Bas les pattes ! (Fe)

Une journée morose comme beaucoup d'autre, un patient avait été admis en urgence, et j'avais tout de suite été affecté sur son cas. Des blessures horribles, inimaginable pour le commun des mortels, et même sans avoir fréquenté le milieu de la magie depuis longtemps, je savais pourquoi. Aucun objet moldu n'avait pu faire une telle atrocité. Un frisson me parcouru le dos en repensant à tout ça. Que se passait il dans le monde magique pour que des sorciers soient emmené dans le monde des moldus. L'équipe médicale et moi même avions fait notre possible pour le sauver mais en vain. Le plus terrible dans cette histoire, c'était sans doute que j'étais la seule à pouvoir imaginer ce qu'il avait subit, et encore que très vaguement étant donné que je n'avais jamais réellement été confronté au monde de la magie, du moins pas au monde des adultes. Son décès fut prononcé, et je fus chargé de le descendre à la morgue, et d'assister le médecin légiste. Je détestais ce genre de chose, j'étais interne en médecine pour sauver des vies et non pour découper des cadavres, mais au vue des circonstances il y aurait sans doute une enquête de la police, même si elle ne donnerait probablement rien au vue des circonstances.

Poussant le chariot recouvert d'un drap blanc, je prenais la direction de la morgue, un endroit froid, silencieux, et limite terrifiant, c'était idiot mais ma pire crainte était que l'un des morts ne se réveille. Idiot, parfaitement idiot pour une demoiselle de mon âge, et pourtant c'était plus fort que moi, rare étaient les gens à l'aise avec la mort et je ne faisais pas partie de cette minorité, bien au contraire, je la combattais tous les jours. Je pénétrais dans l'ascenseur silencieusement et au moment où les portes se rouvrir, je me trouvais face à face avec le médecin légiste, ce qui me fit tout de suite sursauter. J'étais nerveuse, et ça n'échappa pas au médecin qui me donna une petite tape sur l'épaule m'assurant que tout se passerait bien, "comme d'habitude", mais personnellement je ne trouvais pas que mes petits tours dans cet endroit ne s'étaient ne serait ce qu'une fois bien passé. Dépitée je regardais le médecin légiste prendre l'ascenseur pour rejoindre l'étage supérieur, m'abandonnant dans cette pièce froide. Le temps d'une pause, difficile de dire combien de temps j'allais rester toute seule, mais ça me faisait déjà froid dans le dos. Prenant mon courage à deux mains, je me rendis accompagnée de mon macabre paquet au milieu de la salle, là où se trouvait la table du médecin légiste, et attrapa le dossier du patient ainsi que ses effets personnels pour essayer d'écrire quelque chose de cohérent sur ce cas.

Cirdan était en mission. Il devait se rendre dans un hôpital moldu afin d'identifier un corps, qui pourrait être en fait un cadavre d'Auror du nom de "Keith Harrington". Avant qu'il ne parte pour sa mission, Cirdan avait été briefé : apparemment, un Auror aurait reconnu un Mangemort dans un établissement de Londres, un café Moldu. Puis il l'aurait suivi dans une ruelle et aurait essayé de l'appréhender, sans succès. Au Ministère, les patrons d'Alcarin avaient décidé de l'envoyer car il avait une bonne connaissance du monde Moldu, étant donné qu'il avait choisi l'option "Etude des Moldus" lors de sa seconde année à Poudlard. Il approchait de l'hopital, habillé d'un élégant costume noir, avec une cravate noire et une chemise blanche. Il entra dans le grand bâtiment... Milles Chaudrons, ce lieu était tellement déprimant ! Tout était blanc, droit, rangé. Même les gens qui y travaillaient avaient l'air triste. N'empêche, ces Moldus se donnaient beaucoup de mal pour soigner la moindre blessure. Chez les sorciers, un simple sortilège pouvait faire pousser les os ou refermer les plaies. Il entra, un peu impressionné devant les portes automatiques qui s'ouvrirent devant lui, et se dirigea à l'accueil. Une femme d'une cinquantaine d'année, d'apparence peu sympathique, le regarda du coin de l'oeil. Cirdan s'éclaircit la voix et prit un air sérieux.

