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| « Y'a des douleurs qui pleurent qu'à l'intérieur » [PV Charlotte B] | |
| | Auteur | Message |
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Edouard B. Dream
~ Prejudice is Ignorance ~
AGE : 49 MESSAGES : 2288 DATE D'INSCRIPTION : 27/06/2010
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| Sujet: « Y'a des douleurs qui pleurent qu'à l'intérieur » [PV Charlotte B] Août 4th 2010, 22:35 | |
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| | | Charlotte Berrywell
C’est amusant de ne pas respecter... Le règlement !
AGE : 30 MESSAGES : 422 DATE D'INSCRIPTION : 06/07/2010
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| Sujet: Re: « Y'a des douleurs qui pleurent qu'à l'intérieur » [PV Charlotte B] Août 21st 2010, 11:21 | |
| J'avais laissé M.Dream me guider dans le château. Je ne pensais plus à rien, je me contentais de marcher d'un pas mécanique, accrochée à son bras comme à la vie, tel un zombie. J'étais plus morte que vive en ce moment.
Lorsqu'enfin nous nous arrêtâmes, je repris conscience du monde autour de moi, et réalisai que nous étions au bord du lac. Nous avions traversé une bonne partie du château et pratiquement tout le parc sans que je ne me rende compte de rien. C'était comme si M.Dream et moi avions marché dans le vide pendant tout ce temps, que rien n'existait d'autre que nous et le silence. Mon chagrin était tellement ancré en moi que j'en oubliais le monde extérieur.
Depuis ma naissance, toute ma vie avait toujours été parfaite. J'avais une apparence parfaite, une garde robe parfaite, des résultats parfaits, des amis parfaits, des parents parfaits, un compte en banque parfait... Rien ne m'avais préparé à un coup aussi dur. C'était la première fois que j'étais confrontée à la mort. Mon existance en était à jamais bouleversée.
Même pendant ces six années où je n'avais eu aucun contact avec Melinda, elle était restée dans un coin de ma tête. La possibilité qu'elle soit heureuse et profite de sa vie m'aidait à survivre à son absence. Mais cette possibilité avait été complètement anéantie à la nouvelle de son décès. Cette fois-ci, c'était impossible, la mort l'avait emportée, elle était partie pour toujours. Je ne la reverrai plus jamais. Une larme brûla mon oeil rougi à cette pensée.
"Tu veux un verre d'eau ?"
La voix de M.Dream me tira de mes pensées. Je me retournai vers lui, hagarde. Sans attendre ma réponse il fit apparaître deux verres et les remplit en deux coups de baguette. Il me tendit un des verres que je saisis d'une main tremblante en bredouillant un merci.
Le soleil était maintenant à son zénith, l'heure du déjeuner était proche. De nombreux élèves et professeurs étaient sortis se détendre dans le parc; l'endroit n'était plus si tranquille que ça ... Heureusement, personne n'eut l'idée de s'aventurer au bord du lac. Les commérages étaient la dernière des choses dont j'avais envie, surtout s'ils nous concernaient, M.Dream et moi.
Celui-ci me demanda soudainement :
"Si je puis me permettre, tu es à Serpentard n'est-ce pas? Je ne t'ai jamais eue en cours."
Je compris qu'il cherchait à faire la conversation, afin de me changer les idées. En effet, j'en avais grand besoin.
"Oui, je suis à Serpentard... commençai-je d'une voix hésitante. Je rentre en sixième année. En fait, j'ai préféré l'histoire de la magie à l'arithmancie, c'est pour cette raison que nous ne nous étions jamais vu auparavant, lui dis-je avec un demi-sourire."
Je réalisai seulement maintenant que M.Dream, dont je connaissais si peu, était devenu le confident de mon malheur. Nous avions partagé ensemble un moment très étrange. Cependant je ne regrettais pas en quoi que ce soit de m'être confiée à lui. Je me sentais mieux à présent, il m'avait soulagée d'un poids.
Machinalement, je passai une main sur mon visage. Il était enflé et rougi au niveau des yeux. Le même examen sur mes cheveux me révéla qu'ils étaient couverts de poussière. Mais je n'avais cure de tout cela. J'avais une décision terrible à prendre.
Je me dirigeai doucement vers l'eau et m'agenouillai sur les galets durs. Le reflet que j'apperçus dans l'eau n'avait rien à envier à celui d'un fantôme. Je le fis disparaître en y plongeant mes mains, et m'humectai le visage. Un léger scintillement de l'eau attira mon regard. Des lucioles aquatiques s'agitaient en tout sens en profondeur. Je restais perdue dans cette splendide contemplation lorsque je vis un reflet rejoindre le mien à la surface de l'eau.
C'était M.Dream. Je le vis poser sa main sur mon épaule. Je me retournai vers lui, et plantant mon regard dans le sien, lui dis la gorge nouée par l'émotion :
"Je vais aller à l'enterrement de Melinda."
Puis j'éclatai en sanglots.
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| | | Edouard B. Dream
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| Sujet: Re: « Y'a des douleurs qui pleurent qu'à l'intérieur » [PV Charlotte B] Septembre 7th 2010, 19:48 | |
| Charlotte ▬ « Oui, je suis à Serpentard... commençai-je d'une voix hésitante. Je rentre en sixième année. En fait, j'ai préféré l'histoire de la magie à l'arithmancie, c'est pour cette raison que nous ne nous étions jamais vu auparavant, » lui dis-je avec un demi-sourire.
J'esquissais un sourire en entendant la jeune élève. En effet je n'avais jamais eu la chance de l'avoir en cours, et je comprenais tout à fait ceux qui n'aimaient pas l'arithmancie, ou qui n'en comprenait même pas l'existence. J'avais moi aussi trouvé cette matière ennuyeuse jusqu'à ce que je prenne le temps de m'y intéresser un peu, et Charlotte avait le résultat devant elle...
