Nous faisons le mal et nous le faisons bien - Rabastan

Tisiphone venait de faire son rapport au Seigneur des Ténèbres. Elle était rentrée depuis peu de mission et maintenant qu'elle venait de rapporter son succès au mage noir, la sorcière n'aspirait plus qu'à une chose ou non, plutôt deux choses : un bon lit et une bouteille de friewhisly d'au moins dix ans d'âge.
Sa mission dans l'ensemble s'était déroulée. Les cibles qui devaient disparaître avaient disparu, mais l'imprévu était venu se mêler des affaires de la sorcière. Un imprévu dont elle se serait bien passée et qui avait pris la forme de deux aurors un peu trop curieux et promptes à la baguette. Cela dit ces deux sorciers du Ministère n'avaient pas fait exception au proverbe qui disait qu'un bon auror était un auror mort. Cela dit, l'un des deux, un grand échalas aux cheveux blonds avait laissé un petit souvenir à Tisiphone. Sur sa joue, s'étalait une longue estafilade écarlate. La blessure la brûlait encore, se faisant rappeler à son bon souvenir. Elle s'en était occupée sommairement, parant au plus pressé, elle se soignerait correctement de retour chez elle. Et c'était donc vers cette destination qu'elle se dirigeait.
Mais là encore le hasard se joua d'elle, cependant un hasard heureux. Au détour d'un couloir au rez-de-chaussée, alors qu'elle gagnait l'entrée du repaire du Seigneur des Ténèbres, elle tomba nez à nez avec un autre Mangemort. Si ça avait un autre que le sorcier qui se présenta devant elle, nul doute qu'elle aurait passé son chemin, l'ayant vaguement salué. Mais, là pas question. Un sourire chaleureux - chose rare et précieuse chez elle - illumina son visage marqué par sa blessure et la fatigue.

- Rabastan ! s'exclama-t-elle.

Rabastan s'ennuyait. Il s'ennuyait ferme depuis sa sortie d'Azkaban. Il fallait bien l'avouer, il n'avait pas eu beaucoup d'occasions de s'amuser depuis. Et après près de quinze ans en prison, il avait bien d'autres espérances pour sa sortie, foutredieu ! Mais non. Pas moyen d'aller asticoter du Moldu comme il le voulait, et pas question de reprendre son existence de play-boy d'autrefois. Ce genre de plaisanteries, ça allait quand on avait vingt, trente ans. A quarante ans passés, ça frisait le pathétique. Il fallait qu'il adapte son attitude, et le changement demandait réflexion. Une réflexion qui le gonflait d'avance. On n'en sortait pas.

En attendant, il traînait son ennui dans les couloirs du repaire, le noyant parfois dans une bouteille ou un bouquin quelconque, le temps de se distraire brièvement, ayant parfois la chance de se trouver une compagne d'un soir, attirée par le renom des Lestrange autant que par les pièces brillantes qui lui filaient entre les doigts. Le mieux restant quand il pouvait se faire une sortie entre mecs avec Rodolphus, parfois accompagnés de l'une ou l'autre, pour se dégourdir la baguette à la base... et autre chose quand il en avait l'occasion. Mais Rodolphus, comme quinze ans auparavant, ne se décidait à se bouger que lorsque sa chère et tendre l'envoyait sur les roses. Du moins était-ce ainsi que Rabastan interprétait la situation...

C'est à tout cela que songeait le plus jeune des Lestrange, affalé sur son lit, les pieds au mur et une cigarette au bec, quand il finit par se redresser avec un grognement. Il avait envie de se lever. D'aller voir ailleurs s'il y était. Même s'il ne se passait rien de plus, il avait envie de changer d'air. Rabastan attrapa son manteau et descendit l'escalier, allumant une nouvelle cigarette du bout de sa baguette. Il sifflotait une mélodie sortie de lui-même ne savait plus où, nonchalant et désabusé. S'il avait été plus jeune, il se serait payé le luxe de descendre assis de côté sur la rampe. Mais bon, il y a des limites.

Il allait sortir, quand une silhouette, haute, mince et heureusement familière fit son apparition dans son champ de vision. La moue ennuyée de Rabastan fit place à un sourire épanoui en reconnaissant la belle Mangemort.

Tisiphone ! La plus belle des belles. Il y avait longtemps...

