Mauvaise journée. Eleanor avait mal dormi, sans cesse réveillée par la lumière de la lune. Ce qui, en général, était mauvais signe pour la Serpentarde.
Elle s'était donc levée très tôt, pas la peine de dormir plus longtemps. Elle traîna sur son lit quelques minutes en lisant et dessinant, avant de se laver et de se préparer pour les cours.
La Salle Commune des Serpentards n'était pas très loin, mais les cachots étaient plutôt frais. Pour faire passer le temps, Eleanor se mit à chanter très doucement :
« Si j'avais un marteau
Je cognerais le jour
Je cognerais la nuit
J'y mettrais tout mon cœur
Je bâtirais une ferme
Une grange et une barrière
Et j'y mettrais mon père
Ma mère, mes frères et mes sœurs
Oh oh, ce serait le bonheur »
Elle n'aimait pas vraiment cette chanson d'un chanteur Moldu, mais elle l'avait en tête. La Serpentarde détestait ça.
Un peu avant 7 heures, elle arriva dans la Grande Salle. A son grand malheur, plein d'élèves étaient déjà là, et aucune place en vue. Elle arpenta la Grande Salle, cherchant une place, saluant au passage les élèves qu'elle connaissait.
Quelques minutes et de nombreux allers-retours plus tard, Eleanor vit quelques élèves partir, se dirigeant vers leur Salle Commune. Elle s'empressa de prendre leur place et commença à boire son jus de citrouille frais.
Peu après, elle sentit quelqu'un approcher. La Serpentarde entendit ce même quelqu'un lui parler :
« Euh... Salut! Ça te dérange si je m’assois à côté de toi? Comme tu peux voir, il reste plus beaucoup de place... »
Eleanor évalua du regard son interlocuteur et se rendit compte qu'il lui était familier. Ce n'est qu'en voyant son insigne rouge et or qu'elle se rappela.
« Je vois... C'est Londubat, avec moi dans quelques cours... »
La jeune femme, un peu surprise et désarçonnée qu'on lui parle si subitement, observa lentement Neville de ses grands yeux presque violets. Elle vit bien qu'il semblait très gêné, sûrement parce qu'elle était une Serpentarde. Il lui sourit timidement en attendant sa réponse. Eleanor prit tout son temps pour réfléchir mais finalement annonça d'une voix cristalline :
« Mais bien sûr. Installe-toi, je peux me pousser un peu. »
Eleanor finit son verre de jus de citrouille, attendant que Neville ait fini de s'asseoir, un peu
maladroitement. Elle lui sourit pour faire passer la mauvaise impression qu'il avait d'elle et lui demanda :
« On ne s'est jamais parlé, alors que ça fait 5 ans qu'on a des cours en commun... Alors... Qu'as-tu fait pendant tes vacances ? »