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| Les angoisses d'une mère - Drago | |
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Narcissa Malefoy
C’est amusant de ne pas respecter... Le règlement !
MESSAGES : 142 DATE D'INSCRIPTION : 02/08/2010
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| Sujet: Les angoisses d'une mère - Drago Septembre 8th 2010, 20:31 | |
| Ce soir, le manoir semblait bien trop grand à Narcissa. Elle avait passé une partie de l'après-midi à errer telle une âme en peine dans sa demeure ô combien trop silencieuse. Le tic tac des pendules dans les pièces qu'elle traversait ou dans lesquelles elle s'était arrêtée est devenu oppressant et l'avait chassée vers d'autres lieux.
Alors que le soleil déclinait, la sorcière avait trouvé refuge dans le jardin d'hiver. L'endroit entouré de paroi de verre laissait passer les derniers rayons du soleil et donnaient aux plantes et fleurs du lieux une teinte légèrement dorée. C'était un lieu que la sorcière aimait plus que tout. C'était son domaine à elle,son jardin secret. S'occuper de ses fleurs était la seule occupation qui arrivait à lui vider l'esprit et c'était bien la seule activité manuelle qu'elle ne rechignait pas à faire sans magie.
Elle avait le coeur gros, ce soir-là, Narcissa. Le coeur gros et empli d'inquiétude.
Une nouvelle fois, son cher Drago allait devoir partir pour Poudlard. De longs mois sans avoir son fils adoré à ses côtés, sans pouvoir veiller sur lui, sans pouvoir le surveiller et être là pleine de petites attentions à chaque seconde. Chaque départ pour Poudlard était un déchirement pour Narcissa, mais plus encore cette année ...Vu les circonstances actuelles, Narcissa était encore plus inquiète que d'habitude et craignait que quelque chose de mal n'arrive à son fils. Elle avait tenté de faire part de ses inquiétudes sa soeur ;mais Bella n'avait fait que lui rire au nez, se moquant d'elle et rétorquant qu'au contraire, au lieu de se morfondre elle aurait dû être fier de Drago qui allait être amené à faire de grandes choses ... Car au vu des derniers événéments des semaines précédentes, les dites grandes choses avaient la fâcheuse tendance à amener de nombreux sorciers à Azkaban et à l'idée qu'il puisse arriver la même chose à Drago qu'à son père avait de quoi glacer le sang de Cissey.
La sorcière avait le regard perdu au milieu des couleurs chatoyantes de ses orchidées papillons. De sombres pensées l'agitaient et sur le moment, elle ne se rendit même pas compte que des pas résonnaient. | |
| | | Drago L. Malefoy
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| Sujet: Re: Les angoisses d'une mère - Drago Septembre 8th 2010, 21:42 | |
| La culpabilité s’avérait bien souvent devoir être le pire ennemi d’un homme. Culpabilité ou crainte? Drago ne faisait plus la différence entre les deux, tant les évènements récents l’avaient rendu sensible à l’un comme à l’autre. Ces deux sentiments étroitement liés s’entrelaçaient sans pitié à chaque instants de son quotidien, l’obligeant à se remémorer ses fautes hypothétiques, les évènements qu’il aurait pu changer, la façon dont il aurait pu réparer telle ou telle erreur. Mais les « si… » ne le menaient qu’à un sentiment d’impuissance qu’il exécrait, et c’était avec l’impression d’être plus lourd encore qu’au départ qu’il tentait de réendosser ses allures de petit prince gâté par la vie.
C’était d’ailleurs là une tâche de plus en plus pénible : comment pouvait-il faire mine de se sentir aussi à l’aise que de coutume lorsque le moindre de ses geste était épié puis sévèrement critiqué? Ceux qui, auparavant, lui avaient dû un respect sans faille de par le grade de son père, se tordaient à désormais en rictus moqueur sur son passage. Et c’était une situation bien difficile à gérer pour le prétentieux qu’il était, quelque chose à quoi il n’avait jamais été préparé. Il avait passé la majorité de ses derniers jours de vacances enfermé dans sa chambre trop grande, à ressasser les plans qu’il avait laborieusement mis en place. À la rentrée, tout devrait être prêt. Mais le silence qui régnait dans la pièce close se faisait oppressant et insupportable. Tandis qu’il fixait le plafond haut décoré de spirales élaborées, il se rendit compte que très bientôt, le confort de sa chambre de lui ferait plus office de protection. L’heure de passer à l’action avançait aussi inéluctablement qu’approchait le jour de la rentrée, et il ressentit soudain une douleur amère à l’idée que, peut-être, cette fin de vacances était la dernière qu’il passerait aux côtés de sa mère.
