Certains souvenirs devraient rester dans le passé. [Fe Narcisse]

La journée était belle. Le genre de journée qui donnait envie de sortir, d’aller se promener, éventuellement de transplaner quelque part sur une plage et de ne plus y bouger. Le soleil faisait chanter les oiseaux et la chaleur obligeait les gens à rester en Tshirt – dommage pour certains moldus qui devaient porter un costume ! Pour une rare fois, Miss Finighann ne lui avait rien demandé et donc la matinée avait été d’un calme reposant. Matinée qui avait été utilisée à terminer un dossier, à relire un autre pour chercher la moindre faute et pour pouvoir le classer. Bref, un début de journée paisible au possible, qui faisait du bien après une longue semaine de travail.
L’après-midi promettait d’être pareil, dans la même douceur et la même tranquillité. Peut-être sortirait-elle au soir. Après tout … Oui, l’Irlandaise pouvait se le permettre.

Mais pour l’instant, il était temps de se lever simplement. De quitter le canapé sur lequel elle lézardait depuis le matin, de s’habiller décemment pour sortir puis de manger un bout. Le tout sans se mettre au piano, sans se mettre à jouer. Sinon, ce serait une après-midi de perdu qu’elle passerait devant le clavier, à lire et relire une partition. Comme une des musique du film d’animation moldu Mon ami Totoro.
Non. Aelys devait se lever. Ce qu’elle fît après avoir rangé quelques parchemins et reposé délicatement sa plume pour ne pas tacher la table. Voilà.

A peine dans la salle de bain, l’ancienne Serdaigle se changeait. Un simple tshirt, un short, elle ajouterait à ceci son éternelle paire de Convers’ qui trainait à l’entrée de l’appartement et ce serait parfait. Face au miroir, elle hésita quelques secondes, avant de se passer un peu de mascara et un trait de crayon. Voilà. Ce serait assez et parfait. S’attardant sur sa coiffure, elle se décida pour deux tresses. Un léger sourire illumina son minois alors qu’elle remarquait que, comme ça, on aurait vraiment put la confondre avec une dernière année de Poudlard.
Dans un pas léger, elle attrapa clés, portefeuille et baguette – qu’elle glissa directement sous son Tshirt pour ne pas étonner ses voisins – et sortit de l’appart’. La journée promettait d’être belle, oui.

D’abords, un petit tour du côté moldu de Londres. L’avantage d’être fille de moldu, de pouvoir manier les livres sans même réfléchir et de se fondre naturellement parmi eux. La blondinette était en manque de vêtements et avait besoin de décompresser. Trois magasins plus tard, un sac contenait trois nouveaux tshirt et un nouveau short. Voilà. Elle pourrait aller bosser décemment – oui, à part celui qu’elle portait, Aelys n’avait plus de short. La faute à une mission qui avait mal tourné, ou des sorts avaient finit par avoir raison du bout de jeans …. -. Maintenant, direction le Chemin de Traverse.
Pendant une bonne dizaine de minutes, l’Irlandaise marcha dans l’Allée sans rentrer dans les magasins. Parfois, elle s’arrêtait pour regarder dans une vitre un des produits qui y était à vendre.

Et c’est justement à un de ses moments, alors qu’elle reluquait une démarque sur la poudre d’obscurité du Pérou qu’elle crût rêver. Aussitôt, la presque Auror se retourna pour fixer la personne qui passée.

« Narcisse ? »

De l’étonnement dans sa voix, s’était tout. Narcisse.
Narcisse. C’était bien lui, pas moyen de se tromper. Aussitôt, le minois de la blondinette se ferma. Lui. Pourquoi se retenait-elle de prendre sa baguette et de le tuer sur place ? Peut-être parce qu’elle avait des principes. Ca devait être ça.

« Quel plaisir de te revoir. »

D’accord, le ton était plus ironique qu’autre chose. Non, finalement, ce n’était pas les principes qui l’arrêtaient. Plutôt la présence de témoin. Un auror qui tuait n’était généralement pas bien vu.

