Rencontre inoubliable (OU)

C’est dans un esprit plutôt dégagé que je me présente aux Trois-Balais, où la serveuse est toujours la même. Mais avec ma mémoire pour les gens, c’est évident que jamais je ne pourrais me rappeler de son nom… Parfois, je viens ici pour lire des trucs qui me sont interdits, ainsi qu’aux autres élèves de Poudlard. Bien sûr, je sais pertinemment que je ne passe pas inaperçue, avec mon gros livre ouvert, à moitié écrit en langue qui m’est d’ailleurs inconnue… C’est tout de même très rare que je réussisse à croiser quelqu’un qui risque de me reconnaître. Mais bon, avec des cheveux violets, l’intention de rester incognito risque d’être désuète. Je me cache le visage, derrière le rideau de mes longs cheveux qui couperont ceux qui peuvent me porter un minimum d’attention sur le moment. Pour l’instant, je recherche activement quelque chose de tout simple qui pourrait me permettre de regagner le sommeil que je perds sans cesse, accaparée par au moins dix lignes de pensées simultanées. Je ne comprends pas tout à fait cette insomnie qui purge mon énergie vitale, mais il faut y trouver un remède. Quelques queues de rat ? Non, manger cela, juste à y penser me rend malade. Je baisse légèrement les yeux, plus loin sur la page recouverte d’encre. Des potions d’amour, encore, de celles qui attachent l’âme d’une personne à une autre pour la vie… Pourquoi se compliquer la vie à ce point. Déjà que je ne comprends pas du tout les hommes, d’imaginer d’en avoir à sa botte tout le temps ! Traumatisant. Vraiment, je vous jure. Rien que d’y penser me donne des frissons dans le dos. Contraindre quelqu’un, contre sa propre volonté, à partager la seule chose qui peut rester véritable. Belle définition pour esclavage, je trouve. Tout en sirotant une Bièraubeurre digne des meilleures, et je m’y connais, je pensai alors à l’étrange relation qui unit Harry Potter et Drago Malefoy, qui, par le plus grand des hasards, se retrouvent à être deux de mes très bons amis. Si une chose peut faire en sorte qu’ils se rejoignent, c’est bien par la contrainte d’une destinée totalement opposée et leur solitude intérieure. Les personnes comme eux vivent pour sauver les siens. Harry le monde des sorciers, et Drago pour sa propre survie ainsi que celle de sa famille, sans aucun doute. Il est impossible d’ignorer l’allégeance du blond envers le plus grand sorcier noir connu. Oh, si seulement ces deux-là pouvaient comprendre qu’ensemble, ils pourraient sans doute faire de grandes choses… mais leurs naissances dans des mondes diamétralement opposés ne le permet pas… pour le moment. Je feuillette toujours le grimoire, la baguette dans ma main gauche, tournant les feuilles distraitement, plongée dans ma propre réalité. Je peux me couper très facilement des gens bruyants qui m’entourent. Bien sûr, que c’est très bruyant, c’est un bar. La serveuse passe derrière moi, ramassant au passage une bouteille vide. Quelle différence entre cet entourage si magique, et les Moldus qui ne se doutent de rien… Une chance que je garde les yeux ouverts. Jamais je ne pourrais me permettre d’avoir des œillères en ces temps qui annoncent une guerre sans merci. Je flattai l’écorchure que présentait la feuille spécifique entre mes petites mains. Comme une brûlure de cigarette… Cigarette. Quelle magnifique idée, de se noircir les poumons de façon irrémédiable. Le parchemin, aux bouts noircis, a sûrement dû trôner sur un coin de bureau servant à de multiples expériences. Il sent le papier vieilli, odeur que je reconnaîtrais entre mille. C’est encore heureux qu’il n’aie pas brûlé complètement.

