Libérée... [Ouvert à tous]

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epuis combien de temps n'étais-je pas venu ici, aux Trois Balais, ne serait-ce que pour goûter à la chaleur diffusée par les vapeurs de Bièraubeurre ?
Cela devait bien faire près de sept ans, ou du moins pas loin de cela. Je n'y avais pas mis les pieds depuis ma dernière année à Poudlard, en compagnie d'Ethan, on adorait venir ici, boire un petit quelque chose ou juste pour partager un moment au chaud loin de l'ambiance scolaire de l'école et afin de goûter à la joie simple d'être avec lui, même pour un simple instant.
Rien n'avait changé ici : la tenancière de l'établissement n'avait rien perdu de son charme et de sa bonne humeur, et les élèves étaient toujours aussi nombreux à venir s'asseoir autour d'une table pour profiter d'un moment de détente entre des examens oppressants. Ce temps-là, où moi-même je n'étais qu'une adolescente pressée d'achever sa scolarité, me semblait à des années lumières de celle que j'étais aujourd'hui, cette Mangemorte attendant patiemment d'être rappelée auprès de son Maître. Il était presque doucereux de songer à la naïveté de ces jeunes personnes présentes ici, sirotant tranquillement leur verre sans qu'ils songent une seule fois que les menaces répétées pouvaient s'abattre sur eux à n'importe quel instant...
Moi aussi j'ai aimé cette candeur, cette quiétude superficielle qui me donnait l'impression de ne pas être touchée par la noirceur du monde. Je l'ai aimé jusqu'au jour où cette noirceur prit naissance en mon âme propre, quand ses tentacules se sont étirés jusqu'à mon coeur pour l'emprisonner dans une geôle ténébreuse. Peut-être, parmi ces élèves innocents, se trouvaient de futurs criminels, des esprits n'osant pas encore suivre la voie qu'ils désiraient, des êtres rêvant de gloire et de puissance sans pour autant avoir le courage de braver les lois morales et juridiques pour saisir ce qui leur était dû. Machinalement, je caressais le bandage recouvrant ma Marque. Ce tatouage était le signe que je m'étais choisi, le chemin que mes pas suivaient avec un évident entrain. J'attendais qu'elle me brûle à nouveau, que le Maître me rappelle pour que je puisse à nouveau goûter aux choix de la traque, à l'adrénaline née du danger, de la peur de mes proies et du sentiment de force que me tirait chaque meurtre que je commettais.
J'étais une chasseresse, et j'attendais que l'on me désigne le prochain animal que mes flèches abattront...

Je rentrais dans les Trois Balais, j'allais près du comptoir. J'attendais que le groupe d'amis du collège en dernière années aient fini de commander. Je frottais mes mains, il faisait frais dehors. Les Trois Balaies était un beau Pub, où il y avait toujours beaucoup de monde, de tout les âges. Je commandai une bière au beurre. Puis m'assis seul, sur une chaise, regardant et écoutant les gens discuter. Certains se disputé, d'autre rigolé. Il y avait toutes les humeurs. Une seule personne n'était pas comme les autres quand je la vis, j'eus un grand frisson qui me traversa tout le corps. Cette femme inspirait la mort, la peur de vivre, malgré qu'elle soit jolie et belle. Je tournais la tête de peur qu'elle me regarde. Je touchais ma baguette dans ma poche. Je bu une gorgée de ma bière. Puis penser à certaines personnes que j'ai rencontré récemment notamment Luna Lovegood et Léa Waldorf. Malgré le brouhaha, on entendait le vent soufflait dehors. Je regardais encore cette femme seule quelques secondes encore, elle m'intrigait. Puis je terminai ma bière au beurre.

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es élèves rentraient et sortaient, la porte de la taverne n'avait de cesse de s'ouvrir et de se fermer. Une routine douloureuse pour qui n'en avait pas l'habitude. Le mistral glacial vous flageolait les tempes dès qu'un nouveau venu avait le malheur de trop insister sur les gonds, vous forçant à vous cloîtrer dans votre cape pour ne pas avoir l'impression de mourir de froid à l'instant. Il m'avait fallu plusieurs visites pour comprendre comment parer cette sournoise attaque, à savoir en restant collée contre le mur de la salle afin qu'aucun coup de vent vicieux ne vienne s'immiscer dans les dessous de ma veste. C'était peut-être cette technique qui m'avait sauvée d'innombrables et interminables rhumes.
Alors qu'une nouvelle vague d'arrivants se déclara, je sentis un regard insistant posé sur moi. Levant les yeux, je remarquais un jeune homme me fixant. Vêtu de bleu et d'argent - un Serdaigle - il avait aussitôt détourné la tête lorsqu'il se rendit compte qu'il venait d'être découvert. Visiblement intrigué par ma présence, il semblait comprendre que je n'étais pas une habituée et encore moins une élève de sa connaissance. Je le vis tripoter quelque chose dans ses poches, sûrement sa baguette, avant d'observer les alentours d'un air hagard, mal à l'aise.

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'avais l'habitude d'être ainsi regardée. Je faisais partie de ces filles qui, loin du cliché de fleurs et de fraîcheur propre aux dames, dégageaient cette aura de froideur et de menace qui éloignait tout craintif qui se respecte. Je n'étais pas une adorable enfant mais une louve, une Mangemorte. Ils l'ignoraient tous ici et c'est cela qui causera leur perte : leur naïveté. Le Bien et le Mal ne sont que des points de vue, seuls les choix comptent. Comme le disait Sartre, le, lâche peut devenir un héros et ainsi de suite, tout cela n'est qu'une question entre vous et le monde. Avec un sourire, je vidais ce qu'il restait de ma Bièraubeurre en songeant encore au regard inquisiteur du jeune et curieux Serdaigle...

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