Camille McCandless

CAMILLE AU FIL DU TEMPS
Histoire & Anecdotes :

Los Angeles, Californie (Empire d'Amérique)

- Et avec ça, qu'est-ce que je vous sers ?
Quand j'avais 10 ans, si on m'avait dit que je finirai cantinier à la Cité Rouge, dans le Grand Nord, je vous aurais ri au nez et je serais retourné faire des ricochets au bord de la mer. Il faut dire que ma vie aurait pu être très différente si j'avais suivi les divers chemins qui m'étaient proposés, mais j'ai choisi de tracer ma propre voie au risque de tout perdre.

Commençons par le début : je suis né dans une confortable villa dans la banlieue résidentielle de Los Angeles, à deux minutes de l'océan. Le moindre de mes caprices a toujours été comblé. J'avais une nourrice, un précepteur pour maintenir mon niveau scolaire au-dessus du niveau zéro ; quant à mes parents, eh bien... mon père est un riche actionnaire, je ne l'ai jamais vraiment vu mais étant donné l'argent dans ses comptes en banque, on peut dire qu'il est dans chaque chose de la villa, dans chaque meuble, chaque écran plat, chaque console de jeux... Ma mère, ma soeur et moi avons donc toujours été à l'abri du besoin. Ah oui, mes parents sont des Moldus. J'aurais dû suivre leur digne exemple mais il a fallu que je reçoive une lettre étrange l'année de mes 11 ans. Il était écrit que j'étais un sorcier et que je devais me rendre à l'école de magie Pendravel, dans l'Etat de New York. D'un côté, recevoir cette lettre me rassura quelque peu, car depuis quelques années, je développais de drôles de capacités. Une fois, j'avais même réussi à mettre ma petite soeur Zooey sur le toit du garage sans même la toucher ! Tous ces évènements étranges avaient donc une signification, et je n'étais pas au bout de mes surprises...

Cette expérience, qui aurait dû être la plus exaltante de ma vie, se révèla être la plus décevante, car cette école et ce monde magique étaient beaucoup trop ridicules à mes yeux. Les professeurs nous enseignaient des sortilèges risibles, et les élèves étaient tellement prétentieux pour si peu ! Ils se promenaient dans les couloirs avec leurs I-Pod et parlaient du dernier buzz sur internet, comme si le monde magique n'avait aucun attrait à leurs yeux ! J'étais profondément choqué, alors que pour moi, savoir que j'étais un sorcier était quelque chose de fabuleux ! Je n'ai pas supporté cette école beaucoup trop à la mode "High School Magical" avec ses élèves liftés et ses professeurs incompétents. J'avais à peine 12 ans quand j'exigeais de retourner dans ma famille. Mes parents m'accueillirent à bras ouverts, heureux de retrouver leur héritier. Selon mon souhait, ils me placèrent dans un prestigieux pensionnat Moldu et j'y passai plusieurs années mémorables mais qui ne nous intéressent pas dans la présente histoire. Je me destinais à faire de grandes études pour devenir ingénieur commercial, mais pour cela, je voulais aller dans la meilleure université qui existe. Je ne voyais que la Saïd Business School (école de management de l'Université d'Oxford) en Angleterre. J'avais 16 ans, j'étais prêt à affronter le monde seul, sans l'aide de mes parents (même si, pour l'occasion, ils m'ouvrirent un compte en banque dépassant les 70 000 dollars pour "au cas où", comme ils disaient !).


Oxford, Angleterre (Empire de Grande-Bretagne)

C'est là que ma vie d'adulte commença vraiment, si je puis dire. Je m'installai en cohabitation avec mon oncle Roy McCandless, le frère fantasque de mon père qui ne vivait pas du tout comme celui-ci. Roy est un genre d'aventurier, baroudeur et lourdaud sur les bords, et sorcier de surcroit. Ses rapports avec mon père ont toujours été tendus. D'ailleurs, c'est la troisième fois que je le voyais de ma vie. Il m'a tout de suite paru sympathique. Il a énormément voyagé de par le monde, gardant des cicatrices de combats magiques et autres, mais a été contraint d'arrêter ses vagabondages quand une mauvaise chute lui a cassé la cheville. Cette dernière s'est très mal réparée et il boite légèrement, l'empêchant de partir à l'aventure. Il vivait donc seul dans son grand manoir à Oxford (nettement moins grand que la villa de mon enfance, mais tout de même d'une taille conséquente).

C'est grâce à Oncle Roy que j'ai réellement pu développer mes talents magiques. Il était bien trop tard pour que j'entre à Poudlard, il m'a donc appris à lancer des sortilèges, à préparer des potions et m'a sermonné pour que j'apprenne l'histoire de la magie et d'autres fadaises. Sur le moment, je le détestais de me forcer à stocker ce genre d'informations dans mon cerveau (franchement, qu'est-ce que j'en avais à faire que le Japon magique soit dirigé par un empereur hyper moche ?) mais avec le temps, j'ai compris qu'il me fournissait une culture qui m'était inconnue et qui me serait indispensable par la suite. Il voyait que j'avais des capacités, et je pense surtout qu'il me considérait un peu comme un fils. On s'est toujours extrêmement bien entendus. On se ressemble énormément, finalement, même si j'espère ne jamais devenir aussi ridé que lui. Bref.

