Luna Raynid
Echappée de l'Asile o_O
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| Sujet: Ceci est une oeuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait totalement fortuite. Juillet 8th 2010, 22:10 | |
| « Ceci est une oeuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait totalement fortuite » Voici un petit texte écrit il y a quelques temps et qui me tient vraiment à coeur! Il a une grande valeur symbolique pour moi, j'espère que vous comprenez pourquoi en le lisant ^^ . Je sais que les descriptions ne sont pas encore au point, mais on va dire que leur style abstrait renforce le mystère autour de ce oneshot Bref, bonne lecture et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez PS : J'offre un chocolat à la première personne qui comprend le pourquoi du comment du titre Le soleil tapait fort en cette bouillante journée du mois d'Août. Quand Lily sortit de l'avion elle fut immédiatement étouffée par la chaleur, cela changeait bien de l'air conditionné de l'appareil et surtout de la fraîcheur savoyarde. Mais cette fournaise était porteuse de tant de parfum familiers, comme l'odeur de la mer non loin de l'aéroport, des aulnes, de l'ancolie, des orchidées, de la violette et du pin. Lily huma l'air à plein poumons et un millier d'images lui revinrent alors tête. Elle se revoyait enfant, arpentant les façades à la fois rocheuses et verdoyantes de l'Oriente, courant dans le maquis avec ses petits frères, faisant des confitures avec sa grand mère ou encore coupant du bois dans la forêt avec son père. Elle ne fut sortie de ses rêveries que lorsque Phillipe, son mari resté derrière elle, la pressa gentillement d'avancer pour ne pas gêner les autres passages. Lily laissa échapper un rire et s'engagea dans les escaliers mobiles. Quelques minutes plus tard, sa famille et elle récupéraient leurs bagages avant de sortir et de prendre la direction du parking. Devant l'entrée, les autocars de touristes se succédaient, ramassant tantôt une colonie de vacances braillarde, tantôt un club du troisième âge. Un peu plus loin patientait un taxi auquel était adossé le conducteur qui regardait d'un oeil mauvais les énormes véhicules qui lui soutirait sa clientèle. Lily s'avança vers lui, le salua, puis déposa ses valises dans le coffre et grimpa à l'arrière de la voiture. Son fils Mathieu la suivit, tandis que Phillipe s'installait à l'avant. Le taxi démarra, quitta le parking l'aéroport et s'engagea sur la nationale. Le paysage avait bien changé. Ce qui n'était autre fois que des champs en friche que quelques arbres égayaient était devenu une zone résidencielle couverte de pavillons. L'ancienne route fortement abîmée avait été transformée en une splendide quatres voix fraîchement goudronnée et ponctuée d'un rond point tout les deux kilomètres environs. Lily soupira. Les constructions de briques avaient finalement dévorés cette côte paradisiaque qu'elle aimait tant autrefois... Les politiques ne voulaient que du profit, tant pis si il fallait sacrifier les plus beaux coins du pays. Mais pour Lily les vacances ne se dérouleraient pas dans cette plaine baléarisée mais dans un endroit beaucoup plus retiré vers l'intérieur et qui avait su conservé sa beauté initiale et son caractère sauvage. Au bout d'une heure environ le taxi quitta la route flambant neuve pour en prendre une beaucoup plus ancienne et difforme. Lily retrouva avec plaisir cette vieille artère cabossée et trouée de nid de poule, que le conducteur prit à toute allure, secouant violemment son véhicule et ses passagers. « Encore mieux que Space Moutain!! » s'exclama Matthieu à l'arrière. Son amusement de dura qu'une dizaine de minutes, ensuite la route redevint peu à peu lisse et calme. Le taxi bifurqua encore, mais cette fois-ci il prit la direction des montagnes. La chaussée prenait à présent de l'altitude et se rétrécissait, se tordant souvent en virages très serrés. Le paysage changeait également, d'une végétation luxuriante et abondante il redevenait de plus en rocailleux