Manger à en perdre la faim ! [Fe Angela/Jazz]

Jazz venait de passer une très mauvaise soirée. Tout avait commencé par une banale comptabilité dans l'entreprise où il travaillait. Il était resté plus tard que les autres afin de pouvoir terminer à temps et d'avoir sa journée, le jour suivant. Car il avait prévu de se rendre à une exposition qu'il ne voulait surtout pas rater. Mais les choses ne s'étaient pas passés comme prévu, car une jeune femme, ou plutôt une femme d'un âge mûr mais se prenant pour quelqu'un de très jeune, à savoir, sa patronne ! Lui avait proposé de passer la soirée avec lui pour l'aider dans sa comptabilité. Elle aussi en avait fait quand elle était bien plus jeune et ne devait pas mettre une tonne de maquillage pour cacher la misère. Mais ce que la jeune vieille dame voulait surtout, c'était mettre le grappin sur le beau jeune homme.

Quand Jazz l'avait comprit, il était trop tard. Il avait déjà accepté qu'elle lui offre le restaurant, et qu'ils continuent de bosser là bas. Il avait trouvé cela bizarre qu'elle ne veuille pas prendre l'ordinateur portable avec, qui était leur outils de travail. Il avait aussi trouvé bizarre qu'elle avait pris le dossier de Monsieur Dickens et non de l'entreprise. Ce pauvre vieil homme voulait promouvoir sa nouvelle petite entreprise. Ce qui n'avait aucun rapport avec la comptabilité de l'entreprise où travaillait Jasper. Mais même s'il avait trouvé le comportement de la vieille dame de trente six ans étrange, il n'avait pas refusé le dîner au restaurant.

En arrivant au restaurant thaïlandais que la jeune femme avait choisie, Jazz avait ingurgiter une bonne douzaine de ces choses qui planaient dans son assiette. Il était très nerveux. Ca devait sans doute venir de cette jambe qui venait se frotter contre la sienne. Ou alors des regards que lui lançaient sa patronne. Il doutait que la nervosité était dû au fait qu'elle avait déboutonné un bouton de manière à ce que l'on voie mieux son décolleté, ou qu'elle venait de poser sa main sur celle de Jazz, ce qui l'empêchait d'atteindre le couteau et de se poignarder avec. Non. Il était sûr que cette nervosité là avait un rapport direct avec ce qu'il était en train d'ingurgiter.

C'est de cette manière qu'il avait atterit dans cet hôpital. Il avait choisi un hôpital du monde de la magie, car il devait absolument être guéri pour son exposition du lendemain. Et il était sûr à cent pour cent qu'il n'y croiserait pas cette vieille femme qui lui servait de patronne et qui l'avait mis dans un état pareil. Car il avait été forcé de manger pour avoir la bouche pleine et ne pas prononcer le moindre mot de la soirée. Il s'était également forcé à manger pour concentrer son esprit sur autre chose que ce décolleté qui aurait fait fuir n'importe qu'elle personne censée. Et il s'était également forcé manger pour ne pas imaginer le ridicule de la situation dans lequel il était. Heureusement pour lui, Saint Mangouste allait être un endroit de repos, de calme, de détente où il y sera seul, sans craindre de devoir manger une tonne de choses, à en tomber malade, pour éviter la situation dans laquelle il s'était fourré. Ce que Jazz ne pouvait pas prévoir, c'est qu'en voyant entrer la Médicomage qui allait s'occuper de son cas, il n'aurait qu'une envie : manger !

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Manger à en perde la faim !

Une journée banale pour la jeune médicomage, elle s'était réveillée ce matin, avait avalé un bol de thé au jasmin avec un petit pain au chocolat, était restée trop longtemps dans la douche pour arriver à l'heure au travail, avait enfilé une petite robe vert kaki à fine bretelle mettant sa blouse blanche par dessus. Quoi? elle n'était pas infirmière elle, elle avait bien le droit d'avoir quelque chose en dessous. Elle enfila des talons beaucoup trop haut pour son petit mètre 68 et avait coiffé sa longue crinière brune en laissant ses cheveux tomber en cascade sur ses épaules. Une couche de mascara et un de gloss à la framboise plus tard, elle était sur la route menant à Ste Mangouste. Il fallait bien travailler, et son métier lui plaisait beaucoup, alors elle faisait la route avec un magnifique sourire sur le visage. Selon Angie, quand on était heureuse, il fallait le montrer.

Angela avait conscience qu'elle partait pour une looooongue journée, elle était de garde jusqu'au lendemain matin, mais après tout, c'était chacun son tour et puis, souvent c'était lors des gardes qu'on avait le plus de cas intéressant. Il existait tant de maladie les plus incroyables dans le monde magique. Preuve en était, à peine était elle arrivée à l'hôpital qu'on lui avait donné un dossier très intéressant. Un enfant qui avait été victime d'un crache limace, mais aucun contre sort ne fonctionnait, résultat il remplissait des sacs et des sacs d'insectes. Répugnant pour quiconque n'en avait pas l'habitude, mais fascinant pour la jeune femme.

La jeune femme avait passé une journée de folie et elle commençait maintenant sa nuit de travail. La nuit, tout les cas n'étaient pas toujours agréables. Entre les hommes qui avaient trop bu et qui essayaient de coller leur nez dans son décolleté et les gamins qui avaient soit fait des overdoses de sucreries, soit des chutes de balais, rien de franchement intéressant. Heureusement, si il y avait des périodes de calme, elle avait le droit de dormir dans une chambre vide, ce qui était plutôt agréable, elle s'était réveillée à 6 heures du matin et n'avait même pas eu de pause déjeuner . C'était inhumain ce métier....

La jeune femme s'était retirée dans une chambre et avalait un plateau repas tranquillement en regardant une série débile qui se déroulait dans un hôpital. Que d'erreur médicale dans le scénario. Après on s'étonnait que les gens faisaient n'importe quoi quand ils étaient malade. C'est précisément à ce moment qu'une infirmière frappa à sa porte. La jeune médicomage passa la tête en renfilant sa blouse, on lui annonça qu'un malade sans doute victime d'intoxication alimentaire venait d'arriver. Ça, elle savait faire, et si ce n'était pas trop grave, ça ne prendrait pas trop de temps. Elle attrapa la fiche de renseignement que le jeune homme avait remplis et regarda immédiatement la case symptôme sans se soucier de son nom et encore moins de son prénom. Angie arriva dans la salle où le patient avait été installé et là... Ouaw, c'était Jazz , son Jazz , celui qu'elle avait toujours aimé à Poudlard.


"Je... Jazz? Qu'est ce qui t'arrive?"


En tout cas, il était toujours aussi beau, elle était toujours aussi intimidée par sa présence, et surtout, son cœur battait à une certaine vitesse.

Elle était là. En blouse blanche. Devant lui. En blouse blanche. Ca lui donnait un petit côté sexy, mais il ne devait pas penser à cela. Il devait se concentrer sur le fait qu'elle était là. En blouse blanche. Vraiment là. Ici, devant lui. En blou... Elle était là. Et lui aussi était là. D'ailleurs, elle le regardait depuis déjà quelques minutes, et il n'avait pas encore prononcé le moindre mot. Il allait avoir l'air de quoi ? Peut être qu'elle allait finir par penser qu'il était muet ? Que c'était justement de cela qu'il souffrait ?

"Je... Je vais bien ! Je vais très bien..." avait il dit d'un air peu convaincu.

En réalité il n'allait pas bien. Il avait très mal à l'estomac et les médicaments qu'on lui avait donné en le mettant sous les couvertures ne l'avaient pas beaucoup aidés. Il lui fallait l'aide d'un médecin, d'un Médicomage. Et il allait devoir lui expliquer clairement de quoi il souffrait pour qu'elle puisse l'aider. Cela reviendrait à devoir lui parler. Il allait falloir qu'il ouvre la bouche, qu'il prononce des mots, qu'il laisse échapper un son. En temps normal ça serait facile à faire, mais là, il avait l'impression de ne pas encore avoir appris à parler.

"Tu... Angie (Ca va le surnom ? ) ? Euh... Tu travailles ici ?"

C'était évident non ? A moins qu'elle passait dans le coin, qu'elle trouvait intelligent d'enfiler une blouse qui lui appartenait pas pour se faire passer pour un médecin. Et qu'elle avait fait cela le soir même où il avait décider de souffrir de l'estomac. Non... Elle devait être une véritable Médicomage. D'ailleurs elle suivait des études dans ce domaine la dernière fois où il l'avait vue.

"J'ai mal. Très mal. Ca vient de là." avait il dit en pointant son index sur son estomac.

"J'ai un peu trop manger je crois. Et ces infirmières n'ont rien voulu me donner de bien utile avant l'arrivée d'un Médicomage."

Tout en parlant, il l'avait regardé dans les yeux, mais il n'avait pas pu s'empêcher de descendre son regard pour la contempler de bas en haut. Elle n'avait pas changée. Toujours aussi... Attirante. Toujours aussi... Désirable. Non non ! Il devait revenir vers ses yeux et ne plus la voir comme la jeune femme qu'il avait connu. Ca ne voulait pas dire pour autant qu'il devait la voir comme une vieille femme, car elle en était pas une, mais il devait la voir comme une adulte. Une femme mariée. Une mère de famille. Car elle devait sans doute avoir une bonne dizaine d'enfants et un mari qui l'attendaient chez elle ? Elle devait être mariée. Pourquoi une fille comme elle serait encore célibataire à son âge ?

"Tu es mari..." Il avait déglutit en s'entendant parler. "...Maricomage ? Médicomage ?"

Il n'était pas sûr qu'il avait réussi à se rattraper, mais au moins il s'était arrêté juste à temps.

Jazz avait retiré sa chemise pour que la jeune Médicomage puisse l'ausculter tranquillement. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que l'auscultation se fasse visuellement, car elle n'avait pas encore poser ses mains sur son corps pour voir d'où pouvait provenir la douleur. Il n'aurait jamais dû retirer son haut. Elle devait sans doute l'avoir imaginer une bonne centaine de fois avec un corps de rêve, et là elle voyait le désastre. Il fallait qu'il ré-enfile son haut, mais il était bloqué. Comment allait il pouvoir faire sans que ça paraisse trop bizarre ? D'un autre côté, il allait sans doute plus la revoir après ce rendez-vous, qui d'ailleurs n'en était pas un. Donc pourquoi portait t'il autant d'importance au fait qu'elle pouvait ne pas aimer ce qu'elle avait sous les yeux ? Il fallait qu'il arrête de penser à cela et qu'il paraisse le plus normal possible.

"Hum... Oui, ça remonte à quelques années... On a pas vraiment suivis les même voies... Et j'étais pas mal occupé de mon côté..."

Oui, car être Auror à la retraite ça occupe beaucoup. Il avait coupé les ponts avec la jeune femme il y a plusieurs années de cela, et elle savait très bien qu'il n'était plus Auror. Comment pouvait il expliquer le fait qu'il ne l'avait plus jamais contacter ? D'un autre côté, ils ont jamais été ensemble, donc il n'avait pas besoin de la rappeler. Ils étaient juste amis ? Et des amis ça ne se parle pas tout le temps. Ca se perd même de vue parfois. Mais c'est pas si grave, non ?

"Euh... Et toi ? Enfin, de ton côté, tu deviens quoi ?"