"Bonjour, je suis l'agent Alcarin. Je dois aller à... euh... La morgue, oui, c'est ça, la morgue, pour identifier un corps."

La femme de l'accueil ne bougea pas et continua de le fixer comme s'il venait d'une autre planète. Quant à Cirdan, il leva un sourcil, en attendant une éventuelle réponse de cette vieille chouette. Pourtant, se faire passer pour un "agent", c'est à dire un Auror Moldu, était une bonne idée, il pensait pouvoir aller partout grâce à ça.

"Prenez les escaliers, et descendez jusqu'à voir l'écriteau "Morgue"..."

Cirdan la remercia d'un signe de la tête. Il espérait qu'il ne croiserait pas d'autres horribles harpies dans ce genre. Il descendit les escaliers et trouva l'écriteau. Il finit par arriver devant la fameuse Morgue. L'Auror se planta devant une vitre et regarda la pièce. Elle était encore plus triste que le reste de l'hopital. Il y avait une étagère où les Moldus rangeaient les corps, et des tables en métal, où il procédaient à l'ouverture des cadavres... En fait, cela pourrait ressembler à des locaux Mangemorts tellement l'endroit était sinistre. Le corps de Cirdan fut parcouru d'un frisson, il faisait plus froid qu'aux étages supérieurs. Il vit aussi une jeune femme entrer dans la pièce avec un de ces charriots et un dossier. Il frappa à la porte et entra, en tenant une fausse plaque devant lui.

"Bonjour, Agent Alcarin. Je dois procéder à une inspection des cadavres dans le cadre d'une enquête. On m'a signalé que vous avez reçu un corps en très mauvais état et je dois l'identifier..."

Il espérait que son discours était suffisamment convaincant pour ne pas éveiller de soupçons. Il sourit et attendit une réponse de la jeune femme. Si elle refusait, il pouvait toujours la stupéfixer et la soumettre à un sortilège d'Oubliette... Mais il ne souhaitait pas en arriver là.

Le silence était glacial, au moins autant que la température qui régnait dans cette pièce, je regrettais soudainement l'atmosphère étouffante de l'étage et ces degrés en trop. Comment le médecin légiste pouvait vivre là dedans, c'était de la folie, je tremblais après n'y avoir passé que quelques minutes. Me reprenant je sortis le dossier, observant les incohérences notoires avec la vie que je menais. Le médecin n'était pas aveugle mais contrairement à moi il ne pouvait pas imaginer ce qui avait fait de pareil dégât, il en avait de la chance, car devant moi, ça me foutait une trouille bleue. C'était dans ces instants que j'aurais aimé me trouver près de ma famille, me cacher derrière mon frère, mais non j'étais plus courageuse que ça quand même. Soufflant un grand coup, je posais mon regard sur le cadavre, il était connu que les médecins légiste parlaient avec les morts, mais ça ne m'inspirait pas beaucoup, pourtant j'étais de nature bavarde surtout avec mes patients. Fixant toujours le draps blanc j'allais ouvrir la bouche lorsque la sonnerie de l'ascenseur me fit sursauter faisant bien sûr tomber le dossier et tout ce qu'il contenait, décidément je n'étais pas douée, j'avais toujours pester après ma maladresse mais là, le moment étaient réellement mal choisit. Quoi qu'il faut dire que ça ne tombait JAMAIS au bon moment, si il y avait réellement un bon moment pour être si maladroite. Je ne pu m'empêcher de pester à voix haute sans même prendre le temps de regarder qui arrivait, il fallait avant tout que je ramasse mes bêtises.

"Non, non, non, c'est pas vrai !"