La possibilité de l’échec lui obscurcissait constamment l’esprit, l’obligeant à imaginer les conséquences terribles qui s’abattraient sur sa famille. L’espace d’un instant, Drago maudit son père d’avoir laissé Potter réduire si facilement sa mission en un désastre total. Le prix avait été lourd à payer, et l’atmosphère austère qui régnait au Manoir depuis ne faisait qu’accroître l’inquiétude et le malaise de ses occupants. Puis il se reprit et maudit Potter, ce crétin décérébré, ce maudit orphelin qui avait tenté de lui prendre son père, et il s’en tint à cette conclusion : Potter était le responsable de tout ce gâchis. Ce n’était pas l’envie de faire payer au balafré ce qu’il lui avait infligé qui retenait Drago d’envisager une potentielle engeance… C’était le temps. Le temps qui s’écoulait à une vitesse épouvantable, le laissant groggy et incertain de ce qui l’attendait.
Presque inconsciemment, Drago se redressa, défroissa ses vêtements, et quitta sa chambre pour parcourir les couloirs déserts. Le Manoir qui, témoin de son enfance, lui avait toujours paru resplendissant et accueillant, devenait à présent une prison doré dont les ombres se transformaient en cauchemars menaçant. Modèle de couardise devant l’Éternel, Drago s’empressa d’accélérer le pas. Il voulait agir en enfant, tant qu’il le pouvait encore – chercher du réconfort auprès de celle qui avait toujours été présente pour lui, quels que soient ses erreurs ou ses torts. Le jeune homme s’était attendu à ce que Narcissa hante les pièces de l’immense demeure, mais finit par se rendre à l’évidence – elle n’était nulle part. Probablement sortie…
La lumière du soleil oscillait en un jour incertain, et il ne tarda pas à remarquer la silhouette qui se découpait à travers les minces parois du jardin couvert. Le jardin d’hiver de sa mère. Souvent, lorsqu’il était plus jeune, il avait passé de longues minutes à observer le profil gracieux de Narcissa sans oser interrompre sa quiétude. Elle se laissait observer un moment, mais malgré toutes les précautions qu’il prenait pour se montrer discret, elle n’était jamais dupe : d’une manière ou d’une autre, elle finissait à chaque fois par se rendre compte de sa présence. Pourtant, de temps à autres, elle faisait mine de ne pas le remarquer, sans doute pour lui laisser le plaisir de croire qu’il parvenait à la surprendre. Il refermait alors ses bras sur sa taille en murmurant un « je t’ai eue! » rieur, tandis qu’elle mimait un sursaut de surprise. C’était l’un de ces jeux d’enfant que Drago avait dédaigneusement laissé derrière lui dès son entrée à Poudlard, persuadé qu’un « grand » ne dépensait pas son temps et son énergie en de telles idioties.
Mais aujourd’hui les choses étaient sensiblement différentes. Il était loin, le calme qui détendait habituellement les traits de Narcissa. Elle semblait même terriblement en proie à l’inquiétude, et une main cruelle se resserra sur Drago, susurrant un « c’est de ta faute » dénué de toute once de pitié. Et cette litanie insidieuse venait nourrir ses angoisses sourdes, jusqu'à les rendre insurmontables. Il en eut le cœur au bord des lèvres. Toute à ses réflexions, sa mère ne l’avait pas entendu approcher – et pour de bon, cette fois. Il se glissa discrètement derrière elle et retint son souffle un moment avant de lui frôler la hanche. Il se retint de lui souffler les mots qui marquaient autrefois ses « apparitions surprises », et préféra à la place lui faire face, une expression amusée sur les traits. Il s’obligeait à paraître détendu, et poussa même l’audace jusqu’à effacer de son pouce le pli qui barrait le front pâle de sa mère. Puis il se laissa tomber sans façons sur l’un des bancs qui bordaient les rangées de fleurs en faisant mine de ne pas avoir conscience de ce qui troublait Narcissa, un bras tranquillement posé le long de son dossier. Ne sachant quelle conduite tenir, il laissa ses doigts jouer avec le col de sa chemise, et choisit d’aborder le sujet qui précédait chacune de ses rentrées à Poudlard.