L

E

L

M

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hippies 70's

L

C

- Ae .?! Je..Tede.Dz.... Quelle … surprise !

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- Je suppose que toutes les excuses du monde ne suffiraient pas à apaiser la tempête qui risque de s'abattre sur moi d'un instant à l'autre ?

... Et une aspirante Auror risquait sûrement de ne pas être diplômée si jamais elle assassinait quelqu’un. Et Beia risquait d’être, comment dire … déçu et furieux de savoir que son élève venait de faire passer à trépas quelqu’un qui n’avait strictement rien fait. Si, par strictement rien fait, on retirait bousiller le cœur de la blondinette ici présente, bien sûr ! Mais c’était sûr et certain que, pour quelqu’un de l’extérieur, ce ne serait pas une raison pour tuer de la façon la plus sanglante et la plus violente possible Narcisse.
Et au vu de la tête que faisait le brun à l’instant même, on ne pouvait douter qu’il ne s’attendait pas à la croiser. Depuis combien de temps était-il rentré ? Pourquoi était-il partit ? Qu’avait-il fait pendant deux années ? Autant de questions qu’elle garda bien sous scellée, bien décidée qu’elle était à ne pas lui montrer combien le départ précipité de l’ancien Poufsouffle l’avait peiné.

- Ae .?! Je..Tede.Dz.... Quelle … surprise !

Un certain agacement naquit sur les traits de la blondinette alors qu’il tentait de parler. Ses bras se croisèrent machinalement juste après qu’elle eût repoussée les tresses derrières sa tête. Il avait fumé. Elle pouvait le parier. Si elle s’approchait d’un pas, elle pourrait s’en doute sentir l’odeur caractéristique – mais il n’en était pas question. Elle ne se rapprocherait pas de lui. Ni maintenant, ni jamais.

- Je suppose que toutes les excuses du monde ne suffiraient pas à apaiser la tempête qui risque de s'abattre sur moi d'un instant à l'autre ?

Tu supposes bien, très cher Narcisse. D’ailleurs, te taire aiderait peut-être à ta cause.

« Elle ne risque pas de s’abattre. Elle va s’abattre. »

Le silence retomba alors qu’elle le fixait sans sourciller. Imaginant, sans aucun doute, si le faire mourir avec du poison – ou une potion – serait assez violent et plein de douleur pour apaiser ladite tempête …. Non, elle ne le ferait pas. Aelys n’aimait pas le poison.

« Tu n’es qu’un sombre idiot qui n’avait pas le droit de faire ça. »

dit-elle finalement, fulminant toujours. D’un pas, elle s’approcha finalement de lui, le fustigeant du regard, les bras toujours croisés.

« D’ailleurs pourquoi t’as fait ça ? »

Avant de lui laisser le temps de répondre, la blondinette reprit.

« Non, en faite, ne réponds pas. Je m’en fiche. T’as pris des vacances de deux ans, c’est très bien ainsi. »

C’était un mensonge, bien sûr, mais l’Irlandaise s’en fichait. Narcisse n’avait pas le droit de s’en tirer comme ça, si facilement.

« J’espère qu’au moins les vacances se sont bien passées. Et je ne vois pas pourquoi tu es revenu maintenant à Londres, cette année. »

Après tout, c’était étrange de vouloir revenir en Angleterre avec la menace qui pesait maintenant sur le pays … Pourtant … il ne paraissait pas spécialement bronzé. Les derniers mois n’avaient donc pas été passés dans le Sud. Où alors ?
Mais bon sang, pourquoi s’occupait-elle de ça ? Elle n’en avait rien à faire. Aussitôt, elle se retourna, se préoccupant – du moins en apparence – de la démarque sur la poudre, le surveillant en réalité par le reflet de la vitre.

S

- Elle ne risque pas de s'abattre . Elle va s'abattre .

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- Je … je suis vraiment désolé . J'ai bien conscience d'avoir agi comme le pire des enfoirés . Mais je pouvais pas rester . Tu savais aussi bien que moi que j'avais l'intention de partir ..

