Belle journée, sombres pensées [Fe George]

C'était une belle journée, trop belle à mon goût. Je m'étais levée du pied gauche ce matin et mon humeur maussade n'avait fait que s'accroître lorsque je m'étais souvenue que j'étais seule dans l'immense maison de ma grand-mère. Depuis que celle-ci était morte, je me sentais plus que seule. D'une certaine manière, j'avais hâte de rentrer à Poudlard, je détestais la solitude et depuis que ma grand-mère était morte, j'étais plus seule que jamais. Je n'avais pas non plus renoncé à retrouver mon père, Steven mais d'un autre côté, je me disais que connaître son nom de famille m'aurait bien aidée ! Ma grand-mère n'aurait-elle pas pu me donner le nom de famille de mon père avant de mourir d'une crise cardiaque ? Elle ne parlait jamais de mes parents, surtout pas de ma mère -morte en couches- ça la rendait trop triste. Maintenant, je me rendais compte qu'elle ne parlerait plus du tout et j'en souffrais. A qui allais-je me confier ? Enfin, j'avais quand même des amis pour me remonter le moral... Un ou deux en comptant large. En m'étirant, je m'apperçus que j'avais un torticolis. Grognant, je me levais et me contemplais dans le miroir. J'avais l'air d'un chat blond échevelé et l'air particulièrement de mauvais poil. Enfin, heureusement que je n'étais vélane qu'à demi sinon je me serais retrouvée avec une tête d'oiseau repoussant, comme ma grand-mère lorsqu'elle était en colère. J'ai toujours trouvé ça très effrayant. Enfin, maintenant elle ne se mettra plus en colère... Elle ne fera même plus rien du tout.

Après avoir avalé une tartine et m'être préparée, je décidais qu'il était temps de sortir un peu pour me changer les idées. J'utilisais la poudre de cheminette pour aller sur le chemin de Traverse. Je me mis à marcher le long de l'allée bondée, ruminant de sombres pensées. Soudain, quelque chose me vint à l'esprit. J'étais mineure, donc, normalement, je n'avais pas le droit de rester chez ma grand-mère seule, sans un adulte responsable pour me surveiller. Cette pensée me fit m'arrêter nette dans le chemin de traverse. Et si on me mettait dans un orphelinat moldu ? Comment ferais-je ? *Non, fit une petite voix dans ma tête, c'est impossible, on trouvera bien une autre solution...* Et puis d'ailleurs, j'avais 15 ans, je pouvais prendre mes responsabilités...

-Oui, si je veux vivre seule, personne ne pourra m'en empêcher...

Me dis-je à moi-même. Cette révélation avait complètement changé mon humeur, maintenant, j'avais peur, peur qu'on me demande si je vivais seule, qu'on m'envoie dans un orphelinat et que je sois obligée d'y aller. Je me mis à marcher, la tête basse. Je ne savais donc pas que j'approchais dangereusement d'un poteau, j'étais à deux doigts de me le prendre en pleine tête...

C'était un beau matin qui s'annonçait ensoleillé...Mais c'était un dimanche. Donc, pas de boutique. Nous avions préférés la fermer seulement le dernier jour de la semaine, afin de se procurer les articles qui étaient en rupture de stock. Après m'être levé paresseusement du lit, et après avoir coiffé mes cheveux vite fait bien fait, j'ai prit mon petit déjeuner.
Une tartine...Je n'avais pas faim. Fred devait être allé chercher des objets pour notre boutique, je le laissai travailler, quand à moi, le dimanche était un jour de repos.
Je me suis levé de table et après avoir tout débarassé (y compris les restes du petit déjeuner de Fred), je suis sorti dehors. Tournant à gauche, j'ai ouvert la porte du magasin. Quelques passants me firent signes, et je leur ai répondu en passant. Là, je suis entré dans notre chère boutique. J'ai passé un petit coup de balai, puis, refermant la porte à clé, je me suis diriger sur le chemin de Traverse. Marchant tranquillement, les mains dans les poches, je n'ai pu m'empêcher de penser à Poudlard, mon ancienne école de sorcellerie qui me manquait tellement. J'étais dans les Gryffondor et je faisais tellement de farces à l'époque, même si j'en fais toujours aujourd'hui...
Alors que je marchais, j'ai aperçu...notre plus fidèle cliente dans notre boutique: Steveny Rose Wood. Elle avait l'air perdue dans ses pensées, et marchait...droit dans un poteau.
Je me suis précipité en courant vers le poteau et après avoir plaqué le dos dessus pour empêcher que Steveny ne se le prend en pleine figure, j'ai crié:

-'tention!