Je commençais à ramasser les feuilles volantes au sol lorsque je vis des chaussures noires cirées arrivées vers moi. Etrange tous les médecins portaient des baskets ou des chaussures blanches. Bien que je n'avais pas terminé de ramasser mes bêtises, je me redressais, me retrouvant face à un beau brun en costume noir. Je fronçais immédiatement les sourcils quand il se présenta, il avait l'air de beaucoup de chose, mais sûrement pas d'un policier. Posant ce que j'avais dans la main sur une étagère, je croisais les bras, le fixant d'un air suspicieux.

"Bien sûr, puis-je voir votre carte monsieur l'agent? C'est étrange j'ai toujours cru que les agents de police étaient ceux qui faisaient la circulation..."

Pendant quelques secondes, je me perdis dans mes pensées avant de me reprendre.

"Pardonnez moi, docteur Violet McKee. Je peux bien sûr vous permettre de voir le corps, mais je vous préviens, ce n'est pas joli à voir, nous avons fait ce que nous pouvions mais malheureusement face à ce genre de blessures nous sommes parfaitement impuissant."

Je continuais à observer la personne que j'avais devant moi, cherchant la moindre faille qui pourraient confirmer mes doutes. Une chose était claire, je n'avais pas l'intention de me faire avoir par la magie, elle ne voulait pas de moi soit, mais alors qu'elle n'entre pas sans cesse dans ma vie sans que je ne lui demande quoi que se soit. J'attendais qu'il me montre sa plaque, après tout je n'aurais pas l'air idiote si je me trompais, mais au vu du corps, ce n'était pas possible de mon point de vue que je fasse erreur.

"Bien sûr, puis-je voir votre carte monsieur l'agent? C'est étrange j'ai toujours cru que les agents de police étaient ceux qui faisaient la circulation..."

Bien qu'être un agent ne signifiait rien pour lui, Cirdan se sentit vexé d'avoir l'air d'appartenir à ces personnes qui règlent la circulation dans Londres. L'Auror soupira mais sortit sa plaque à nouveau. C'était son supérieur qui lui avait donné, elle ne comportait pas de défauts... Du moins, c'était ce que Cirdan supposait, car il ne connaissait pas ses confrères Moldus. Avant qu'il ne puisse parler, la jolie jeune femme réengagea la conversation.

"Pardonnez moi, docteur Violet McKee. Je peux bien sûr vous permettre de voir le corps, mais je vous préviens, ce n'est pas joli à voir, nous avons fait ce que nous pouvions mais malheureusement face à ce genre de blessures nous sommes parfaitement impuissant."

Cirdan sourit et posa sa plaque sur une petite table en métal. Il remonta les manches de sa veste noire et de sa chemise blanche et souleva le voile qui recouvrait le corps qu'il devait inspecter. Lorsqu'il découvrit le corps, il n'afficha aucune émotion, bien plus occupé à se demander ce qui avait bien pu causer ces dégâts. Cirdan inspecta méticuleusement le cadavre, chaque centimètre carré de la peau du malheureux était couvert de cicatrices. Il y avait aussi un nombre incroyable de plaies, qui avaient été recousues tant bien que mal par les médecins Moldus. Le corps était vraiment dans un piteux état, mais Cirdan continuait de l'inspecter, concentré, sans pour autant être dégouté, comme s'il faisait une tâche routinière. Il lança un petit sourire au Docteur McKee.

"J'ai bientôt terminé."

Cirdan effectua encore quelques inspections puis termina par les avants-bras. Il les retourna et passa le plat de sa main sur la peau, dans le but de déceler une éventuelle marque du Seigneur des Ténèbres... On ne sait jamais. Il n'y avait aucune marque sur ses avants bras et Cirdan n'avait pas reconnu le visage du cadavre. En même temps, la personne qui l'avait attaqué avait surement prévu le coup et s'était arrangée pour que personne ne puisse le reconnaitre : son visage avait été totalement massacré, il lui manquait un globe oculaire, son nez était écrasé, l'assassin avait même arraché une oreille de sa victime et s'était amusée a découper une grande partie de la peau de son visage... Rendant la tâche de l'Auror difficile. Il détacha le regard du corps, sans sourcilier et s'adressa au Docteur McKee.

