[Flash-Back] Quand une Serpy devient Gryffy, ça fait mal ! :gni:

[Le RP se déroule en fin d'année 1995]

Ah, les sorties à Pré-au-lard. Je les aime vraiment, étant donné que je peux me libérer du stress des cours tranquillement, et passer ma journée à m'amuser comme je l'entends.

Aujourd'hui, j'avais l'intention de passer mon après-midi à traîner dans les magasins avec mes amis, après être passés boire une Bièraubeurre chez Mme Rosmerta afin de parler de tout et de rien, et de se réchauffer: l'hiver était, comme tous les ans, glacial. Nous nous étions installés sur une table, vers le fond du pub, pour ne pas déranger et être dérangés par les autres clients. De plus, il y avait une petite cloison, personne ne pouvait voir ce qu'on faisait, et vice-versa. Je commandai une Bièraubeurre bien chaude, aussitôt imitée par le reste du groupe.

C'est alors que les ennuis commencèrent, mais j'étais encore loin de le deviner; Seulement, je trouvais étrange que la gérante ne m'apporte ma Bièraubeurre qu'en dernière, alors que j'étais la première à avoir passé commande. Mais bon, m'étais-je dit, ce n'était peut-être qu'un oubli. Ensuite, un rayon de soleil traversa la vitre et je vis que ma Bièraubeurre n'avait ni la même couleur, ni le même aspect que celle des autres. Elle semblait plus verdâtre, plus... visqueuse.J'appelai Mme Rosmerta et lui fis part de ma frustration. Cette dernière me certifia que c'était de la Bièraubeurre fraîche, et que je devais avoir attrapé froid, ou peut-être était-ce la fatigue. Elle me proposa quand même de m'en rapporter une nouvelle, mais je décidai de lui faire confiance, je refusai donc et avalai la première gorgée.

J'avais l'impression que mes entrailles prenaient feu.

Je laissai tomber ma chope en me levant, qui se fracassa par terre, répandant son contenu en une grande flaque sur le carrelage impeccable des Trois Balais. Je me tenai le ventre et failli vomir. Je me précipitai aux toilettes, une dizaine de regards fixés sur moi, dont celui de Mme Rosmerta, interloquée. C'était très gênant.
Je m'enfermai et vomis pour de bon, cette fois. Et je vis avec horreur mes mains diminuer, mon corps fin et élancé grossir. Je sentis mon visage se transformer, et mes cheveux raccourcir.
Oh non. Du ... Du Polynectar... compris-je trop tard.
Je décidai de sortir voir le résultat dans un miroir. Mon nouveau reflet n'était pas comme je l'espérais.
C'était pire. J'étais une Gryffondor.

Quel comble, pour moi qui étais une Serpentarde depuis bientôt 5 ans ! Tous ceux de ma maison parlaient des Rouge et Or comme une abomination, à éviter à tout prix. Je n'ai personnellement rien contre eux, mais je devais tenir cet épisode secret si je ne voulais pas subir les moqueries de mes camarades; ce qui signifiait que je devais me débrouiller seule.
La seule bonne nouvelle dans tout ça : les effets du Polynectar ne duraient qu'une heure. Je pensais n'avoir qu'à me cacher durant une heure et revenir comme si de rien n'était. Mais il fallait faire vite, mes amis commençaient déjà à tambouriner à la porte, hurlant pour me demander si tout allait bien.
Je sortai, leur disant qu'il n'y avait pas de jeune fille malade ici.
Je franchis la porte du pub, puis dénichai une impasse déserte où me cacher. Il ne restait plus qu'à attendre une heure... Je DÉTESTE attendre.
Pour faire passer le temps, je décidai de chanter une chanson que je détestais. C'était un peu idiot, mais j'avais envie. Je chantai donc, à voix haute :
Si j'avais un marteau
Et si j'avais une cloche
Puis si j'avais une chanson à chanter
Je serais le plus heureux
Je ne voudrais rien d'autre
Qu'un marteau, une cloche et une chanson
Pour l'amour de mon père
Ma mère, mes frères et mes sœurs
Oh oh, ce serait le bonheur

[...]

Une heure passa. J'avais toujours conservé mon aspect de Gryffondor. J'étais littéralement dans le néant. Quel Polynectar était assez fort pour tenir plus d'une heure ?
Je décidai d'aller dans la Salle Commune des Serpentard. Après tout, j'avais le mot de passe, aucune raison qu'on m'interdise l'accès, non ?

Si. Ayant comme excuse que "J'ai la tête d'une Gryffondor", la tableau n'a pas voulu s'ouvrir. Je soupirai et allai voir du côté de la Tour des Rouge et Or... Autant essayer d'entrer. Sinon, j'allais passer la nuit par terre.
Arrivée devant le portrait de la Grosse Dame, je lui dis que j'avais oublié le mot de passe. Elle me hurla à la figure que je pouvais très bien être une ennemie ayant bu du Polynectar, et qu'elle ne m'ouvrirait pas.
Elle n'avait pas tort, en un sens.
Je m'assis par terre, à côté d'elle, cherchant un Gryffy peu méfiant... Qui ne tarda pas à arriver. Je l'interpellai, ne connaissant pas son nom. Il était très jeune, sûrement en première année, et prit donc peur, s'enfuyant à toutes jambes. J'enfouis ma tête dans les mains, ne sachant que faire. J'essayai d'empêcher les larmes de couler, mais elles furent plus fortes que moi. Je me lâchai donc, libérant tout mon ressentiment. Si jamais je croise ce crétin... Je le tue.
Puis, longtemps après, sans prévenir, les effets se dissipèrent. Enfin.
Je rabattus ma capuche sur mes yeux et courut vers les cachots. La transformation terminée, je pus enfin entrer dans la Salle Commune. Je m'allongeai sur mon lit.
Quelle journée horrible.

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