Il ne savait pas trop comment insérer certaines questions qui lui brûlait les lèvres. D'un côté, des amis qui se retrouvent parlent forcément de leurs conquêtes, de ce qu'ils ont vécus durant ces années d'absence, non ? Et puis, il ne pouvait pas s'empêcher de lui poser toutes ces questions.

"Tu t'es marié ? Tu vie où maintenant ?" avait il dit avant de se redresser dans le lit et d'afficher un grand sourire.

"Non attends ! Laisse moi deviner ! Hum... Tu es mariée ! Enfin non. Tu n'as pas de bague. Peut être qu'il n'a pas encore osé faire sa demande ? Soit qu'il est très bête soit qu'il est muet et que tu n'as pas encore réussi à comprendre ce qu'il essaye de te demander depuis bientôt un an !" Il avait dit cela tout en souriant.

"Tu as trois enfants. Mais en réalité tu en veux 7, pour pouvoir former une équipe de Quidditch. Tu vois, sans que tu me répondes, je sais déjà tout sur toi."

Il souriait toujours. Ca l'amusait d'imaginer ce qu'elle avait pu devenir, même s'il espérait que ça n'était pas du tout ça. De toute façon il avait du mal à l'imaginer mariée à quelqu'un d'autre... A un sorcier ! Ou à un moldus. Enfin, il avait du mal à l'imaginer mariée. Et puis avec des enfants, ça aurait été trop bizarre. Elle était encore trop jeune pour ça. Non. Elle devait s'être consacré à la médecine et penser désespérément à lui, attendant son retour ? Peut être qu'il se faisait des films. D'ailleurs mieux valait qu'il s'en fasse. Car lui il n'avait pas attendu son retour. Il aurait peut être dû. Ou peut être qu'il aurait dû la chercher ? Aller la voir ? Lui dire ce qu'il n'avait pas osé lui dire à l'époque ? Roooh tout c'était enchaîné tellement vite. Et le passé est du passé. Il fallait qu'il se contente de la voir comme une Médicomage. D'ailleurs elle comptait l'ausculter ? Il avait peut être plus vraiment mal au ventre, mais il fallait qu'il justifie sa présence ici.

"Tu crois que c'est grave ce que j'ai ? Car j'ai une expo demain et j'aimerai pouvoir y aller."

Il avait fallu qu'il fasse ce qu'elle lui avait demandé de faire... Il avait retiré cette chemise. Et là, la jeune femme regrettait de ne pas avoir prévu un petit sceau pour éviter d'inonder le sol. Parce qu'il fallait bien dire qu'elle bavait notre jolie médicomage. Il était exactement comme elle se l'était imaginé. Sans être extrêmement musclé, il n'était pas non plus frèle, son torse était beau, fin, les muscles présents en quantité suffisante pour que le rendu soit agréable à regarder. Trop agréable à regarder. Angie n'avait qu'une envie, c'était bel et bien de poser ses mains sur son torse, et pas vraiment pour exercer son métier... Encore qu'on pouvait prendre cela pour une forme d'auscultation après tout . Bon, heureusement, elle avait réussi à ramener son regard aux yeux du jeune homme plutôt qu'à son torse.

"Oui, c'est normal. Ça me fait plaisir de te revoir. Même si on aurait peut être pu rêver mieux comme circonstance."

Elle hésita quelques instants et pris la décision de commencer son auscultation. Après tout, il était tout de même venu pour voir un médecin avant tout, et si son ventre était vraiment douloureux, elle voulait pouvoir établir le diagnostic pour savoir comment soulager sa douleur. Après tout, il n'était jamais franchement agréable de souffrir. Même quand on retrouvait un ancien ami. Elle lui sourit doucement avant de reprendre de sa voix douce:

"Pas grand chose tu sais . Je soigne des gens, parfois pour des choses débiles parfois pour des choses graves. Et toi? Tu bosses dans quoi maintenant? Tu me dis si je te fais mal d'accord?"

Ses mains vinrent enfin se poser sur le torse du jeune homme, au niveau de l'estomac, elle le massait doucement afin de vérifier si il n'y avait aucune grosseur qui pourrait être anormale. Visiblement non, c'était probablement une intoxication alimentaire du au fait qu'il avait soit trop mangé, soit manger quelque chose de mauvais.

"Moi?"Elle fit des grands yeux ronds en l'écoutant, il avait tout faux, c'était clair.

"Et non, je ne suis pas mariée, il ne veut pas faire sa demande, nous ne vivons même pas ensemble pour la simple et bonne raison que je suis célibataire à 100%. Je dois être trop insupportable ... " elle lui fit un petit sourire, ce n'était pas forcement son choix d'être célibataire, son cœur appartenait déjà à quelqu'un qui était très prêt d'elle et à qui elle était en train de masser l'estomac en profitant de la douceur de sa peau.

"Et forcement, puisque je suis célibataire, je n'ai pas trois enfants, et je préférerais en avoir... Je ne sais pas en fait :terrifiant: . Et toi? Tu as des enfants? J'imagine que tu dois être marié ...."

Après tout, il avait 4 ans de plus qu'elle, c'était l'homme le plus charmant qu'elle n'avait jamais rencontré, il était à la fois brillant et très beau, l'homme parfait quoi, surtout aux yeux de la jeune femme qui continuait de faire courir ses mains sur le ventre du jeune homme alors qu'elle savait depuis une dizaine de minutes qu'il n'avait strictement rien d'anormal. Mais après tout, ça il n'était pas censé le savoir puisqu'il n'était pas médecin. Elle fini par parvenir à retirer ses mains en plongeant ses deux yeux bleus dans les deux yeux noisettes aux chocolat de l'ancien auror. D'ailleurs, elle n'avait plus aucune envie d'en sortir, parce qu'ils brillaient de la même lueur que celle qu'elle avait si souvent lue dans son regard à Poudlard. Elle lui offrit un délicieux sourire à la fois terriblement doux, rassurant et plein des sentiments qu'elle ressentait pour Jazz mais qu'elle dissimulait depuis déjà plusieurs années.

"Non, ce n'est pas grave. Je vais te donner une potion anti douleur, par contre, je vais devoir te faire passer la nuit ici pour vérifier que tu ne vomis pas ou autre. Mais tu seras rentré chez toi dès demain matin.

La jeune femme bipa une infirmière en lui demandant de lui apporter une fiole de potion anti douleurs en dose adulte. L'infirmière le lui ramena et Angela le tendit doucement à Jasper:

"Avale ça, ça ira mieux après ^^, tu peux remettre ta chemise si tu veux."

Jazz avala la potion cul sec en tirant une gueule de circonstances. La potion avait comme un arrière goût de moisi. Mais s'il fallait en passer par là pour guérir et se rendre à son exposition, il le ferait. D'ailleurs, il l'avait fait. Une fois la potion totalement ingurgitée, il remit sa chemise, boutonnent les boutons les uns après les autres. L'infirmière en profita pour quitter la pièce, laissant Angela et Jazz à nouveau seuls. Passer la nuit ici ne le dérangeait pas trop. Il n'avait pas peur des hôpitaux comme la plupart des personnes. Et puis avec un mal d'estomac, il était sûr de quitter l'hôpital vivant. A moins que la potion que la jeune femme lui avait fait boire était empoissonnée, ou périmée, ce qui expliquerait l'arrière goût de moisi. Mais il en doutait.

Pas mariée, pas d'enfants. D'un côté il ne la voyait pas être dans une grande maison avec tout plein d'enfants grimpant de partout, arrachant les rideaux, mordants les cousins. Enfin des enfants comme les autres : des monstres !! Il la voyait plutôt seule, chez elle, regardant un film à l'eau de rose en mangeant de la glace et avec un paquet de mouchoirs à portée de main. Oui, il la voyait comme ça ! Car si elle était autrement, ça signifiait qu'il ne lui manquait pas. Et il voulait lui manquer. Enfin, ils n'étaient pas ensemble à l'époque, donc elle n'avait aucune raison d'attendre son retour, mais il espérait que quelque part au fond d'elle, une toute petite partie de son être pouvait l'attendre.

"Je ne suis pas marié, j'ai une co... ATTENTION !"

Jazz avait commencé à répondre à la question que lui avait posé la jeune femme, mais il avait juste eu le temps de lui dire de faire attention, qu'elle venait de trébucher sur un câble censé contrôler la respiration du jeune homme, et heureusement qu'il n'en avait pas besoin en ce moment même. Il n'avait pas eu le temps de la retenir, car il était allongé. Mais heureusement, c'est en avant qu'elle était tombée, donc directement sur le lit de Jazz. Angela était tombée en tournant, sans doute pour vouloir se rattraper, car elle était tombée le dos contre Jazz. Ce qui faisait qu'elle était littéralement allongée sur lui. Il pouvait sentir son odeur à proximité de lui, et sentir également la respiration de la jeune femme. Si cette dernière tournait la tête, elle se retrouverait nez à nez avec celle de Jazz, et il pourrait même en profiter pour faire ce qu'il n'avait pas osé faire à l'époque. Il y avait tant de choses qui lui passait par la tête en ce moment. Tellement d'idées folles. Et la plus folle d'entre elle consistait à crier ! Crier très fort ! Car en dehors du fait qu'elle était à moitié sur lui, que leur visages étaient à deux doigts de se toucher, et que ça rendait la chose incroyablement romantique, elle était tombée tout contre son ventre, tout contre son estomac, tout contre sa douleur. Et s'il le pouvait, il aurait crié ! Mais aucun son arrivait à sortir de sa bouche. La douleur était trop intense ! Ca devenait de moins en moins romantique. Et il souffrait de plus en plus.

"Ange... Angie... ? Tu peux..." Arriva t'il à dire tout doucement en indiquant son estomac d'un geste de la tête. Un petit hoquet de surprise arriva de devant la porte d'entrée. Quelqu'un les observait. Quelqu'un était là, sans doute en train de se faire des idées...

La jeune femme aurait pu faciliter les choses au jeune homme, elle aurait pu agrémenter la potion d'un arôme comme il fallait souvent le faire pour que les enfants acceptent de prendre leur traitement. Mais, elle ne conaissait pas par cœur le goût de toute les potions et ne se souvenait plus que celle qu'elle venait de donner à l'ancien auror avait un goût aussi horrible. Et puis après tout, Jasper n'était plus un enfant si? Bon d'accord, parfois on pouvait en douter, mais elle était certaine qu'il était assez mur pour prendre une potion sans qu'elle n'ait besoin de mettre un arôme de fraise, de vanille ou de chocolat dedans. En plus, celui au chocolat rendait le goût encore plus immonde. Ça c'était l'abruti qui gérait la pharmacie, il ne prenait jamais la peine de goûter les potions ou les arômes, après on s'étonnait que les enfants vomissaient après avoir pris leur traitement.

Oui, elle attendait Jasper, elle espérait qu'un jour, il la prendrait par la taille l'attirant contre lui, qu'il la regarderait dans les yeux et lui dirait "arrêtons de nous mentir, je t'aime et je t'ai toujours aimé." Et qu'il viendrait l'embrasser en la faisant basculer très légèrement sur un fond de coucher de soleil dans un paysage impossible. Oui, c'était comme ça qu'elle voyait leur premier baiser. Mais ce pourrait tout aussi bien être ici, maintenant tout suite, que cela ne la gênerait pas, au contraire, elle n'en serait que plus heureuse. Parce qu'un jour, il faudrait bien qu'ils arrêtent de se mentir, il faudrait qu'ils se regardent dans les yeux et s'avouent leur amour.