Je poussai un léger soupir, comme à mon habitude. Sans peur de me faire reconnaître avec un livre interdit, de toute façon, qui peut deviner que ce livre est prohibé, hein ? J’observai attentivement les moindres faits et gestes du coin de l’œil des personnes extraverties, réchauffées par l’alcool ou autre chose encore. C’est étrange, je ne reconnais presque personne qui se trouve en ces lieux. Généralement, il se trouve au moins quelqu’un qui vient m’accoster, passant dans le coin pour des raisons souvent obscures. Je couchai doucement ma tête sur mon bras, écoutant avec attention une conversation non loin de moi sur les Snarglouf, ou quelque chose comme ça. La question principale, c’est premièrement de savoir si ça existe réellement, ou ce n’est qu’une invention propagée par le Chicaneur à tort et à travers. Quand je repense à Luna Lovegood, une fille de Serdaigle, se promenant avec des Lorgnospectres sur le nez. Quant à savoir ce qu’ils permettent de voir ce que nous ne pouvons pas, c’est une bonne question. Et oui. À moitié endormie par la chaleur qui émane de la pièce bondée, les signes s’entremêlent sous mes yeux. Oh, si je pouvais seulement être tranquille à somnoler dans mon lit… mais ça ne me tente pas, vraiment pas. Je m’enfonce dans mes idées noires sans vergogne. Personne ne doit être témoin de ma défaite personnelle, de se rendre compte que finalement je en suis pas la petite fille enjouée. J’ai des problèmes, majeurs, qui plus est. Par exemple, ce satané manque de sommeil. Il faut que je trouve une solution au plus vite avant de commencer à voir des hallucinations. Quelqu’un semble me parler au bout d’un moment, mais je ne peux pas identifier la voix qui s’adresse à moi. Je me relève, sous le coup de la surprise.

- Ça a l’air intéressant, comme lecture. Tu es sûre que tu devrais avoir ça dans les mains? On ne sait jamais ce qu’une jeune fille avide de connaissances peut préparer.

Je sursaute derechef, ne trouvant toujours pas qui me parle, farfouillant les gens du regard.

Ron qui avait perdu Hermione dans Pré-au-Lard était entré aux Trois Balais espérant l'y trouvé.
Finalement, avec cette chaleur il fut tenté de se désaltérer et resta un peu ici le temps de se rafraîchir.
A son arrivé, il s'était déjà arrêté sur cette jeune fille, sa chevelure particulière attirant le regard.
Mais ne la connaissant pas vraiment il était aller au comptoir.
Puis finalement se retournant tout en buvant, Il reporta à nouveau son attention sur elle.
Ce n'était plus la couleur de ses cheveux qui l'intriguait, mais son regard.
Ron resta ainsi à la fixer de longues minutes cherchant à la comprendre. Il la vit passer de l'inquiétude, à la fatigue, mais elle n'avait pourtant pas l'air triste. Juste concentrée, en grande réflexion. Il aurait payé cher pour savoir à quoi elle pensait en ce moment.
Puis lui, le garçon si maladroit et timide d'habitude finit par se lever en pensant aller le lui demander directement.
Sans vraiment comprendre, cette jeune fille l'attirait. Non pas physiquement ou sentimentalement, mais quelque chose de plus profond.
Finalement il alla s'assoir à la table d'à côté et pu porter son attention sur son livre.
Pour avoir déjà fouiner son nez dans des livres interdits dans la bibliothèque de Poudlard avec Harry et Hermione dans sa jeunesse ce genre de bouquin lui était familier.
Il se demandait s'il ne se trompais pas ce qu'une jeune fille qui avait l'air si intelligente et pur pouvait bien faire avec ça dans les mains.
La demoiselle lui faisait presque penser à son amie mais en plus mystérieuse et fermée.

Après encore quelques hésitations, Ron se décida enfin et se leva, son verre à la main et s'arrêta derrière elle.
C'est alors qu'il lui posa cette question et fit ces remarques.

La jeune fille avait l'air de sortir de sa rêverie et ne tournait toujours pas vers lui.

Ron se râcla la gorge pour marquer de nouveau sa présence et tenta un sourire amicale.

"Je suis désolé, je te dérange surement. Je n'aurais pas dû."

Il lui aurait alors bien proposé de lui offrir quelque chose à boire pour se faire pardonner mais il était du genre sans un sous et ne pouvait pas se le permettre malheureusement.
Mais toujours intrigué par la demoiselle, il aurait bien aimé discuté avec elle et savoir ce qui se passait dans cette tête pleine...

HRP : Prêt dès demain, je suis horriblement consternée, j'ai perdu internet tout ce temps, mais je m'y remets avec la plurs grande ardeur ! Gomen nasai !!!