Puis, quand elle se rendit enfin compte qui était devant elle, j'ai soupiré de soulagement.

-Salut Steveny....

La scène que nous offrons devait être assez marante, c'est pourquoi je me suis écarté du poteau.

-Une seconde de plus et tu te prenais la figure dedant...

J'avais un petit sourire habituel, que tout le monde voyait quand j'étais content.
Mais en voyant l'air triste de Steveny je lui ai demandé:

-ça va? on dirait que tu te sens pas bien...

Je continuais d'avancer vers le poteau, droit dedans en plus, continuant toujours à ruminer. Et si jamais le ministère de la magie apprenait que je vivais seule, comment réagirait-il ? Enfin, en même temps il devait avoir des affaires plus importantes à traiter en ce moment, après tout, il n'y avait vraiment pas de raison pour qu'on m'enferme dans un orphelinat, encore moins dans un orphelinat moldu. J'eus un sourire. Au pire, je n'aurais qu'à emménager chez George ou chez Luna, l'un comme l'autre seraient très contents de m'accueillir, j'en étais certaine... J'eus juste le temps de relever la tête avant que George ne s'interpose entre moi et l'ennemi (à savoir, le poteau) " 'tention" fit George. Je levais la tête. Plusieurs expressions passèrent sur mon visage, presque en même temps ; il y eut d'abord la surprise, mes grands yeux bleus s'écarquillèrent lorsque je me rendis compte de la situation et lorsque je reconnus la personne qui s'était interposée, puis, l'interogation, comment avais-je atteri ici, et enfin, un éclair de lucidité et un léger tic agitant ma lèvre montrant que j'avais compris. Je regardais George, puis le poteau. Et ne pus m'empêcher d'éclater de rire, c'était nerveux, je me rendais compte de ce qui se serait passé si jamais George n'avait pas été là. "Salut Steveny !" fit George, avec son habituel sourire, avant de s'écarter du poteau. Je réprimais un autre gloussement, m'éssuyais les yeux et réussis à articuler :

-Coucou, George !

J'avais ri parce que je me trouvais ridicule, aussi, j'avais ri de soulagement. Cela faisait tellement de bien ! Je ressentais néanmoins une certaine raideur dans les muscles de mon visage, comme si ma bouche n'était plus habituée à sourire. "Une seconde plus tard et tu te prenais la figure dedans...".

-D'ailleurs, je te remercie beaucoup, c'est vrai que j'aurais eut l'air ridicule !

Bien vite, je retrouvais mon air triste, rouspettant contre moi-même et mon humeur lunatique. George s'en apperçut, il me demanda si ça allait. Je lui fis un petit sourire triste.

-Bof, ça peut aller, je ruminais de sombres pensées, mais ça va aller ! (j'aurais presque réussis à me persuader moi-même que tout allait bien aller) Bref, et toi, comment ça va ? Je pensais à toi justement !

Cette fois, je fis un vrai grand sourire à George. Je ne me souvenais pas lui avoir parlé de ma grand-mère qui était morte, pour l'instant, je n'en voyais pas l'utilité, je ne voulais pas l'embêter. C'était étrange, quand même, j'étais toujours triste alors que ma grand-mère était morte l'année dernière ! Il fallait vraiment faire quelque chose... Mon attention revint sur George.

Elle se mit à rire et parvint à faire un sourire. Quand elle me remercia j'ai dit:

"Oh, c'est rien tu sais..."

J'étais habitué que Steveny "rumine" dans ses sombres pensées. Et quand elle me demanda si tout allait bien, j'ai répondu:

"La semaine, s'est bizarement finie... même très mal, pour ce qui est de mon caractère."

Je faisais un sourire.

"Mais là, ça va beaucoup mieux..."

Je n'étais pas très bavard, pour ne pas dire, pas du tout. J'ai regarder ma boutique au loin, et je me sentais super heureux.

"Tu allais ou comme ça?"

C'était une question qu'il fallait bien que je pose... Steveny avait l'air perturbée, et un peu triste tout de même. Normal, si elle rumine dans ses sombres pensées. J'ai regardé la Gryffondor, et puis j'ai commencé à marcher, elle, à mes côtés.

"Je sais je pose beaucoup de questions, mais sérieusement, on dirait que ça ne va pas bien pour toi..."

