Enfin, tu es revenu... [Fe Ethan]

Les années sont longues, trop longues. Même pour une jeune femme de vingt-cinq comme moi.
Les années sont longues, affreusement longues, lorsque votre âme attend impatiemment un évènement essentiel de votre existence mais que cet évènement tarde à venir. Capricieux, il préfère vous faire languir et fait doucement monté une certaine irritation, irritation qui devient terriblement frustrante au fil des mois.
Mais cette attente effroyable est payée au centuple lorsque le moment arrive enfin, profondément jouissif.
C'est cette sensation d'intense soulagement que j'ai ressentis lorsque, pour la première fois depuis des années, ma Marque des Ténèbres brûla mon épiderme.
Pour nous, Mangemorts, cette douleur était plus qu'une simple réaction corporelle. C'était un appel, l'appel de notre Maître. Et aucun de nous n'avait le droit de refuser d'y répondre même si notre vie était en jeu. Arrachant brutalement le bandeau noir camouflant ma marque, j'observais ma chair boursouflée là où le tatouage venait d'incendié mon épiderme avec une excitation proche de la frénésie. Enfin ! Enfin le Seigneur des Ténèbres me rappelait à ses côtés ! Je n'aurais plus besoin de me cacher ou de commettre de vulgaires petits délits afin de satisfaire ma dose de machiavélisme mais enfin accomplir mon devoir envers mon maître pour retrouver mon honneur souillé par cette misérable affaire de mission gâchée...

Pour chaque message que nous envoyait notre seigneur, nous le rejoignions dans un lieu connus des plus fidèles seulement. Par chance, j'avais secrètement gardé la confiance du Maître et mes actions passées m'avaient forgé une réputation de haut rang auprès des Mangemorts. Et pour moi le temps était venu de rejoindre mes supérieurs. J'attachais une cape noire sur mes épaules, rangeais ma baguette magique dans la poche intérieure avant de transplaner.
Le lieu de rendez-vous était une zone déserte de tous Sorciers et de tous Moldus à des kilomètres à la ronde, un endroit parfait pour ceux qui, comme nous, désirait voir sans être vu. Néanmoins... quelque chose n'allait pas, cela se sentait. Même si ce terrain-vague était d'ordinaire silencieux, le calme qui y régnait était trop intense pour être complet.
Et je devinais que l'être qui avait usé de l'appel des Ténèbres n'était pas le Maître...

Il y a peu, Ethan était enfin de retour. Le Seigneur des Ténèbres l'avait rappelait à lui.
Son excitation s'était un peu calmée depuis quelques jours. Il avait dû se confiner dans une chambre où il s'ennuyait plus qu'un peu. Un collègue lui avait délivré que le Maître ne lui avait confié aucunes missions pour le moment ce qui le faisait rageait intérieurement.
C'est alors, que quand il regardait le plafond de sa chambre, allongé sur son lit, une lettre glissa sous sa porte. Il se redressa et la ramassa pour lire le contenu. Celui-ci disait qu'il pouvait sortir comme bon lui semblait mais qu'il ne devait pas se faire remarquer pour l'instant car Ethan était dans le collimateur des Aurors et que son retour et celui du grand Mage Noir ne coïncidaient que trop bien. Foutues sangsues d'Aurors et de Ministère à la noix. Non encore plus agaçant: ce vioc de Dumbledore était encore vivant ce type centenaire qui ne voulait décidément pas lâché la bride de la vie qui plus est il gardait ce sale gosse d'Harry Potter. Mais la suite de la lettre était encore plus intéressante: Il lui permettait de revoir Maëlle.
Un rictus apparut au coin de ses lèvres, il roula en boule la lettre, attrapa sa baguette qu'il fourra dans sa poche pour franchir la porte de sa chambre et descendit à l'extérieur.
Il avait eut bon nombre d'idée pour leurs retrouvailles et une seule lui avait convenue. Il transplana alors avec un léger bruit de détonation.
Il se retrouva au milieu d'une zone déserte de toute présences humaines à des kilomètres, un endroit dépourvu de tout yeux ou d'oreilles indiscrets. Son regard se balança autour de lui: vraiment rien.
Il fixa alors sa Marque sur son avant-bras gauche et la caressa. Il allait l'appelait ici et maintenant. Le crâne au serpent qui lui sortait de la bouche s'anima alors devenant de plus en plus intense.
Des minutes défilèrent et elle répondit à l'appel en transplanant. Il la sentait, dans son dos. Elle devait se douter que ce n'était pas le Maître qui l'avait appelait. Il la connaissait bien après tout, Maëlle était une femme intelligente.
Très lentement, il pivota, faisant palpiter le calme angoissant qui planait sur ce lieu. Il lui fit alors face, l'air neutre et sans expression.