"Pas évident de reconnaitre quelqu'un dans ces conditions... Est ce qu'il portait sur lui des effets personnels ? Est ce que la personne qui l'a amené ici, ou qui a prévenu les secours, est joignable ?"

Cirdan ne s'attendait pas à ce que la personne qui avait découvert l'homme agonisant ait laissé une adresse, de la même manière, il ne pensait pas que la victime ait été livrée avec ses effets personnels. Il porta sa main à son menton, embarrassé... Il espérait aussi que le docteur McKee ait une idée ou un indice à lui fournir.

Pendant quelques secondes, je crus m'être trompée alors que l'agent sortait sa plaque, et pourtant, je m'y connaissais en médecine, mais ces blessures n'avaient pas été faites par une arme moldu, j'en étais persuadée, j'en avais soigné des bobos, mais jamais des choses comme ça, sans parler que d'avoir ainsi la visite d'un policier pour une affaire en soit si banale, c'était étrange, généralement ils se seraient contenter de demander le rapport du médecin légiste, ou bien dans le pire des cas, ils auraient fait transférer le corps dans leurs propres locaux, chose sans doute très rare étant donné que je n'avais encore jamais vu ça depuis que je travaillais ici. Alors que le policier avait posée sa plaque sur la petite table de métal, je l'attrapais, l'observant avec attention. Sincèrement je l'avais demandé plus pour ne rien avoir à me reprocher qu'autre chose, j'aurais parfaitement été incapable de reconnaître une vraie d'une fausse du moins si elle était réellement bien faite. La reposant doucement, j'observais le policier tripoter le cadavre sans gants, pendant quelques secondes je restais interdite, me demandant qui agirait ainsi en sachant les risques sanitaires, puis je me rappelais que la médecine sorcière n'avait rien à envier à la notre, et qu'avec leurs petits tours de passe passe on pourrait sauver des milliers de gens.

"Vous devriez porter des gants, vu l'état des plaies, il est possible d'avoir un risque sanitaire. Et vous auriez du me demander si vous chercher quelque chose en particulier, je me suis occupée personnellement de cette personne. Une horreur, les plaies ne cessaient de saigner, il y avait quelques choses de pas naturel, aucun de nos produits ne faisaient effet, je n'ai jamais vu ça de toute ma vie. Le pauvre homme à du souffrir le martyr, Dieu me pardonne de dire ça, mais on ne peut qu'être content pour lui qu'il n'ai pas survécu plus longtemps "

Encore une fois j'insinuais que quelque chose n'allait pas, essayant de faire réagir le jeune homme devant moi. Il faut dire que rester insensible face à une telle horreur était impensable, la première fois je crus être malade, et pourtant je passais mes journées dans le sang et la chair. Ses questions me surprirent un peu, c'était lui qui était de la police pas moi.

"J'en sais rien moi, ce ne sont pas le genre de détails que l'on me confie, probablement un appel anonyme, il faut voir ça avec le service des urgences, c'est eux qui gèrent les appels. Rare sont les fois où ils obtiennent un nom alors un numéro de téléphone il faut pas trop rêver, il a été ramassé dans un quartier plutôt mal fréquenté, ou du moins par des camers, alors il ne faut pas espérer grand chose d'eux..."

A vrai dire je commençais à être crevée, mais quelque chose me revint en mémoire, quelque chose qui sur le coup me poussait à croire qu'il ne s'agissait pas de l'acte de simple moldu.