Trop longtemps au goût de Rabastan, qui avait toujours eu un faible pour l'anglo-grecque, qu'il trouvait aussi intéressante et intelligente que belle. Ce qui, venant d'un macho notoire, n'était pas un petit compliment. Il s'approcha d'elle, un demi-sourire joueur au coin des lèvres, qui disparut au profit d'un léger froncement de sourcils face à la balafre qui courait le long de la joue de Tisiphone. La plaie cependant ne parvenait pas à l'enlaidir - mais rien ne parvenait à enlaidir Tisiphone Argos. Se penchant légèrement, il prit le visage de la belle dans sa main, son pouce suivant le tracé de l'estafilade.

Que voilà une fantaisie malheureuse... Que nous vaut ce petit accroc ?

Tisiphone semblait fatiguée. Sa peau, plus pâle que d'ordinaire, et les cernes qui soulignaient ses yeux le disaient bien mieux qu'un long discours. Rabastan retint un soupir. Une femme telle que Tisiphone n'aurait jamais dû avoir à supporter seule le poids qui pesait sur ses épaules. Egal à lui-même, Rabastan se pencha un peu plus et embrassa sans lui demander son avis celle qui partageait sa couche de façon beaucoup trop occasionnelle à ses yeux. Elle lui donnerait probablement une gifle, mais Rabastan n'en était pas à sa première, et il s'amusait de cette petite provocation somme toute bien innocente.

Tisiphone esquissa un sourire fatigué à la remarque de Rabastan. Hum sur le coup elle douta que - comme il l'avait dit- la plus belle des belles mérite vraiment son titre. Elle devait avoir une mine affreuse et sa marque sanglante sur la joue ne devait pas aider. En tout cas, elle était contente de tomber sur lui. Avant qu'elle n'ait pu dire quoique ce soit d'autre, le Mangemort avait attrapé son menton et suivit de son pouce sa blessure. La sorcière ne put s'empêcher de laisser apparaitre une petite grimace de douleur. Cette saleté de sort n'avait fait que la frôler heureusement, mais c'était tout de même assez douloureux ... Le sorcier tout naturellement s'enquit de cette blessure. Tisiphone allait lui répondre mais il ne lui en laissa pas le temps. Rabastan planta ses lèvres sur les siennes pour un baiser. Elle sursauta et d'abord surprise, elle se laissa faire juste l'espace d'un souffle puis avec fermeté, elle le repoussa. Nul doute qu'autrefois, elle l'aurait repoussé d'une manière plus ... virulente. Mais ce soir, avec la fatigue, elle avait tout sauf envie de se prendre la tête avec le Mangemort.
Son regard se fit plus sévère et elle fronça les sourcils.

- Rabastan ! le gronda-t-elle sur un ton sec.

Il n'empêchait que ce baiser volé avait ravivé bien des souvenirs. Et une chose sauta aux yeux de la sorcière, quelque part cela lui avait manqué.

- Oui, reprit-elle la conversation comme si de rien n'était. Cela faisait longtemps ...

Elle s'interrompit le temps d'un regard.

- Trop longtemps même ... avoua-t-elle à mi-voix.

La joue de Tisiphone la brûlait toujours, elle porta sa main à l'estafilade pour la tâter, puis elle jeta un rapide coup d'oeil à ses doigts : une trace légère sanglante s'y était posée. Elle soupira.

- Ca, c'est la dernière chose qu'ait fait un stupide Auror, marmonna-t-elle pour clore ce sujet.

Elle secoua la tête doucement et une mèche s'échappa de son chignon.

- Comment vas-tu ? finit-elle par lui demander. Je suis étonnée de te voir ici à une telle heure ...

Rabastan eut un sourire. Pas vainqueur, non, mais où perçait une pointe de satisfaction. Il s'en tirait assez bien par rapport à ce que Tisiphone était capable de faire quand on la titillait de trop près. Un regard noir et un ton un peu plus sec n'avaient jamais tué personne. Et Rabastan avait le sentiment qu'au delà du côté sans gêne du geste, ce baiser n'avait pas complètement déplu à la belle. Légèrement ironique, il s'inclina en guise d'excuses.

