Mission Evènements # 1 : Le Tournoi des Bermudes

LE TOURNOI DES BERMUDES « Et c'est partit pour le show ! Et c'est partit, tout le monde est chaud... »

feat Michael Terragone

Mon instinct me disait que ça ne sentait pas bon. Le vieux fou qui était aux commandes de ce tournoi avait activé son portoloin quelques minutes plus tôt, et me voilà sur cette fameuse île dont il parlait. Une île dont on ne peut en réchapper, vif, à moins d'avoir suffisamment affaibli les autres. Voire avoir tuer les autres, même. Et là, j'étais en pleine réflexion. D'abord, comment m'étais-je fait piégé de telle sorte ? Pour quelle raison avais-je accepté de venir participer ? C'était des questions pour le moins intrigantes car ma mémoire défaillante n'en avait pas retenu les réponses. Après tout, j'avais un travail à accomplir, un manoir à ériger, quelques personnes à trouver. A la place, j'avais décidé de venir dans ce tournoi. Pour l'honneur, peut-être. Ou pour m'amuser. A condition que les quatre autres ne soient pas trop fort, mais j'en doutais. Je les avais observé, un à un. Le premier semblait robuste, fort. Probablement puissant et bon sorcier, quoiqu'un peu vieux... Du moins, il semblait aussi avoir fait les frais de quelques expériences épuisantes. Tout comme moi. Lui, il ne sera pas facile à avoir en duel s'il sait autant y faire que je ne le pensais. Si on rajoute à ça qu'il y a une chance sur deux que ce soit un mangemort, c'est qu'il y avait aussi une chance qu'il ne soit pas complétement maladroit avec la baguette. Remarque, c'était la même chose pour tout les concurrents. Sinon, ils n'auraient pas osé venir à ce championnat du meilleur sorcier. Je commençais à avoir une logique irréfutable... Le deuxième, quant à lui, était plus adroit. Plus maigrichon aussi. Je ne vous cacherai pas qu'au premier abord, il me fit un peu peur. Je ne l'ai aperçu que quelques secondes pourtant mais... Oh et puis j'avais vu bien pire au cours de mes missions. Ce n'est pas parce qu'il est plus blanc que la moyenne qu'il faisait trembler n'importe quel sorceleur. Seulement, je ne savais pas à quoi m'attendre si je l'affrontais... Je verrai bien. L'improvisation m'a quelque fois sauver la vie, ici aussi. Le troisième, et avant-dernier, demeurait quelque peu plus svelte. Bien coiffé, bien ordonné, il pourrait assurément être celui qui me poserait le plus de problèmes. Quelqu'un comme ça est soit trop coquet, soit doué pour cacher son jeu. S'il cache effectivement son jeu, c'est qu'il veut surprendre et on ne surprend pas en ne pouvant pas aligner deux sorts à la fois. Il restait donc une seule possibilité : qu'il soit un maitre en la matière. Ou qu'il croit en être un. L'un comme l'autre, ça reste faisable. Et la dernière, elle... Je la connaissais non ? Toujours était-il qu'elle était bien jeune. Autant les autres avaient les blessures de combattants, cette jeune femme n'avait qu'une dizaine d'année derrière elle. J'ignorais si elle était réellement douée ou si elle était juste là par défi. Par respect pour elle, je n'émis pas de jugements trop hâtif. Mais un pressentiment me disait que c'était la plus jouable... Enfin... J'avais beau essayer de prévoir, pour gagner, il fallait que je les mettes tous au tapis. Est-ce que je comptais gagner ? Non. Pas vraiment. Le but n'étant pas de gagner ou de passer à tabac les différents ennemis sur votre passage, mais de rester debout. Et ce juste à temps que vous soyez le dernier. Ca, je savais faire. Rester en vie faisait largement partit de mes capacités. Comme dirait un ami à moi, mon aptitude à survivre à certaines situations me rendait redoutable. Je trouvais juste que ça me rendait vivant. Je m'en contentais remarque. Bon. Maintenant que j'avais bien voulu faire un peu d'analyse, il fallait un peu de pratique. Pour débuter, j'étais à terre. Je me redressai sur le champ, poussant mon corps avec la force de mes bras. Me voilà debout. Une bonne chose de faite. Désormais, voyons voir où j'étais... Une forêt. De hauts arbres. Exotique, des couleurs vives. On aurait dit une jungle, mais la verdure restait terne malgré les couleurs des fleures. C'était très étrange, je devais l'avouer. Mais il ne fallait pas perdre de temps. Je fis quelques pas en avant, prenant soin d'éviter les