"Je crois par contre qu'un SDF à été admis en même temps, il avait été trouvé dans la même ruelle et disait avoir vu le diable. Un pauvre bougre, qui est repartit dès qu'il eut finit son repas et quelques soins de base. Pour les effets personnelles, il n'y avait que ses vêtements, pas de portefeuille, pas de montre, même pas de clés, à croire que ce pauvre bougre ne vivait pas dans le même monde que nous."

"Vous devriez porter des gants, vu l'état des plaies, il est possible d'avoir un risque sanitaire. Et vous auriez du me demander si vous chercher quelque chose en particulier, je me suis occupée personnellement de cette personne. Une horreur, les plaies ne cessaient de saigner, il y avait quelques choses de pas naturel, aucun de nos produits ne faisaient effet, je n'ai jamais vu ça de toute ma vie. Le pauvre homme à du souffrir le martyr, Dieu me pardonne de dire ça, mais on ne peut qu'être content pour lui qu'il n'ai pas survécu plus longtemps "

Cirdan serra les dents. Il ne connaissait rien à la médecine Moldue et il ignorait qu'il fallait mettre des gants. L'Auror se contenta de sourire bêtement, même si intérieurement, il s'en voulait énormément. Il y avait, dans le ton de la jeune femme, quelque chose qui sonnait bizarrement lorsqu'elle déclara que ce n'était pas "Naturel', comme si elle lançait des indices sur lesquels Cirdan devait rebondir... Mais peut être était-ce juste une impression. Cette mission commençait à mettre Cirdan mal à l'aise, il ne peut pas camoufler bien longtemps le fait qu'il n'y connaisse rien à l'univers Moldu. Cirdan posa ses questions, pour faire oublier l'histoire des gants et revenir sur l'enquête.

"J'en sais rien moi, ce ne sont pas le genre de détails que l'on me confie, probablement un appel anonyme, il faut voir ça avec le service des urgences, c'est eux qui gèrent les appels. Rare sont les fois où ils obtiennent un nom alors un numéro de téléphone il faut pas trop rêver, il a été ramassé dans un quartier plutôt mal fréquenté, ou du moins par des camers, alors il ne faut pas espérer grand chose d'eux... Je crois par contre qu'un SDF à été admis en même temps, il avait été trouvé dans la même ruelle et disait avoir vu le diable. Un pauvre bougre, qui est repartit dès qu'il eut finit son repas et quelques soins de base. Pour les effets personnelles, il n'y avait que ses vêtements, pas de portefeuille, pas de montre, même pas de clés, à croire que ce pauvre bougre ne vivait pas dans le même monde que nous."

Cirdan se gratta le menton. Sa question sur les coordonnées de l'endroit du crime tombait à l'eau, Cirdan ne savait pas qu'il fallait passer par un autre service. Violet avait l'air de se poser des questions sur l'authenticité du personnage d'Agent que Cirdan interprétait. Et en même temps, elle appuyait encore plus sur les éléments du monde magique "Pas Naturel", "Aucun des produits ne faisaient effet", "Vu le diable", et surtout "Pas dans le même monde que nous". Dis comme ça, rien n'a l'air suspect, mais dans la bouche de la jeune femme, ces mots sonnaient d'une manière étrange, comme si elle essayait d'avouer quelque chose. L'Auror mourait d'envie de lui demander si elle avait connaissance du monde magique, mais il se ravisa, ce n'était pas très professionnel. Pour revenir au corps, cet homme n'était assurément pas un Mangemort, et Cirdan était presque sûr que c'était l'homme qu'il cherchait. Il fallait le ramener au Ministère maintenant... Mais tant que cette jolie femme était là, Cirdan ne pouvait pas le faire disparaitre, cela aurait été trop suspect. Il n'avait pas envie non plus de lui lancer un sortilège d'Oubliette. Il ne pouvait pas non plus le faire à la façon des Moldus, il ne savait pas du tout comment s'y prendre et aurait été repéré directement. Il se mordilla la lèvre inférieur, sans savoir quoi faire, face à cette situation.