même si il subsistait ça et là quelques représentant de la flore locale. Les rochers à droite de la route était de couleur stupéfiante, passant du bleu-gris à l'ambré en passant par l'argenté. A gauche coulait au fond du petit ravin un fleuve au clapotis joyeux bordé d'arbres de toutes sortes et de hautes collines. Au sommet de l'une d'entre elles se tenait un village aux maison de pierre , sentinelle éternelle de la région. Bientôt un premier barrage perturba le cours paisible de la rivière, créant ainsi une grande retenue d'eau au bord de laquelle quelques pêcheurs tentaient leur chance dans la prise aux truites. Puis l'eau redevint un mince couloir parsemée de rochers, tandis que la route serpentait vers les autres. Au loin on voyait une vieille ferme construite en bois et dans un champ adjacent un berger surveillent son troupeau de brebis. Le précipice où coulait l'eau se creusait de plus en plus pour finir par devenir un impressionnant défilé rocheux. Mathieu était ébahit par le spectacle, quoiqu'il soit déjà venu ici des centaines de fois. Mais il y avait de quoi être soufflé par ses immenses parois de pierres qui s'élevaient de par et d'autre de la rivière, et à mi-hauteur se trouvait la route, étroite et collée au rocher, qui semblait pouvoir s'écrouler à tout moment. Passé le défilé, la végétation revint en force avec encore plus d'abondance qu'en plaine. Le taxi traversa un tunnel et à la sortie on pouvait admirer une nouvelle merveille du paysage local, un immense lac d'altitude niché au coeur de la forêt, tout au bord de la route. Un autre village était couché au bord de l'eau et l'on y accédait par un majestueux pont de pierre séculaire, mais le taxi se s'y hasarda par cette fois ci et poursuivit sa route vers les profondeurs de la montagne. Il y avait au bord de cette route si chère à Lily tant d'autres merveilles à découvrir, comme ces collines rocheuses trouées comme un gruyère de l'autre côté de la rivière, ou encore ce rocher taillé par l'érosion en une Vierge Marie tenant dans ses bras l'enfant Jésus. Des vaches et des chèvres en liberté égayaient la route et surprenaient agréablement les touristes qui ne pouvaient s'empêcher de les photographier. A cinq kilomètres environ de la destination finale de Lily et sa famille on pouvait trouver les vestiges d'une ancienne mine de plomb reconvertie en restaurant au bord de l'eau et agrémentée d'une accrobranche. Et puis surtout il y avait ce pin géant en forme de fourche, symbole du village. A ses racines débutait un petit sentier qui menait au fleuve, là où Lily avait passé tant d'après midi estivaux durant son enfance et son adolescence avec ses amis. Encore quelques mètres, un dernier virage, et ça y est. Le village apparu d'un seul coup et le corps de Lily fut parcourus de frissons. Il était là, accroché à la pente abrupte du mont Oriente. Tout en bas au bord de la rivière il y avait les jardins potagers, puis un peu plus haut le stade de football et le terrain de tennis municipaux que deux vieux HLM encadraient. Et puis tout un essaim de maisons que dominait le clocher de la chapelle du village. Des dizaines d'autres jardins entouraient ce lieu unique, caché au coeur de la forêt. Le taxi diminua un peu sa vitesse pour entrer dans le village et Lily pu savourer avec émerveillement toutes les maisons qui bordaient la route, bien qu'elle les connaissent toutes par coeur. Le point chaud et la pizerria étaient en pleine activité, tout comme l'épicerie devant laquelle les villageois échangeaient les nouvelles. Lily aperçut la place du village où d'un côté les enfants jouaient ensembles et de l'autre les anciens disputaient une partie de pétanque. Ca et là des gens rentraient chez eux avec le pain et le journal en main, tandis que d'autres sortaient les achetés. A la fontaine municipale, un majestueux Nepture de bronze, des cyclistes remplissaient leur gourde d'eau glacée. Dans l'ancien lavoir avec vue prenante sur le village, les adolescents et les jeunes adultes se retrouvaient