Chapitre 26 :
Je m'en retournai de la bibliothèque où j'avais passé trois longues heures penchée sur mon parchemin … Un stupide devoir, cent vingt cinq centimètres, pour être précise, à rendre pour dans deux jours sur les sortilèges de défenses psychiques … Je me demandais pourquoi je continuai à suivre les cours de défenses contre les forces du mal, comme si c'était un cours dont j'avais vraiment besoin …
J'avais le dos en compote d'être restée si longtemps immobile, le nez dans les bouquins. J'avais vraiment hâte d'en avoir fini avec Poudlard et par moment, j'arrivai à envier Bella. Je me demandais souvent ce qu'elle devenait, si elle allait bien. Car je ne voulais pas me l'avouer, mais sa présence me manquait. Ce n'était plus pareil, dans le dortoir à présent.
J'étais arrivée aux grands escaliers et je descendis quelques marches. Je fus à ce moment que j'aperçus trois marches plus loin Severus. Dans le même temps, il y eut une vibration et les escaliers se mirent en marche ...pour s'arrêter rapidement … entre deux étages.
- Génial ! Pestai-je en grondant.
Severus qui venait de m'entendre se retourna. Il émit un rictus étrange : sourire ou moquerie ? Je ne le sus. Je m'assis sur la marche où j'étais et laissai tomber lourdement mon sac à mes côtés.
- Qu'est-ce qui est génial ? Me demanda-t-il alors. D'être coincé ici ou d'être coincé avec moi ?
Je lui jetai un regard noir et faillis répliquer la seconde réponse, mais je me retins.
- Aux dernières nouvelles, c'est toi que ne me parle plus … rétorquai-je.
Il laissa échapper un rire amer.
- A qui la faute ?
- A moi …
Oui, c'était de ma faute. Je reconnaissais mes fautes, mais pas question de m'excuser ! Ca, jamais ! En tout cas cela dut surprendre Severus, il me regarda avec étonnement.
- Je suppose que je dois prendre ça pour des excuses ? Que de toute façon, je n'en aurai pas plus …
Je hochai la tête.
- Rien de plus effectivement.
- Je dois m'estimer heureux alors …
- Oui, répliquai-je.
Un long silence s'installa alors, pendant lequel Severus bougea : il vint s'asseoir à mes côtés.
- J'espère qu'on ne va pas rester trop longtemps coincés ici, marmonna-t-il.
- Oui, répondis-je sur le même ton grognon. J'ai plein de trucs à faire …
- Oh ? Rétorqua Severus.
- Oui …
J'étais bien décidé à ne rien dire de plus … Cela ne regardait que Rabastan, Pettigrew et moi … De nouveau, il y eut un long moment de silence. Severus ne cessait de me regarder comme s'il essayait de savoir ce que je pensais. Délibérément, je regardais droit devant moi … Je n'avais pas envie de croiser son regard.
- Tu as entendu la dernière ? Demanda-t-il alors.
- Hein ?
Il venait de me tirer brusquement de mes pensées. Je tournai la tête vers lui.
- Ca dépend c'est quoi … Il y a tellement de ragots qui traînent …
Il haussa les épaules.
- Il paraît que Pettigrew a disparu ...
Je ne laissai rien paraître, mais Severus avait éveillé ma curiosité : je voulais savoir ce qu'on en disait, justement. Cela faisait deux journées qu'il était enfermé dans le cachot sous le lac.
- Ce crétin ne s'est pas simplement perdu dans les cuisines ? Marmonnai-je l'air désintéressée.
- Ca ne m'étonnerait pas … Mais bon, ses idiots de copains ne semblent pas être de cet avis … Ils me sont tombés dessus …
Son regard se fit plus dur lorsqu'il se posa sur moi.
- C'était étrange … Ils semblaient persuadés qu'il y avait des Serpentards mêlés à cela …
Je n'aimais pas le ton qu'il employait avec moi, ces insinuations désagréables.
- Je suis désolée … Ils t'ont fait des misères ? Demandai-je.
Severus m'arrêta d'un geste de la main.
- J'ai l'habitude, tu sais … mais par contre, j'aimerai bien savoir pourquoi ils pensent cela …
Je soutins le regard de Severus. Moi je savais très bien ce qu'il en était … Si Peter avait dit vrai, Black et Potter savaient très bien que Rabastan et moi étions dans le coup … Nous avions intérêt à nous méfier et régler rapidement le problème Pettigrew ...