"Je... AAAAAAH!"

Vous devez sûrement vous demander pourquoi ce cri, en fait, Angela était réputé pour son côté maladroit. C'était une véritable calamité. Et Jasper venait d'en avoir la preuve en image et je dirais même, en live. Dans une chambre d'hôpital, il y avait des tas de machines qui pouvaient servir en cas d'urgence. Dont un respirateur, et le respirateur avait des câbles électrique afin d'être branché. Et la jeune Kenneth n'avait rien trouvé de mieux à faire que de se prendre les pieds dans ce fameux câble. Résultat, elle était tombée, et comme elle avait essayé de se retenir, elle avait pivoté sur elle même en tombant. Résultat? Elle était tombé sur le torse de Jazz, dos contre son torse, bon d'accord, il était bien musclé en fait... C'était très agréable d'être ainsi tout contre lui, elle sentait son odeur... Hum... Elle aurait pu resté ainsi pendant des heures et des heures. C'était quelque chose dont elle avait envie depuis si longtemps, être blottie tout contre lui... Sans personne pour les déranger... Il pourrait se passer des tas de chose . C'est alors que Jazz essaya de lui dire quelque chose qu'elle compris, heureusement pour lui, rapidement. Elle était appuyée pile à l'endroit où il avait mal . Et elle n'avait beau pas être très grosse, elle n'était pas non plus aussi légère qu'une plume. Elle lui fit un sourire désolé en s'efforçant de se relever:

[color=hotpink]"Désolé Jazz... Je... Euh..."[color]

Angela était en train de se relever quand un de ses collègues avait passé la tête par la porte. Il semblait être sur les fesses comme on dit. Forcement, c'était un collègue qu'elle avait toujours cru amoureux d'elle vue comme il était en sa présence... Bon, maintenant, comment lui expliquer que ce n'était pas ce qu'il croyait. Non, certes elle n'avait pas de comptes à lui rendre, mais ils avaient le même patron, et si il allait dire au patron qu'elle se tapait les patients dans les chambre ( ce qui soit dit en passant est faux, pour l'instant), elle aurait de gros soucis.

"C'est pas ce que tu crois James... Je me suis pris les pieds et je suis tombée sur Ja... Monsieur Gates, même si ça ne me déplaisait pas, enfin si, enfin non mais.... enfin... Euh...

Le jeune médicomage ressemblait à ça: affraid: et il reprit d'une voix hésitante et probablement encore sous le choc:

"Je ne crois rien du tout Angie, tu fais ce que tu veux avec cet homme..."

Soit il avait mal entendu, soit la douleur lui faisait perdre la raison. Mais si la jeune femme avait bien dit ce qu'il croyait qu'elle avait dit : ça ne lui dérangeait pas d'être tombé sur lui ? Se pourrait il qu'elle aurait espérer que ce genre de situation arrive, mais sans que ce soit le fruit du hasard ? Aurait elle voulu provoquer ce genre d'accident ? Mais si ça se trouve, elle l'avait fait exprès ! Non, on se prend pas les pieds dans quoi que ce soit en le faisant exprès. D'un autre côté, si c'était pas pour cette raison, c'est qu'elle était vraiment maladroite. Et tout bien réfléchi, il se souvenait qu'elle l'était. Donc toute illusion était perdue.

"Hum... Angie ? Tu es toujours sur moi là..."

Quand son collègue était entré, la jeune femme était sur le point de se relever, mais elle était toujours à moitié sur lui à ce moment précis. C'est pas que ça le dérangeait, mais ça pouvait être très gênant, si elle se relevait pas. Sans compter que si elle faisait le moindre faux mouvement, elle retombait directement sur lui, et sur sa blessure, ce qui lui ferait grandement mal. Heureusement pour lui, elle avait choisi la faciliter, et elle s'était totalement relevé. Il avait pu détailler le médecin qui venait d'entrer. Que faisait il là ? Pourquoi était il entré à ce moment précis ? Soit le destin était contre lui, soit il y avait une raison à cela. Peut être qu'on lui avait diagnostiqué une maladie hyper méga dangereuse dont il s'en sortirait pas ???

"Vous avez trouvé quelque chose de grave chez moi ??? C'est ça ?? Angie, enfin... Le docteur Angela... Euh... C'est pas ton nom de famille ça. De toute façon si je suis mourant, je devrais pouvoir t'appeler par ton prénom ou ton surnom, non ? C'est ça docteur ? Vous êtes venu m'annoncer qu'on a mal diagnostiqué mes analyses et que je suis mourant ? C'était de la nourriture empoisonnée ?"

Soit ça l'avait rendu marteau d'avoir eu Angela sur lui, soit il était vraiment inquiet par son potentiel mauvais état de santé. Jazz détestait les hôpitaux. Il y venait qu'en dernier recours. En temps normaux, il détestait également les médecins. La plupart se croient toujours supérieurs aux autres. Les Médicomages, c'est pire que les médecins du monde des moldus, car non seulement ils se croient supérieurs, mais en plus ils le sont !

"Allez y, je peux tout encaisser. Et... Oh non... Il me reste 3 jours ? 8 jours ? Même pas ? Vous tirez une tête d'enterrement là. C'est pas normal. A moins que vous avez toujours cette tête ! Dans ce cas là faudrait changer. Vous êtes célibataire non ?"

Et voilà qu'il s'intéressait à la vie privée du jeune médecin. Enfin, plus si jeune que cela. Mais qu'allait il pouvoir faire des quelques heures qu'il lui restait à vivre ? Et s'il retrouvait la personne qui avait tentée de l'empoissonner ? Ou alors, s'il profitait de ses dernières heures ?

"Je devrais peut être t'embrasser !"

Hein ? Euh non. Il avait pas pu dire ça à voix haute ! Et puis, c'était pas une chose qu'il voulait faire.

"Je voulais dire que je devrais peut être te faire les bises, et à vous aussi docteur, et aller dehors profiter de mes dernières heures ! Ou alors je devrais simplement faire les bises à Angela et vous serrer la main à vous ? On se fait pas les bises entre hommes. Il m'arrive d'embrasser Elliot, mais c'est différent. Enfin, par embrasser j'entends faire les bises sur la joue. Bien que... Mais là n'est pas la question."

Jazz s'était levé du lit rapidement. Il était peut être mourant, mais il se sentait bien vivant. Cela dit, une fois debout, il eu la tête qui tournait. Chose sans doute normale quand on a rien mangé à cause qu'on a subi une douleur à l'intestin, et qu'on se lève d'un bond trop brutal.

"Oh non... Ca y est ! J'ai des vertiges ! Je vois la mort arrivée ! Enfin, ça ne va pas tarder. Ce sont des Anges ou des Détraqueurs qui sont censés arriver ?"

En réalité, Jazz ne s'en doutait pas encore, mais en dehors du fait que ce qu'il avait mangé lui provoquait ces douleurs, ça avait aussi un effet secondaire, provoquant des hallucinations et des troubles psychiques. Il débloquait totalement.

Le cœur de Jazz c'était légèrement calmé quand les deux personnes venaient de quitter la chambre. Il avait sans doute réagit trop rapidement en pensant qu'on venait lui annoncer qu'il allait mourir. Peut être qu'il ne s'agissait pas du tout de cela. Après tout, il était encore jeune, et résistant. C'était pas un simple repas qui allait le faire trépasser.

Sentant son cœur diminuer un peu trop, Jazz eu le réflexe de reprendre le fil qu'il avait retiré quelques minutes auparavant, et de le relier à sa perfusion. Il ne savait pas comment fonctionnait ce genre de choses, mais il savait que ça lui faisait du bien. D'ailleurs, à peine le produit commençait à entrer en lui, qu'il se sentait déjà mieux. C'est à ce moment là qu'Angela entra à nouveau dans la pièce.

"Je ne vais pas mourir ??? Il faut virer ce médecin. Je vois pas pourquoi il est venu si c'était pour me mentir !"

Ce que Jazz n'avait pas compris, c'est que le médecin était simplement venu. Il avait rien dit, c'était lui qui avait parlé pour tout le monde. Il aurait bien continué à dire du mal sur ce médecin, mais Angela avait attiré son attention. Elle venait de lui dire qu'ils pourraient faire des choses qu'ils n'avaient pas eu le temps de faire, et ce avant de mourir. Mais de quoi parlait elle ?

Quelques secondes après, Jazz venait de comprendre ce qu'elle voulait dire, car elle avait déposé un doux baiser sur ses lèvres. Étrangement, son cœur n'avait pas accéléré, ni diminué. Jazz devait sans doute être dans un état second, car il avait beau sentir les lèvres de la jeune femme, il ressentait rien du tout pour ce qui concernait le baiser. C'était impossible ! Comment pouvait il ne rien ressentir alors qu'il attendait ce baiser depuis si longtemps ? Et que ce passait il maintenant ? Il sentait son coeur diminuer d'un seul coup. Non c'était pas possible ! Elle venait de le tuer en l'embrassant ? Elle avait un rouge à lèvres empoissonné ? Pourquoi toutes les femmes en voulaient à sa vie ???

"Angi....e...."

Cette fois ci, c'était la fin. Il allait mourir. Ses yeux se fermèrent tout doucement, il suffoquait. Il avait l'impression de ne pas trouver d'air. Son cœur s'emballait. Et au moment où Angela, qui n'avait pas encore remarqué ce qui se passait, s'était levée, il sentit quelque chose entrer dans son corps. Il recommençait à se sentir bien. Tout doucement, il reprenait ses esprits. Il ne comprenait pas très bien ce que Angela était en train de lui dire, mais il se sentait revivre.

///"Je suis désolé... .... ... plus me voir, oublier .... Je ...rais..."

Quoi??? Elle disait quoi ? Qu'elle était désolé, et que s'il voulait plus la voir, elle lui ferai oublier ou le "rai"? "rai" ? "TUERAI ???" Oui, Jazz avait compris qu'un mot sur deux, et il avait comblé les blancs.

"A l'aide ! A l'aide !"

Il avait quasiment plus de forces, mais il criait du mieux qu'il pouvait. Il avait besoin d'aide. Angela tentait de le tuer !!!

Jazz ne comprenait plus rien. Elle avait tentée de le tuer et maintenant elle pleurait ? Personne avait répondu à ses appels au secours, et pourtant il en aurait bien eu besoin là. Car il n'était plus du tout conscient de ce qui arrivait autour de lui. Deux tentatives de meurtres dans la même journée, ça en était assez. Voilà qu'il sentait désormais son coeur s'accélèré, car il venait de faire pleurer une jeune femme qu'il ne connaissait pas. Car oui, maintenant il ne savait plus qui elle était. Sans doute cet effet secondaire de ce qu'il avait ingurgité, qui refaissait surface.

"Tu... Vous ? Non, ne pleurez pas madame. Il ne faut pas pleurer."

Madame ? Ca allait surement l'achever. Mais il ne pouvait pas l'appeler par son prénom, car à cet instant précis, il l'ignorait.

"Euh... Si vous embrassez bien. Euh... J'ai appelé à l'aide ?"