Je suis réellement une pauvre idiote. J’étais tellement aveugle que le grand garçon roux, sans aucun doute Ron Weasley, qui se tenait tout juste devant moi, aurait pu faire des pieds et des mains pour que je le remarque, mais le son de sa voix grave s’est perdu dans les profondeurs de mes propres cernes. Je n’aurais jamais cru que cela pourrait être bien pire qu’avant, jusqu’à prendre les êtres humains pour des fantômes. Les cheveux roux, l’éclat des yeux oscillant entre le vert et le bleu, un espèce de sourire que je ne saurais déchiffrer. Au moins, je n’ai pas à me méfier, ce qui est déjà un progrès. Puisqu’avec mon insomnie, je pourrais très facilement développer une paranoïa.

- Tu n’as aucunement à me présenter des excuses, mon cher, tout est de ma faute, lui dis-je avec un léger soupir. Je suis beaucoup préoccupée avec ma vie personnelle ces temps-ci.

Je refermai rapidement le bouquin qui fit s’envoler une bonne couche de poussière prise depuis des années dans la reliure. Parfois, les livres ont besoin d’être restaurés, celui-ci tombe presque en ruine. Je me demande qui s’est donné la peine d’acheter tous ces grimoires interdits et de les placer à l’endroit le plus sûr où quelqu’un voudrait le lire sans permission; Poudlard.

- Si tu veux, tu peux bien rester avec moi, fais selon tes désirs.

Je vis son regard se poser sur mon livre, une touche de réminiscence. Avec ses deux autres petits copains, sans doute a-t-il lui aussi exploré le fond de la bibliothèque… J’y croise d’ailleurs assez souvent Hermione Granger. Je me demande comment elle fait pour ne jamais oublier d’en rapporter un, avec la quantité industrielle qu’elle emprunte à chaque fois. Je ris intérieurement en pensant à Drago qui ragerait intensément de me voir avec un Weasley. HAHAHAHAHA. Bon. Il faudrait trouver un bon sujet de conversation, n’est-ce pas. Quelque chose de simple qui ne s’appelle pas la météo.

- Tu as hâte de recommencer les cours, toi ? Ça ma manque horriblement durant ces vacances, je te jure, j’ai l’impression d’être une grosse larve inefficace. Et ce n’est sûrement pas à lire des choses comme ça que je me sentirai plus intelligente, dis-je en pointant le bouquin toujours poussiéreux.

Mon œil gauche cligna tout seul, une partie de mon cerveau en phase endormie totalement. J’ai honte de me montrer si faible, ce qui n’arrive pourtant jamais d’habitude… c’est regrettable. Mais, j’arriverai très bientôt à surpasser ce stade d’insomnie plus que désagréable, je dormirai suffisamment pour retourner à Poudlard et voir le reste de mes amis par la même occasion. Je me dis que c’est peut-être les événements qui se trament dans le monde des sorciers qui influencent mon subconscient d’une quelconque manière… À moins que quelqu’un se soit décidé à me jeter un sort d’Insomnie chronique.

Ron Weasley peut bien se demander ce qui se passe avec moi. Cela va sans dire que c’est étrange comme comportement observée sur une personne, admettons une amie, qui apparaît tout d’un coup. Je pourrais dire que ce garçon semble parfois fasciné par ce qui l’entoure, lui conférant un certain air de naïveté, interprété faussement. Je ne sais pas trop quoi dire de plus, étant donné que dans des temps noirs comme nous le traversons, la surveillance est partout. Il ne fait pas prendre de risques inutiles… voyants. Nous pouvons nous permettre de faire certaines suppositions, mais de les faire bien sûr à voix basse, pour ne pas alerter toutes les personnes qui sont justement à l’aguet. Ron fait partie d’une des trois personnes les plus en danger en ce moment dans le monde inconnu aux Moldus. Être le meilleur ami d’ Harry Potter, celui qui est surnommé de toutes les façons possibles, ne doit pas être facile. Il est pratiquement impossible de rester incognito. Je rejetai mes longs cheveux violets vers l’arrière, me permettant de mieux me concentrer sur la conversation courante. C’est sûr, aussi, qu’il doit se sentir rejeté par moments. On ne voit que son meilleur ami, qui accomplit miracle après miracle sans lui laisser un peu de gloire… Mais je ne crois pas que Ron Weasley s’en formalise réellement. Je me demande depuis combien de temps exactement est-il tombé amoureux de la seule fille du trio Anti-Voldemort puissance infinie. Très rares sont les personnes qui acceptent l’intellectualité prononcée de leur tendre moitié, lorsque c’est le cas. On dirait bien qu’il y a de l’espoir, à le regarder. Cela ne fait pas tant longtemps que nous nous connaissons. Voilà donc une excellente manière de commencer à se connaître, non, depuis bientôt 5 ans ?