pour discuter. Au loin sur la colline d'en face on pouvait apercevoir le cimetière aux tombes blanches qui contrastait avec le paysage vert. Mais le taxi se s'arrêta pas dans le coeur du village, il continua son chemin sur cette route bordée de quelques maisons isolées et de cimetières familiaux. Deux minutes plus tard, au détour d'un virage, Lily aperçut de nouveau le paysage de son enfance. En contrebas les deux maisons de sa famille l'attendaient toujours avec leur vue unique sur les montagnes qui entouraient le village dont l'intimidant Kyrie Eleison avec ses pointes édentées, et puis la vallée au fond de laquelle on entendait gronder l'eau du Fiumorbu. Le conducteur du taxi stoppa le véhicule au bord de la voie car la route pour accéder à la propriété était barrée par un portail électrique qu'on ne pouvait ouvrir sans la télécommande qui se trouvait...à l'intérieur de la maison . Lily, Phillipe et Mathieu descendirent de la voiture, en sortirent leur bagages et remercièrent le chauffeur qui redémarra quelques secondes après. Lily ouvrit le portillon mobile et se pressa avec hâte vers la maison de son enfance, cette bâtisse couleur saumon que son père et ses oncles avaient en partie construite. Et puis il y avait à côté la demeure de ses grands-parents aujourd'hui décédés, mais les chambres à louer que tenait sa grand-mère étaient toujours en service grâce à la mère de Lily. Cette dernière fut la première à sortir de la maison en tablier de cuisine, prétendant avoir entendu un moteur. Elle étreignit sa fille pour la saluer, et quelques secondes plus tard c'est le père de Lily qui sortait les accueillir. Il était toujours vêtu de son ancien uniforme de sapeur forestier et d'une poche dépassaient des outils qu'il avait du utiliser pour réparer une débroussailleuse. Tout ce petit monde entra dans la maison et Lily grimpa quatre à quatre les marches de l'escalier pour courir dans sa chambre d'adolescente. Rien n'avait bougé ici non plus, ni le lit de bois, ni le bureau où trônaient encore quelques vieux livres de classe, ni l'armoire couverte de photo, ni les dessins et les posters placardés au murs. La jeune femme sourit d'émotion en revoyant tout ces souvenirs et se dirigea d'un pas lent vers la fenêtre. Elle l'ouvrit, et quelques secondes plus tard un gros chat norvégien à la longue fourrure sauta de la branche d'un arbre proche et atterrit sur la balustrade. Lily prit dans les bras son vieil animal, qui avait d'ailleurs pris du poids depuis la dernière visite. Alerté par les miaulements, Mathieu accourut dans la chambre pour retrouver son chat préféré et l'aguicher avec une corde qui trainait par là. Pendant ce temps le pauvre Phillipe se coltinait la montée des bagages à l'étages, plus ou moins aidé par les parents de sa femme. Cette dernière prenait un malin plaisir à taquiner son mari du haut de l'escalier, mais quand il finit par se casser la figure en marchant sur la anse d'un sac, elle consentit a aller l'aider en riant. Une fois les valises montées dans la chambre, Lily redescendit sur le balcon et contempla avec plaisir cette vue si belle sur la vallée verdoyante et les immenses montagnes. Une buse passa dans le ciel et on pouvait entendre au loin sonner les cloches du village qui annonçaient la mi-journée. Esquissant un sourire, elle retourna dans le salon et prit son sac à main, d'où elle sortit un dossier sur lequel était écrit "Lily C*****, professeur d'histoire à Cluzes - Proposition de mutation à Corte". Sortant un stylo de sa poche, elle inscrivit quelque chose sur la feuille. « Euh, chérie, je croit qu'on va avoir besoin de toi pour déplier le lit de camp! » La voix de son mari qui l'appelait au secours de l'étage la fit sursauter. « J'arrive!! » s'écria-t-elle joyeusement avant de trottiner vers l'escalier. Sur la table, le dossier était toujours là. Un coup de vent l'ouvrir à une page où l'on pouvait voir entourée au stylo la mention "J'accepte la mutation".
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