"Oh, c'est rien tu sais...", fit modestement George. Je lui fis un grand sourire. *N'empêche que sans toi j'aurais eu l'air bien ridicule...* Pensais-je. Je me remis à ruminer, décidemment, je ne pouvais pas m'arrêter de penser à ma grand-mère, à la mort et à l'orphelinat. J'aurais tellement besoin de parler à quelqu'un... Avant, je n'avais jamais vu l'utilité de parler à quelqu'un de mes problèmes, je me rendais compte, à présent, que cela me serait très bénéfique, j'étais en train de me refermer sur moi-même comme une huître, si je n'avais pas eu d'amis pour tenir le coup je me serais suicidée depuis belle lurette. Et puis, honnêtement, qui tenait vraiment à moi sur cette planète ? Enfin, c'est vrai, tous mes amis avaient quelqu'un de plus important que moi dans leur vie. Mais bon, quand même, je n'allais pas leur demander de m'aduler quand même. Tomber amoureuse, voilà ce qu'il fallait que je fasse ! Dommage qu'on ne puisse pas tomber amoureux sur commande, ce serait drôlement... Drôle ! Remarque, ce serait du gâchis, d'un autre côté, il n'y aurait plus de surprise... Je n'avais pas trop intérêt à me plaindre sur ce côté là, avec mes origines vélane, je pouvais dire que j'étais plutôt chouchoutée. Alors pourquoi je me sentais si seule ? Je fus tirée de mes rêveries par George, qui me parla : "La semaine, s'est bizarement finie... même très mal, pour ce qui est de mon caractère... Mais là ça va beaucoup mieux..." Je fis un petit sourire triste.

-De toute façon, tu sais que tu peux m'en parler si tu as des problèmes...

"Tu allais où comme ça ?". Demanda George. Mon sourire s'effaça. Je ne me souvenais plus du tout. L'inquiétude passa dans mes yeux. Si j'avais d'aussi gros trous de mémoire... J'avais une excuse, j'étais toujours dans la lune, mais quand même !

-A vrai dire je... Je ne sais plus... , avouais-je, perdue,Je n'arrive pas à m'en souvenir...

George a commençé à marcher, je le suivis, complètement paumée. Pourquoi diable étais-je allée sur le Chemin de Traverse ? "Je sais je pose beaucoup de questions, mais sérieusement, on dirait que ça ne va pas bien pour toi..."

-Hein ?

J'avais été subitement tirée de mes rêveries et il me fallut un moment pour me rendre compte de ce qu'il se passait. Je rougis.

-Excuse-moi, j'étais perdue dans mes pensées, ce n'était pas très brillant comme réponse...

J'espèrais qu'il n'avait pas vu que j'avais soigneusement évité sa question.

"de toute façon tu peux m'en parler si tu as un problème". C'est ce que Steveny me dit. Non, parler à mon frère c'était déjà assez comme ça, on se comprenait bien, pour ne pas dire comme des jumeaux vu que c'est ce que nous sommes. Mes soucis allaient la perturber encore plus.
Elle avait l'air vraiment perdue. Elle me répondit qu'elle ne savait plus, qu'elle ne se souvenait plus ou elle allait. Je n'en étais pas sûr. Elle voulait être seule, j'ai compris.
Elle était tellement perdue dans ses pensées que j'ai renoncé à trop parler.
Et quand Steveny s'excusa d'être perdue dans ses pensées et que ce n'était pas une réponse brillante, et qu'elle est rougis, je me suis rendu compte... qu'elle évitait la question de si ça allait bien. C'était très mauvais comme signe: ça signifiait que non, elle ne se sentait pas tellement dans sa peau, mais trop triste, ou mélancolique?... Aucune idée.
J'ai répondut:

"ça ne sert à rien de t'excuser... tu sais, je ne mords pas."

C'est tout ce que j'avais trouvé à dire, que je ne mordais pas. Elle pouvait me faire confiance, je n'étais pas celui du genre à tout répéter à tout bout de champ.
Fred était bien placé pour le savoir. Léa aussi...
Je me suis rendu compte que je devais m'éstimé heureux ces temps ci.
Car, j'avais Léa, j'avais Fred, j'avais même en quelque sorte, ma fille. Du moins je la considérait comme ma fille, c'était Ambre. Je devais lui apprendre des choses sur la magie, sur le monde des humains, c'est donc l'expliquation pourquoi au fond de moi, je la considérait comme mon enfant, si on peut le dire comme ça, même si elle a que quelques années de moins que moi. J'étais en quelque sorte son tuteur.
J'ai dit:

" Je suis très bien dans ma vie ces temps ci. J'ai le temps de m'occuper même de ma "fille" si on peut dire ça, je peux bien t'aider et te comprendre."