Edouard ▬ « C'est dont pour cela, mais je sais que beaucoup d'élèves n'aiment pas l'arithmancie avant même d'en avoir compris l'utilité. »
C'était bien dommage d'ailleurs. Enfin bref, toutes ces choses n'étaient pas très utiles lors de situations commes celles-ci. Et je doutais que l'arithmancie passionne Charlotte.
Charlotte ▬ « Je vais aller à l'enterrement de Melinda.»
Je la serrais contre moi, en essayant d'essuyer ses larmes qui coulaient contre ma veste. Je n'étais pas très utile, mais j'offrais au moins ma présence à cette pauvre adolescente. Il n'existait pas de réelle aide dans cette école, et même si il existait plein d'oreilles indiscrètes pour écouter les secrets, mais pour réconforter les élèves, tout le monde était aux abonnés absents.
Edouard ▬ « Tu sais... Aller à un enterrement, ce n'est pas rien. Surtout lorsque c'est une personne qu'on estimait beaucoup. Ça peut paraître simple mais en vérité ce sont des images qui vous hantent pendant plusieurs jours voire semaines. »
Après l'enterrement de ma femme, j'avais rêvé plusieurs fois de la descente en terre, ce petit cercueil blanc descendant dans ce gros trou, sans moi. Je n'avais pas fermé l'oeil pendant plusieurs nuits, errant dans les couloirs sans but. Essayant juste d'oublier toutes ces choses, fermant les yeux, appuyant dessus comme pour les empêcher de voir en boucle ces horribles instants.
Edouard ▬ « Et si tu es sur de pouvoir tenir alors vas-y. Mais pense-y beaucoup avant, et si tu as besoin d'aide, je... je suis toujours là. Et tu peux m'appeler Edouard. »
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| | | Charlotte Berrywell
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| Sujet: Re: « Y'a des douleurs qui pleurent qu'à l'intérieur » [PV Charlotte B] Octobre 23rd 2010, 12:19 | |
| Après que j'eus dit cela, et me voyant de nouveau secouée par les sanglots, M. Dream me prit dans ses bras. J'en eus le souffle coupé un instant, je ne m'attendais pas à ce qu'il réagisse ainsi. Il me berçait doucement, avec tendresse, comme si j'étais sa fille, et non une simple élève. Je me laissais aller; mes larmes coulaient sur sa veste noire.
Peu à peu, les sanglots s'espaçant, M. Dream reprit la parole :
« Tu sais... Aller à un enterrement, ce n'est pas rien. Surtout lorsque c'est une personne qu'on estimait beaucoup. Ça peut paraître simple mais en vérité ce sont des images qui vous hantent pendant plusieurs jours voire semaines. »
Je m'en doutais bien. Je n'osais imaginer Melinda dans son cercueil, sous terre, sans le moindre soupçon de vie en et autour d'elle. Mais aller à son enterrement me semblait essentiel à présent. Je le lui devais.
J'aurais aimé lui dire combien elle me manquait, que ma vie n'était plus pareille sans elle, que je ne l'avais jamais oubliée. Maintenant elle n'appartenait plus à ce monde. Je comprenai à présent l'utilité des enterrements. C'était un adieu, la dernière occasion de voir quelqu'un qu'on estimait, avant qu'il rejoigne la lumière.
Le seul enterrement auquel j'étais allée avait été celui d'une cousine éloignée de ma mère. J'avais sept ans. Je me souviens encore du long dais blanc masquant le ciel gris, de la blancheur immaculée de la neige, tranchant sur le noir austère des habits des invités. Je n'avais jamais connu cette cousine, mais je savais que mes parents y tenaient beaucoup, car ils étaient très tristes. A l'époque je ne comprenais pas vraiment le monde qui m'entourait, et apercevoir toutes ces figures désolées autour de moi dans un paysage désolé lui aussi ne me parlait guère. Le prêtre avait dit quelques mots à la mémoire de la défunte, et ma mère avait déposé une rose blanche, encore plus blanche que le dais recouvert de neige sur la tombe.
Plus tard, elle m'avait reparlé d'Eglantine -c'était ainsi que s'appelait la cousine- en termes élogieux. Elle était très mélancolique ce jour-là. Je pouvais voir son regard triste errer sur les étagères de notre cuisine haute technologie. Curieux moment, cette tristesse ne cadrait pas avec notre existence dorée. Je me demande ce qu'elle avait pu ressentir en me parlant de tout cela. Est-ce qu'elle aussi s'était demandé, l'espace d'un instant, à quoi rimait cette vie si parfaite sans la présence d'êtres aimés?
Car c'était la question que je me posais à présent. Je me fichais d'être riche, d'être la cible de toutes les jalousies, pis encore d'être une petite reine, puisque tout cela n'avait pas empêché Melinda de quitter ce monde.
« Et si tu es sur de pouvoir tenir alors vas-y. Mais pense-y beaucoup avant, et si tu as besoin d'aide, je... je suis toujours là. Et tu peux m'appeler Edouard. »
J'avais presque oublié que je n'étais pas seule. Toute perdue que j'étais dans mes réflexions, la présence de M. Dream m'avait paru lointaine. Et maintenant il m'assurait qu'il était là pour moi, et il voulait que je l'appelle Edouard. Il étais si gentil ... Je ne trouvais de mot pour exprimer ma reconnaissance, alors, me dégageant légèrement de l'emprise de ses bras, je le remerciai d'une voix enrouée, avant de me blottir de nouveau contre lui.
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