« Te voilà enfin, Maëlle. »

Il ne fit aucun pas devant ou derrière, le regard fixé sur elle. Il l'observa: elle était encore plus belle que dans son souvenir...

« Déçue que ce ne soit pas notre Maître qui se tient devant toi? »

La silhouette qui se découpait dans la pénombre dégageait une aura de puissance et de machiavélisme qui, si elle n'avait pas la force du Seigneur des Ténèbres, était suffisante pour inspirer un sentiment de menace pour qui ne connaissait pas cet inconnu vêtu de noir. Mais moi, je n'avais pas besoin de la lumière lunaire pour savoir qui était cet étranger, je n'avais pas besoin qu'il retire sa cape pour savoir qu'il portait cette veste en cuir usé que je lui avais offert des années auparavant. Son parfum parvint à mes narines, faisant courir un long frisson sur mes avants-bras tandis que son regard se fichait dans le mien comme deux flèches de glace. Pourquoi fallait-il que ce soit lui ? Pourquoi ici et maintenant ? Je savais pourtant que ce retour était inéluctable mais jamais je n'aurais cru qu'il arriverait aussi rapidement...

« Te voilà enfin, Maëlle. »

Sa voix.
Elle avait gardé ce ton grave et modulé, envoûtant. Figée comme une statue de cire, j'interdisais à mon corps de le rejoindre pour l'étreindre. Il ne méritait pas que je l'accueille comme l'amant tant attendu. Notre séparation forcée m'avait permis de voir à quel point il s'était joué de moi, à quel point il avait usé de mes sentiments envers lui pour nous attirer tout deux vers les Mangemorts. Si je ne regrettais pas mon allégeance au Seigneur des Ténèbres, avoir découvert la duplicité d'Ethan avait été pour moi une douloureuse épreuve...

« Déçue que ce ne soit pas notre Maître qui se tienne devant toi ? »

Je serrais les dents pour contenir le cri de rage qui menaçait de franchir mes lèvres. Il n'y avait qu'en sa présence que j'étais saisie de telles crises de tremblements. Si j'étais parfois d'une absolue froideur avec mes propres amis, même les plus proches, il m'étais impossible de résister à mes instincts face au seul homme que j'ai jamais aimé de toute mon existence. Et malgré tout ce temps passé, je ne parvenais toujours pas à me contrôler. Une situation incroyablement frustrante.

« Oui, je suis déçue. Déçue de revoir un homme dont j'espérais ne plus croiser la route... »

Mes mots étaient comme du fiel mais je ne les regrettais pas. Ma rancoeur était trop grande pour que je la garde enfouie en moi. Je connaissais parfaitement Ethan, tout comme lui me connaissait. Je savais que, contrairement à moi, il était incapable de résister à l'appel de la chair pour attendre nos retrouvailles et je refusais de songer aux femmes qui avaient partagés sont lit en mon absence...

La réaction de Maëlle était la fixation, aucun mouvement. Il se doutait bien qu'elle ne lui sauterait pas au cou. Mais il sentait bien qu'elle tentait de contenir la fureur qui brûlait en elle. Elle était de nature glaciale avec tout le monde mais elle était incontrôlable face à lui. D'ailleurs ceci ne lui déplaisait pas.

« Oui, je suis déçue. Déçue de revoir un homme dont j'espérais ne plus croiser la route... »

Ethan se sentit vexé et blessé mais n'en laissa rien paraître. Il était persuadé qu'elle aurait de la rancune mais il ne pensait pas qu'elle en aurait autant. C'est vrai qu'il aurait pu la prendre dans ses bras, l'enlacer sans s'arrêter, lui murmurer des ''je t'aime'' mais des années s'étaient écoulées et il n'avait pas attendu les retrouvailles avec Maëlle pour aller voir ailleurs. Pourtant il ne se sentait en aucunement coupable de ses actes.
Il émit un petit rire sarcastique. Au fond, son attachement à Maëlle était dû au fait que celle-ci arrivait à lui résister ne serait-ce qu'un peu alors que les autres se pliaient bien vite devant lui. Un adversaire à sa taille, une personne qui le comprenait et le connaisait mieux que quiconque voilà ce qu'elle était. Il était très tenté pour abandonner sa position dans ce jeu de ''je ne céderai pas le premier'' mais aller vers elle et la garder près de lui était tout bonnement impossible: elle n'était pas du genre à se laisser faire. Il fulminait quelques peu de frustration mais son visage resta de marbre prenant plutôt une expression ironique.