« Il faudrait peut-être qu’on aille sur le Chemin de Traverse demain, non? On n’a pas encore acheté mes fournitures scolaires pour cette année... D’ailleurs, je veux un nouveau balai. Le mien est tellement délabré qu’il ne tient même plus son cap. Je gaspille toute mon énergie à essayer de le maintenir droit, et forcément je perds de la vitesse. Ce n’était pas vrai. Mais chaque année il se cherchait une excuse pour obtenir un balai neuf – c’était un caprice comme un autre. Alors pourquoi aurait-il changé cette manie? À vrai dire il n’était même pas sûr de trouver le temps de voler durant l’année à venir, mais le fait d’en parler comme d’une certitude était étrangement rassurant. Peut-être parviendrait-il à se duper lui-même à force de mauvaise foi? Il n’y avait… aucune raison pour que sa sixième année se déroule mal. Aucune. Les traits fins de Drago s’incurvèrent en une grimace d’écœurement tandis qu’il reprenait la parole : J’espère qu’on ne croisera pas l’infecte tribu de rouquins et ce crétin de P… »
Les mots s’étaient étranglés dans sa gorge sans qu’il le veuille, et ses poings se serrèrent convulsivement. Potter. Pourquoi pensait-il toujours à Potter? Parce qu’il le haïssait. Parce qu’il l’exécrait. Parce que Potter-le-Saint-Sauveur avait réduit en miette sa petite vie confortable et l’avait laissé presque sans rien. Mais il ne le laisserait pas faire… Foi de Malefoy, Potter finirait entre les mains du Maître. Drago se jura de tout faire pour que les choses se passent ainsi.
Inconscient de la soudaine dureté de ses traits, Drago se releva d’un bond avant d’enfouir ses mains au fond de ses poches. Merlin… même de loin, Harry Potter continuait de lui gâcher la vie.
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| | | Narcissa Malefoy
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| Sujet: Re: Les angoisses d'une mère - Drago Septembre 9th 2010, 21:10 | |
| Le regard océan de Narcissa restait fixé sur les pétales rosés qui s'agitaient doucement. L'orchidée papillon portait bien son nom : on ne savait plus si on avait devant soi une fleur ou un animal. La fleur agitait ses pétales comme l'aurait fait un papillon, le mimétisme était parfait. D'ailleurs c'était ce qui rendait cette plante redoutable : subjugué par son beauté, on oubliait la dangerosité de cette fleur carnivore qui n'hésitait pas à mordre le doigt ou l'insecte imprudent qui passait à portée de fleur. C'était ce qui plaisait à Narcissa : cette beauté qui cachait une telle férocité. La sorcière se souvenait de la première fois où lui avait offert sa première orchidée papillon : c'était sa soeur disparue, Andromeda, qui la lui avait offerte. Andy l'avait alors comparée à son présent. Car malgré ses apparences angéliques, Cissey pouvait parfois se montrer redoutable quand les circonstances l'exigeaient ... Et il semblait à la sorcière que ce temps-là était de nouveau revenue depuis plusieurs semaines. L'inquiétude rongeait son coeur de mère et d'épouse. Elle avait beau tenter de chasser ces sombres pensées, celles-ci revenaient sans cesse dans sa tête, chassant même Morphée et ses bras apaisants. Il y eut alors comme un mouvement et les yeux de la sorcière quittèrent la fleur pour se poser sur l'un des deux objets d'inquiétude de Narcissa. Un fin sourire illumina alors son visage, et son masque d'impassibilité reprit ses droits. Pas assez vite cependant, puisque Drago s'en rendit compte et d'un geste doux, le jeune homme effaça la ride qui laissait transparaître son angoisse. Elle regarda son fils aller se laisser tomber dans un des confortables bancs qui meublaient le jardin d'hiver. Il eut la délicatesse de ne pas faire de remarque sur les sentiments qui l'animaient. Elle lui fut reconnaissante d'amener la conversation sur un sujet neutre. La sorcière hocha de la tête.