Ron toussota lorsqu'elle referma le livre. Il vivait dans la poussière et la saleté depuis le début des vacances et il semblait avoir développer une allergie purement psychologique en espérant peut-être éviter quelques corvées de nettoyage supplémentaire. Square Grimmaurd allait devenir plus brillant que le contenu de la pensine de Dumbledore.
Il balaya l'air devant lui avec la main et respira de nouveau tranquillement.
Il regarda la jeune fille avec encore plus de curiosité que précédemment. Il aurait voulut savoir ce qui la préoccupait tant, et encore une fois, ce qu'elle faisait avec un tel livre dans les mains.
Étant donné qu'elle ne le connaissait pas, il y avait une chance sur un million pour qu'elle lui dise la vérité si il insistait sur le sujet.
Parler des cours était en effet un sujet moins périlleux et peut-être qu'il pourrait en apprendre un peu plus. Il ne semblait particulièrement la déranger alors il s'assit à sa table et posa son verre.
Il allait répondre très simplement à sa question lorsqu'elle provoqua en lui toute une séries d'autres questions. Il avait hâte de retourner à Poudlard oui, c'était vrai, mais ça n'avait rien à voir avec les cours. Il avait comprit après 5 ans passé avec Harry que pour se défendre contre Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, ce n'était pas les conseils des professeurs qui comptait ou son application en classe. Et encore moins des cours de potions à la noix et des tonnes de dissertations inutiles en ce moment -_-. Mais il fallait bien qu'il continue à apprendre, et qu'il trouve un travail. Il avait foi en Harry et Hermione et il ferait tout pour leur venir en aide et donner un avenir au monde.
Il devait donc continuer à vivre "normalement" en attendant la fin de ses études. Pour le moment, A la rentrée, il porterait son attention surtout sur Drago dont il voulait surveiller les moindres fais et gestes, et sur un moyen de mettre fin à cette guerre avec ses deux meilleurs amis. Bien sur il avait également hâte de revoir tous ses amis et de rejouer au quidditch, mais pour une fois, tout cela était passé au second plan.

"Huh, oui. Plus ou moins. J'ai surtout hâte de revoir tout le monde et de rejouer au quidditch. En ce moment, on peut pas vraiment dire que les vacances soient passionnantes, quand on peut pas bouger d'un poil et qu'on est surveillé sans arrêt. Je comprend maintenant ce qu'a pu ressentir Harry pendant 15 ans ! Quelle horreur.
Enfin je ne me plains pas. C'est pareil pour tout le monde maintenant que tous les sorciers savent.. Enfin tu vois ce que je veux dire."

Il n'avait pas été tout à fait honnête, mais il ne le pouvait pas de toute façon. Dans le fond il était heureux de ses vacances car il n'avait jamais été aussi proche de sa famille et d'Hermione, et tout le monde se portait à merveille. Même s'il passait son temps à faire des tâches ingrates et à se battre avec George, et qu'être au coeur de l'ordre n'avait rien d'aussi palpitant qu'il l'avait espéré, c'était agréable de se sentir aimé et protégé. Tout le monde n'avait pas cette chance.

"Tu en as pourtant l'air. Je veux dire, intelligente. Mais je comprend ce que tu ressens. J'aimerais pouvoir me rendre utile, mais en dehors de l'école, tout est interdit ! J'ai vraiment hâte d'avoir 17 ans !"

Il reporta discrètement son attention sur le livre, mais la jeune demoiselle, cachait habilement le titre avec son bras posé dessus. S'il ne pouvait lui poser la question, il aurait pu au moins rlever le titre et avec le savoir d'Hermione avoir une petite idée de ce qu'elle recherchait. Elle n'avait pas l'air de quelqu'un de méchant, c'est pourquoi il était d'autant plus intrigué.

"Oh je ne t'ai pas demandé ton nom ? Et je me suis pas présenté non plus."

Il ne se rendait pas toujours compte de la notoriété qu'il avait acquis à être avec Harry et Hermione et d'autant plus maintenant avec son statut de préfet et de gardien de but de Gryffondor.
C'est donc en toute naïveté qu'il se présenta à elle et lui tendit la main.

"Ron Weasley. "

Sans le faire exprès par ailleurs, il lui tendit la main qui devait l'obliger à la lui serrer avec celle poser sur ce fameux livre...