« Dommage, j'aurais pensé que tu te montrerais plus enthousiaste à l'idée de me revoir mais bon, je n'ai pas dû te manquer tant que ça finalement. Il y a tellement d'autres hommes. Hein Maëlle? »

Il l'assena d'un clin d'oeil pour conclure sa phrase. En vérité, il savait très bien qu'elle n'était pas du style à réclamer la compagnie d'un homme mais le sous-entendu était plutôt blessant et Ethan n'avait pas apprécié la réponse de Maëlle. Simple petite vengeance.
Il mit ses mains dans ses poches et avança jusqu'à elle pour n'être plus qu'à quelques centimètres de son visage si bien qu'il sentait le souffle de la jeune femme et ses légers tremblements. Certainement de la colère. Il fit mine de vouloir l'embrasser mais se détourna alors de la bouche délicate de la femme rien que pour l'énerver un peu et avança ses lèvres près de l'oreille de Maëlle pour lui murmurer d'une voix envoutante et délicieuse:

« Tu dois me haïr. Non? »

Il se recula pour pouvoir la fixer dans les yeux, une distance très courte les séparant.

Le visage d'Ethan avait beau être figé en une expression sereine, je le devinais blessé par mes paroles, ce qui me convenait parfaitement. Lui faire du mal était la chose que je désirais le plus au monde afin de lui faire payer toutes ces nuits à songer à lui, à découvrir ses mensonges, à traquer son hypocrisie. Et lui, qu'avait-il fait durant tout ce temps ? Il s'était jeté dans les bras de maudites femelles que j'égorgerais à mains nues si elles ont le malheur de croiser ma route...
Il s'approcha une nouvelle fois de moi, nos vêtements se frôlaient presque et cette proximité me rendait aussi mal à l'aise que s'il m'aurait directement embrassée. Mon corps tout entier était agité de tremblements irrépressibles tant j'étais déchiré par l'envie de l'étrangler et celle de le plaquer contre moi mais je refusais que lui céder si facilement, cela allait au delà de mes principes. Il m'avait blessé à l'âme et pour cela, il allait devoir en payer le prix...

« Dommage, j'aurais pensé que tu te montrerais plus enthousiaste à l'idée de me revoir mais bon, je n'ai pas dû te manquer tant que ça finalement. Il y a tellement d'autres hommes. Hein Maëlle? »

Un sourire dur étira mes lèvres tant les paroles d'Ethan me semblaient cruelles. Il me connaissait trop bien pour savoir qu'il n'y avait qu'à lui que j'avais offert mon corps et mon coeur, il cherchait juste à l'humilier et à se venger de mes précédents mots mais cette technique était trop lâche pour que je tombe dans le piège.

« C'est vrai qu'il y a d'autres hommes, avouais-je avec froideur, des hommes capables d'aimer comparer à certains. »

Si ma haine et mon amour pour Ethan ne m'aurait pas enchaîner avec une telle efficacité, j'aurais pu accepter l'idée de chercher de l'affection auprès d'un autre mâle. J'avais pour moi une beauté naturelle, unique héritage de mes parents, qui me servait bien et dont j'aurais pu user pour mettre dans mon lit quelques jeunes mâles. Mais je savais cela impossible, les nuits passées avec Ethan étaient un souvenir trop marquant pour que je tente de l'oublier...

« Tu dois me haïr. Non ? »

Ses lèvres effleuraient les miennes en un baiser soupir, avant de glisser jusqu'à mon oreille. Son souffle glacial avait quelque chose de rassurant et d'écoeurant à la fois mais je ne reculais pas, cela aurait été comme avouer ma propre défaite et je ne m'avouais jamais vaincue. Oui, je le haïssais. Je le haïssais pour ses mensonges, pour son silence, pour m'avoir emprisonnée sans que je m'en rende compte...

« Je te hais autant que je t'aime, tu peux donc imaginer tout mon ressentiment envers toi... »

Dans un sens Maëlle l'accusait de ne pas savoir aimer...elle avait raison mais pas totalement. Et lui, il l'avait emprisonné comme on enferme un bel oiseaux dans une cage. La haine, il la connaissait que trop bien, non seulement il la ressentait mais il la faisait ressentir aux autres et Maëlle ne faisait pas exception à la règle.

« Je te hais autant que je t'aime, tu peux donc imaginer tout mon ressentiment envers toi... »

Il imaginait bien effectivement. Pris entre deux courants sans pouvoir dire le quel est le plus fort. S'il avait permit à quelqu'un de rentrer dans sa vie c'est qu'il le pensait de taille de résister à toutes épreuves, jusque là, il n'avait rencontré qu'elle capable de ça. Il glissa sa main sur la joue de Maëlle tout en la caressant de son pouce.

