Une journée pas comme les autres [âmes pas drôles, vous abstenir]

Le principe était d'écrire une fic en y intégrant quelques personnages présents sur le forum (dont le principe est de faire cohabiter dans un même immeuble des personnages issus de différentes fictions).

Personnages : Gregory House (#), Lisa Cuddy (#), Severus Snape (#), Jordan Cavanaugh (#), Nymphadora Tonks(#) [NB : le colocataire de Tonks est Dean Winchester]
Contrainte : mots imposés : héros / salle de bain / résolution / menu / toile

Bon, j’ai essayé de faire un truc marrant et débile… parce que j’en avais besoin et que je n’avais pas envie de faire un truc trop réaliste.

Il était une fois des couples à l’histoire compliquée. Deux fois un homme et une femme. Ce n’était déjà pas mal. Ils vivotaient sans être heureux, mais le but de leurs vies respectives n’avait jamais pu être le bonheur, allez savoir pourquoi.
Le premier couple était un duo brillant et sexy de médecins : Gregory House était le cerveau brillant, le génie, et Lisa Cuddy était une belle paire de fessiers et une très jolie paire de pamplemousses king size. Tous deux avaient mis pas mal de temps avant de faire un pas l’un vers l’autre et finalement, quand ça avait été fait, ils avaient commencé à copuler dans tous les coins possibles et imaginables, cherchant sans cesse un endroit neuf où tester leurs performances.
Le second couple, un peu moins homogène, était composé d’une femme jolie, intelligente et moderne et d’un homme pas vraiment beau, intelligent, ronchon et rétrograde. Jamais il n’avait été question d’amour entre ces deux-là. Ils avaient passé des nuits ensemble sans se poser de question. Ça leur avait plu, ils avaient recommencé et puis voilà, ils en étaient là. Contrairement au premier couple, Severus Snape et Jordan Cavanaugh ne passaient pas leur temps à chercher de nouveaux terrains de jeux. Ils préféraient rester corrects.

Un jour, ces deux couples furent confrontés à un grand malheur : une foldingue aux cheveux roses avait, selon les dires d’un Comte échevelé et parfumé au bulbe d’oignon, suffisamment disjoncté pour prendre des gens en otage dans la salle de bain de son appartement, au cinquième étage. Les deux hommes désireux d’impressionner leurs compagnes respectives, emmenèrent leur plus ou moins moitié à l’étage incriminé et enfoncèrent la porte de l’appartement incriminé. Les deux femmes avaient accompagné, ne sachant pas trop si leurs hommes n’avaient pas, eux aussi, pété une durite.
Et voilà que dans l’appartement de Nymphadora Tonks, ils ne trouvèrent absolument rien d’anormal. Oui, mais Olaf avait parlé de la salle d’eau ! Les quatre héros avancèrent donc jusque cette pièce-là. Rien non plus.

Olaf s’était-il moqué d’eux ? Apparemment, non, car soudain la lumière s’éteignit dans l’appartement et un ricanement diabolique se fit entendre. Un ricanement qui poussa Cuddy à se cramponner à House, tandis que Severus faisait de même, s’agrippant comme un gosse au bras de Jordan.

Pour Tonks, la période était difficile. On approchait de la date anniversaire du décès de Remus et elle avait bu pour ne pas trop y penser. Quand elle avait entendu des bruits chez elle, elle avait éteint la lumière et avait sorti sa baguette en ricanant bizarrement.

Quand la lumière revint, Nymphadora éclata de rire en reconnaissant Greg et Severus. Elle ne connaissait pas leurs compagnes, mais elle trouvait la scène particulièrement drôle. Dans un hoquet monstrueux, l’ivrogne qu’elle était retourna s’enfermer dans sa chambre pour jouer avec son balai.

Inconsciente qu’elle était ! elle avait tenté une formule au hasard, sans vraiment réfléchir tant son cerveau était imbibé… Puis, sur un coup de tête, elle avait lancé un sortilège sur les personnes présentes, inversant leurs personnalités, ou échangeant leurs corps, si vous préférez.

Les membres des deux couples se sentaient un peu bizarres, mais sans plus. Alors, tout le monde rentra chez soi, sans se poser trop de questions.


… Le lendemain matin…

House ouvrit les yeux et fixa le plafond un instant. Il avait une impression bizarre qu'il ne pouvait pas expliquer. Le genre de sensation qui vous noue le ventre mais que vous ne pouvez décidément pas expliquer.