Il avait appelé à l'aide ? Mais que faisait il ici ? Et où était il ? Jazz avait jetté un coup d'oeil rapide autour de lui, et il venait de se rendre compte qu'il n'était pas chez lui. D'ailleurs, il ne savait plus trop où il habitait. Mais où pouvait il bien être ? Elle l'avait droguée et conduit ici ? Elle ? Cette... Cette quoi ? Oh... Il venait de voir qu'elle portait une blouse. D'ailleurs ça ressemblait drôlement à une chambre d'hôpital là où il était.

"Je suis à l'hôpital, c'est ça ? Vous m'avez conduit ici ? Vous m'avez sauvé ? Vous avez pensé à prévenir ma femme ?"

Etait il marié ? Il l'ignorait, mais ça lui semblait logique. A première vue, il était pas mal du tout. Comment pourrait il être encore célibataire ? Quoi qu'il en soit, avant de se demander qui il était, il fallait qu'il sache pourquoi elle pleurait.

"Pourquoi vous pleurez ?"

Oh non... Si ça se trouvait, c'était elle sa femme ! Et elle venait d'apprendre qu'il allait mourrir !!! C'est pour ça qu'elle pleurait ???

"Je vais mourir, c'est ça ? On est marié, et vous venez d'apprendre que je vais mourir ???"

C'est étrange, on dirait du déjà vue...

"Je ne peux pas mourir, je suis trop jeune !! Et en plus, je... Je..."

Jazz avait une drôle de sensation.

"Je... Euh..."

De plus en plus bizarre comme sensation. Il avait l'impression que quelque chose se passait en lui.

"Oh non..."

C'était la dernière phrase qu'il avait prononcé avant de pencher sa tête sur le côté du lit. Pas celui de Angela, rassurez vous. Cette sensation s'expliquait simplement par le fait que les médicaments qu'il avait ingurgité faisaient enfin de l'effet et lui permettaient de... Comment dire ? Evacuer les mauvaises choses qu'il avait mangé ? Quoi qu'il en soit, une fois fait, il se sentait beaucoup mieux et il avait repris ses esprits. Il s'était redressé, regardant vers Angela qui était toujours là. Heureusement, elle n'avait pas fuis (enfin j'espère ! )

"Euh... Hum... T'étais là depuis le début ?"

Qu'elle question ! Mais surtout de quel début il parlait ? Car tout doucement, il commencait à se rappeler de tout, vraiment tout. Même des choses qu'il avait pu dire ou faire, ou qu'on lui avait fait, et qu'il n'avait peut être pas eu conscience sur le moment. Elle l'avait embrassé non ? Et il avait appelé à l'aide ? Elle s'était assise sur sa transfusion ? Et il avait cru qu'elle voulait le tuer ? Hum... Ca allait être difficile à oublier tout ça. En tout cas, ce qu'il avait ingurgité avait perdu de son effet, car il se sentait vraiment très bien. Mais vraiment vraiment très bien ! Il avait peut être un peu les membres engourdis, mais ça devait être la fatigue. Enfin, il ne voyait pas ce que ça pouvait être d'autre... Non... Vraiment pas !!

"AHHHHH !!! C'est quoi ça ???"

Encore un effet secondaire ? Non, c'était impossible ! Mais en tout cas sa main était bien engourdie... Elle ressemblait à de la guimauve. Et pas que son bras gauche. Son bras droit aussi. Et son corps tout entier ! Il commencait même à s'enfoncer dans le lit.

"Angela !!! Qu'est ce qui m'arrive ??? Je ressemble à monsieur élastique ! Ou à le type boue dans Batman ! C'est attroce ! Je veux pas finir en guimauve !!"

Et pourtant, le Doctor allait bien finir en friandise. Bien qu'il en était déjà une non ?

C'était difficile pour la jeune femme, très difficile, se faire appeler madame par l'homme dont elle était folle amoureuse alors qu'il la connaissait parfaitement. Il se foutait d'elle hein? C'était ça? Parce qu'elle ne voyait pas ce que ça pouvait être d'autre. Pourtant elle n'avait rien fait de mal si? Bon d'accord, elle l'avait embrassé, mais elle n pensait pas que ça ait été aussi ignoble que cela quand même... Elle avait même trouvé ça plutôt très agréable. Mais lui, visiblement pas... Et elle en était littéralement détruite, ou plutôt en train de se détruire tout doucement, à petit feu...

Bon là, il se foutait royalement d'elle. Marié? Bien sûr que non ils n'étaient pas mariés! Peut être que si il avait bougé un peu à l'époque de Poudlard, ils le seraient maintenant mais ce n'était pas le cas! Il s'amusait à la faire souffrir ou quoi? Oui, il faut bien vous dire que dans l'état de déception amoureuse dans lequel était la jeune femme ne pensait plus du tout au fait qu'il était malade et sous médicament. Finalement la demoiselle se disait qu'elle était franchement dépassée par la situation et elle s'asseya doucement sur le sol en essayant tant bien que mal de retenir ses larmes.

Et ce fut justement alors qu'elle était en train de fermer les yeux pour se calmer un peu qu'elle entendit Jasper, cette fois sa voix semblait franchement inquiète. Elle se leva très rapidement en chassant ses larmes d'un simple revers de la main et s'approcha de lui un peu beaucoup inquiète pour lui elle aussi. Angela regarda la perfusion, c'était pourtant bien réglé. Elle attrapa dans sa poche sa baguette pour l'ausculter à nouveau. Elle fit un examen rapide et elle ne comprenait pas. Il ne semblait avoir rien qui clochait....

Bon, dans ce genre de cas on fait quoi? On rassure le patient, c'était du moins ce qu'on lui avait appris, elle pris donc son plus joli sourire pour dire d'une voix douce et calme:

"Visiblement tout va bien, ça doit être un effet secondaire de la potion que je t'ai donné, ne t'inquiète pas."

Ensuite, il fallait faire quoi? Oui, sayez! Elle se souvenait, il y avait une potion contre ce genre de truc...Elle se leva rapidement et fouilla dans un petit placard dont elle sortie une seringue. Elle la remplie rapidement de produit et vint la piquer dans les bras du jeune homme injectant doucement le produit contre effet. C'était un produit qui était sensé rendre aux os et aux muscles leurs consistance habituelles. Elle retira la seringue et lui fit un bandage pour ne pas mettre de sang partout. Angela lui sourit doucement et vint lui passer une main sur la joue:

" Si tu savais à quel point je voulais que tu aimes ce baiser, à quel point je voudrais que tu m'aimes, à quel point je voudrais que l'on soit heureux... Ensemble...."

De fines larmes coulaient du coin de ses beaux yeux turquoises humides et faisaient leurs courses sur ses joues délicatement rosées pour la finir sur le drap du lit d'hôpital. Oui, si seulement il savait tout cela, tout serait plus simples....

Jazz était toujours dans le creu de son lit. Il avait toujours cette sensation d'élasticité. Grâce à la potion de la jeune femme, il sentait que son corps devenait plus solide et qu'il allait très vite retrouvé sa consistance normale, mais pour le moment, ça n'était pas encore le cas. Pourquoi la jeune femme avec qui il avait dîner au restaurant lui voulait autant de mal ? Il n'avait pas la réponse à la question, et il n'était même pas sûr que ce soit volontairement que tout ceci lui était arrivé. La seule chose qu'il savait désormais, c'est qu'elle l'aimait !

HEIN ? Qu'elle quoi ? Il était sortit de ses pensées en entendant ce que Angie venait de lui dire. Elle venait de lui dire qu'elle l'aimait ? Hein ? Mais pourquoi ? Qu'avait il fait ? Il était tout mou, allongé dans un lit d'hôpital et une fille le trouvait assez sexy et bien dans cette situation pour lui dire qu'elle l'aimait ? D'un côté, il s'agissait de Angie. Elle le connaissait bien. C'est pas comme si c'était une infirmière qui venait de le rencontrer. Mais pourquoi lui avouait elle l'aimer après tout ce temps ? Pourquoi ne l'avait elle pas fait plus tôt ? A lui aussi ça lui avait effleurer l'esprit, et il avait rêvé cette situation un bon nombre de fois. A la différence que dans ses rêves il n'était pas allongé dans un lit d'hôpital. Mais il pensait pas qu'il ne saurait pas quoi dire quand ce jour arriverait. Il était même pas sûr que ce jour arriverait.

"Euh... Angie... Euh... Tu as parlé à voix haute non ?"

Ca elle le savait. Et lui aussi le savait. Mais pourquoi lui demandait t'il ça ? Parce qu'il ne savait pas quoi dire d'autres ? C'était pourtant simple, et Elliot lui avait dit un bon nombre de fois : "si une fille te dit qu'elle t'aime, tu lui dis toi aussi !" "si une fille te dit qu'elle te déteste, tu lui fait ton plus beau sourire, tu lui voles quelque chose dans son appartement, et tu te casses !". Mais il ne lui avait pas dit quoi dire si c'était Angela qui lui disait qu'elle l'aimait. Car il ressentait des sentiments similaires à son égard. Même s'il voulait pas se l'avouer et lui avouer.

"Ils servent des repas ici, non ? Parce que j'ai faim ! Je sais que la dernière fois que j'ai mangé quelque chose ça m'a pas réussi, mais je pourrai pas me passer de nourriture toute ma vie ! Il faut que je mange ! Il faut qu'on aille manger ! Oui, il faut manger dehors, car dans les hôpitaux la nourriture est mauvaise. Tout le monde sait ça. T'as déjà mangé toi ?"

Et voilà que même dans son état normal, il commençait à dérailler. Enfin là c'était plutôt dû à la nervosité. Il n'était pas préparé à ce genre de situation. Et peut être qu'elle aussi elle était empoisonnée par une nourriture quelconque qui lui faisait dire qu'elle l'aimait. Peut être qu'elle l'aurait dit à n'importe qui ! Non mais non ! C'était impossible. Elle l'avait bien dit. Et lui continuait à parler de nourriture.

"Il faut qu'on mange. Allez ! Je vais déjà mieux !"

Il avait agité son bras gauche pour prouver ses dires. La potion commençait à faire effet. Il pouvait désormais bouger ses jambes et sa main gauche, ainsi que la plupart des parties de son corps. Ce qui n'était pas encore réparé, c'était son bras droit, qui était encore enfoncé dans le lit à cause de sa structure... Ou plutôt de sa "non" structure.

"Ce bras là récupérera en route ! Faut pas s'en faire. Tu veux manger chinois ?J'aime manger chinois. Tu te souviens quand on avait mangé chinois la dernière fois ?"

C'était peut être un souvenir à rappeler, car il avait failli s'étouffer avec du riz.

"En fait, non. Il faut manger japonnais, au moins il n'y a pas de riz dans leur nourriture. Il y a pas de riz hein ?"

Il n'était pas très sûr de ce qu'il avancait, mais quoi qu'il en soit, il avait réussi à se lever, et à prendre sa chemise. Il avait également retiré sa blouse. Il ne portait qu'un boxer et sa chemise dans sa main valide.

"Euh... Tu peux m'aider à l'enfiler ?"

Quand elle rentrerait chez elle ce soir, la demoiselle se ferait couler un bon bain chaud avec des tas de bulles de savon et elle s'avalerait un énorme pot de glace au chocolat avec des petits morceaux de cookies. Il lui fallait au moins tout ça pour se remettre de toute ses émotions... Surtout que Jasper ne semblait pas réagir le moins du monde à ses déclarations d'amour. Bon d'accord, il fallait bien admettre qu'elle avait dit ça sans vraiment s'en rendre compte, mais il aurait pu réagir quand même....