« Tu regrette de m'avoir connu, n'est-ce pas? Hum? Je me souviens qu'enfant... » Il cessa tout geste attendrissant et se concentra sur ses paroles. « Enfant Matthew ne cessait de me répéter qu'il avait engendré un monstre et que ma mère était morte pour faire vivre une mauvaise graine. Je le haïssais profondément parce qu'il ne me donnait pas ce que j'aurais dû avoir. Si tu me hais, venge toi, je t'en donne l'occasion, ici, maintenant et pas un autre jour. Tu peux me faire payer ma traîtrise, pour t'avoir tromper, pour t'avoir entraîner avec moi, pour t'avoir torturé l'esprit tant de fois. Je te laisse choisir, un sort endoloris pourrait faire l'affaire, tu pourrais laisser ta colère sortir, ou bien sans magie, je te donne une opportunité. »

Il s'éloigna lentement d'elle, comme si on l'arrachait à elle et lui tourna le dos. Il leva les yeux vers le ciel ensoleillé, puis continua sans lui laisser le temps de répliquer.

« Je vais te donner une seconde opportunité, et tu sais que selon le choix que tu prendras ça décidera sur notre avenir commun. Tu peux me demander de rester auprès de toi, comme tu en as certainement envie, ou tu peux m'ordonner de partir sans jamais revenir, pour que tu m'oublie et que tu continue ta vie l'esprit tranquille et comme tu la dis tu espérais bien ne jamais me revoir. Je t'offre une décision qui ne se représentera plus et qui pourrais te rendre ta liberté. Alors? Que comptes-tu faire Maëlle? »

Il ne pouvait pas voir son expression vu qu'elle était derrière lui mais il y avait deux possibilités: elle était satisfaite de ce qu'il venait de dire et aller lui demander de partir à jamais ou elle était choquée qu'il la laisse non seulement se venger sur lui mais aussi de décider si ils continueraient leur vie comme avant.
C'était risqué de la mettre au pied de la lettre mais Ethan adorait les risques. Et autant être clair...
Il allait peut être perdre la seule personne qui ait jamais compté à ses yeux. Parce qu'il faut avouer que quand il était près d'elle, il se sentait...humain. Si elle le rejetait, il n'aurait alors plus aucune once d'humanité, et celle-ci était déjà très faible en lui.

Lorsque j'ai rencontré Ethan pour la première fois, je me suis demandé s'il était possible qu'il existe un jour quelqu'un me soit si complémentaire, moi qui avais grandis sans amour et sans affection, il m'avait brutalement emporté avec lui vers un univers qui était totalement inconnu pour nous deux mais que nous avons parcouru de fond en comble sans jamais nous quitter. Aujourd'hui, j'avais l'impression que ce monde se scindait en deux voies distinctes dans le seul et unique but de nous séparer pour la première fois, de la même manière que j'ai senti mon âme se déchiré lorsque l'on m'a écarté de lui après l'avoir faussement accusé d'avoir trahi les Mangemorts. Sa main se posa doucement sur ma joue, déclenchant une décharge électrique sur ma peau. Cela faisait des années que je n'avais pas goûté à sa peau si douce ni même sentit ses lèvres contre les miennes...

« Tu regrette de m'avoir connu, n'est-ce pas ? Hum ? Je me souviens qu'enfant... Enfant Matthew ne cessait de me répéter qu'il avait engendré un monstre et que ma mère était morte pour faire vivre une mauvaise graine. Je le haïssais profondément parce qu'il ne me donnait pas ce que j'aurais dû avoir. Si tu me hais, venge toi, je t'en donne l'occasion, ici, maintenant et pas un autre jour. Tu peux me faire payer ma traîtrise, pour t'avoir trompé, pour t'avoir entraîné avec moi, pour t'avoir torturé l'esprit tant de fois. Je te laisse choisir, un sort endoloris pourrait faire l'affaire, tu pourrais laisser ta colère sortir, ou bien sans magie, je te donne une opportunité. »

Un sourire triste étira mes lèvres. Moi qui avais toujours vu Ethan défier tout ceux qui s'opposait à lui, moi qui avait subi ses plus terribles colères, je le découvrais fragile, presque timoré. J'aurai pu être déçue si cette résignation ne m'était pas offerte en signe de pardon mais je me savais incapable ne serait-ce que de le gifler, même si ma main en frémissait d'envie. Notre relation avait vécue des disputes mémorables dont le but était de ne pas céder le premier, afin de forcer l'autre à la faute, un peu comme une partie d'échecs. Je le regardais s'éloigner brutalement, acceptant sa défaite comme un enfant résigné...