Cuddy se réveilla en sursaut. Son réveil n'avait pas sonné. C'était étrange... Elle se redressa et posa ses pieds au sol. Une fulgurante douleur lui traversa la cuisse. Elle s'imagina alors son bureau en mille morceaux. Elle se leva et se dirigea à l'aveuglette jusqu'à la salle de bain qui, bizarrement, avait changé d'endroit...

Snape s’étira dans son lit. Il avait énormément de choses dans la tête, mais il ne pouvait pas apporter d’explication claire et précise à ce qu’il ressentait. Avait-il forcé sur le cognac hier soir ? Il avait l’impression très étrange de ne plus être tout à fait lui-même.

Cavanaugh ouvrit les paupières dès que son horloge interne le lui souffla. Elle avait des sensations bizarres dans tous le corps, comme si elle avait été comprimée dans une boite pendant longtemps et que, d’un coup, elle avait plus de place.

…

House se redressa et se frotta les yeux. Il avait toujours cette impression bizarre... Il se leva et se dirigea vers la salle de bain qui semblait avoir changé d'emplacement. Il se gratta la tête mais ne fit aucun commentaire. Il avait mal dormi c'était normal... Non... Il y avait quelque chose d'anormal... Il... Ne boitait pas?!

Cuddy manqua de tomber pour la troisième fois. Pourtant... Elle s'était juste cognée. Pourquoi avoir si mal? Elle regarda autour d'elle. Ce n'était pas sa salle de bain... Elle se tourna vers le miroir...

Snape voulut prendre sa baguette pour lancer le sortilège qui lui permettait tous les matins d’ouvrir les rideaux, mais elle ne se trouvait pas sur sa table de nuit. Il se leva donc de mauvaise humeur et marcha jusque la fenêtre pour laisser entrer un peu de lumière… Puis, il sortit de sa chambre et dans le couloir, il croisa…

Cavanaugh, par réflexe, voulut vérifier l’heure sur son réveil électronique. Mais il n’était pas là. Elle l’avait peut-être fait tomber durant la nuit, ça pouvait arriver. Elle se leva et s’étira. Bon sang, son bras gauche la démangeait, ce matin ! Elle sortit en trombe de sa chambre et tomba sur…

House se frotta à nouveau les yeux. Cette salle de bain n'était pas la sienne! Il la connaissait mais se n'était pas la sienne... Il se figea. Ses mains... Elles étaient douces... Et ses doigts... Ils étaient fins... Il se tourna vivement vers le miroir...

Quatre hurlements bien distincts s'élevèrent dans le ciel du New Jersey. Des hurlements qui n'appartenaient pas à leurs propriétaires respectifs.


***

Ce n’était pas possible ! Lisa Cuddy plissa les yeux, regardant son miroir de plus près. Elle tira une dix-septième fois sur la peau de ses joues et émit des bruits de frustration pour la dix-septième fois… mais cette fois-ci, elle perdit l’équilibre et tomba en arrière, dans la salle de bain de House. Dans l’appartement de House. Dans le corps de House !

"Non, ce n’est pas possible…"

Lisa plaqua une main sur sa bouche. Elle avait la voix de Greg !
Elle essaya de se relever. Sa jambe droite la faisait horriblement souffrir. Cuddy se pinça une fois de plus, non, décidément, elle ne rêvait pas ! Ou alors, c’était vraiment très réaliste !

On sonna à la porte à ce moment-là. Lisa se releva en s’aidant de la poignée de la porte et alla ouvrir. Et là, elle se retrouva face à… elle-même.

"Vous avez bonne mine ce matin !" dit House avec un grand sourire.
"Oh, vous ! vous !"
"Moi, moi… J’ai rien fait, moi ! et je suis aussi surpris que vous !"
"Tout ça c’est de votre faute !" Cuddy manqua encore de tomber. Greg lui passa la canne qu’il utilisait habituellement.
"Ce sera plus simple avec ça."

Lisa s’empara de la canne et boita jusqu’au canapé, pendant que House la suivait en gambadant joyeusement, en sautillant, en cavalant… Elle s'assit et l'observa d'un regard noir. Il prit une chaise, monta dessus puis sauta au sol. Il recommença trois fois.

"Qu’est-ce que vous faites ?"
"Je profite de mes deux jambes, tiens !"
"Arrêtez ça, House !"

Il bondit sur le canapé et s'amusa à sauter à pieds joints.

"Arrêtez ça!"
"Par contre, je me sens tout petit et fragile dans ce corps."
"Mon Dieu... Réveillez-moi!"
"Je doute que Dieu ait un rapport quelconque avec ce phénomène."
"Ce phénomène ? ! Quel phénomène ! ? Je suis dans votre corps et vous dans le mien ! C'est plus qu'un phénomène ! C'est une catastrophe !"