Non mais c'est vrai! Quel garçon normalement constitué réagirait de cette façon face à une déclaration d'amour de la part d'une jolie fille comme Angela? C'est vrai, elle n'était peut être pas un canon de beauté mais elle était loin d'être moche... Elle était même plutôt jolie et très agréable à regarder de l'avis de nombreux garçons... Alors elle lui disait qu'elle l'aimait et lui, il ne faisait que lui demander si elle n'avait pas parler à voix haute. Bon d'accord c'était le cas, mais ce n'était pas une raison! Quelqu'un de normal l'aurait juste embrassé en la plaquant contre le lit d'hôpital.... Il était déprimant, mais pourtant elle était complètement folle de lui, remarque c'était parce qu'il était si différent qu'elle était amoureuse...

" Oui.... "

Bah oui, faut pas lui en vouloir à la jolie brunette, elle venait de se prendre un quasi râteau monumental et ça ne faisait jamais du bien, d'ailleurs si elle s'était écoutée, elle se serait écroulée en larme en criant et en lui disant qu'il n'avait pas le droit de lui faire ça, de faire comme si de rien était. Mais non, elle en était totalement incapable, c'était comme si elle était devenue complètement muette. Pourtant, il fallait, encore une fois qu'elle lui réponde...

" Non je n'ai pas encore mangé... Vu ton état tu peux sortir sans problème donc allons y, de toute façon je ne suis pas en état de travailler correctement... "

Finalement, il avait peut être raison, peut être valait-il mieux faire comme si de rien était plutôt que de se mentir ou qu'il ne lui dise que lui n'était pas du tout attiré par elle, qu'il ne l'aimait pas le moins du monde, en tout cas pas comme elle, elle l'aimait. Après tout, ils avaient toujours fait comme ça ensemble, ils s'étaient toujours mentis. Pourquoi ne pas continuer? Ça marchait bien avant....

" Oui! Allons-y, on sera mieux avec quelque chose dans l'estomac. "

La demoiselle lui tendit une main pour l'aider à se relever, visiblement, la potion qu'elle lui avait injecté avait plutôt bien fonctionné. Il n'y avait plus qu'un bras qui n'avait pas encore retrouvé sa consistance normal, mais ça ne devrait plus tardé puisque tout le reste semblait avoir retrouvé une consistance normale et plus structuré.

" Oui je me souviens... J'ai du t'éviter de t'étrangler même... Mais c'est vrai que c'était plutôt sympa. "

Elle lui sourit amusé en se souvenant de ce repas puis elle reprit:

" Il y a du riz mais gluant, ça devrait écarter ce genre d'accident. Puis c'est super bon le Japonais... "

Jusque là, tout allait bien, mais voilà, il avait fallu qu'il se lève, qu'il retire sa blouse... Et qu'elle se retrouve face à lui alors qu'il était en boxer sans rien d'autre... Plus petite que lui, elle se retrouva face au torse du jeune homme et sa respiration s'accéléra légèrement, son souffle chaud venant caresser la peau du jeune homme.

" Tu sais que tu es plutôt beau?..... "

Angela hésita quelques instants et ses lèvres vinrent chercher celle du jeune homme dans un baiser très passionné et très fougueux. Elle pris les mains du jeune homme et les plaça sur ses hanches, il était hors de question qu'il mette fin à ce baiser cette fois. Surtout que mine de rien, elle avait très chaud, et elle avait très envie de dévorer Jasper.... Ou peut être de se faire dévorer.... :doc

Pour la seconde fois de la journée, Angela venait d'embrasser Jazz. Et elle n'était toujours pas sous l'emprise d'un quelconque maléfice. Elle voulait vraiment l'embrasser, et elle l'avait fait. Du moins, c'est ce qu'il ressentait. Et en parlant de choses qu'il ressentait, ce baiser avait eu un sacré effet sur lui. La première fois qu'elle l'avait embrassée, il n'avait rien sentie vue la manière dont cela c'était passé. Mais maintenant, il n'était plus sous l'emprise de quoi que ce soit, et il pouvait ressentir pleinement les choses.

Tout allait si vite, mais tout était si bien. Il aurait aimé que ce baiser dure éternellement, mais le fait de voir la porte de la chambre d'hôpital juste derrière Angela, ça le mettait très mal à l'aise. Et si quelqu'un allait entrer ? Et si ce médecin ouvrait d'un seul coup la porte ? Comment expliqueraient ils tous les deux, qu'ils sont en train de s'embrasser. Elle est l'infirmière, il est le patient, ça lui aurait fait beaucoup de tord. A vraie dire il s'en foutait un peu. Mais d'un côté, il avait rien à perdre dans cette histoire. Cela dit, il devait penser à elle. Et c'est pourquoi il avait redescendu ses mains, qui se tenaient autour de la jeune femme, jusqu'aux fesses de cette dernière.

Bien entendu, il n'avait pas réfléchi en faisant cela. Car ce qu'il voulait, c'était pas de lui toucher les fesses, mais d'atteindre les poches arrières du pantalon de la jeune femme. Généralement, c'est là que les sorciers cachaient leur baguettes magiques. La seule chose à laquelle il n'avait pas pensé, c'est qu'elle était en blouse, et par conséquent, il ne pourrait pas atteindre ce pantalon qui n'existait pas.

Ca n'avait pas l'air de déranger la jeune femme, car elle continuait à l'embrasser. Il n'avait pas osé interrompre ce baiser, de peur d'être confronté à son regard. Car pour le moment, tout semblait être comme dans un rêve, mais si elle n'avait pas appréciée ce geste, le rêve pourrait se transformer en cauchemar. Jazz avait ramené ses mains jusqu'aux poches avant de la jeune femme. Il y avait trouvé la baguette magique dans la poche gauche, qu'il fit sortir rapidement, tout en se décollant des lèvres de la jeune femme.

"Désolé... Ca me stresse beaucoup trop d'être ici. Mais t'en fais pas, c'était excellent !"

Euh ? Il avait dit que son baiser était excellent ? Dit comme ça, il pouvait passer pour un gros blaireau. Mais bon... C'était Jazz et son éternel côté boulet.

"J'ai une idée. Attend, ne bouge pas."

Il s'était approché de la jeune femme, et il lui avait pris la main. De son autre main, il avait utilisé sa baguette magique afin de transplaner. Cette fois ci, ils se trouvaient tous les deux devant une porte d'appartement. Et à première vue, ils étaient seuls à l'étage. Car Jazz l'avait conduite jusqu'à devant chez lui. Il vivait au premier étage d'un appartement Londonien. Comparé à la plupart des sorciers, c'était chez les moldus qu'il avait décidé de vivre. Et ça lui plaisait.

"Ici, on est sûr de ne pas être dérangé..."

Il avait dit cela avec un petit sourire en coin. Et sans plus attendre, il s'était avancé de la jeune femme à qui il tenait toujours la main, et il l'avait faite reculer jusqu'à contre la porte avant de l'embrasser tendrement. Il avait un mal fou à contrôler ses mains qui auraient aimer voyager sur le corps de la jeune femme. Mais s'il se serait jeter directement sur elle, elle l'aurait peut être considéré comme un garçon facile. Et il était loin d'être un garçon facile à avoir. Non, généralement, il lui fallait au moins un restaurant avant de finir avec la jeune femme.

Cela dit, niveau bouffe, il avait assez donné.

Ses mains gigotaient dans tous les sens, en tentant de trouver un endroit où se poser, et c'est finalement sur les cuisses de la jeune femme qu'elles vinrent trouver domicile. Il avait utilisé sa main gauche pour lancer un sortilège d'ouverture de la porte, avant de remettre la baguette d'Angela dans la blouse de la jeune femme.

La porte s'était rapidement ouverte, et Jazz continué d'embrasser Angela. Il la tenait désormais par la taille, et il l'avait faite s'éloigner de la porte avant de la claquer avec l'un de ses pieds. Il l'embrassait toujours tout en retirant les boutons de sa chemise d'hôpital. Étrangement, chez les sorciers, elles étaient boutonnées par l'avant. Et une fois la chemise retirée, il l'avait laissée tomber par terre. Il lui restait encore son bas, car à l'hôpital on leur mettait une sorte de pantalon léger.

Jazz avait approché ses mains de la blouse de la jeune femme, et il avait commencé à déboutonner ses boutons. Le premier, puis le second, et ainsi de suite, toujours en l'embrassant. Mais de temps en temps, il ouvrait les yeux pour voir ce qu'il faisait, et c'était pour cette raison, qu'arrivé au 5ème bouton, il avait commencé à ré-aboutonner la blouse de la jeune femme. Il s'était d'ailleurs arrêté de l'embrasser, puis une fois la blouse ré-aboutonner, il avait fait un léger sourire à Angela avant de récupérer sa chemise qui trainait par terre.

"Bon, on fait comme on a dit. Je vais laver ma chemise et après on va la rendre à l'hôpital. Car on est venu que pour ça évidemment. Hum... Et finalement la tienne ça va. Elle est propre. J'ai vérifié là. Pour ça que j'ai déboutonné tes boutons. C'était pas pour autre chose..." Il avait dit cela avec un sourire nerveux.

"Voilà... Hum... Donc euh... Tout va bien. Je vais mettre ça à laver..."

Tout en parlant à Angela, qui devait trouver sa réaction bizarre, il montrait le canapé d'un signe de tête qui se voulait discret. Si Angela tournait la tête, elle pouvait voir que quelqu'un gisait dessus et venait tout juste de remarquer leur présence. Ce quelqu'un... Jazz aurait bien aimé le tuer à l'instant présent !!!

"Elliot ! Salut ! Je savais pas que tu devais passer ! C'est une belle surprise !" avait il dit en fusillant le jeune homme du regard.

"Tu connais Angela, non ? Elle allait venir m'aider pour faire ma lessive."

Crédible ou pas ?

En transplanant loin de Charline, Elliot n'avait pas d'idée précise sur sa destination, si bien qu'il eut l'angoisse subite de finir désarticulé, ou d'oublier une partie de son anatomie derrière lui. Ca s'était déjà produit chez d'autres sorciers : ils transplanaient quelque part et réapparassaient sans nez, sans sourcils, ou, plus grave encore : sans jambes ! Un manque d'inattention était très grave dans le transplanage. Remarquez, cela aurait été la fin parfaite d'une journée parfaitement naze. Puis, il pensa soudain à la seule personne qui pourrait lui être d'un grand secours, et il apparut dans le salon de Jazz. Avant même de vérifier s'il était seul, il courut jusqu'au miroir le plus proche pour vérifier que tout était à sa place, et poussa un petit soupir avant de grimacer : son reflet lui renvoyait l'image d'un type qu'il trouvait incroyablement moche et con. Il n'avait guère repris de couleurs depuis sa descente du Ferry, et les récents évènements n'avaient fait qu'empirer les choses. Se retenant de donner un coup de poing dans le miroir (apparemment, c'était sa nouvelle façon de communiquer ), le jeune homme eut un regard circulaire, détaillant la pièce dans laquelle il se trouvait.

"JAZZ !" s'écria-t-il. "JAZZ, T'ES LA ?"