« Je vais te donner une seconde opportunité, et tu sais que selon le choix que tu prendras ça décidera sur notre avenir commun. Tu peux me demander de rester auprès de toi, comme tu en as certainement envie, ou tu peux m'ordonner de partir sans jamais revenir, pour que tu m'oublie et que tu continue ta vie l'esprit tranquille et comme tu la dis tu espérais bien ne jamais me revoir. Je t'offre une décision qui ne se représentera plus et qui pourrais te rendre ta liberté. Alors ? Que comptes-tu faire Maëlle ? »

Nous nous connaissions trop bien, c'était peut-être ça l'ennui. Nous n'avions plus rien à apprendre l'un de l'autre mais nous savions que la vie sans notre moitié était impossible, j'avais grandi avec Ethan, je lui avais sacrifié tout ce que je possédais et j'étais incapable de m'imaginer dans les bras d'un autre homme que lui. Notre amour réciproque était la seule chose qui nous rendait entièrement vivants et humains, la seule chose pour laquelle nous acceptions de survivre. Si je l'avais attendu si longtemps, c'est parce que je savais qu'il viendrait me chercher. Le voir ainsi, si faible et sensible, me donnait envie de le prendre dans mes bras et de le bercer comme je l'aurais fait pour un petit garçon effrayé mais je refusais de lui céder si aisément. C'était à lui de se mettre à genoux et je l'y forcerais...

« Encore une fois, tu veux imposer tes choix, soufflais-je avec ironie, tu n'as pas changé. C'est moi qui ai été bafouée c'est donc à moi te dicter les règles. Je t'ai attendu trop longtemps pour que j'accepte que tu t'enfuis une seconde fois en me laissant seule. Lorsque nous avons prêté serment de fidélité au Seigneur des Ténèbres, nous nous sommes également juré de ne jamais nous séparé....»

« Encore une fois, tu veux imposer tes choix, soufflais-je avec ironie, tu n'as pas changé. C'est moi qui ai été bafouée c'est donc à moi te dicter les règles. Je t'ai attendu trop longtemps pour que j'accepte que tu t'enfuis une seconde fois en me laissant seule. Lorsque nous avons prêté serment de fidélité au Seigneur des Ténèbres, nous nous sommes également juré de ne jamais nous séparé....»

Il sourit intérieurement. Décidément elle était toujours la même, elle voulait toujours avoir le dernier mot. Il savait très bien qu'elle souhaitait le voir à genoux et l'implorer de lui pardonner mais Ethan n'était pas si bas et le seul devant qui il s'était agenouillé était le Seigneur des Ténèbres. A elle de dicter les règles? Il n'obéissait qu'à un seul maître et à lui même. Mais le meilleur était pour la fin, elle ne voulait pas qu'il s'en aille. Un rictus de vainqueur s'étira au bout du coin de sa bouche. Effaçant cette expression, il se retourna de 180° degrés. Il soupira comme si ça ne l'affectait pas:

« Très bien, je reste. Mais si tu penses me dicter mes actes tu te trompes. »

De toute manière, même si elle lui aurait demander de partir il serait resté auprès d'elle mais de loin pour veiller dessus. C'est vrai qu'il était assez libre et avait eut de multiples relations avec des femmes mais il était très possessif envers Maëlle. Il se souvenait encore qu'à Poudlard le premier gars qui avait le malheur de poser ses yeux sur elle se retrouvait avec un coquard, le nez cassé ou garni d'hématomes. Il ne supportait pas qu'un homme l'approche, ça le rendait fou. Après tout elle devait attirer pas mal de prétendants. Il savait très bien que s'il lui aurait dit qu'elle lui appartenait elle lui aurait tout de suite répliqué qu'elle n'était à personne. Et puis, pour une fois dans sa vie, Ethan ne traité pas quelqu'un comme un simple pion ou objet.
Il remarqua alors que jusqu'ici c'était lui qui avait posé les questions, il avait agit comme le meneur de jeu. On aurait même pu comparer cette scène à un interrogatoire. Pourtant il aimait bien prendre son temps pour lui répondre quand elle lui demandait quelque chose, la faisant languir. Mais elle n'avait pas l'air de vouloir le questionner sur ses années passées séparé d'elle.

« Tu n'as rien à me raconter? Hum? »

Même le dos tourné, je devinais aisément son sourire vainqueur, celui qu'il affichait à chaque fois qu'il savait avoir remporté une bataille. Mais il ne comprenait pas encore qu'il me restait des cartes dans mon jeu, des cartes très efficaces lorsqu'elles étaient mises avec intelligence et j'avais l'orgueil de me croire subtile. Enfin, Ethan reporta son attention sur moi, le visage neutre mais qui, je le savais, cachait parfaitement ses émotions intérieures.

« Très bien, je reste. Mais si tu penses me dicter mes actes tu te trompes. »

Ce fut à mon tour de sourire. L'aurais-je sommer de ne plus jamais croiser mon chemin, il m'aurait traquer sans relâche jusqu'à ce que je cède tout comme je l'aurais fait à sa place mais là n'est pas la question. Je m'approchais de lui jusqu'à le toucher, je ne le craignais pas et je ne renoncerais pas non plus à obtenir justice cette fois-ci. Tout du moins si on pouvait évoquer la justice ici-bas...