I

- D'ailleurs pourquoi t'as fais ça ? Non, en fait, ne réponds pas . Je m'en fiche . T'as pris des vacances de deux ans, c'était très bien ainsi .

C

vacances

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- Tu t'attendais à quoi, put**n ? Tu savais très bien que je crevais d'envie de sortir avec toi ! Mais qu'est-ce que je t'aurais apporté, hein ? T'as déjà du mal à supporter que je fume ne serait-ce qu'un pétard dans la journée ..

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- C'est de ça dont tu rêvais ? D'un mec qui passe son temps à se bourrer et se défoncer la gu**le sans jamais se soucier du reste ?! Je suis loin d'être le prince charmant que tu attends . Je voulais juste que tu gardes de moi le souvenir d'un mec bien . Pas d'un raté .

Narcisse se tenait là, juste devant elle. Un pas et elle se retrouverait contre lui, elle pourrait sentir son odeur et peut-être même retrouverait-elle le creux de son épaule dans lequel elle avait aimé à se blottir la fameuse nuit. Sans doute. Mais aussitôt, la blondinette se reprit. A quoi pensait-elle ? Ne se souvenait-elle pas de la suite ? Du lendemain ? Du surlendemain ? Bien sûr. On n’oubliait pas deux jours fabuleux, concentrés de bonheur en quelques jours. En quelques mois. D’accord, en deux années. Mais surtout, des jours qui avaient suivit ? Si. Aelys s’en souvenait, un peu trop sans doute. Il y avait eût l’étonnement mêlé à la douleur, la déception et puis, pour simplifier ce méli-mélo d’émotions, une bonne pelleté de haine. Non, il n’avait pas le droit de faire ça. Ni de partir, ni de revenir si facilement. C’était justement trop … facile. Et d’ailleurs, il faisait bien de reculer. La main de la blondinette aurait eût elle aussi trop de facilité à partir. Direction directement sa joue, de façon à lui laisser un souvenir. A moins qu’elle se serait mise à réagir comme une enfant. A taper des deux points contre son torse, comme lorsqu’on refuse de voir quelque chose ou qu’on veut se défendre. Oh, il n’aurait pas eût mal. Aelys et la force étaient littéralement des entités qui ne se connaissaient pas. Au lieu de ça, elle garda ses poings bien au chaud sous ses bras croisés. C’était sans doute mieux ainsi, oui.

« Je … je suis vraiment désolé . J'ai bien conscience d'avoir agi comme le pire des enfoirés . Mais je pouvais pas rester . Tu savais aussi bien que moi que j'avais l'intention de partir .. »

Je suis vraiment désolé. Un sourire presque mauvais naquit à ses lèvres. Désolé. On l’était toujours après coup, quand le mal était fait. Désolé, je savais pas que j’allais casser un vase et ton cœur en même temps. Vraiment désolé hein. Dommage. Pour la suite, elle n’eût qu’un vague haussement d’épaule qui ne l’engageait à rien. Elle ne voulait pas savoir. Il avait sans doute raison – c’était le cas, Narcisse lui avait parlé de son envie de s’en aller – mais elle ne l’avait pas pris au sérieux dans ce cas là. Sinon, même avec de l’alcool dans le sang elle ne se serait pas perdue dans ses bras.
Par contre, ses yeux luirent une courte seconde sur le ‘Je ne pouvais pas rester.’ Que sous-entendait-il ? Qu’il avait fuit pour sauver sa peau de quelque chose ?

« Si tu ne pouvais pas rester, je ne vois toujours pas pourquoi tu es revenu. »

D’accord. Aelys aurait pût être plus gentille. Plus compréhensive. Mais pourquoi était-il revenu comme ça, brisant soudainement la glace entre le passé et le présent ? Non. Le brun n’avait pas le droit de faire ça … mais elle se répétait.