House baissa les yeux vers sa poitrine.

"Mmmh... Intéressant."

Cuddy leva les yeux vers lui alors qu'il pressait ses seins avec jubilation.

"HOUSE!"

Il pouffa de rire.

"Non mais attendez, je peux vous tripoter sans recevoir une gifle et c'est gratuit! Je n’allais pas laisser passer ça!"

Lisa lui donna un coup de canne.

"M'en fous... C'est VOTRE corps."
"Mais vous ressentez MA douleur. "

Elle lui donna un coup plus fort.

"Aouw! "
"Aidez-moi à comprendre ce qui nous arrive au lieu de vous... De me... "

Elle lui donna à nouveau un coup de canne. Mais House l'évita en faisant une pirouette. Il se dirigea vers la cuisine en faisant rouler ses hanches... Ou plutôt, en essayant d'imiter Cuddy en train de rouler ses hanches. Le résultat était plutôt comique. Mais la doyenne avait tout sauf envie de rire.

"Un café? " demanda House.
"Non... Je veux juste de... La vicodin. "

…

Severus et Jordan s’étaient trouvé nez à nez dans le couloir, chacun dans le corps de l’autre et leur première réaction, tout à fait identique, avait été de gueuler de toutes leurs forces.
Jordan avait couru jusqu’au miroir du hall d’entrée et avait vu des cheveux noirs et gras, un nez crochu, un teint blafard et des yeux très noirs.
Severus avait fait de même avec le miroir du salon, se découvrant une poitrine, des cheveux ondulés, une peau douce et des yeux aux cils exagérément longs.

Revenant l’un vers l’autre, les deux colocataires se regardèrent un moment. Ce fut Jordan qui brisa la glace, parlant par la bouche de Snape.

"Severus… Que se passe-t-il ?"

Severus n’avait pas d’explication toute faite. Il songea, bien sûr, qu’il ne pouvait s’agir que de magie, mais n’était-ce pas un peu trop tiré par les cheveux ?

"Je pense…" Il se surprit à parler avec la voix d’une femme. "à une malédiction."

L’homme essayait de rester calme, mais le corps dans lequel il se trouvait semblait être défoncé comme une pile 60 secondes par minute ! Il devait bouger, il devait agir.
Sur la commode, le téléphone portable de Jordan sonna. Snape y était habitué, en général, Jordan décrochait, parlait quelques minutes avec un autre moldu et puis c’était fini. Et lui, il se préparait à attendre qu’elle ait fini quand il vit le regard noir et glacial que Cavanaugh lui lançait.

"Il va falloir que tu décroches, Sev. Le bouton vert."

Ah, évidemment, il avait la voix de sa colocataire, donc, elle ne pouvait pas répondre. Severus prit le portable, le regarda bêtement un instant, voyant bien qu’il était écrit "Répondre", "Menu" et "Silence", puis trouva le bouton vert et essaya d’être crédible.

"Ouais ? … Non, pas le temps aujourd’hui. Cette résolution d’énigme se fera sans moi, j’ai un autre problème sur les bras. Ouais, c’est ça."

Snape arrêta de parler, regarda de nouveau le portable et chercha à le couper.

"Bouton rouge. Vert on allume, rouge on éteint. Ça marche pour beaucoup d’appareils."

Le sorcier s’exécuta, puis regarda sa coloc.

"Et maintenant, on fait quoi ?"

…

Cuddy avait été catégorique : Greg devait s’habiller comme elle pour ne pas éveiller de soupçons autour d’eux. Cela incluait donc un tailleur très moulant et des talons aiguille. House avait toujours adoré voir sa boss ainsi vêtue, mais lorsque ce fut lui qui fut contraint de porter cet attirail, il se croqua la cheville trois fois sur une distance de quatre mètres. Sans compter les cheveux qui lui venaient sans cesse dans la bouche.

"Bordel, Cuddy ! Mais comment vous faites pour marcher avec ça ?"
"Arrêtez de râler, House ! ce sont les talons les moins hauts que je possède !"
"Ah ouais ? et ces godasses, là ?"
"Quoi, là ? ce sont mes chaussures de jogging !"
"J’ai l’impression d’être un gosse qui peut regarder programme du ciné et qui ne peut pas aller se faire une toile !"
"Fermez-la, House ! Vous croyez que c’est facile, pour moi? J’ai envie de me raser, je me casse la figure toutes les dix minutes et je pue le bourbon !"