Un soir, alors que je sortais discrètement par la fenêtre de ma chambre afin d'aller faire un tour, j'ai vu de la lumière dans la salle de réception. A cette heure tardive, il était étonnant que Roy ait des invités. Poussé par la curiosité, je suis allé observer ce qui se passait. La lumière provenant de la salle de réception était si forte qu'elle illuminait en partie le parc et les chênes centenaires. Rapidement, je me faufilai entre les petits buissons et me hissai jusqu'à l'une des fenêtres. Là, je pouvais tout observer sans être vu, et je vis d'ailleurs des choses fortes intéressantes que je ne compris pas totalement. Une vingtaine de personnes enveloppées dans de longues capes noires étaient rassemblées autour de la grande table. Impossible de discerner le moindre visage sous les capuches, mais les éclats de voix, eux, étaient bien audibles. Mon Oncle Roy faisait bel et bien partie de ces étranges personnages intimidants. Je l'entendis prendre la parole et s'adresser à celui qui semblait être le chef puisque les regards se tournaient sans arrêt vers lui.

ROY : Nous ne pouvons nous réunir ailleurs. Le Grand Nord est trop méfiant par rapport à nos agissements. Il faudrait un moyen pour que notre discrétion...

Le chef le fit taire d'un geste de la main et je vis alors briller le médaillon qu'il avait autour du cou à la lumière des chandelles. Le symbole dessus était des plus étranges : un triangle dans lequel un cercle était coupé en deux par un trait. Je remarquai que chaque convive portait le même médaillon autour du cou. Etait-ce une secte ? Quoi qu'il en soit, ces hommes avaient sacrément la classe dans ces tenues.

Le lendemain, je demandai à Roy des explications sur cette mystérieuse réunion, mais il refusa de me dire de quoi il s'agissait. Il fallait donc que je le découvre par moi-même. Je fis des recherches sur ce mystérieux symbole, et fut étonné de découvrir qu'il concernait un recueil de contes pour enfants sorciers. En cherchant davantage (c'était la première fois que je me démenais autant pour trouver la vérité), j'appris qu'un certain Gellert Grindelwald, mage noir du Grand Nord par le passé, s'était attribué cette marque pour rassembler des fidèles. Malgré son emprisonnement puis sa mort, ses partisans continuaient d'exercer sa volonté et cherchaient entre autres à renverser le gouvernement du Grand Nord, qu'ils jugeaient despotique. Ainsi, l'accent guttural de certains "collègues" de Roy prenait tout son sens : la plupart de ses partisans venaient du Nord.

Tout cela éveilla en moi une excitation que j'avais rarement connue. Je voulais rejoindre leurs rangs, marcher dans les pas de Roy qui avait accompli tant de choses dans sa vie. C'était une armée de vainqueurs qui agissait en secret et avec sournoiserie, pas comme ces Mangemorts ridicules rassemblés autour de leur tête de serpent. Jamais je n'avais vu de sorciers aussi fringants et puissants (il faut dire que je n'avais pas croisé énormément de sorciers dans ma vie, à ce moment-là).

Il y eut une autre réunion secrète, mais cette fois-ci, je réussis à approcher le chef de l'Ordre de Grindelwald quand il sortit du manoir. Je ne le suppliai pas (ce n'est pas mon genre), mais j'étais décidé à le convaincre que je serai un bon élément dans son Ordre. Il avait l'air agréablement surpris que je sache tant de choses sur cette organisation secrète, mais en d'autres circonstances, il m'aurait sûrement lancé un Avada Kedavra pour me faire taire et pour que je ne répète pas ce que je savais. Le fait que je sois le neveu de l'un de ses partisans à dû me sauver.

Quelques jours plus tard, Roy m'annonça que je faisais partie de l'Ordre. J'appris d'ailleurs plusieurs choses amusantes : celui que je croyais être le chef n'était en réalité qu'un simple membre. Le véritable coeur du complot était Roy, mais il m'avait caché la vérité pour que je fasse mes preuves en montrant la motivation nécessaire à rejoindre l'Ordre de Grindelwald. En gros, je n'avais bénéficié d'aucun traitement de faveur, bien au contraire !

CAM : Mais pourquoi avoir monté une telle machination ?
ROY : Je sais très bien comment tu es, Cam. Si je t'avais proposé d'emblée de rejoindre l'Ordre, tu aurais refusé sans même chercher à savoir de quoi il s'agissait. J'ai appliqué ce qu'on appelle la psychologie inversée.
CAM : Hum... je te dirais bien de te faire inverser quelque chose, mais on m'a toujours dit de respecter mes ancêtres.
ROY : Je ne suis pas si vieux, jeune homme !
CAM : Attends, je pourrais cacher des stylos billes dans les rides de ton visage !
ROY : On ne parle pas comme ça à son Maître !
CAM : Avant d'être mon Maître, tu es juste mon oncle boiteux.

Ce n'était pas gagné, mais ça a toujours été comme ça entre nous : on s'envoie des piques par jeu. J'ai passé plusieurs autres mois à perfectionner mes sortilèges et à vraiment apprendre à connaître l'Ordre de Grindelwald, puis une mission m'a été confiée.


Cité Rouge, Empire des Glaces (Grand Nord)

A présent, je suis cantinier dans la cafétéria de la Cité Rouge, dans le Grand Nord. Je travaille avec les Elfes de Maison et en apparence, je suis juste un jeune homme comme les autres. Mais en réalité, j'espionne la moindre personne qui passe devant moi et qui me demande un repas. Les gens se relâchent à l'heure de manger, c'est bien connu. Et c'est à ce moment-là que le plus intéressant se produit. Je sais pleins de choses sur tout le monde, et il me tarde d'ailleurs de rencontrer le Ministre de la Magie en personne, afin de découvrir sa faiblesse et de pouvoir frapper un grand coup.

En attendant, j'améliore mes lancers de sortilèges et j'affûte mes connaissances en magie, pour le jour où je devrais montrer mon vrai visage. Il faut que je sois prêt au pire comme au meilleur.