éventuelles pièges posés là. Pour l'instant, aucun piège ne vint me narguer. Je ne faisais pas avoir par une plante carnivore ou un papillon mutant, tout se passait pour le mieux. Je continuais alors mon chemin, m'enfonçant un peu plus dans cette végétation dense, abondante, à n'en plus finir. Au bout d'une bonne trentaine de minutes, j'ai cru que je commençais à me perdre. Je tournais en rond, je voyais les mêmes plantes, les mêmes insectes, le même avion... Attendez deux minutes, un avion ? Je ne savais pas du tout où j'étais, mais d'instinct, je reculai pour vérifier si je n'étais pas devenu fou. J'étais certain d'avoir aperçu une sorte d'avion, un deltaplane ou que sais-je... Un truc qui vole. Au loin, coincé dans les arbustes. Mais jusque là, il n'y avait rien. Un vide intersidéral. Pas d'objet volant non-identifié sur l'île. Mais je n'avais pas rêvé... Oh et puis bordel, après tout, ça ne coûtait rien d'aller vérifier. Je coupa ma route pour m'aventurer un peu plus en compagnie des herbes sauvages. Je n'avais pas complétement rêvé, on dirait qu'il y avait des traces. Comme si un objet avait été posé là. Ca restait improbable, pourquoi diable il y aurait une telle invention moldue sur cet îlot perdue ? Je devenais fou à force de marcher pour rien. Et puisque je n'avais pas la moindre idée d'où je me situais, je prenais le seul chemin que je voyais : c'est à dire partir tout droit. « MICHAEL TERRAGONE : Et bien voilà que tu hallucines mon pauvre Michael. C'est vrai après tout, c'est tout à fait logique qu'il y ait eut un avion ici. Et puis pour te faire croire que t'étais définitivement givré, les nains de « l'abominable homme riche qui se croit dans Alice aux Pays des Merveilles » l'ont retiré. Tout à fait logique... J'ai dû marcher une bonne centaine de mètres, ou une bonne centaine de kilomètres étant donné que j'en savais fichtrement rien, mais je finis par tomber sur quelque chose. J'avais dégoté des ruines encore plus bizarres que l'avion. J'avais un gros doute sur le fait qu'elles étaient construites à cet endroit même parce qu'il y avait quatre sortes de piliers dont un petit morceau. Et un autre faisait la gueule, accroché par je ne savais quoi. J'avais comme drôle d'impression qu'un seul coup de vent pouvait le balayer. Ce qui était encore plus farfelu, c'était que les piliers soutenaient strictement... du vide. Ou alors ils tenaient ciel mais je n'espère pas pour nous parce que ça voudrait signifier qu'il est bien bas et vu la tête que faisait les colonnes, il allait bientôt nous tomber sur la... J'en avais assez dit, vous le déduirez vous-même. En attendant, il fallait que j'inspecte cet endroit. Je grimpais sur ce qui paraissait être du marbre. Plus ou moins blanc, un peu fissuré. Un petit espace avait été creusé au milieu. Il ne faisait que quelques centimètres. Je me demandais... Enfin si je ne me trompais pas, c'était là où... Non. Impossible. Mais ça ferait un joli emplacement pour un combat. Au niveau tactique, ce serait pas mal non plus. Tout ce que tu devais faire, c'était faire basculer l'un des piliers sur ton adversaire et le tour était joué. Mais j'étais seul. Et je n'allais fatalement pas me provoquer ma propre mort. Quoique soudainement, sans prévenir, j'entendis un énorme bruit. Sourd. Une explosion aurait-on dit. Je me planqué derrière une des colonnes. Je remarquai ainsi les écritures étranges inscrites dessus. Oh, je n'avais pas le temps pour ça. Il fallait que je sache ce qui s'était passé. Déjà, ça s'était produit loin. Une explosion d'une telle envergure se produisant prés de moi, je l'aurai sentit. Je scruta discrètement l'horizon. J'aperçus des oiseaux qui volaient, tous loin du même lieu. C'était un indice vous croyez ? En tout cas, j'étais sûr d'y retrouver, au mieux, un des autres participants. Alors allons-y Alonso ! Je partit de ma sublime cachette en direction de la détonation. Fredonnant une musique que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam mais ça allait bien avec le contexte. Et puis quand on est terriblement seul et qu'on est encore partit pour quelques plusieurs dizaines de minutes de marche... Autant mettre un peu d'ambiance. Tant pis si je mourrais comme un idiot en tombant dans les pattes d'un scroutt à pétard géant.