« Je n'ai pas l'intention de te donner d'ordres, juste de fixer mes limites. »

Pour le moment, je laissais ma proie mettre en place sa stratégie mais je connaissais trop bien Ethan pour savoir que c'est ainsi qu'il aimait converser. C'était toujours lui qui posait les questions ou qui menait la conversation mais j'avais toujours su placé mes propres mots comme d'astucieux pions sur un échiquier. J'attendais patiemment que ce soit lui qui démarre le débat, jusqu'à ce que je puisse le coincer :

« Tu n'as rien à me raconter ? Hum ? »
« Que veux-tu que je te raconte ? Ma solitude ? Ma haine ? Le fait de comprendre que tu m'as utilisé pour devenir Mangemort ou celui de t'avoir attendu si longtemps sans que je ne puisse agir pour notre Maître ? Je reviens tout juste d'une longue traversée du désert et je commence à peine à renouer avec nos collègues. Mais c'est à toi de me parler du passé Ethan. Outre souiller l'amour que je te porte en partageant tes draps avec des garces et accomplir des tâches ingrates, as-tu songer une seule fois à moi ? As-tu eu envie de découvrir pourquoi on t'avais accusé ? »

C'était un coup d'estoc, vicieux et implacable comme je les aimais. En cet instant, j'étais peut-être la plus haïssable des amantes, mais cette sensation était terriblement grisante et cette cruauté était un remède pour mon orgueil blessée.

Elle n'avait pas l'intention de lui donner des ordres dit-elle? Mais des limites? En son fort intérieur il riait. Il n'avait pas de limites et personne ne lui en imposerait.

« Que veux-tu que je te raconte ? Ma solitude ? Ma haine ? Le fait de comprendre que tu m'as utilisé pour devenir Mangemort ou celui de t'avoir attendu si longtemps sans que je ne puisse agir pour notre Maître ? Je reviens tout juste d'une longue traversée du désert et je commence à peine à renouer avec nos collègues. Mais c'est à toi de me parler du passé Ethan. Outre souiller l'amour que je te porte en partageant tes draps avec des garces et accomplir des tâches ingrates, as-tu songer une seule fois à moi ? As-tu eu envie de découvrir pourquoi on t'avais accusé ? »

Pendant toutes ces années, il avait eut le loisir de contempler en arrière dans son passé pour voir les erreurs qu'il avait commis. Une de ses plus grandes erreurs était d'avoir attirer Maëlle dans les ténèbres les plus noirs qu'on puisse imaginer. Parfois il allait même à imaginer ce qu'aurait été leur vie s'ils n'auraient pas basculer du mauvais côté...et il enviait tout ces couples qui avait une vie si banal mais tellement heureuse. Une autre erreur était d'avoir fait attendre Maëlle et de lui avoir voler autant d'année alors que l'espérance d'une vie est si courte.
Voilà qu'elle revenait encore sur le fait qu'il est allé voir ailleurs. Que voulait-elle, c'était une joueur né, et il aimait jouer avec toute ces divines créatures que sont les femmes si forte et si fragile.
Et bien sûr qu'il avait pensé à elle. Toutes ces secondes loin d'elle, tout ces moments sans sa présence, il n'avait jamais cessé de penser à Maëlle et il regrettait atrocement de lui avoir fait autant de mal...mais ça, il ne l'avouera pas, c'était se montrer trop doux et il devait à tout prix garder son habituelle attitude. Il avait même envie de la prendre par la main et de lui dire de l'accompagner, qu'ils s'éloigneraient de ce conflit entre le bien et le mal et qu'ils vivraient heureux comme elle le méritait...mais ils avaient les pieds emmêlés dans le mal et c'était dur de s'en dépêtrer...puis il ne pouvait vraiment pas montrer ce visage de gentillesse si mince soit-il en lui et qui se faisait toujours battre par son côté sombre parce que c'était un fait inévitable: Ethan était voué aux ténèbres.
Quand à savoir pourquoi il avait été accusé ceci le rongeait. Il avait beaucoup d'ennemis même au sein des mangemorts...

« Hum..si tu m'as manqué? Un peu. J'étais tellement occupé. »

Si on devait récompenser une personne pour son talent aux mensonges, Ethan recevrait le premier prix.

« Je suis revenu, et j'ai bien l'intention de découvrir les zones d'ombres qui se trament sous cette accusation dont j'ai été la victime. »

Il enleva sa veste, étouffant sous cette chaleur impossible et attendant la réaction de Maëlle...

La seule fois où je me suis demandé quel aurait été mon avenir si je n'étais pas devenue Mangemorte, j'ai un flash écoeurant, me montrant enfermée dans une cage, seule et sans aucune lumière. Juste des barreaux et la solitude. Même si Ethan a précipité ma chute, je serais malgré tout devenue une criminelle mais j'aurais voyagé et tué sans but alors que, aux côtés du Maître, je savais pourquoi je me battais.