- Tu as raison, Drago, convint-elle. Il est temps d'aller à Londres.
Un sourire de mère aimante s'afficha sur le visage de Cissey quand Drago parla d'un nouveau balai. Tous les ans, c'était la même chose : Drago voulait un nouveau balai. Et tous les ans, le non était la réponse de rigueur, jusqu'au dernier moment : Cissey craquait lorsque Drago arrivait à l'entraîner devant la vitrine où s'étalait le nouveau modèle. Il savait si bien en vanter les mérites qu'il repartait généralement avec le précieux balai ...
- Je croyais que le balai que tu avais te convenait ... Tu ne m'as jamais parlé de ce problème de maintien ...
Narcissa eut un petit geste pour lever les yeux au ciel. Cette histoire de balai la dépassait toujours, elle ne comprenait pas toujours pourquoi le Quidditch suscitait un tel intérêt chez son fils et son mari ... C'était bien un passion de sorcier ...
Ce fut un instant presque serein où les angoisses avaient reflué ... mais le répit fut de courte durée. Il suffit d'un mot ou deux pour que la réalité refasse surface à toute allure. Narcissa esquissa aussi une grimace de dégoût, mais ce ne fut rien à côté de l'expression qu'eut Drago. Pas besoin de mots pour comprendre ce qui se passait dans la tête de son fils. Elle laissa un instant debout non loin d'elle et Cissey, n'y tentant plus, se rapprocha de son fils. Sans dire un mot, elle posa simplement une main sur l'épaule du jeune homme. Elle n'osa pas le prendre dans ses bras Drago n'était plus un enfant, c'était un homme ou presque. Et quelque part, elle ne fit pas ce geste de peur qu'il la repousse. Pourtant Merlin seul savait qu'elle en avait, autant pour se rassurer que pour réconforter le blondinet. Tant de choses reposaient à présent sur ses épaules. Et en cet instant, Narcissa se jura de tout faire pour décharger son fils de ce poids !
Elle finit par briser le silence.
- Nul doute que dans quelques temps, ceux-là
- elle avait parlé un ton plein de mépris et de hargne -
- ne seront plus une gêne dans quelques semaines ... | |
| | | Drago L. Malefoy
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| Sujet: Re: Les angoisses d'une mère - Drago Septembre 10th 2010, 05:14 | |
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Comme toujours, contourner le principal sujet de préoccupation, ne serait-ce qu’au début d’une conversation, apparaissait comme la meilleure chose à faire. Il en était ainsi dans bien des familles aristocrates, et cette habitude était tellement bien ancrée en lui que Drago n’avait aucune idée de comment contourner ce qu’on lui avait présenté comme une règle de bienséance. Tout était question d’étiquette, et cette réalité se confirma alors que Narcissa s’efforçait d’effacer toute trace de son inquiétude. L’effort aurait pu paraître déplacé; après tout ils étaient unis par le sang autant que par les ennuis, et ses tracas était tout autant ceux de son fils. Pourtant, Drago ne dénigra pas son geste ni ne lui en tint rancœur. Elle avait toujours été symbole de force à ses yeux, et le simple fait qu’elle joue le jeu avait quelque chose de… rassurant. La guerre pouvait bien éclater autour d’eux, mettre le monde sorcier à feu et à sang, il savait que sa mère serait encore là, ombre apaisante qui lui permettrait de ravaler et ses craintes et de continuer d’avancer.
Aller à Londres… dire que Drago était impatient serait mentir : retrouver l’effervescence du Chemin de Traverse et les quelques visages connus d’élèves en pleins achats scolaires serait, en quelque sorte, la concrétisation de l’année à venir. Mais c’était une étape à laquelle il ne pouvait pas s’échapper – il se voyait mal expliquer à Rogue durant son premier cours de potion de l’année que non, il ne s’était pas fourni le manuel de cours, parce qu’il avait eu le bon goût de se terrer dans le Wiltshire.. Mais à la question de sa mère concernant son balai, il ne répondit que par un haussement d’épaules dédaigneux. C’était effectivement un sujet de conversation qui le rapprochait plus de Lucius que de Narcissa – et la plupart du temps il se heurtait à un refus. « Quand tu auras vaincu Potter au Quidditch » était rapidement devenue la phrase fétiche de son paternel. Quelle ironie! Il serait incapable de vaincre Potty avec un balai de qualité, mais n’obtiendrait celui de son choix qu’à la condition de vaincre son éternel rival… Inconsciemment, il dérapa d’ailleurs en mettant le sujet Potter sur le tapis. Ce n’était pas intentionnel, et une telle faute d’attention ne lui ressemblait pas… généralement, s’il voulait ignorer certaines choses il faisait tout en œuvre pour y parvenir, et il devenait alors difficile de le forcer à en parler. Mais cette fois le ressentiment avait su prendre le pas sur la raison.