Espèrons encore qu'elle m'écoute à ce moment là...

J'étais tellement gênée que je n'osais plus retourner dans mes pensées, de peur de louper encore ce qu'il avait à me dire et encore de me ridiculiser. En fait, je ne voulais pas vraiment être seule, c'était juste que je ne savais pas comment réagir, que faire. Je n'étais pas aussi gênée, d'habitude. Le stress, sûrement..."ça ne sert à rien de t'excuser... tu sais, je ne mords pas." Je souris.

-Je sais, ne t'inquiète pas... J'ai l'impression d'avoir besoin de parler... Bref...

Je voulais savoir si il allait bien, lui aussi, il me répondit cela : " Je suis très bien dans ma vie ces temps ci. J'ai le temps de m'occuper même de ma "fille" si on peut dire ça, je peux bien t'aider et te comprendre.". Je le regardais un instant et.. Fondis en larmes, oui, je me mis à sangloter. La raison ? Sûrement un mix de tout, l'émotion - enfin quelqu'un qui s'intéressait un peu à moi ! -, le stress, les nerfs qui lâchent... En fait, il y avait longtemps que cette crise menaçait d'exploser, quelques jours, peut-être plus. J'étais comme ça : j'encaisse, j'encaisse, j'encaisse et je lâche quand c'est trop.

Pauvre George, il ne devait pas savoir quoi faire ! J'avais l'impression de passer pour une blonde idiote, demi-vélane ou pas... J'essayais d'essuyer mes larmes sans grande conviction... Comme je devais avoir l'air ridicule ! Si j'avais observé la scène de l'extérieur, je me serais rendue compte que j'étais tout sauf ridicule.

-Je... Je suis dé-dé-désolée ; je ne suis qu'une i-i-idiote pleur-ni-nicheuse... Pardon...

Le flot de larmes semblait avoir cessé même si j'étais toujours agitée de soubresauts.

Steveny fit un sourire qui me donna de l'espoir pendant quelques secondes seulement.
J'étais presque sûr qu'elle allait se confier, quand elle me regarda pendant un instant.
C'est à ce moment que je me suis dit: pourquoi ai je prononcé ces mots, et formuler ces phrases?
Mais sans prévenir, elle fondit en larmes et se mit à sangloter. Il faut savoir une chose, je déteste voir quelqu'un qui est triste. Et c'ets à une scène exactement comme ça que j'assistais. Steveny essaya d'essuyer ses larmes sans vraiment y arriver.
Elle avait une respiration assez secoué, et réussi à me dire qu'elle est désolé, et qu'elle était une idiote pleurnicheuse. Là, au fond de moi, je ne savais pas ce qui m'as pris, mais je lui ai dit:

"Non, c'est absolument faux, tu n'es ni idiote, ni pleurnicheuse. Tu as juste besoin que quelqu'un t'aide."

Voilà le moment que j'aurai un peu aimé effacé.
Je l'ai doucement prise dans mes bras, et lui caressant les cheveux toujours aussi doucement:

"Reste zen... Contrôle tes émotions, et ne t'inquiète pas. Tout ira bien. Aie confiance en toi, et en tes choix. Tu es une Gryffondor après tout!"

C'est la première fois que je donnai des conseils, en ne sachant même pas le problème qu'avait Steveny.
En tout cas, j'espèrai bien lui remonter le moral, même si ce n'est pas le premier venu, c'est à dire, moi, qui allais surement pas l'aider en lui donnant des sortes de conseil stupides comme je venais de le faire.
C'était déjà le minimum de ce que je pouvais faire.
Et puis, comme je dis souvent "j'ai carément que des amies, je peux bien les comprendre, et les aider grâce à mon sens de l'humour, mais surtout en leur prouvant, qu'il suffit de croire en soi, pour y arriver."
Soudain, je me suis souvenu qu'elle pouvait avoir un petit ami? Même si je n'en savais absolument rien. Je me suis donc un peu reculé, et c'est à mon tour de m'excuser.

"Désolé... Je sais bien que tu as surement un petit ami, je voulais pas, c'est juste que j'aurai aimé t'aider."

Après quelques secondes de réflexion, j'ai débité une partie de ma phrase fétiche:

"Il suffit de croire en soi pour y arriver..."

Peut être qu'elle se croyait idiote, mais alors moi, c'est encore pire! Je m'étais encore mis dans une "mission" afin de l'aider, mais je me suis aussi mis dans le pétrin...