Finalement, après avoir discuté ainsi encore plusieurs minutes, ils décidèrent qu’il valait mieux éviter de se montrer à l’hôpital comme cela. House avait toujours pensé que Cuddy avait tout oublié de ses cours de médecine et qu’elle était donc capable de tuer un patient… et Cuddy savait bien que House à la place de doyen de l’hôpital, ça allait transformer le bâtiment en un horrible bordel !

Lisa appela Wilson sur son portable pour le prévenir qu’House et elle devaient régler quelques soucis avant de venir à l’hôpital. Puis, ils sortirent de l’appartement tous les deux.
Cuddy avait beau retourner la question sous toutes ses coutures, il n’y avait pas d’explication valable.

"Il n'y a pas d'explication rationnelle à ce qui nous arrive, j'en ai bien peur. Je doute que ce soit dû à une réaction chimique. "
"Depuis quand croyez vous au paranormal? "
"Depuis que j'ai une paire de seins et que je dois m'asseoir sur les chiottes pour faire la petite commission. "

…

Au premier étage, Jordan Cavanaugh et Severus Snape montèrent dans l’ascenseur. Le corps de Jordan tenait un bout de bois, tandis que Severus s’acharnait à envoyer des SMS avec son portable.

Au troisième étage, Gregory House et Lisa Cuddy se joignirent au premier couple. Greg, juché sur ses talons aiguille n’en menait pas large et ne parvenait à marcher qu’à tout petits pas, tandis que Lisa ne s’en sortait pas avec la canne, elle manqua d’ailleurs de s’étaler de tout son long dans la cabine de l’ascenseur.

"Mais faites un peu attention !"
"Oh, ça va, hein !"

Jordan fut le première à tiquer. Forcément, c’était elle qui connaissait le mieux les deux médecins.

"Tout va bien, vous deux ?"

Cuddy regarda ce type en noir qui lui parlait. C’était celui qu’elle avait soigné un jour, mais elle ne se souvenait pas qu’il parlait sur ce ton-là.
Elle fronça les sourcils et répondit, par la bouche de House :

"Bien sûr que ça va… on retourne simplement au cinquième étage…"
"Ben tiens, fais semblant qu’on a perdu quelque chose…"
"Je vois… " Jordan se tourna vers Severus, lui lança un regard entendu.
"Tout ça va vous paraitre fou, mais nous devons retourner là-bas, absolument…"
"Merci, Cavanaugh, on avait compris…"
"Eh, ça va, vous ! j’ai rien dit !"
"Taisez-vous ! Je peux arranger ça, mais il faut que je trouve la baguette de bois de Tonks, la fille aux cheveux roses chez qui nous étions hier."

L’ascenseur arriva au cinquième étage. Les quatre compères en descendirent et marchèrent en procession jusqu’à l’appartement de Tonks. Cuddy frappa à la porte et, lorsque les quatre entendirent le verrou s’ouvrir, Severus et Greg enfoncèrent la porte, avec leurs corps de frêles femmes. Lisa et Jordan ceinturèrent Tonks qui se débattait :

"Mais arrêtez ! qu’est-ce que vous faites ? ! ? Greg ? Snape ?"
"Tais-toi, punkette, on veut juste ton bâton…"
"Et je te signale que c’est moi qui te tiens, pas Snape."
"Elle est où cette baguette de bois ?"

Sous la menace, Tonks finit par répondre.
Severus pointa sa baguette sur celle de la sorcière et lança un sortilège qui avait le don de tout remettre en ordre :

"Finite Incantatem !"

Il y eut alors comme une explosion, un gros nuage de fumée scintillant, puis les cinq personnes retrouvèrent leurs esprits, couchés sur le sol.

Lisa Cuddy se releva et constata qu’elle n’avait plus mal à la jambe, mais qu’elle était toute décoiffée et que House lui avait cassé deux ongles.
Jordan Cavanaugh se sentit bien mieux dans son corps à elle, qu’elle maitrisait parfaitement. Plus la moindre sensation de brûlure au bras droit.
Gregory House fut enchanté de retrouver son corps viril, même s’il regrettait un peu de ne plus pouvoir toucher les seins de Cuddy quand il le désirait.
Severus Snape retrouva l’habileté de ses mains et sa raideur habituelle. Il avait de nouveau le pouvoir de lancer des regards noirs et glacés.

Quant à Nymphadora Tonks… eh bien… Severus avait décidé de se venger à l’insu des autres. Et il avait lancé le sortilège d’échange de corps sur la jeune femme. Son colocataire et elle allaient sans doute bien s’amuser dans les heures à venir…