« Tu t'attendais à quoi, put**n ? Tu savais très bien que je crevais d'envie de sortir avec toi ! Mais qu'est-ce que je t'aurais apporté, hein ? T'as déjà du mal à supporter que je fume ne serait-ce qu'un pétard dans la journée … »

Ce qui l’étonna en premier fût le ton qu’il venait d’adopter. Ou plutôt, l’absence de changement dans son ton. C’était un murmure et c’était pire qu’un cri. Bien pire. Elle aurait tant préféré que Narcisse hurle ces mots. Mais non, ça n’avait été qu’à peine audible, comme une réflexion qu’on se fait à soi-même. Et pour la première fois, la blondinette laissa tomber un peu de sa rancœur en se redressant à moitié, le fixant directement dans le reflet de la vitre.
Pour ce qu’il avait dit de la fin … C’était terriblement vrai. La cigarette et elle – qu’importe le type de cigarette – faisaient quinze. Au moins.

La prenant par surprise, l’ancien Poufsouffle s’approcha et lui attrapant le poignet, l’obligea à se retourner. Après la courte seconde de surprise, elle se recomposa un minois toujours aussi lointain, toujours aussi fâché. Comme pour se donner du courage, elle le fusilla du regard en reprenant sa main. Et là où il avait posé ses doigts, sa peau lui donnait l’impression d’être bouillante. Pas question qu’il s’en rende compte. Pour oublier ce détail, Aelys rattrapa ses tresses pour les remettre devant ses épaules et repoussa les longues mèches derrières ses oreilles.

« C'est de ça dont tu rêvais ? D'un mec qui passe son temps à se bourrer et se défoncer la gu**le sans jamais se soucier du reste ?! Je suis loin d'être le prince charmant que tu attends. »

Aucune réaction. Comme si Narcisse disait la simple vérité, elle ne répondait pas, s’obligeait à ne pas changer d’expression. La réponse viendrait en son temps.

« Je voulais juste que tu gardes de moi le souvenir d'un mec bien. Pas d'un raté. »

Un rictus lui échappa.

« Et que sais-tu de ce que je rêvais ? Comment aurais-tu put le deviner en trois jours ? »

murmura-t-elle d'une voix presque doucereuse.
D’accord, pour le coup Aelys tournait la vérité à sa manière. Ou, pour être exacte, à la façon qui l’arrangeait. Ils s’étaient côtoyés pendant six ans avant de se parler, peu après la rentrée en septième année. Comment cela avait-il commencé ? La blondinette ne savait plus le remettre. Peut-être un sac cassé, peut-être que l’un était rentré dans l’autre sans le vouloir, peut-être s’étaient retrouvés côtes à côtes pour un cours. Cela n’était même plus important. Et puis, alors que l’année avançait, ils s’étaient mis à se tourner autour. Du côté de l’ancienne Serdaigle, ça avait été très léger. Il y avait les ASPIC à venir – et elle comptait bien cartonner assez pour pouvoir atteindre son rêve, soit devenir Auror – et son caractère un peu trop timide. Lui, par contre … Il était presque son opposé. Joli, gentil, rêveur et toujours souriant. Et puis, il y avait eût la fin d’année. Elle décida de s’arrêter là pour la séquence souvenir. C’était trop dangereux après.

« Ce qui est sûr, c’est que j’avais pas envie de quelqu’un qui se casse après trois jours. Trois jours Narcisse. De quelqu’un qui est partit sans donner de nouvelles, qui aurait pût tout aussi bien être maillot jaune au Tour de France ou bien joueur dans une équipe de Quidditch ou de football, qu’est-ce que j’en sais ? A moins que ce soit la vodka qui t’ais retenu si longtemps. Avec un peu de chance, t’as même dansé. Polka ? Si oui, ça veut dire que t’as été dans les pays de l’Est. »

Merlin, elle se vendait un peu en posant cette dernière question, elle qui était supposée n’en avoir que faire d’où il était passé durant ces jours.

« Un mec bien se casse pas, Narcisse. »

reprit-elle après quelques secondes et un soupire.