C’était un jour comme les autres, oui comme tous les autres, à peu de choses près. Suite à une invitation d’un illustre inconnu, Rodolphus s’était embarqué dans une affaire étrange. Un tournoi de magie, des duels à en perdre la tête… Pourquoi s’était-il lancé là-dedans ? Tout simplement parce qu’il estimait qu’il n’avait rien à perdre. Dans le meilleur des cas, il pourrait assouvir une soif de sang, dans le pire des cas, il y perdrait la vie. Perdre la vie… pour ce qu’elle valait, ça ne changerait pas grand-chose : ici ou en enfer, quelle différence ? Lestrange vivait déjà une forme d’enfer avec son épouse qu’il aimait passionnément… et qui, elle, ne l’aimait pas. Ou plutôt, elle l’aimait bien. Mais c’était tout. En lui se déroulait le coutumier conflit entre la conscience et le cœur, une opposition nécessaire, mais douloureuse, un combat qui existait de tout temps et qui existerait encore bien après la mort de l’être humain où il avait lieu… car ce type de combat ne se résolvait pas ainsi, non, c’était un combat qui devait durer toujours et de tout temps, un conflit propre à l’être humain… Être soi-même l’artisan de son malheur… Se déchirer le cœur de ses propres mains… Qui oserait encore dire que le sentiment amoureux est la clef du bonheur ?
Il ne savait pas ce qu’il attendait. Ce serait tellement simple de voir la vie en noir, la vie en rose. Mais les jours ne se suivent pas, ne se ressemblent pas. Combien de temps perdu ? Combien de certitudes ? Comment sortir de la coquille ?

Bref, s’éterniser sur le sujet ne servait à rien. Ce Tournoi des Bermudes était une occasion en or pour se changer les idées et vérifier que la prison n’avait en rien amenuisé les techniques et stratégies de combat du Mangemort.
Soudain, il se leva. Il ne servait à rien de rester là à se morfondre. Il fallait aller de l’avant. Et aller de l’avant signifiait prendre en main sa vie, son destin… et le médaillon de bronze à l’effigie de je ne sais quel prestigieux sorcier oublié. En y regardant de plus près, l’objet n’avait rien d’exceptionnel…
Ce fut pourtant cet objet tout simple qui transporta le quadragénaire dans un endroit qu’il ne connaissait pas, face à un type aussi grandiloquent que ridicule, en compagnie de quelques personnes dont il ne connaissait que Nathaniel.
Le bizarre expliqua les règles du jeu, d’une manière extravagante dont Rodolphus se serait bien volontiers passé, puis il prononça le prénom "Rodolphe" qui fit arquer un sourcil au Mangemort. Qui diable était ce type ? Était-ce lui le fameux instigateur du Tournoi ? Si c’était le cas, il fallait s’attendre à tout : il avait l’air aussi étrange et importun qu’un Auror retrouvé dans de la pâte à crêpe.

Lestrange écouta pourtant poliment le petit discours de l’original. Tout cela ne lui disait rien qui vaille, mais il avait choisi de participer à ce Tournoi… et dans la famille Lestrange, on tient parole, quoi qu’il puisse en coûter.

C’est donc en même temps que les autres que Rodolphus sentit son nombril s’arracher par la magie du Portoloin… Un moyen de transport vraiment peu agréable, mais extrêmement pratique, au demeurant. Il ne savait pas où il allait se retrouver exactement, il était question d’une île, de Bermudes… mais aucune autre précision n’avait été donnée.