Il se redressa brusquement, ruminant ses sombres pensées, puis se calma en sentant une main se poser sur son épaule. Une simple pression, certes, mais cela faisait déjà quelques années qu’ils ne se permettaient pas plus. Étrangement, il songea alors qu’il aurait bien tout donné pour qu’elle lui offre l’une de ces étreintes dont il n’avait plus profité depuis des années; mais il aurait été bien mal placé pour se plaindre, après tout c’était majoritairement à cause de lui qu’elle évitait ce genre d’effusions de sentiments.
« C’est évident – acquiesça-t-il fermement aux propos de sa mère. D’ailleurs, c’est bien là un spectacle que je ne voudrais certainement pas manquer. »
Si tout ce passait bien, il serait même aux premières loges quand les partisans de Potter se feraient décimer. Drago coula à sa mère un regard en coin, légèrement hésitant, puis se morigéna. La conversation étant lancée, à présent, et il ne servait plus à grand-chose d’éviter de prononcer les noms qui fâchent. De toute façon, parler des projets du Maître n’avait jamais été réellement problématique, au contraire – du moins était-ce le cas tant qu’il n’y était pas encore personnellement impliqué.
« Et il y a de fortes chances pour que j’y assiste, en effet, puisque le Lord m’a fait l’honneur de me charger des détails de sa future victoire. » - lança-t-il de but en blanc.
Son timbre n’était que fierté à cet instant, alors qu’il se rappelait que ce qu’il n’avait fait qu’appréhender pour l’instant était en réalité une chance dont peu de mangemorts pouvaient se vanter d’avoir bénéficié. Depuis combien d’année parlait-il de mettre ses capacités au service du Seigneur des Ténèbres? Et il y était parvenu, bien plus tôt qu’il l’avait escompté. Il fallait bien quelqu’un pour purifier le monde sorcier en le débarrassant de toute la vermine qui le ternissait! Non, Drago n’avait décidément pas de raison de se plaindre alors même qu’on lui donnait la possibilité de participer à cette noble tâche, et c’était encore moins le moment de faire preuve de lâcheté. Tout ce qui comptait était qu’il pût enfin employer son énergie à œuvrer pour ses idéaux. Décidé, Drago refoula la crainte tenace qui menaçait constamment d’enfler en lui et afficha un air nettement plus confiant.
« J’ai déjà hâte d’y être », murmura-t-il comme pour lui-même.
Et c’était sincère. Si quelqu’un avait eu la bonté de lui mettre en main un retourneur de temps, il aurait volontiers effectuer un bond quelques mois plus tard, pour contempler le résultat sans avoir à s’épuiser à une tâche qui ne serait sans doute pas aisée. Mais ce choix là était inaccessible, et il comptait bien tout mettre en œuvre pour redorer le blason de sa famille, qu’importeraient les sacrifices que cela lui coûterait.
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| | | Narcissa Malefoy
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| Sujet: Re: Les angoisses d'une mère - Drago Septembre 12th 2010, 15:18 | |
| Narcissa se redressa légèrement aux premières paroles de son fils. Un éclair froid passa dans son regard.
- ... que personne ne voudrait manquer ... corrigea-t-elle son fils.
C'était un spectacle que tous attendaient avec impatience. Le ton de sa voix avait légèrement changé et la sorcière ôta sa main de l'épaule de son fils. Oui, tout comme Drago, Cissey avait hâte que le mage noir parvienne enfin à ses fins avec Potter et la bande de dégénérés qui voyaient en lui l'Elu ...