"Euh.. Je..."

A cours d'idée, Cirdan tenta d'aligner quelques mots, en espérant sortir miraculeusement une excuse suffisamment convaincante pour pouvoir s'en aller comme il était venu. Au lieu de cela, il s'appuya par mégarde sur un chariot où reposaient des instruments chirurgicaux qu'il fit tomber au sol. Rapidement, il s'excusa et se baissa pour ramasser les instruments en faisant attention à ne pas se couper avec la lame d'un scalpel par exemple, il avait l'air assez ridicule comme ça. Il était très nerveux et ce n'était pas à son habitude, lui qui est d'ordinaire prudent et calme, mais cette situation était inconfortable au possible : sa couverture n'était pas crédible pour deux sous et il avait l'air d'un idiot devant une jeune femme. Il était accroupi, occupé à ramasser les derniers objets qu'il avait fait tomber, et ne put empêcher sa baguette de glisser hors de sa large poche droite. Satané pantalon de Moldu ! Sa baguette tomba sur le sol et roula. Cirdan se retourna rapidement et l'attrapa alors qu'elle roulait encore, sous le regard de la jeune médecin. Par réflexe il la pointa en direction de la jeune femme. De toute façon, maintenant, il se voyait obligé d'effacer sa mémoire. Quel idiot ! D'habitude, il est beaucoup plus adroit que cela, ce n'était pas son jour. Il resta quelques secondes sans rien dire, la baguette braquée sur Violet, le temps de rassembler ses esprits et de se calmer... Il se releva doucement, en fixant la docteur McKee. Cirdan s'en voulait. Lui qui était d'ordinaire un grand professionnel, avait accumulé les erreurs de débutant. Bien que Cirdan ne déteste pas les Moldus, il se rendait compte, à chaque fois qu'il essayait une approche, que les choses tournaient au vinaigre, il n'arrivait pas à s'adapter à leur univers. Il regarda Violet avec un regard de frustration mêlé à de la tristesse.

Je... Je suis désolé, je vais devoir... Effacer votre mémoire.

Décidément, la journée était de plus en plus étrange et ce n'était pas peu dire. Je détestais ces jours où la magie semblait vouloir à tout prix s'initier dans ma vie. D'abord cet homme, puis l'agent de police plutôt atypique qui ne releva pas la remarque que je venais de lui faire sur les gants, visiblement gêné. Certes je n'étais qu'une cracmol, mais ce genre de chose je pouvais les sentir arriver de loin, j'avais trop vu les membres de ma famille se servir de la magie pour rendre leur vie soit disant plus simple, mais au finale, la vie de moldu était tout aussi bien, et certainement moins compliqué, moins égoïste peut être aussi. En tant que médecin j'avais du mal à accepter qu'ils laissaient mourir tant de personnes simplement parce qu'il s'agissait de moldus, et qu'ils ne devaient pas interférer dans notre vie.

Mais peu importait mes opinions, ça n'avait rien à faire là, à vrai dire je me contentais d'observer l'agent de police visiblement de plus en plus mal à l'aise. Je me méfiais légèrement, je ne trainais qu'avec très peu de sorciers, pour des raison bien évidentes à mes yeux, aussi je ne savais jamais comment ils allaient réagir. Lorsqu'il fit tomber la tablette, je sursautais à cause du bruit de métal tombant sur le sol. Mon coeur battait la chamade mais je me repris rapidement, me baissant pour l'aider à ramasser lorsque sa baguette roula au sol. Au lieu d'avoir l'air étonnée ou effrayée je me contentais de regarder l'agent, plutôt perplexe, je ne savais pas qui il était réellement, mais sans pour autant réellement m'inquiéter, du moins jusqu'à ce qu'il pointe son morceau de bois dans ma direction. Je n'en croyais pas mes yeux, voilà qu'ils venaient jusqu'à l'intérieur d'un hôpital moldu armé, et tout ça pour quoi? Mais quand est ce que les événements étranges cesseront de me poursuivre ainsi?