« Pas sans donner aucunes nouvelles. Deux ans, aucun hibou. C’est assez magnifique. Même pas une lettre. T’étais partit te paumer à un endroit où y’a même pas une boite à lettre moldu ?! »

D’accord. Pour ce dernier point, il aurait fallut qu’il ait son adresse postale. Ce qui n’était sans doute pas le cas, puisqu’elle avait eût son appartement en août, après avoir expliqué maintes et maintes fois à ses parents qu’habiter dans Londres lui permettrait de nombreuses choses, même si elle transplanait juste en faisant un rond sur elle-même.
Mais peu à peu, la haine qu'elle avait ressentit laissé place à la douleur qui l'avait si brutalement assaillit lorsqu'il avait disparût. Ne croyez pas, pour autant, que cette haine avait disparût. Non. Elle était sous-jacente, prête à réapparaître à la première occasion.

« Alors, t’as été où ? T’as fait quoi ? Deux ans c’est long pour des vacances. Très longs. »

finit-elle pas reprendre, ses bras toujours croisés devant sa poitrine et ses prunelles bleus vissées dans celles, plus sombres, du brun.

- Si tu ne pouvais pas rester, je ne vois toujours pas pourquoi tu es revenu .

Bim . Prend sa dans ta gu**le mon grand . Elle n'était pas tendre avec lui, loin de là . Le pire était qu'elle avait des raisons tout à fait valables de lui en vouloir . Tout à fait légitime, oui . Lui-même ne savait que trop bien l'effroyable effet que procurait la sentation d'abandon . Tant d'amour et de haine mêlés, pour une seule et même personne . Incroyable envie de tout casser, tout foutre en l'air . Hurler, crier . Souffrir à en crever, lentement, presque doucereusement . A petit feu . Cette haine que lui-même contenait depuis bien trop longtemps maintenant . Quatre ans . Quatre p*t*in d'années à chercher, en vain . Pas la moindre nouvelle, encore moins le moindre signe de vie . Insupportable, c'était insupportable !

Evidemment qu'il était parti . Qu'aurait-il pu faire d'autres, de toutes façons ?! L'enmener avec lui dans sa folle aventure, partir ensemble à la recherche .. du vide ? Elle lui en aurait voulu, dans un sens ou dans l'autre . Elle lui en aurait voulu, pour ne rien lui avoir dit . Pour tout lui avoir caché depuis le début . Elle lui en voulait finalement parce qu'il avait opté pour la deuxième option . Il était simplement parti, sans rien dire . Parce qu'elle méritait mieux que lui, tout d'abord . Parce qu'elle méritait simplement d'être heureuse . Parce qu'il ne pouvait pas l'entraîner avec lui dans son désespoir . Et puis .. lui-même avait eu bien trop peur de leur avenir, à tous les deux . Et si elle l'avait laisser tomber, elle aussi ..? Si elle avait fui, pour une quelconque raison ? Il avait prit les devants . C'était lui, qui s'était envolé . Pouf, disparu . Il commençait sérieusement à le regretter . Pas d'être parti, mais de ne pas l'avoir mise au courant .

- Je pouvais pas rester ...

Toujours cette même phrase, qu'il lui répétait inlassablement . Attristé lorsqu'il la vit récupérer sa main dans un regard plus noir encore que le néant, il recula de quelques pas . Comment aurait-elle pu réagir autrement, de toutes façons ? Ce contact n'était pourtant pas désagréable, du moins pour lui . Simple effet de la MD' ? Ou retombait-il simplement sous le charme de la jolie blonde ? A moins que cette jeune femme n'ai jamais vraiment quitté ses pensées . Trop de questions, trop d'interrogations, qu'elle lui posait . Sa tête allait finir par exploser . Il ne savait pas même par où commencer !

- Mine de rien, j'ai eu le temps de te connaître un peu en an . Ca te plaisait pas tout ça, je le voyais bien .