Narcissa avait refait quelques pas dans le jardin d'hiver. Elle s'arrêta soudain auprès d'un massif de grosses fleurs bleues. Alors qu'elle allait se pencher pour en sentir les délicates effluves, la sorcière suspendit son geste et se redressa brusquement. Avec sa lenteur aristocrate habituelle, elle se retourna vers son fils et le dévisagea. Il sembla soudain à Narcissa qu'un étau étreignait de nouveau avec force son coeur. Elle ne savait trop ce qui lui faisait peur : les projets que le Lord avait confié à son fils ou la hâte non dissimulée de Dragoà exécuter les ordres du Seigneur des Ténèbres. Cissey savait très bien le Maître était plutôt mécontent des Malefoy depuis l'échec du mois de juin et que Drago pouvait très bien payer les conséquences des actes de Lucius. Le masque d'impassibilité de Narcissa se fissura quelques secondes, avant que la sorcière ne se reprenne. Extérieurement, elle offrait son visage figé au regard de son fils, mais intérieurement, elle bouillonnait d'une angoisse sourde. Aussi étrange que cela paraisse, Narcissa n'aima pas voir Drago afficher un air si confiant ... Cela ne la rassura nullement, bien au contraire. Plus que tout elle craignait que son fils ne confonde détermination et précipitation. Et le Maître ne pardonnerait pas un second échec de la part d'un Malefoy ... La sorcière allait une nouvelle fois devoir agir dans l'ombre, histoire de s'assurer que Drago ne fasse pas de bêtise ... un nom lui vint tout naturellement à l'esprit : quelqu'un qui veillerait dans l'ombre à tout cela ...
- C'est un grand honneur, en effet, que t'a fait le Seigneur des Ténèbres ... commença Narcissa avec son air pincé.
En entendant ses propres paroles, elle crut entendre parler Bellatrix et cela lui arracha un petit frisson désagréable.
- Mais une lourde charge également ... poursuivit Narcissa. Non pas que tu n'aies pas les épaules pour la supporter ...
La sorcière refit alors quelques pas pour venir se placer devant son fils. Elle plongea son regard dans celui de son rejeton. Pour une des rares fois, elle laissa parler un instant ses yeux. Elle lui jeta un regard empli d'amour et de crainte. Elle finit par briser le silence.
- Mais par Salazar, Drago, sois très prudent ...
Puis elle se détourna de son fils et s'en alla prendre place sur un banc. Elle serra ses mains l'une dans l'autre pour les empêcher de trop trembler ... | |
| | | Drago L. Malefoy
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MESSAGES : 97 DATE D'INSCRIPTION : 01/09/2010
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| Sujet: Re: Les angoisses d'une mère - Drago Octobre 13th 2010, 01:32 | |
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Difficile de déterminer ce que pouvait ressentir Narcissa en cet instant. Face à Drago, son visage restait inexpressif, si bien que seule la hargne de ses déclarations laissait percevoir le feu qu'exacerbait en elle la volonté de voir disparaître Potter. Le jeune homme ne vit d'ailleurs pas l'ombre de l'inquiétude fissurer ces apparences détachées, tout comme il ne se rendit pas immédiatement compte de l'effet que fit à sa mère l'assurance qu'il affichait. À vrai dire, il s'agissait plus d'arrogance que d'assurance, dans la mesure ou la crainte, sourde, restait profondément en lui, attendant son heure pour se manifester. Mais la fierté le disputait au doute, et c'est cette facette qu'il voulait montrer. À quoi bon étaler ses doutes? Cela ne ferait que donner l'impression à sa mère que l'avenir de leur famille reposait entre les mains d'un incompétent figé par sa couardise et incapable de réagir correctement. « C'est un grand honneur, en effet, que t'a fait le Seigneur des Ténèbres ... »
Il acquiesca d'un air absent, tout de même étonné qu'elle ne dise rien de plus. Elle parlait de tout ça avec un sage désintérêt, comme elle aurait parlé de la pluie et du beau temps. Comme quelque chose à quoi elle ne pouvait rien et pour quoi elle ne comptait pas s'inquiéter plus que nécessaire. Illusion amère que le reste de sa phrase jusque là suspendue ne tarda pas à démentir.