Pas de réponse. Evidemment, le seul jour où son ami a besoin de lui, cet idiot était absent. Elliot décida de l'attendre. Il se mit à tourner en rond, partagé entre l'idée de rester et celle de rejoindre Charline. Il avait tellement envie de la revoir... Le simple fait de se sentir loin d'elle le dévorait de l'intérieur. Comment avait-il imaginé pouvoir respirer sans sentir son parfum ? A cette dernière idée, il se sentit suffoquer. Comme quoi, tout passe par le mental, même l'amour... Désespéré et toujours incapable de se calmer, il poussa un cri de rage avant de se diriger dans la cuisine. Là, il se mit à ouvrir tous les tiroirs d'un geste compulsif, cherchant quelque chose à manger, n'importe quoi. Faut dire qu'il n'avait rien ingurgité depuis la veille. Il trouva des toasts et de la confiture. Il engloutit la moitié du paquet et une fois rassasié, il se laissa tomber sur le canapé. Il ne dormit pas pour autant, ressassant sans cesse ce qui venait de se passer avec sa petite amie... Ex petite amie ? Qu'avait-il voulu dire par "fous-moi la paix" ? Voulait-il vraiment qu'elle sorte de sa vie ? Sur le moment, il était persuadé que c'était la seule solution, mais maintenant qu'il était loin d'elle, il sentait le manque, comme un junkie sans sa drogue. Cependant, il n'était pas décidé à la pardonner. Il préférait crever que de ramper à ses pieds. Mieux valait vivre sans elle plutôt que de souffrir sans fin.

"Jaaaazz..." marmonna-t-il d'un ton suppliant tout en se tournant et se retournant sur le canapé.

ça faisait limite gamin qui appelle son père, mais que voulez-vous, Elliot était dans une très mauvaise passe. Lorsqu'il vit apparaître deux personnes très rapprochées, il se redressa d'un bond et s'assit en tailleur sur le divan, les observant avec une attention accrue. Jazz était en charmante compagnie... Elliot allait forcément déranger, mais tant pis, il était trop mal pour se soucier de ça. Il observa le couple sans aucun sans gêne, se disant qu'il n'était pas un voyeur puisqu'il était face à eux et qu'il leur suffisait d'ouvrir les yeux pour s'apercevoir de sa présence. De plus, il avait déjà vu Jazz dans des situations plus critiques et assez semblables, mais passons. Croisant les bras, Elliot regarda donc Jazz lutter avec sa copine qui lui semblait étrangement familière... Il fallait peut-être le prévenir s'il risquait de faire des choses avec une de ses anciennes conquêtes... ça serait un peu bizarre. Puis, il reconnut Angela. S'il avait eu des sentiments pour elle un jour, c'était avant sa récente déprime qui l'empêchaient totalement de ressentir ses émotions. C'était assez dangereux d'ailleurs, car nul ne savait de quoi il était capable quand il était dans cet état-là... même pas lui.

Il fut parcouru d'un frisson en voyant la chemise de Jazz tomber sur le sol, mais n'y voyez rien d'ambigu, ça lui rappelait simplement un souvenir semblable qui s'était passé seulement une nuit plus tôt. Elliot sentit ses yeux se gonfler de larmes, mais comme il était un homme, il les retint, afin de ne pas perdre sa dignité en plus de tout le reste... Il se mit à renifler bruyamment, puis fronça les sourcils, oubliant momentanément son chagrin en apercevant Jazz qui ré-aboutonnait la blouse d'Angela. Mais nan quoi... Ne voyait-il pas qu'il allait mal ? Jazz pouvait quand même lui laisser voir ça, ça permettrait de lui remonter un peu le moral... Tss, bonjour l'amitié !

Il entendit l'excuse pitoyable que son pote donna pour expliquer ses ébats qui ne trompaient personne, et l'ombre d'un sourire passa sur son visage blafard.

"Salut..." fit-il d'une voix faible et enrouée. "Je vois bien que tu n'es pas content de me voir, mais j'avais vraiment besoin de toi."

Mouais, ça faisait louche ce genre de phrases, surtout lancée à brûle-pourpoint sans aucune introduction ni explication, mais Elliot ne fit pas attention à l'ambiguïté. Il était à mille lieues de penser à ce genre de choses, dorénavant.

"Oui, Angela !" fit-il en s'efforçant de paraître content. "Hey ! ça fait un bail ! Je savais pas que vous sortiez ensemble... c'est bien... Tout le monde est en couple alors... c'est super..."

Dans sa bouche, ce genre de mots avaient du mal à sortir. D'ailleurs, il donnait l'impression de souffrir en prononçant les mots "couple" ou "sortir ensemble". Il déglutit avec peine et, sans bouger du canapé, il attrapa un coussin et se mit à le serrer contre lui. Puis, il lança un regard implorant à Jazz, un peu comme celui du Chat Potté dans Shrek, et, ne tenant plus, il lâcha d'une voix tremblante :

"C'est Charline..."

Jazz allait forcément comprendre. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'il le ramassait à la petite cuillère. Puis, il planta ses yeux dans ceux d'Angela, et il déclara piteusement :

"Désolé d'interrompre votre... lessive."

Ce qu'elle pouvait avoir rêver de ce baiser, et ce qu'il pouvait embrasser bien! Elle avait souvent rêver ce moment et pourtant aucun de ses rêves n'avaient égaler ce moment si parfait et si délicieux. Les baisers s'enchaînaient, se ressemblaient en étant pourtant tellement différents, et se faisaient de plus en plus appuyés. Une main vint se poser sur ses fesses, et oui, Angela ne portait en général pas grand chose sous sa blouse et pour une fois, elle ne le regrettait pas le moins du monde. Angela était loin de ne pas apprécier ce geste, et elle fut même un peu déçu en sentant les mains se diriger vers les poches de sa blouse blanche. Il en sortit sa baguette, heureusement qu'elle le connaissait bien, si ça avait été un très vilain garçon il aurait pu la tué sans même qu'elle ne se méfie de quoi que ce soit. Mais il était déjà bien assez vilain à son goût vue comme il était doué pour jouer au docteur avec la docteur en question. Jouer au docteur avec son patient l'aurait fait culpabiliser en temps normal, mais pas aujourd'hui, pas avec lui, pas alors que ce dont elle rêvait depuis plusieurs années était justement en train de se dérouler, pas alors que tout ressemblait à un rêve mais en beaucoup mieux qu'un rêve.

" Hum vas y emmène nous où tu veux mais je ne suis pas prêtes de te lâcher chéri...."

Oui, Angela était quelqu'un de très timide. Mais dans ce genre de moment, elle ne l'était plus du tout, mais alors plus du tout. Elle devenait une véritable femme libérée, sûre d'elle et bien dans sa peau. Finalement, elle fut surprise de se retrouver devant la porte d'un appartement inconnu, mais cela ne la perturba pas bien longtemps puisqu'il continuait à l'embrasser alors qu'il était en train d'ouvrir la porte. Elle ne prenait pas vraiment le temps d'apprécier les lieux, ce n'était pas franchement ce qui l'intéressait pour le moment, c'était même le dernier de ses soucis. Jasper avait très rapidement évacué sa blouse d'hôpital et les mains de la jolie brune vinrent caresser le torse du jeune homme avec avidité. Il était parfait, désirable, délicieux... Tout ce dont elle avait toujours rêvé mais en beaucoup mieux, et ses mains semblaient du même avis puisqu'elles commençaient à glisser très lentement vers le pantalon léger de l'hôpital. Ses lèvres ne quittaient pas celle du jeune homme un seul instant et elle sentit les mains du jeune homme s'attaquer au bouton de sa blouse blanche:

" Ça te plais chéri? "

Quelque chose l'empêcha d'avoir la réponse de cet homme dont elle était totalement et irrévocablement amoureuse et dont elle désirait chaque partie de son être. En effet elle sentit les mains du jeune homme reboutonner un à un les boutons qu'elles venaient de déboutonner. Drôle d'idée, ce n'était pas en faisant cela qu'il allait pouvoir voir ce que cachait la blouse... Mais peut être préférait-il qu'elle lui fasse elle même un strip tease.... Non visiblement quelque chose l'avait stoppé net dans ce qu'ils étaient en train de faire. Elle ne comprenait pas ce qu'il disait. Laver sa blouse? La rendre à l'hôpital? Déboutonner pour vérifier qu'elle était propre ou non? Mais non, ce n'était pas du tout pour ça qu'ils étaient venus ici! Mais la demoiselle compris rapidement pourquoi cette excuse bidon avait fait son apparition quand elle avait vu une connaissance dans le canapé du jeune homme. D'un seul coup, elle fut bien contente que Jazz ne lui ait pas retiré sa blouse. Oui c'était Elliot qui en plus d'être le meilleur ami du jeune homme qu'elle avait faillit déshabillé était une de ses propres connaissances.

" Oui bien sûr! Si tu veux je pourrais rapporter la chemise demain... En allant travailler! Puisque je travaille à l'hôpital. Oui oui bien sûr, et puis de toute façon ce n'est pas comme si j'étais quasi nue sous ma blouse.... "

Elle lui sourit en essayant de se rattraper elle aussi du mieux qu'elle le pu. Il ne fallait pas trop lui en demander quand même, elle venait d'être violemment frustrée par la fin beaucoup trop précipitée de baisers et caresses très agréables et faisant un peu monter la température, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle soit capable de faire des discours constructifs et à peu prêt plausible. Finalement elle offrit un petit sourire doux à Elliot pour le saluer, il semblait en piteux état et elle compris rapidement en entendant un prénom féminin beaucoup trop connu qu'il s'agissait là d'un problème amoureux. Charline était sa meilleure amie et Angela était la marraine de la fille de cette dernière alors si Elliot lui avait encore brisé le cœur il allait souffrir .

Charline? Qu'est ce qui s'est passé? Elle n'a rien hein? Ce n'est pas Eulalie?!

Oui il y avait quelques sujets capables de faire complètement paniquer la demoiselle: que Charline puisse aller mal, qu'Eulalie puisse aller mal, que Jasper puisse aller mal et que sa sœur puisse aller mal.

Ils faisaient légèrement pitié ces deux-là de faire semblant de vouloir à tous prix laver la chemise de Jazz. Elliot n'avait pas huit ans, il avait parfaitement compris ce qu'ils comptaient faire, et il avait également pris conscience qu'il était un élément genant dans la suite des évènements. Qu'importe, ils pouvaient bien attendre un peu pour partager sa peine. Après tout, dans meme pas un mois, ça serait Jazz qui viendrait pleurer chez lui. Les histoires d'amour ne finissent jamais bien, c'est un dicton connu.

Néanmoins, il fut surpris et limite content du petit sourire que lui fit Angela. Il n'y voyait pas une sorte de drague ou une quelconque demande de rapprochement physique (de toutes façons, de ce coté-là, elle avait l'air pleinement satisfaite, et il ne pouvait qu'approuver car il savait que Jazz pouvait etre franchement doué. Ne me demandez pas comment il sait ça, je ne préfère pas le dire ! ), mais il s'était un peu réjoui en voyant qu'Angela avait l'air de compatir. C'était gentil de sa part. Enfin, jusqu'à ce qu'elle prenne le parti de Charline. Le pale sourire d'Elliot se transforma en une grimace outrée, et, envahi par une brusque vague de fureur, il lança le coussin qu'il tenait sur Angela. Il avait encore du mal à gérer les sentiments contradictoires qui l'habitaient.