- Tu n'as pas encore compris qu'au moindre problème, ils nous mettaient cela sur le dos ?
- Oui, mais bon … j'avais comme l'impression que Potter savait quelque chose …
Il fronça les sourcils et son regard se fit encore plus inquisiteur …
- Et toi aussi …
Je ne répliquai rien et ô miracle, pour une fois, les escaliers me sauvèrent la mise. Ils se remirent en marche et je me levai d'un bond.
- Je dois y aller Severus ! J'ai plein de trucs à faire ! On se revoit plus tard !
Et avant qu'il n'ait pu dire quoique ce soit, j'avais descendu les dernières marches et courais à présent dans le hall vers les escaliers menant aux cachots.
La conversation avec Severus m'avait mis la puce à l'oreille. Je savais que ni Black ou Potter n'iraient en parler au vieux fou, car ils devraient expliquer d'où ils tenaient leurs informations et je me doutais qu'ils n'avaient pas envie d'en parler … Cependant, je préférai me méfier, on ne savait jamais avec des crétins de leur espèce …
Je franchis le seuil de la salle commune et par chance, Rabastan était là assis à discuter. Je fonçais droit sur lui, faisant un vague salut à Rodolphus et Lucius et j'attrapai le Serpentard par la main.
- Faut qu'on parle …
Je le tirai brusquement de son fauteuil tandis que Rodolphus était mort de rire.
- Oh oh … Rab aurait-il fait des bêtises … se moqua-t-il.
Je ne relevais pas la remarque et entraînai Rabastan à ma suite, sortant de la salle commune.
Une fois dehors, je pris un couloir peu fréquenté et m'arrêtai au bout de quelques mètres. Je jetai un coup d'oeil à droite et à gauche.
- Que se passe-t-il Caly ?
- Les Bouffondors se doutent de quelque chose … Ils cherchent leur copain. J'ai vu Severus tout à l'heure, ils lui sont tombés dessus …
Rabastan fit une petite moue, mais il ne semblait pas si soucieux que cela …
- Ca, on savait que les bouffondors allaient se douter de quelque chose … Cela veut dire que le petit gros n'a pas menti …
- Et s'ils finissaient par aller trouver le vieux citronné …
- J'en doute … Ils devraient expliquer le pourquoi du comment et je ne les vois pas révéler qu'ils s'étaient introduits dans mon dortoir …
Il s'interrompit soudain.
- D'un autre côté, le vieux fou leur accorde une telle confiance … Il serait peut-être temps d'arrêter de faire mumuse avec le petit gros …
Intérieurement, j'ai soulagé de l'entendre dire cela … Les conséquences pouvaient être graves si le vieux fou se rendait compte qu'on y était pour quelque chose dans la disparition de Peetigrew … Je hochai la tête. Il attrapa ma main et m'entraîna dans les cachots, loin sous le lac.
- On va régler ça maintenant … murmura-t-il.
Je restai pensive quelques minutes tandis que nous progressions dans la pénombre.
- Et s'il raconte tout ? Demandai-je soudain …
Rabastan laissa échapper un rire presque moqueur.
- Aurais-tu peur ? Me défia-t-il.
- Non ! Protestai-je.
C'était vrai, je n'avais pas peur, mais j'étais juste méfiante … Par les temps qui courraient le vieux fou, tout comme les crétins du Ministère qui lui demandaient mille fois par jour des conseils, devenait de plus en plus suspicieux ... Et il en fallait moins maintenant pour être envoyé à Azkaban …
Nous étions à présent arrivé devant l'endroit où aurait du se trouver la porte du cachot. Un sort habile mais tout bête la dissimulait aux regards et il fallait en connaître l'emplacement exact pour l'ouvrir. Cela fut fait rapidement et tout aussi rapidement, nous nous faufilâmes par la porte entrebâillée qui se referma aussitôt.
Peter était toujours là. Prostré au fond du cachot, recroquevillé sur lui-même, il se mit à gémir quand la lumière de nos lumos blessa ses yeux.
- Fini de jouer !
La voix de Rabastan résonna dans le silence du lieu clos.
A ces mots, Pettigrew dut sentir sa dernière heure arriver car il se mit encore plus en boule et trembla violemment.
Il puisa dans sa dernière réserve de courage pour prendre la parole et supplier lamentablement.
- Qu'est-ce que tu veux me faire ? Marmonna-t-il entre deux sanglots …
Seul le rire du Serpentard lui répondit.
- Je t'en prie, je ferai tout ce que tu voudras, gémit le Gryffondor.