Son sourire se modifia légèrement quand Tisiphone reconnut que, pour elle aussi, trop de temps s'était écoulé depuis leur dernière rencontre. Petite victoire personnelle, au même titre que le sourire chaleureux dont elle l'avait gratifié quand elle l'avait reconnu. Rabastan était assez fier de faire partie des - très - rares personnes susceptibles de le faire naître sur les lèvres de son amante. Il retint cependant la question de pur marivaudage qui lui vint. Demander à Tisiphone si, par le plus grand des hasards, il lui aurait manqué semblait légèrement déplacé. Leur relation ne prenait après tout pas tant de place dans leurs vies respectives pour que l'on puisse en venir à de telles considérations. Il tourna cela légèrement différemment :

Quel que soit le temps écoulé cela fera toujours trop longtemps.

Prenant la main de Tisiphone, il la porta à ses lèvres en un geste un rien plus élégant que son baiser précédent et la garda au creux de la sienne, sans la serrer pour laisser à son interlocutrice le choix de la lui retirer. Autant le cadet Lestrange était capable de se montrer un véritable ruffian - et ne s'en privait pas - autant il savait quand il le souhaitait agir en gentleman. A la réponse de la belle, il eut un léger ricanement.

"Auror stupide", mmm ? Pléonasme, n'est-ce pas ?

Laissant la main de Tisiphone reprendre sa liberté, il tira sa baguette de sa poche intérieure.

Tu permets ?

La plaie n'était pas profonde, un Episkey suffirait à la soigner. Avec un sourire, Rabastan ajouta :

Même si d'un point de vue strictement esthétique, ce rouge sur le blanc de ta peau ne manque pas de beauté, c'est un sacrilège que d'abîmer si joli visage...

A sa question, il eut un geste désinvolte et haussa les épaules.

Je vais bien. Je m'efforce de tromper mon ennui, et la tâche devient de plus en plus ardue à mesure que le temps passe. C'est l'histoire de ma vie ! Il plongea son regard dans celui de son interlocutrice. Mais le hasard fait parfois bien les choses... Je sortais à la recherche d'une distraction et me voici face à la meilleure compagne possible... A moins, bien sûr que tu ne préfères que je te laisse seule ?

Tisiphone n'aima guère la manière qu'eut Rabastan de s'incliner comme pour s'excuser de ce baiser. Elle fronça les sourcils et se crispa légèrement, comme sur la défensive.
Un simple hochement de tête, les lèvres pincées, répondit à sa phrase. Elle laissa prendre sa main sur laquelle il déposa un baiser et ne la lui retira pas. Elle n'avait pas esquissé un seul mouvement, se contentant de fixer le sorcier.
Elle finit par sourire doucement.

- Oui, pléonasme ... consentit-elle. Même si celui-ci était particulièrement stupide, une nouvelle recrue sans nul doute ...

Rabastan daigna enfin lâché sa main et elle l'autorisa d'un geste de la tête à la soigner. Un froid intense s'empara alors de sa joue blessée avant qu'il ne soit remplacé par une chaleur qui envahit tout le côté droit du visage de la sorcière. Elle darda son regard sur Rabastan.

- Je l'aurai fait moi-même si j'en avais eu le temps ... répliqua -t-elle un peu trop sèchement avant d'ajouter plus doucement. Mais merci ...

Elle écouta Rabastan répondre à sa question, un petit sourire sur les lèvres en l'entendant raconter qu'il s'ennuyait ... Ainsi donc le hasard faisait bien les choses ... ce n'était pas faux. Elle était contente que le hasard lui ait permis de rencontrer Rabastan, même si le moment n'était pas forcément le mieux choisi à la vue de son état de fatigue.

- Et à quelle distraction penses-tu ? demanda-t-elle. Histoire que je voie si cela vaut la peine que je bouleverse mes plans pour cette soirée ?

Qu'il ne croit pas non plus qu'il lui suffit de claquer des doigts pour disposer d'elle ainsi !

Rabastan n'était pas stupide - contrairement à ce qu'une réputation tenace pouvait laisser croire. Moins réfléchi que Rodolphus, sans doute était-il plus intuitif. Il sentait les choses quand Rodolphus les comprenait. Et il sentit la légère tension de Tisiphone, devinant qu'il avait sans doute commis un impair. Sans se démonter, il recula d'un pas et concéda :

Tu aurais pu. Il marqua une pause et ajouta, très sérieux : Tu sais bien que je n'en doute pas une seconde.