« Hum...si tu m'as manqué ? Un peu. J'étais tellement occupé. »

Si je ne le connaissais pas aussi bien, j'aurais prit cette phrase pour une insulte, et je l'aurais certainement sur le coup de la colère. Mais je savais qu'il mentait, sa réplique n'était qu'un piège de plus pour essayer de me tromper et pour dissimuler ses vrais sentiments.

« Je suis revenu, et j'ai bien l'intention de découvrir les zones d'ombres qui se trament sous cette accusation dont j'ai été la victime. »
« Je savais bien que tu ne serais pas partis sans avoir découvert la vérité. Moi-même, j'ai longuement cherché pour savoir qui avait pu trahir nos rangs... »

Le Seigneur des Ténèbres avait refusé de me révéler les noms de ceux qui nous avais discrédités, Ethan et moi, mais il avait juré de retrouver ceux qui lui avait menti. Et je savais qu'il tiendrait parole, néanmoins cette histoire me concernait trop directement pour que j'attende la décision du Maître mais mes recherches étaient infructueuses mais je savais qu'avec Samaël à mes côtés, nos ennemis ne tiendront pas longtemps.

« Je savais bien que tu ne serais pas partis sans avoir découvert la vérité. Moi-même, j'ai longuement cherché pour savoir qui avait pu trahir nos rangs... »

C'est vrai que toutes ces années il avait ragé d'avoir été la victime de cette injustice qui avait causé leur séparation mais là, sur le moment, ce qui lui semblait plus important c'était elle.
Le truc, c'est qu'elle avait toujours de la rancune...
Qui cédera le premier? Ethan, en la présence de Maëlle, n'arrivait pas à se contrôler et il était à deux doigts de craquer. Ça faisait des années qu'ils ne s'étaient pas vu! Comment résister? Il savait que de laisser ne serait-ce qu'une unique ouverture vers son coeur pouvait lui causer des torts. C'était d'ailleurs insupportable de sentir qu'une personne avait le don de vous influencer...Ils en étaient tout les deux capable l'un sur l'autre.
Peut-être qu'un homme avait plus difficilement du mal à réprimer ses pulsions qu'une femme? Parce que en cet instant, Ethan réalisa une idée qui lui était passée par la tête. Il lui attrapa la main pour la tirer dans ses bras et il emprisonna ses lèvres dans un baiser langoureux avant qu'elle ne puisse répliquer. Une de ses mains glissa sur son dos la serrant contre lui et l'autre dans ses cheveux lui offrant une meilleure prise. Il se délectait de pouvoir l'embrasser, ce qu'il faisait sans s'arrêter pour respirer l'étouffant presque. Les lèvres de Maëlle étaient uniques et il ne laisserait personne sauf lui y toucher. Il s'arrêta alors la fixant droit dans les yeux. Il avait craqué le premier, il avait perdu le jeu mais sans regrets.

« Décidément, tu ne peux jamais cesser de jacasser. »

Il s'attendait à tout moment la réaction de Maëlle...bonne ou mauvaise.

I

l y avait dans ses yeux cette lueur limpide et lancinante, à des années lumières de la froideur habituelle de son regard, qui étincelait avec insolence. Ce que je lui disais ne l’intéressait pas. Je le sentais fouiller mon corps, comme pour redécouvrir la chaleur de nos étreintes d’autrefois, ses pupilles me déshabillaient avec minutie et délectation à la recherche de ces courbes qu’il affectionnait tant. Mon orgueil, soufflé par cette intimité, disparut comme s’il n’avait jamais existé. Les années passées s’envolèrent, la rancœur avec elles et je le laissais m’enlacé. Le contact brut de ses lèvres contre les miennes me ramena à nos baisers échangés, autrefois, lorsqu’il n’y avait pas entre nous cette rancœur méprisable. Je laissais mes mains agrippé ses cheveux en bataille, avec une grisante sensation de victoire. Il n’avait pas cherché à reprendre la main, il avait cédé et cela signait sa défaite. L’idée même de l’avoir fait tombé dans mes bras faisait naître en moi une folie presque jubilatoire….

« Décidément, tu ne peux jamais cesser de jacasser. »

J

e lui adressais un sourire conquérant, cynique et ravi à la fois. Même s’il avait perdu cette manche, il n’allait pas se laisser abattre. C’était l’une de ses plus belles qualités, cette rage de vaincre, ce désir de mettre son ennemi à terre avant de l’éliminer. Je me blottis contre lui, mettant ma fierté et mon ressentiment de côté pour goûter enfin à de réelles retrouvailles. Son parfum, sentir son corps contre le mien, retrouver ces frissons que je croyais perdus était un délicieux remède à mon amertume.