"Mais vous êtes fou, rangez ça, je vous signale que la pièce est sous vidéo surveillance, il y a parfois des vols de cadavres, des névrosés qui font des choses pas jolies jolies ... Enfin je veux dire les images sont enregistrés, jetez moi un sort et vous offrez sur un plateau d'argent la preuve de l'existence de la magie. Il faudrait vraiment que vous arrêtiez de nous sous estimer, ce n'est pas parce que l'on ne sait pas se défendre et que l'on est des dégénérés profonds."

Sur le coup, j'étais en colère, mais je me repris rapidement, après une profonde inspiration.

"Mes parents étaient comme vous, alors je ne dirais rien, mais il va falloir être un peu plus convaincant que ça et me dire la vérité, sinon n'espérez pas emporter ce corps, j'ai vu qu'il semble vous intéresser, seulement si vous ne suivez pas la procédure, on vous collera l'étiquette de nécrophile sur le front, et croyez moi il ne fera pas bon de quitter votre monde. Ce n'est pas une menace, juste un constat, je ne suis pas réellement en position de menacer qui que se soit..."

Pendant quelques secondes, je me dis qu'il était fort possible qu'il s'agissait de l'homme qui avait fait cette horreur, et autant dire que c'était le genre de chose qui déplaisait beaucoup à mon pauvre petit corps qui battait à tout rompre dans ma poitrine, mais de toute façon, qu'est ce que je pouvais faire d'autre, cet homme se trouvait entre moi et l'ascenseur.

"Mais vous êtes fou, rangez ça, je vous signale que la pièce est sous vidéo surveillance, il y a parfois des vols de cadavres, des névrosés qui font des choses pas jolies jolies ... Enfin je veux dire les images sont enregistrés, jetez moi un sort et vous offrez sur un plateau d'argent la preuve de l'existence de la magie. Il faudrait vraiment que vous arrêtiez de nous sous estimer, ce n'est pas parce que l'on ne sait pas se défendre et que l'on est des dégénérés profonds. Mes parents étaient comme vous, alors je ne dirais rien, mais il va falloir être un peu plus convaincant que ça et me dire la vérité, sinon n'espérez pas emporter ce corps, j'ai vu qu'il semble vous intéresser, seulement si vous ne suivez pas la procédure, on vous collera l'étiquette de nécrophile sur le front, et croyez moi il ne fera pas bon de quitter votre monde. Ce n'est pas une menace, juste un constat, je ne suis pas réellement en position de menacer qui que se soit..."

Effectivement, elle n'était pas en position de menacer qui que ce soit. Cirdan se releva doucement, un peu troublé par la réaction de la jeune femme. Elle l'avait littéralement engueulé. L'Auror rangea calmement sa baguette dans sa poche, embarrassé d'avoir agit de la sorte, puis il regarda la jeune femme dans les yeux. Il estimait qu'elle n'était pas une menace, si l'endroit était filmé, il allait devoir s'exprimer à voix basse.

"Excusez moi, je n'aurais pas du me comporter ainsi. Je ne suis pas familier avec les manières du monde Moldu... Alors vous êtes une cracmole, donc vous avez directement percé ma couverture, hein ? Hum, j'avais bien dit à mon supérieur que je ne tromperais personne. Quoi qu'il en soit, si vous connaissez l'univers magique, cela va simplifier les choses. Je suis Cirdan Alcarin, Auror de niveau 3, le plus jeune a jamais avoir reçu ce rang. Mes supérieurs m'ont envoyé ici pour retourner ce corps au Ministère car il pourrait s'agir d'un Auror en mission. Il devait rapporter des informations de la plus haute importance au Ministre, mais puisqu'il est mort et qu'il n'a laissé aucun indice derrière lui, j'imagine que ces informations sont perdues à jamais. Je vais vous le laisser."