Quelle fille voudrait être avec un mec comme lui, hein ?! Il passait son temps à boire, fumer et prendre toutes sortes de prod' plus ou moins énonçables .Personne n'a envie de rester avec quelqu'un qui préfère passer son temps à faire la bringue avec ses potes plutôt qu'à s'occuper de sa petite chérie . Il n'avait pas toujours été comme ça, pourtant . Tout avait dérapé l'été de ses seize ans . Tout était partit en patacitrouille . On a qu'une vie, alors oui, il avait pu smbler heureux, même après ça . Il est parfois bien plus facile de cacher son mal-être plutôt que de l'étaler à la vue de tous .

Tant de haine dans une si jolie, c'était bien dommage . Et voilà qu'elle venait à lui parler de vodka et de polka maintenant ! Elle était devin ou quoi ?! Comment pouvait-elle savoir qu'il s'était arrêté en Pologne durant son voyage ? Décidemment, Aelys l'épaterait toujours . Et purée, qu'il en pâtissait . Elle le tuait un peu plus de ses mots, à chaque instant . Ca faisait mal, fichtrement mal .

- T'écrire ? Pour te dire quoi ? Que je passais chacune des journées qui passaient à me défoncer la tronche en espérant voir mon gosse apparaître sous mes yeux, comme par magie ?!

Un court instant, son regard se fit dur . Avant qu'il ne comprenne exactement ce qu'il venait de dire . Non, il n'avait pas fait ça . Jamais il ne se serait permis une telle bourde .. et pourtant .. C'était comme si l'air lui manquait, d'un coup . Il n'avait jamais été aussi nu, en quelque sorte . Désespoir infini, que l'on pouvait aisément lire dans ses prunelles . Un enfant qu'il n'avait jamais coonu, et dont il était pourtant le père . Il ne savait même pas s'il s'agissait d'un garçon ou d'une fille . Trop douloureux . Tout arrêter, maintenant .

- Oublies ce que je viens de dire, d'accord ?

Voix blanche qu'était la sienne . A vrai dire, ce n'était pas vraiment une question qu'il lui posait . C'était plutôt comme si .. comme s'il espérait qu'elle perde la mémoire à travers ses paroles ! Qu'elle oublie tout ce qu'ils venaient de se dire, et même jusqu'à leurs retrouvailles ! Qu'elle ne soucie jamais plus de lui . Rien n'est plus beau ni plus néfaste que l'ignorance . Narcisse ne savait même plus quoi dire, tant il s'était lui-même pris au dépourvu . S'il s'écoutait, il s'enfuirait à toutes jambes, une fois de plus ... Trop de malheureux souvenirs commençaient à lui embuer les yeux . Agonisante souffrance qui martelait son coeur depuis trop d'années maintenant . Et pourtant, il savait bien que ce n'était qu'un simple début . Il n'avait que vingt ans, il lui restait encore de longues années à regretter la perte d'un enfant qu'il ne connaissait pas . Bordel, pourquoi avait-il falu que ça tombe sur lui ?! Il n'avait encore que seize ans à l'époque ! Ce n'était qu'un gamin, qui n'avait pas su quoi faire face au dégoût qu'éprouvait pour lui la fille qu'il avait mise enceinte, lorsqu'elle avait appris ce qu'il était réellement ! Un sorcier ... Un monstrueux sorcier ! Il en avait mal au coeur, rien que d'y repenser .

- Il .. il faut que j'y aille !

Sa voix s'était faite plus hachée . D'un geste, il fit volte-face, laissant Aelys à sa vitrine, bien décidé quil était à rester tout seul dans son malheur .