« Mais une lourde charge également … Non pas que tu n'aies pas les épaules pour la supporter ... »
Il releva le menton, satisfait qu'elle prenne la peine de rajouter qu'elle le croyait capable de venir à bout de sa tâche. Oh, il n'était pas dupe; probablement était-ce là un résultat de l'habitude qu'elle avait de ne pas froisser son effroyable égo. Mais les marques de confiances étaient ce qui lui manquait le plus cruellement, parmi les mangemorts, et celles de sa mère suffisaient presque à panser la rancoeur que faisait naître en lui leurs railleries. Face à eux, il n'était plus ce Drago Malefoy presque craint qui parcourait avec assurance les couloirs de Poudlard, le Serpentard qui imposait ses quatre volontés sans se soucier qu'elles plaisent ou non à son entourage. Il n'était que le rejeton Malefoy, gamin à peine sorti de l'enfance, propulsé par la force des choses à une place qui ne lui revenait pas de droit. Servir les intérêts du Maître était un privilège qui se méritait et, aux yeux de beaucoup, il était encore loin d'avoir fait ses preuves.
Sa mère, de nouveau face à lui, le vrilla de son regard clair avec une tendresse telle, qu'il préféra détourner les yeux. Elle avait le don de faire renaître en lui l'enfant, celui qui recherchait affection et réconfort, et cela le mettait mal à l'aise.
« Mais par Salazar, Drago, sois très prudent ... » « Je ne suis pas un stupide Gryffondor, la témérité ne compte pas encore au nombre de mes défauts. » - cracha-t-il avec un zeste d'amertume mêlé de reproches.
Pensait-elle qu'il comptait faire autrement? Certes, non. Il prenait tout cela trop à coeur pour ne pas prendre ses précautions. Les enjeux étaient trop grands, trop... inquiétants pour qu'il en fasse fi et agisse n'importe comment. Mais il se rendit compte qu'il s'était montré dur sans raison. Pouvait-il lui reprocher cette mise en garde? Pas vraiment. Elle était autant concernée que lui par toute cette histoire, bien qu'indirectement; et elle le soutenait à sa manière.
« Je veux dire... – reprit-il en la rejoignant. Il ne prit pas place à ses côtés, mais derrière elle, préférant qu'elle ne voie pas l'expression tourmentée qui lui rongeait les traits. Je sais quels risques tu cours par ma faute et crois-moi, je ne ferai rien qui te force à subir pour moi le courroux du M... du Maître. »
Maître. Il n'avait aucun regret quant à son choix de suivre les pas de sa famille, et de vouer son existence et ses forces au mage noir. Seulement, ce mot lui restait encore en travers de la gorge, heurtant sa fierté, et il travaillait à y mettre le fanatisme exacerbé dont faisaient montre les autres mangemorts en le prononçant. Sans grand succès, pour l'instant, mais il était parvenu à se persuader qu'il y parviendrait... avec un peu de temps. L'égoïsme et l'égocentrisme de Drago n'étaient plus à prouver et, pourtant, elle n'avait pas sa place parmi eux deux, à l'heure actuelle. Il avait tenté de rattraper sa maladresse de tout à l'heure en exprimant avec un peu plus de sincérité ce que lui inspirait sa situation : une sourde inquiétude pour ses parents, sa mère en particulier. S'il échouait, le Maître n'était-il pas capable de ne tuer qu'eux deux, et de lui laisser la vie sauve – pendant un temps, et sûrement avec force tortures – à se morfondre à cause de sa responsabilité dans ce carnage? Et les perdre, eux qui avaient constitué son monde pendant les premières années de sa vie et en accaparaient encore la majeure partie... c'était un supplice qu'il n'était pas certain de pouvoir assumer. Hésitant, il frôla du bout des doigts les mèches blondes de Narcissa en se demandant ce qu'il ressentirait si les choses tournaient mal. Mais il était incapable de mener cette introspection à bout : cette seule idée le plongeait dans l'effroi, et il ne parvenait pas à chercher au-delà.
« Je ne laisserai rien au hasard. », conclut-il, et cela sonnait comme une résolution. Il voulait se le graver dans l'âme pour s'en souvenir à chacune des étapes de sa mission, à chacun des pas qu'il ferait dans l'enceinte du château, à chacun des regards de Dumbledore auxquels il ne pourrait pas échapper.
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