Cirdan marqua une pause. Il lança un regard au cadavre puis posa à nouveau les yeux sur Violet. Son attitude avait changé, il n'avait plus à cacher le fait qu'il soit un sorcier et il se sentait beaucoup plus à l'aise. L'Auror espérait que son discours, véridique, cette fois ci, avait convaincu la jeune femme.

"J'espère que je ne vous ai pas effrayé. Vraiment, je n'ai rien contre les Moldus, c'est juste que je ne suis pas très doué avec ce qui vient de chez vous... J'ai envie d'en savoir plus sur vous, Docteur McKee. Vous avez de la famille côté Sorciers, c'est ça ?"

Cirdan savait qu'il posait là une question très personnelle. Mais après tout, si elle ne souhaitait pas répondre, elle pouvait toujours l'ignorer et partir. Cirdan croisa les bras, il ne lui en aurait pas voulu après son comportement déplorable d'avant. A vrai dire, la jeune médecin l'intriguait beaucoup. Dans un sens, il avait du respect pour elle d'avoir choisi une vie compliquée du côté Moldu, mais il ne l'enviait pas du tout. Il aurait juste aimer la connaitre un peu plus, c'est tout.

Ce genre de situation parfaitement stressante n'étaient pas les meilleures pour moi j'avais tendance à devenir hystérique, et je venais de faire une parfaite démonstration à cet instant. J'essayais de me calmer, mais ce n'était pas si simple, en quelques heures je venais de vivre les choses les plus bizarres de ma vie, et pourtant dieu sait qu'elle n'était pas si calme que ça, enfin comparée à la vie d'un autre moldu. La réaction du sorcier face à moi qui se mit à chuchoter me fit sourire, il était adorable à agir ainsi.

"Vous pouvez parlez normalement, il n'y a pas de surveillance audio, il faut dire que les patients se trouvant ici ne sont pas des plus bavards."

Et que les divagations du médecin légiste qui discutait avec une bande de cadavres n'intéressaient pas grand monde et pour être honnête moi ça me foutait froid dans le dos. J'écoutais le policier, enfin si je me souvenais bien un auror c'était ça, ou du moins l'équivalent en sorcier. Le mot cracmol m'avait tiré une grimace, je préférais encore dire que j'étais moldu, sans doute moins humiliant que de me rappeler que j'avais du sang sorcier et que pourtant j'étais la seule que la magie n'avait pas choisit. Visiblement le jeune homme en face de moi était doué, du moins c'était se que je croyais comprendre, vu que visiblement le niveau trois n'était pas le plus accessible. Mais en tout cas le changement d'attitude était flagrant, et je n'allais pas m'en plaindre, au moins il ne me mentait plus et c'était déjà un peu plus agréable, j'avais moins l'impression d'être prise pour une cruche.

"Vous avez tord, c'est sans doute bien moins dangereux que ce qu'il vient de chez vous."

Je souriais, à vrai dire j'étais persuadée que la vie de moldu était moins risquée, pas de livre qui essaye de vous croquer, pas de baguette magique pouvant faire exploser un mur si on la manipulait sans précaution. La question plutôt personnelle de l'agent me fit d'abord froncer les sourcils, plus parce que je n'aimais pas abordée ce sujet trop humiliant à mon goût.

"A vrai dire toute ma famille est composée de sorcier, je suis le seul vilain petit canard. Mais vous savez, je ne suis plus de se monde là depuis mes 10 ans, alors ça ne parle pas vraiment, je fais avec mes souvenirs de jeunesses. Mes collègues eux aussi trouvaient ces blessures étranges, j'avais juste l'avantage de connaitre l'autre côté du monde. Et puis sans vouloir vous vexer, vous ne ressemblez pas du tout aux flics que l'on voit trainer dans le coin, on aurait surtout dit un membre du FBI des feuilletons américain."