C'était vrai. Rabastan ne doutait pas un instant - n'avait jamais douté - des capacités de Tisiphone. Il l'avait déjà vue à l'oeuvre. Phallocrate, certes, mais il avait l'honnêteté de reconnaître le talent quand il le voyait. Peut-être était-ce une de ses rares qualités. Il regarda Tisiphone attentivement. Si, à un moment donné de la conversation, il avait été maladroit, il n'avait pas l'intention de chercher à rattraper le coup. Il énonçait simplement des faits, libre à son interlocutrice de les interpréter et de lui prêter des intentions ou des pensées qu'il n'avait pas forcément. Rabastan était - avait toujours été - joueur, volontiers séducteur, mais si sa tentative échouait pour une raison ou pour une autre, il estimait qu'il valait mieux rester égal à soi-même que de s'enfoncer dans le pathétique en essayant de se rattraper à des branches inexistantes qui, au mieux, ressemblaient à s'y méprendre à des racines.

Rallumant sa cigarette qui s'était éteinte le temps de leur court échange, il posa un regard songeur sur la belle. Il aimait le petit sourire qui flottait sur ses lèvres, et la petite flamme décidée dans son regard. Tisiphone était une femme de caractère, et il ne fallait pas lui en conter, cela Rabastan le savait depuis longtemps. Elle faisait partie de celles qu'il n'avait jamais cherché à dominer, sentant d'instinct que toute tentative était vouée à l'échec. Avec elle, Rabastan adoptait une ligne de conduite radicalement opposée à son attitude habituelle vis à vis de la gent féminine. Il proposait, Tisiphone disposait. Si pour telle ou telle raison, ce qu'il avait à lui offrir ne lui convenait pas, il n'insistait pas et s'effaçait, partant chercher son bonheur ailleurs sans arrière-pensée. Plissant légèrement les yeux face à sa question, il s'accota posément au mur du hall.

A dire vrai, je partais sans idée préconçue. J'étais simplement las d'attendre le bon vouloir de mon très cher frère pour pouvoir me dégourdir les jambes et la baguette et j'avais décidé de m'en remettre au hasard. Il marqua une pause le temps d'exhaler un panache de fumée, prenant soin de ne pas la projeter au visage de Tisiphone. Quant à toi, je suppose que tes projets prenaient la forme d'un bon bain, d'un verre un peu fort et de ton oreiller, je me trompe ?

Il sourit. Il était quasiment sûr de son fait, tout comme il était presque certain qu'elle nierait, juste pour le plaisir de lui donner tort. Ou pas, d'ailleurs. C'était sans importance. Rangeant sa baguette dans sa poche, il détourna un instant les yeux.

Ne te sens pas obligée de changer ton programme pour moi. Il releva les yeux et les plongea dans ceux de Tisiphone, en ajoutant : Moi, je serais ravi de m'adapter au tien, si tu le souhaites.

Nul doute que la réaction de Tisiphone avait été un peu excessive, mais la fatigue aidant, elle prenait tout un peu trop mal. Rabastan avait juste voulu l'aider et non mettre en doute ses capacités ... Et elle, elle l'avait mal pris. Ce soir sa susceptibilité refaisait surface aussi vite qu'une licorne au galop. Pour un peu, elle aurait laissé échapper un soupir de lassitude.

Rabastan reprit la parole et force fut de constater qu'il avait entièrement raison sur le programme qu'avait prévu Tisiphone. Oui, la sorcière avait prévu de rentrer et de rester un long moment dans un bon bain brûlant, histoire de détendre un peu ses muscles endoloris, en compagnie d'une bonne bouteille de whisky. Mais elle était maintenant certaine d'une chose : en rencontrant par hasard Rabastan, ce programme serait remis à plus tard voire totalement annulé. En tout cas, pas question pour elle de montrer qu'il avait visé juste ! Surtout en le voyant arborer ce petit sourire. Oui, Rabastan la connaissait bien tout comme il savait sans doute qu'elle ne lui laisserait pas avoir raison. Aussi inventa-t-elle un tout autre programme, mais tout autant plausible.

- Perdu ! mentit-elle avec un aplomb certain.

Elle esquissa un petit sourire.

- Quoique je te l'accord, la bouteille un peu trop forte était prévue dans mon programme ! Pas le temps pour le bain ...Je pense me pencher sur un papyrus, ça fait des jours que je suis dessus et il me résiste toujours !