Et l’homme se retrouva dans un énorme buisson de ronces dont il fit quelques efforts pour se sortir. Ce n’était pas la peine d’essayer de transplaner, le bizarre l’avait précisé. Mais bon sang, cet atterrissage un peu douloureux avait accroché sa chemise et c’était bien le genre de choses que le Mangemort détestait : après avoir passé quinze ans en taule, il mettait un point d’honneur à cultiver une apparence bien plus classe que celle qu’il avait eue durant ces années, dans ces espèces de pyjamas zébrés et inconfortables.
Enfin, pour l’inconfort, cette île semblait à la fois semblable et différente à l’idée que le sorcier avait pu s’en faire. Le buisson dans lequel il avait atterri avait tout un tas de frères jumeaux – argh, les ronces ont des familles nombreuses ! – et le reste du paysage que Lestrange pouvait voir se résumait à une forêt extrêmement dense et variée et à une sorte de plaine où les ronces et des arbustes de petite taille côtoyaient certainement des bestioles venimeuses.

Retourner dans les ronces n’étant pas une solution, Rodolphus consentit, non sans un soupir de lassitude, à pénétrer dans la forêt.
Il n’était pas expert en plantes. C’était à peine s’il avait été présent aux cours de botanique durant les années Poudlard… Mais bon, instinct de survie oblige, il n’avait nulle intention de manger un fruit inconnu et comptait bien faire attention où il mettait les pieds. Même des chaussures montantes et cerclées de métal ne pouvaient rien contre des sables mouvants… enfin, de toute façon, il ne portait jamais ce genre de godasses mais bien des souliers de cuir noir. Peut-être à tort, effectivement, car ses chevilles n’étaient dès lors guère protégées des éventuelles morsures de petits animaux.

Se comporter en prédateur, c’était là la clef, comme toujours. Baguette à la main, le Mangemort venait d’esquisser un petit sourire : quoi qu’il puisse advenir, le moindre signe de vie, suspect ou non, amènerait l’homme à se débarrasser du gêneur. Humain ou animal. Même végétal, on ne savait jamais.
Le silence qui régnait en ce lieu était impressionnant. A nul autre endroit Rodolphus n’avait pu entendre un silence si intense, à peine était-il de temps à autre interrompu par le cri étouffé d’un animal craintif vers qui la baguette et l’Avada Kedavra se dirigeaient systématiquement. Les sens en éveil, l’homme avançait dans la forêt, en direction du cœur de celle-ci, pensait-il.
Ce Tournoi, il comptait bien y participer en utilisant sa rage de vaincre, toute sa rancoeur et sa force. Car, oui, même s'il ignorait les tenants et aboutissants de cette affaire, Rodolphus avait l'intention très ferme de vendre chèrement sa peau.

Ce ne serait un hommage à personne. Ni au Seigneur des Ténèbres, ni à Bellatrix. Ce serait une performance personnelle, rien de plus, rien de moins. Et s’il devait pour cela s’allier à quelqu’un pour éliminer les autres et trahir ensuite son temporaire allié, cela ne lui posait aucun problème. De toute manière, pour trouver un allié dans ce trou du cul du monde, il fallait faire preuve de patience et d’abnégation. Deux qualités qui s’étaient en partie émoussées avec les années pour le sorcier. Alors, allié ou pas, il foncerait dans le tas. Ses connaissances de la Magie Noire lui permettraient sans doute de faire quelques ravages si elles ne lui permettaient pas de tuer l’adversaire. Ça tombait bien : cette stratégie était souvent fonctionnelle : observer discrètement, désarmer, torturer, affaiblir et tuer. Mais entre l’agression et le duel, il y a un monde de différence. Le type étrange n’avait pas interdit de jouer selon ses propres règles, mais un pressentiment intimait à Rodolphus de se conformer à ce qui avait été dit ainsi qu’à ce qui se faisait traditionnellement. La prudence est la mère de la porcelaine, comme le répétait sans cesse mémé Lestrange lorsque Rodo n’était encore qu’un gamin.