"Alors c'est ça, il n'y en a que pour Charline, hein ?" s'écria-t-il d'une voix plus aigue qu'à l'ordinaire. "Bien sur, on s'inquiète pour elle et pour sa fille qui est peut-etre la mienne ! Personne n'imagine que ce n'est pas de ma faute ! J'ai l'air si méchant que ça ?"

Il se tut brusquement, comme choqué par sa propre phrase, et se leva mécaniquement du canapé sur lequel il avait élu domicile depuis maintenant plusieurs heures. Il commença à faire les cent pas, se grattant le menton d'une main alors qu'il s'ébourrifait les cheveux de l'autre. Il resta dans son mutisme un moment, puis s'avançant d'une démarche plus calme vers Angela, il leva les yeux vers elle avec un petit air navré.

"Je suis désolé. C'est pas dans mes habitudes de frapper les filles avec des coussins..."

Il se pencha et ramassa ledit coussin d'un geste maladroit avant de le serrer de nouveau contre lui. ça devait faire bizarre de voir un grand nanard de 30 passés prendre un coussin dans ses bras comme s'il s'agissait d'un doudou, mais Elliot n'en était plus à ça près.

Il lança un regard à Jazz, puis à Angela, voulant leur annoncer l'abominable nouvelle, mais c'était tellement pathétique d'avouer une chose pareille qu'il préféra s'abstenir. Se faire tromper, c'était le coup bas supreme, c'était à la fois offensant et rabaissant. Plusieurs questions se frayaient un passage dans son cerveau, toutes plus atroces les unes que les autres, du style : pourquoi avait-t-elle été voir ailleurs ? Il commençait alors à angoisser sur diverses choses. Pourtant, elle disait l'aimer. Dans ce cas, pourquoi le faisait-elle souffrir autant ? Comme il ne trouvait aucune réponse et que les questions se faisaient de plus en plus nombreuses, il décida de crever les abcès les uns après les autres. Mieux valait commencer par la véritable bombe qu'il avait amorcée quand il avait pété un cable, juste avant le lancement du coussin sur Angela.

"Eulalie est surement ma fille. Peut-etre. Surement. Je sais pas en fait." déclara Elliot sans croiser le regard de ses deux interlocuteurs. "Charline n'a pas su me renseigner à ce sujet, c'est génial non ? Meme elle n'est pas au courant ! Elle couche avec tout le pays et ensuite elle n'est pas capable de dire qui est le père de sa fille ! C'est quand meme gonflé ! Et elle veut que je continue de vivre comme si de rien n'était ! Elle est tellement..."

Elliot chercha le mot qui convenait, mais n'en trouva pas de suffisamment fort pour qualifier la jeune femme. Il se mordit les lèvres tout en levant les yeux au ciel, et soudain, lacha son coussin pour se ruer sur Jazz et Angela et les prendre dans ses bras. Là, entre leurs deux tetes qui s'entrechoquaient sans qu'Elliot s'en soit rendu compte, il lacha d'un ton déchirant :

"Elle me manque tellement !"

Pitoyable, c'était le mot.

"Aiiie!"

Jazz avait laissé echapper un petit cri en sentant la tete de Angela venir se cogner contre la sienne. Elliot s'en moquait royalement, car depuis qu'ils étaient entrer dans l'appartement et qu'ils l'avaient surpris sur le canapé, il n'y avait plus que sa petite personne qui existait. Cette situation, Jazz l'avait déjà vécue il y a cinq années de cela, la toute première fois où Charline et Elliot s'étaient séparés. Ca commencait à devenir une habitude qui l'agacait au plus haut point. Elle ne pouvait pas réussir à le garder rien que pour elle au lieu de le partager avec toutes les personnes chez qui il va pleurer au moindre petit malheur entre eux deux ?

"Pourquoi tu as dit avant que Eulalie pourrait etre ta fille ?"

Eulalie devait avoir quoi ? 4 à 5 ans ? Il ne l'avait vue qu'une seule fois depuis sa naissance, quand il avait croisé par le plus grand des hasards, Charline. Il ne se serait jamais douté que Elliot pourrait etre le père de la jeune enfant. D'ailleurs comment cela était il possible ? Ils avaient rompus avant sa naissance non ? Tout bien réfléchis, il fallait plusieurs mois pour mettre au monde un enfant, donc c'était tout a fait possible. Bon sang ! Elliot père ! Cette vision effraya au plus haut point le beau jeune homme.

"Je suis désolé..."

Il avait dit cela en comprenant la souffrance qu'il pouvait éprouver, et aussi en s'éloignant de Elliot, car il commencait à le serrer d'un peu trop près, et ils étaient pas seuls...

Jazz aurait flippé s'il avait appris qu'il était père d'une jeune fille de 5 ans, donc il comprenait tout a fait Elliot. Ce qu'il ne comprenait pas, c'est pourquoi il y avait des chances qu'il soit le père ? Pourquoi il en était pas sur ? Charline l'avait si vite remplacé ? Elle ne trainait pas la petite. D'ailleurs il n'en doutait pas. Il l'avait vue quelque fois à l'époque, et elle avait rien d'une fille bien. Elle devait sans doute trainer constament de gauche à droite, sans se soucier de celui ou celle avec qui elle était. Et Elliot avait bien fait de la quitter. Une chose était claire : Jazz détestait Charline. La seule chose qui allait poser problème, c'est qu'apparement Angela connaissait très bien Charline. D'ailleurs, Jazz c'était tourné vers elle, qui commencait aussi à se dégager de Elliot.

"Tu connais Charline et sa fille et tu ne me l'as pas dit ?"

Comment aurait elle pu lui dire alors qu'ils venaient à peine de se revoir après plusieurs années sans s'etre vue, et que la première chose qu'ils avaient fait c'était de se jetter dessus. Elle aurait pu faire quoi ? Le stopper et lui détailler ces nombreuses années sans lui ? Non... Donc pourquoi était il choqué qu'elle lui ait rien dit ?

"Laisse tomber. C'est pas le problème. Par contre toi tu as un problème Elliot ! Tu lui as fait quoi cette fois pour qu'elle fuit ?"

Car oui, Jazz était persuadé que Elliot était responsable du départ de la jeunefemme. Mais en voyant le regard que lui portait le jeune homme, Jazz c'était ravisé et il avait changé de conversation.

"Tu peux rester ici si tu veux. Mais tu devrais retourner chez toi prendre quelques affaires. Et vas y en taxi, car c'est pas bon de transplaner quand on a un chagrin d'amour. Croit moi sur parole ! Prend ton temps surtout. Une... Deux... Trois heures!"

Oui, Jazz était quelqu'un de gentil. Il était d'accord pour que Elliot reste. Il était d'accord pour qu'une fois encore il se le farcisse. Mais là pour le moment, il lui fallait quelques heures de tranquilité. Enfin d'intimité avec la jeune femme qui l'avait accompagné jusqu'ici. D'ailleurs il avait jeté un petit regard à Angela pour lui faire comprendre d'insister sur le fait que Elliot devait partir sans transplaner pour prendre le plus de temps possible. Mais à la réplique de Jazz, Elliot avait montrer des valises qui trainaient un peu plus loin dans le salon. Le sourire de Jazz c'était rapidement dissipé.

"Ne me dis pas que tu as déjà amené tes valises ici ? .... .... ...."

Tsss... Ce qu'il pouvait détester Elliot à ce moment précis.

"Bien... T'as qu'à les déballer et t'installer. J'ai pas vraiment le choix. Enfin crois pas que je veux pas de toi, mais tu pourrais appeler avant de débarquer. Ca m'éviterait de me retrouver dans ce genre de situation."

Il n'était pas du tout dans l'embaras. Il était juste... Comment on dit ??? Ah oui... Cassé... dans son élan.

Elliot ne se serait pas senti plus mal si un rouleau compresseur avait élu domicile dans son ventre et faisait des allées et venues pour écraser ses entrailles sans discontinuer. La première fois qu'il avait rompu avec Charline, c'était un petit modèle, quoiqu'il était tout de même très douloureux, mais là, c'était carrément un tank ! Il ne pensait pas qu'une telle souffrance pouvait exister avant de l'avoir ressentie.

Apparemment, Angela et Jazz souffraient eux aussi, mais pour une toute autre raison, car Elliot leur faisait se claquer leurs têtes l'une contre l'autre en les serrant si brusquement dans ses bras. Lorsqu'il s'en rendit compte, il s'écarta d'un air penaud, prenant le parti de répondre à la question de Jazz plutôt que de s'excuser platement.

"Elle pourrait l'être, parce que Charline est tombée enceinte quand on était encore ensemble ! Et merci pour ta sollicitude."

Oups, l'heure des comptes avait sonné, car en en disant une telle chose, si on ajoutait le fait qu'il doute d'être le père, c'est que la jeune femme avait fréquenté quelqu'un d'autre en même temps que lui. Il ne fallait pas être doué en calcul pour comprendre une chose si simple. Elliot poussa un profond soupir et passa une main sur son visage pour essayer de se réveiller, pour se prouver que tout n'était qu'un cauchemar et qu'il allait bientôt ouvrir les yeux et voir Charline juste à coté de lui. Cette vision du paradis s'évanouit tandis qu'il disait d'un ton hargneux :

"Elle m'a trompé, voilà ! Elle a été voir ailleurs pendant qu'on était encore ensemble ! Bon, je sais que c'était assez houleux entre nous sur la fin, mais me faire ça, c'est comme..."

"... c'est comme si elle m'avait castré." Cependant, il ne jugea pas nécessaire de dire la fin de sa phrase à voix haute. Le reste était déjà suffisamment embarrassant comme ça. Elliot lança un regard à Angela, se souvenant qu'elle était la meilleure amie de Charline et surtout, la marraine d'Eulalie. Oh, mais pourquoi fallait-il qu'elle soit si proche d'elle ? Si elle n'allait pas tout lui répéter, il aurait de la chance.

"Toi" dit-il en la désignant d'un doigt accusateur. "Je t'aime bien alors par pitié, ne fais pas courir une réputation sur moi. Je suis déjà au fond du gouffre alors ne dis pas à tout le monde que ma copine m'a trompé parce que je n'assurais pas assez ou je-sais-pas-quoi... Surtout que c'est entièrement faux ! Je sais pas pourquoi elle a fait ça... Il lui en faut toujours plus ! Il suffit qu'un bellâtre passe pour qu'elle le mette dans son lit ! Et ne dis pas le contraire ! Elle a beau être ton amie, je suis sure que tu penses pareil d'elle ! J'aimerais tant qu'elle soit comme toi, qu'elle soit douce et monogame..."

Il la regarda d'un air tendre et attristé, limite séducteur, mais comme il était tout déprimé, le résultat n'était pas très concluant. Puis, se rappelant que le petit ami d'Angela était juste à coté d'elle, il se racla la gorge et fit un grand sourire à Jazz. En tous cas, lui le comprenait parfaitement. ça se voyait dans ses yeux noisette tellement magnifiques... Il se demanda comment aurait réagi Jazz s'il avait appris qu'il était père, et Elliot songea que sa réaction n'aurait pas été loin de la sienne. Ils n'y pouvaient rien si les enfants, ça les faisait flipper !