Tisiphone avait volontairement utilisé un présent pour parler de son programme, histoire de bien montrer à Rabastan qu'il ne suffisait pas pour lui d'apparaître pour qu'elle laisse tout tomber pour lui. D'ailleurs, elle le lui fit remarquer, un petit sourire ironique sur les lèvres.

- En tout cas, tu me sembles bien sûr de toi ! Tu parles comme si j'avais déjà oui à ta compagnie ...

Elle ponctua sa phrase en tapotant doucement son index sur le torse du sorcier.

Face au mensonge - certes admirablement ficelé, mais on ne trompe pas un menteur aussi aguerri que Rabastan lui-même - le Mangemort eut un sourire amusé.

Une supposition juste sur trois ? Je m'améliore avec les années ! Il marqua un temps et reprit avec une nonchalance affectée : Cela dit, j'admire ta ténacité quant au déchiffrage de ces vieilles reliques. Pour ma part, je suis bien trop dilettante pour fixer ainsi mon attention indéfiniment. Et tu connais ma patience légendaire...

Un brin d'auto-dérision pour faire bonne mesure, Rabastan ne se prenait pas tant au sérieux que ce que l'on croyait généralement. Lui disait être conscient de sa valeur. Mais il était aussi conscient de la plupart de ses défauts, et son manque de patience en faisait partie. De même que son côté velléitaire, qui faisait qu'il se trainait une solide réputation de touche à tout-bon à rien. Une de plus parmi tant d'autres...

Ecartant machinalement une mèche qui lui balayait le front, il laissa Tisiphone s'approcher et sourit tandis qu'elle soulignait son discours de son index sur son sternum. Toujours aussi calme, il prit entre le pouce et l'index la mèche échappée du chignon de la sorcière et la raccrocha derrière son oreille.

Serait-ce une manière déguisée de me faire entendre que tu ne souhaites pas ma présence ? Car si tel est le cas, tu n'as qu'un mot à dire, tu sais que je n'insisterai pas.

C'était un coup de poker qu'il tentait là. Soit il se trompait totalement, et Tisiphone allait effectivement l'envoyer balader - ce qui, au final, ne signifiait ni plus ni moins qu'un retour à son idée première qui était de sortir pour trouver de quoi s'occuper - soit il n'avait pas complètement tort et leur jeu de passes et d'esquives allait continuer encore un peu. Perdant un instant son demi-sourire pour redevenir plus sérieux, il ajouta :

Même si je reste persuadé qu'un peu de détente ne te ferait probablement pas de mal.

Tisiphone ne réussit pas à retenir un petit rire. Son regard pétilla le temps d'un sourire.

- Encore quelques années tu auras deux bonnes réponses sur trois et d'ici dix, quinze ans tu auras tout juste ! le railla-t-elle gentiment. D'un autre côté, tu me connais assez bien pour savoir que je ne dis jamais non à une bonne bouteille.

Elle inclina légèrement la tête au compliment du sorcier. Oui les vieilles reliques comme le disait si bien le Mangemort la passionnaient toujours autant. C'était une part de sa vie qui la rattachait à son propre passé dont elle ne pourrait pas se passer. Autrefois, elle travaillait avec son époux, maintenant elle était toute seule, mais la passion n'avait jamais faibli. C'était quelque chose de ... reposant que de se pencher sur un vieux papyrus tout abîmé, le restaurer, combler les lacunes pour faire revivre un vieil écrit.

La mèche sombre de Tisiphone était de nouveau retombée le long de son visage, Rabastan la remit en place sans que la sorcière l'en empêche. Elle secoua doucement la tête, la mèche resta à sa place derrière l'oreille.

- Allons, allons ... Ce n'était pas un non plus ... corrigea-t-elle.Tu sais très bien que si vraiment je ne voulais pas de ta compagnie, je te l'aurai fait comprendre d'une manière beaucoup plus ... directe voire virulente !

Tisiphone eut un petit sourire et une lueur de défi passa dans l'océan de son regard.

- Avant de te renvoyer tromper ton ennui d'une quelconque manière que ce soit, j'attends de voir ce que tu me proposes ... Surprends-moi ! le mit-elle au défi.

» Nous faisons le mal et nous le faisons bien
» Tu m'avais promis que rien ne nous séparerait ... Aujourd'hui la mort nous a séparé ...
» Art Vs Art #38 : Nous sommes roux.
» Ce lien qui nous unit...
» Plus qu'un, nous serons [Fe Evan]