« C’est ainsi que nous sommes fait, moi je parle et toi tu restes silencieux. Mais nous agissons ensemble, c’est ce qui compte. »

Il avait beau avoir perdu ce tour de jeux, elle ne l'avait pas pour autant repoussé. Elle avait même glissé ses doigts si délicats dans ses cheveux. Il était certain qu'en son fort intérieur elle devait très certainement jubiler de victoire.
Pourtant elle lui sourit, lui montrant qu'elle avait gagné. A charge de revanche comme on dit. La prochaine manche serait sa victoire.
Il fut surpris qu'elle se blottisse contre lui par la suite. Dans ces instant c'est comme si plus rien n'existait au monde à part eux deux. Il passa ses bras autour de sa taille et posa son menton sur sa petite tête blonde.

« C’est ainsi que nous sommes fait, moi je parle et toi tu restes silencieux. Mais nous agissons ensemble, c’est ce qui compte. »

Finalement ces retrouvailles n'étaient pas aussi catastrophiques qu'il le pensait mais il avait réussi une chose: Maëlle n'avait pas explosé de colère contre lui.
Il se força à ne pas sourire. Pourquoi aurait-il sourit? De soulagement? De bonheur? C'est juste que quand il était avec elle, il se sentait bien comme si elle était l'unique personne qui puisse soigner ses blessures.

« C'est la première fois qu'on a été séparé et c'était la dernière. »

Il avait dit cela sur un ton déterminé et sincère. Non, il ne laisserait plus personne se mettre en travers de leur route même la plus grande menace au monde, il ne faiblirait pas devant.
Il trouvait tout ça vraiment ironique. Il était mangemort et décimait des gens qui comme lui avait une personne qui comptait le plus à leur yeux.
Il lui prit la main et se mit à marcher, le regard au loin. Il avait enfin retrouvé ce qu'il avait perdu il y a des années de cela.

« Tu sais, quand je te demandais si tu n'avais rien à me raconter, je voulais juste savoir si quelqu'un t'avais fait du mal. »

Parce que si c'était le cas, cette personne regretterait aussitôt ses actes en voyant Ethan qui viendrait pour tout simplement le tuer. Il avait bel et bien l'intention de rester avec Maëlle pour toujours. Parce que cette séparation lui avait fait réalisé bien des choses comme à quel point il était attaché à elle.

P

lus les minutes passées dans les bras d’Ethan s’écoulaient, plus Maëlle songeait que son idée avait été terriblement stupide. Après tout, il n’était pas réellement responsable de tout ce qui s’était passé ces dernières années, outre ses histoires de coucheries minables avec des midinettes des pays qu’il avait visité, et son absence avait trop coûté à la jeune femme pour qu’elle s’enferme dans le rôle de la compagne trahie et blessée.

« C'est la première fois qu'on a été séparé et c'était la dernière. »

M

aëlle n’eu pas besoin de lever les yeux pour voir la lueur sombre qui venait de s’allumer dans les yeux d’Ethan. Elle savait pertinemment que cette dernière phrase était une promesse, voire même une menace, à l’encontre de ceux qui avaient tenté de les séparer définitivement. Il semblait effarant de voir deux Mangemorts, impitoyables et froids, être capables d’un tel sentiment, c’est peut-être l’ironie du sort…

« Tu sais, quand je te demandais si tu n'avais rien à me raconter, je voulais juste savoir si quelqu'un t'avais fait du mal. »

U

n sourire tendre étira les lèvres de la jeune femme qui pressa le bras de son compagnon. Ses déclarations étaient aussi rares que belles aussi Maëlle prit le temps de savourer cette dernière avant de répondre :

« Personne ne m’a fait de mal, personne ne peut m’en faire à part à travers toi. »

Un sourire apparut sur le visage de Maëlle, serrant plus fort le bras d'Ethan.

« Personne ne m’a fait de mal, personne ne peut m’en faire à part à travers toi. »

Et il ne risquait pas de laisser faire quelqu'un lui faire du mal afin d'atteindre Maëlle. Et puis tout le monde savait que Ethan n'aimait personne mais ils ne savaient pas qu'elle échappait à la règle.
D'ailleurs le jeu ne faisait que commencer...il était satisfait de son retour et encore plus d'avoir retrouver celle qu'il avait laissé lorsqu'il avait été exilé.
Sa main glissa dans celle de la mangemorte pour l'entraîner à sa suite.

« Allons-y à présent...»

FIN DU TOPIC

[Bon je mets fin au rp, je sais c'est court et je m'en excuse mais je ne savais pas trop quoi mettre]

» † Ethan Angel
» Ethan Wate ? Here !
» Ethan Wate
» Et voici : Ethan Angel !
» Qui seras-tu pour Ethan?