« Je ne pouvais pas rester. »

Encore une fois cette stupide phrase. Encore et encore une fois de nouveau. Le disque était rayé ? La blondinette pouvait sans aucun problème le remettre en état de marche. D’un claquement de doigt – ou plutôt, pour le coup, de main directement dans sa joue. D’ailleurs, pourquoi se retenait-elle ? Les premiers jours qui avaient suivit la disparition du brun avaient été marqué par la douleur et la tristesse, et peu à peu tout s’était mué en haine. Une haine brutale, supérieure à tout. Elle s’était prise à s’imaginer entrain de le baffer, de le rouer de coups quand il reviendrait et là, elle n’en pouvait rien faire. Elle restait là, à ruminer cette douleur et cette haine, à se demander pourquoi cette jolie journée devait être gâchée aussi rapidement. Finalement, elle aurait dût rester devant son piano. Lire des partitions, travailler, travailler encore. L’après midi serait passé doucement et elle aurait été chez Coleen au soir. Comme d’habitude. Maintenant, la blondinette savait qu’elle n’irait pas, qu’elle préférerait à ça se lire un livre ou faire quelque chose qui l’empêcherait de penser. Oui, un livre ou du piano.

« Mine de rien, j'ai eu le temps de te connaître un peu en an. Ca te plaisait pas tout ça, je le voyais bien. »

Elle acquiesça, prise à son propre jeu. C’était vrai. Elle n’avait jamais supporté la clope, ni le reste … c’était plus fort qu’elle. Peut-être que le fait que son père soit médecin y était pour quelque chose. Sans doute. N’empêche que voilà. La fin d’année était arrivée et …

« Et alors ? T’avais pas à partir. T’en avais pas le droit. »

Et elle insista sur le dernier mot, lui jetant de nouveau un regard noir avant de s’intéresser à ses Converses, triturant machinalement le bout d’une de ses tresses entre ses doigts. Pourquoi se retenait-elle aussi de partir ? Par respect ? Oui, ça devait être ça. Ou parce que la conversation aurait lieux un jour, qu’elle ne le veuille ou non …. Elle avait déjà été assez repoussée. Deux ans. Deux foutues années !

«T'écrire ? Pour te dire quoi ? Que je passais chacune des journées qui passaient à me défoncer la tronche en espérant voir mon gosse apparaître sous mes yeux, comme par magie ?! »

Par quoi fût-elle choquée ? Par l’utilisation du ‘défoncer’ ? Oui, premièrement. Mais allons Aelys, tu le connais. Tu sais ce qu’il fait. Alors pourquoi ses yeux s’étaient relevés brusquement, se vrillant sur le minois de Narcisse ? Avait-elle bien entendu ? Oui. Vu la tronche qu’il tirait soudainement, la blondinette avait bien entendu. Un gosse. Mon gosse, avait-il dit précisément … Incroyable. Incompréhensible. Impossible. Enfin … C’est ce qu’elle croyait.

« Oublies ce que je viens de dire, d’accord ? »

Les mots se perdirent, alors qu’elle fronçait légèrement les sourcils. Oui, Aelys était perdue et ne comprenait pas un traitre mot de ce qu’il disait. Il avait eût un bébé durant son escapade ? Mais de mieux en mieux.

« Il … il faut que j’y aille. »

En entendant ces mots, l’ancienne Serdaigle s’était appuyée contre la devanture du magasin. Celui des Weasley. Pas de problème pour ça : George n’oserait rien lui dire … Enfin, jusque là il ne l’avait jamais fait. Et à ce que venait de dire l’ancien Poufsouffle, elle trouvait à redire par contre. Ses pupilles bleutés perdant toute incrédulité et n’exprimant à nouveau plus qu’un savant mélange de haine et de je m’en fiche, elle fusilla le dos du brun qui s’éloignait.

« C’est ça Narcisse. Comme d’habitude. Vas-t-en. »

dit-elle à mi voix, plus pour elle-même que pour celui qui déjà s’éloignait à grands pas.
Elle ne courrait pas après. Elle ne marcherait même pas après. C’était inutile. Encore plus bas, elle reprit.

« Et à dans deux ans, n’est-ce pas ? »

Déjà, elle se retournait, et poussait la porte. Non, il n’était pas question qu’elle ne courre après.

» Narcisse Loïc HEBGONS - « C'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous » [Terminé]
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