Puis Jazz lui proposa de rester. Oh, c'était vraiment trop gentil ! De toutes façons, Elliot avait pris les devants, car il ne supportait pas l'idée de dormir seul cette nuit. Cependant, Jazz fit une drôle de tête en voyant plusieurs valises entassées non loin du canapé. Eh oui, Elliot avait prévu de séjourner pour un moment.

"Je vois que ça te dérange..." dit-il en baissant la tête, déçu et attristé par la réaction de son ami. "Attends, je vais me supprimer, et je reviens."

Bizarre cette phrase, mais Elliot ne leur laissa pas le temps de comprendre. Il courut dans la cuisine, ouvrit la porte du congélateur et prit le premier sachet qu'il trouva. C'était des petits pois. Il l'arracha entre ses mains et plus de la moitié du contenu du sachet tomba par terre. Il entreprit de mettre le reste dans son nez afin de s'étouffer, mais c'était plutot froid et désagréable, les petits pois congelés.

"Laissez-moi mourir en paix !" s'écria-t-il en parlant du nez.

Une idée de cadeau pour Elliot : le manuel "Comment réussir à se suicider correctement", car là, ça ne servait pas à grand-chose étant donné qu'il pouvait respirer par la bouche ! Qu'importe, il continua à coincer des petits pois glacés dans ses narines. O_o

Eliott père de sa filleule? Ouaw... Mais le pire était sans doutes qu'Angela le savait déjà plus ou moins avant qu'il ne lui dise, à la naissance de la petite fille, Angela avait été celle qui tenait la main de la jeune maman. Et en calculant les dates la jeune médicomage s'était dit que le père était probablement Eliott ou alors... Oui parce que Charline lui avait dit qu'elle ignorait qui était le père de la petite fille donc elle en avait déduit que c'est qu'il y avait eu plusieurs hommes dans son lit à ce moment là... La plus grosse différence entre les deux jeunes femmes étaient sans doute leur relation à l'amour et à tout ce qui s'en suivait. Bien pour ça qu'Angela était encore vierge alors que Charline était déjà maman...

Ça faisait beaucoup en une journée tout de même, entre les retrouvailles avec Jasper, le fait qu'ils se soient jette l'un sur l'autre en mourant d'envie d'en finir avec leur vêtement et le fait que le meilleur ami de l'homme qu'elle aimait était potentiellement le père de la fille de sa meilleure amie... OUAW, ça faisait beaucoup trop! Mais connaissant la relation entre Charline et Eliott, il finirait bien par se remettre ensemble... Du moins elle l'espérait, Eliott avait été un des seuls hommes capable de canaliser Charline au moins un peu, alors si il pouvait continuer, la jeune femme n'était pas contre. Et puis ça mettrait fin à la manie qu'Eliott avait prise de la draguer alors qu'ils étaient encore à Poudlard.

Par contre, la jeune femme se sentait presque de trop, bah oui, après une rupture on veut parler à son meilleur ami, on ne tient pas à parler à sa... Sa quoi d'ailleurs? Étaient-ils officiellement ensemble? Ou alors il ne s'agissait que d'une pulsion sexuelle qu'on pouvait expliquer scientifiquement... La jeune femme aurait beaucoup aimé que la première option soit la bonne mais le fait qu'un certain jeune homme les ait couper alors qu'ils allaient... disons franchir une nouvelle étape allait sérieusement remettre cela en cause. C'est vrai quoi, du coup, comment feraient-ils pour définir ce qu'ils étaient l'un pour l'autre si ils ne pouvaient pas s'amuser dans un lit et discuter de leur relation en se réveillant en finissant blottit l'un contre l'autre, un sourire sur le visage et finissant par se dire que oui, ils étaient bien ensemble.

" Oui bon d'accord j'avoue que... Elle a parfois quelques envies... Enfin je ne peux pas vraiment lui trouver d'excuse sur ce coup là... Je savais pas que... Enfin ce qui c'était passé. Et je te jure que je ne lui dirais pas que, enfin qu'on s'est vu et tout ça... Toute façon c'est pas mon genre... Et puis je m'étais bien dit qu'avec les dates il se pourrait que tu sois le papa, mais Charline ne voulait pas en parler... Et .... Je peux être monogame puisque.... "

*Je suis vierge*, mais la jeune femme se retint de le dire pour ne pas que les deux jeunes hommes ne la regarde étrangement. Aucun doutes qu'ils ne la prendraient pour une folle si elle leur disait ça, pourtant c'était la stricte vérité. Bon parfois, dans ses rêves elle avait perdu cette virginité avec Jazz justement, mais bon... Ce n'était pas prêt d'arriver puisque ils avaient un invité surprise... Elle se tourna vers Jasper surprise. Qu'est ce que ça pouvez avoir comme importance qu'elle connaissait Charline? C'était plutôt une fille sympathique et adorable...

" Oui bon je la connais... Et alors? Il y a quelques dizaines de minutes ça t'importait peu je crois.... Mais non Eliott! Ça ne le dérange pas! Je vais vous laissez entre homme, j'imagine que c'est pas à moi que t'as envie de parler... Ou alors je sais! Je vais te préparer des cookies et un super chocolat chaud! C'est mon remède contre les chagrins d'amour... Oui je vais faire ça! Tu vas voir, ça va te faire du bien...

Elle hésita quelques secondes. Oui, bon d'accord, elle mourrait d'envie de déshabiller Jasper, de le plaquer dans ce canapé et de.... Bon d'accord, il fallait qu'elle arrête de rêver éveillé. C'était plus que nécessaire, elle le savait. Elle fit un rapide bisou sur la joue de Jasper et fit une tête à peu prêt semblable à ça O_O quand elle vit Eliott accourir dans la cuisine et commencer à s'enfoncer des petits pois dans le nez. La médicomage qu'elle était le rattrapa et lui lança un rapide sort qui fit ressortir les petits pois rapidement pour ne pas que ça puisse avoir d'effet sur lui.

" Arrête! Tu ne vas pas mourir quand même! Toute façon je suis médecin alors je te laisserais pas faire. Allez, va dans le salon avec Jazz et je vais te faire des gâteaux! "

La jeune femme mit le jeune homme dehors de la cuisiner en lançant un regard à Jazz pour qu'il ne l'occupe et lui change les idées, et pour s'amuser, elle lui fit un petit sourire aguicheur qui disait:" Si tu l'occupes, il se pourrait que ma blouse ne tombe par accident. " Puis elle disparue rapidement dans la cuisine et commença à faire des cookies. Il cuisirent rapidement grâce à la magie et elle prépara trois grande tasse de chocolat chaud avec plein de chantilly et des petites billes de chocolat. Elle revint avec le plateau plein de cookie et des trois grande tasse:

" Voilà! Je suis certaine que ça te feras du bien, voir même que ça nous fera du bien à tout les trois. "

Elle leur sourit avant de venir s'assoir entre eux sur le canapé. Et elle leur offrit un doux petit sourire en posant la tête sur l'épaule de Jasper.

" Si vous preferez que je rentre chez moi aucun soucis. Mais sachant que, l'un d'entre vous à fait une intoxication alimentaire il y a quelques heures et l'autre menace de se suicider avec des petits pois, je préfère rester. D'un point de vue médicale, comme amicale d'ailleurs. "

Pourquoi ne le laissait-on pas se suicider en paix ? Il en avait assez de tout ça, de toute cette souffrance qui lui collait à la peau. Il ne voyait qu'une seule façon de s'en délivrer : en finir avec la vie. Et même s'il s'y prenait comme un pied, ce n'était pas une raison pour lui enlever le peu d'ambition qu'il s'était fixé ! Il entendit Angela prononcer un sort et hop ! Aussitôt, tous les petits pois qu'ils s'étaient enfoncés dans le nez s'éjectèrent tout seuls avec une force inouïe. Il expira par les narines plusieurs fois, pour vérifier qu'il ne restait pas un petit légume congelé qu'il aurait interprété comme un signe du destin, mais hélas, non. Il lança alors un regard fulminant à Angela, écoutant à moitié ce qu'elle lui disait. Elle allait lui faire des gâteaux ? Oh, c'était tellement gentil ! De toutes ses paroles, il n'avait retenu que ça. Son air furieux se transforma en un doux sourire rêveur, et il esquissa un pâle sourire avant d'aller s'asseoir docilement sur le canapé, juste à côté de Jazz. Sages et immobiles comme ils étaient, ils faisaient penser à deux petits garçons impatients d'avoir le cadeau que leur mère leur avait promis. C'était assez flippant comme image, surtout si on prenant en considération que l'un des garçons en question voulait se taper la maman. Mais bref, ce n'est pas le plus important, pour l'instant.

Elliot resta un moment silencieux puis demanda soudain à son ami, profitant des quelques minutes qu'ils avaient seul à seul, entre hommes :

"Tu crois que j'arriverais à m'en remettre un jour ?" fit-il d'un air larmoyant.

Bon, pour la conversation musclée et virile, on repassera. Le jeune homme fit une courte pause en se mordant les lèvres, et reprit d'un ton désespéré :

"Je sais pas si j'arriverais à oublier... Tu le pourrais, toi ? Et est-ce que je pourrais l'oublier, elle ? Elle était redevenue toute ma vie, mais maintenant je... je crois que si je l'avais en face de moi, je ne pourrais même pas la regarder..."

Il fit une petite moue et se laissa tomber dans le canapé, les mains jointes sur son ventre. Il afficha une mine piteuse, jusqu'à ce qu'Angela revienne avec un grand plateau. Un rayon de soleil dans sa vie misérable... Il ne parlait pas de la jeune femme, car même s'il la trouvait adorable de s'occuper de lui comme elle le faisait, il la laissait gracieusement à Jazz. Non, il voulait parler des cookies cuisinés maison et des tasses de chocolat chaud particulièrement appétissantes.

"Ne la laisse pas filer, celle-là." dit-il à Jazz en faisant un sourire reconnaissant à Angela.

Elle vint prendre place entre eux deux sur le canapé et Elliot en profita pour se redresser et prendre la tasse la plus proche. Il la porta à ses lèvres et but une longue gorgée, sentant la douce saveur du chocolat fondre sur sa langue. Ah, ça faisait tellement de bien ! Il arrêta de boire quand il entendit les propos d'Angela, et posa aussitôt la tasse pour la dévisager, la chantilly lui faisant une moustache blanche juste en-dessous du nez.

"Oui, reste ! Et je pense parler pour Jazz aussi en disant ça ! On va pas te chasser de chez nous !"

Euh... il venait de dire quoi, là ? Il avait vraiment dit "chez nous" ? O_o Ca faisait légèrement couple gay, ce genre de phrase... Ou alors colocataires pas très viriles. Il aurait voulu se rattraper mais ne trouvant pas de parade efficace, il préféra se taire. De plus, son nez le chatouillait et ses yeux le piquaient. D'ailleurs, il se sentait très fatigué. Il se laissa tomber en arrière tout en douceur, marmonnant quelques mots :

"Vous êtes bien tous les deux... je viendrais au mariage..."

Il leva le pouce dans leur direction d'un geste incertain puis sa main retomba mollement sur son torse. Ses paupières lourdes de sommeil se fermèrent toutes seules et sa tête se tourna sur le côté. Il s'endormit comme une masse en seulement quelques secondes, ne songeant plus ni à Charline, ni à Jazz et Angela, ni à personne d'autre. Il y avait seulement lui et de jolis nuages roses.