par un regard insistant sur le premier qu’elle aperçut, histoire de l’agacer autant qu’il le faisait avec elle en entrant dans ce sujet.

Aurianne. – « Donc si ce que tu avais à me dire se résume à cela, je vais te laisser en leur si charmante compagnie. »

Elle s’était levé afin de donner un sens à cette phrase et s’apprêtait une fois encore à sortir de la salle, lorsque la voix du jeune homme résonna encore une fois à ses côtés. Soit il n’avait pas eu l’air d’entendre ses dernières paroles, trop occupé par une assiette d’un quelconque gâteau qu’elle ne distinguais plus de la place où elle se trouvait, soit il les évitait volontairement pour alléger l’atmosphère.

Eric. – « T'en veux ? »

Elle s’approcha de lui, approchant volontairement sa tête au plus proche de la sienne afin de le perturber et le fixa droit dans les yeux.

Aurianne. – « Non merci, j’ai subitement perdu l’appétit. »