- Là, on avance !
Il croisa les bras et observa avec dédain Peter.
- Parlons affaire, alors !
Il fit quelques pas autour du Bouffondor et sortit sa baguette, il la pointa sur le sorcier à terre et le sort fusa. Peter fut redressé comme par une main invisible et plaqué sans douceur contre le mur humide.
- Quel prix serais-tu prêt à payer pour sauver ta misérable existence ? Demanda Rabastan.
- Tout ce que tu voudras, pleurnicha Peter.
- Même rejoindre nos rangs ?
Je crois que le plus surpris des deux, ce fut moi. Qu'est-ce qui venait de passer par la tête de Rabastan pour lui faire un tel marché … Et surtout qu'est-ce que Pettigrew pourrait apporter au Lord ?
Peter en entendant la question se mit à pleurnicher encore plus fort, il ne répondit rien, visiblement terrifié. Ce que ne plut guère à Rabastan, le Gryffondor fut touché par un éclair orangé qui le fit hurler.
- Je t'ai posé une question, me semble-t-il ! Ne me force pas à la reposer de nouveau !
- Oui, balbutia Peter en pleurant de plus belle. Je ferai tout … tout ce que tu voudras …
- Le problème, continua alors Rabastan, c'est que je ne vois guère ce que tu pourrais nous apporter …
Il fit alors semblant de réfléchir. A un moment, il se tourna vers moi et me posa la question. Je haussai les épaules.
- Je ne sais pas … répliquai-je.
Un éclair passa dans le regard du Serpentard et je sus qu'il venait d'avoir une idée …
- D'un autre côté … commença-t-il.
Il reporta son attention sur Pettigrew.
- Tes petits copains … Ils vont bien se faire recruter dans … comment est-ce déjà …
- Cet ordre débile du vieux fou ? L'interrompis-je.
Je venais de voir où il voulait en venir et l'idée était plus que géniale. Rabastan hocha de la tête à mon encontre.
- Il serait peut-être bon de savoir ce qu'ils mijotent …
- Mais je … je … je ne comprends pas, hésita Peter.
Je posa ma main sur l'épaule de Rabastan.
- Je crois qu'il faudrait lui expliquer, il n'a pas l'air de comprendre.
Exaspéré Rabastan soupira.
- Pour faire clair, Bouffondor, tu vas espionner pour nous …
Pas de réponse de la part de Peter, juste des pleurs un peu plus fort.
- Bien entendu, si les informations ne nous satisfont pas …
Il laissa sa phrase en suspends. Pas besoin d'en dire plus, il avait compris.
- Mais … mais …
Les hésitations de Peter devenaient usantes et monotones. Je voyais bien que Rabastan était agacé et un nouvel éclair frappa le Bouffondor.
L'idée de Rabastan était bonne, mais il restait toujours le problème de Peter … S'il trahissait aussi facilement ses amis, comment être sûr qu'il ne retourne pas sa veste de nouveau ?
- Alors, Pettigrew ? S'énerva le Vert et Argent.
- D'accord ! Mais laissez-moi maintenant.
Le sort qui maintenait Peter cloué contre le mur se rompit brusquement et il tomba lourdement au sol. Je pris alors la parole.
- Mais il reste un problème à résoudre.
Rabastan se tourna vers moi.
- Comment être sûr, continuai-je comme si de rien n'était, qu'à ton tour tu ne reviennes sur cette ...promesse !
- Je promets ! Je promets !
Peter avait parlé avec l'énergie du désespoir.
- Des mots … des mots … soupirai-je.
Un grand sourire éclaira alors mon visage.
- Mais j'ai la solution, Pettigrew …
Je m'approchai de lui, et de ma baguette, je le forçai à se relever.
- Et jamais tu ne pourras revenir sur ta parole …
Je me tus quelques secondes, un sourire mauvais sur les lèvres. Oui, Peter était coincé, j'avais la solution.
- Le Serment Inviolable …
Je vis Peter trembler, le regard hagard, comme mort. Rabastan vint me rejoindre et posa sa main sur ma taille. Il me souffla quelques mots à l'oreille.
- Tu es diabolique.
Je tournai la tête vers lui et lui souris.
- Merci, murmurai-je.
Puis je reposai les yeux sur la larve pleurnichante qu'était Pettigrew.
- Alors ?
Il n'avait pas le choix, il le savait et nous le savions aussi …
Et voilà, j'en ai terminé avec cette première partie ^^