Très loin de l’endroit où il était, Rodolphus entendit un bruit sourd, qui résonna et se répercuta en écho contre les troncs des arbres. Détonation ? Cri ? Aucune idée, mais en levant la tête vers le ciel, l’homme constata que des oiseaux s’envolaient, essaimant çà et là diverses teintes et différents cris. Ils allaient dans la direction opposée de l’homme.
Les animaux étaient idiots, mais ils avaient l’instinct de survie. Peut-être bien plus développé que celui des êtres humains, d’ailleurs. Ils devaient donc, sans nul doute, fuir un quelconque danger.
Là où un Gryffondor aurait foncé dans la direction du danger, un Serpentard prend une direction plus réfléchie. Lestrange bifurqua donc vers la gauche, décidant de rester à couvert et de rôder vers le cœur de la forêt. Pour y trouver quoi ? Il n’en savait rien. Avec un peu de chance, il pourrait préparer un piège ou quelque chose de ce genre, histoire de pimenter l’exploration de l’île pour un quelconque adversaire.

Le portoloin s'était activé sans crier gare, et avant même d'avoir pu dire "Transplanage" Annamaria s'était retrouvée là, sur cette plage de sable blanc. L'endroit était tout à fait charmant en soi : une mer de la plus belle nuance de bleue qui soit, une immense forêt à la végétation abondante et luxuriante, une haute montagne qu'Anna aurait volontiers gravit si les circonstances avaient été différentes. Car elle n'était pas en vacances dans cette endroit paradisiaque, bien au contraire.

Tout avait commencé par une invitation la conviant à participer à un tournoi magique sur une île dans le Triangle des Bermudes, un évènement organisé chaque génération par une vieille famille de sorciers. L'organisation promettait une somme conséquence en guise de récompense, et accessoirement la gloire pour le vainqueur. C'est l'appât du gain que avait éveillé l'esprit de compétition d'Anna. La célébrité ne faisait pas partie des aspirations de la jeune femme, l'argent était une valeur beaucoup plus alléchante pour elle, et c'est pour cela qu'elle s'était envolée pour les docks de Miami où les candidats étaient invité à se rendre pour le début de la compétition.

Pendant que l'organisateur un brin particulier expliquait à ces gladiateurs improvisés le déroulement du tournoi, Annamaria avait jeté un coup d'oeil à ses adversaires histoire de voir à qui elle avait à faire. Que des hommes, tous d'apparence et de corpulence différentes mais animés par le même désir de gagner. Ca se voyait dans leur yeux, ils étaient là pour la victoire. Là où la femme lambda aurait détallé sur ses Louboutins de douze, Nana se cilla même pas. Elle aurait était prête à en découdre et elle n'avait nullement peur des adversaires qu'on lui présentait. Au contraire elle voyait là un bon moyen de s'améliorer au duel, et en plus elle pouvait en être récompensée, que voulez vous de plus? Elle allait leur montrer à ses machos qu'une femme peut les mettre au tapis. D'ailleurs ils n'avait pas l'air si fort que ça... Peut être un seul, ce grand sorcier aux cheveux poivre et sel et au visage taillé par les années. Il y avait aussi un autre homme d'une trentaine d'année environ qui, quand elle l'avait vu, avait provoqué en elle comme un sentiment de déjà-vu... Au cours de ses missions elle n'avait affronté que des sorciers expérimentés et dangereux, si cet homme là faisait partie des mangemorts ou assassins qui avaient réussi à lui échapper il fallait qu'elle s'en méfie en priorité. Quand aux deux autres candidats, ils étaient d'apparence plutôt fragile, et Nana étant habituées à ne fréquenter que des armoires à glaces elle s'étaient demandé ce qu'ils faisaient ici. Toujours est-il que ces quatre hommes étaient des obstacles devant la récompense et qu'elle devrait impérativement s'en débarrasser pour récupérer l'argent qu'elle venait chercher.

Mais en attendant, elle se contenta de rester immobile sur la plage à scruter chaque millimètre carré du paysage. Il n'y avait pas un bruit mais le danger pouvait être partout. Bien qu'elle fasse partie des aurors les plus doués de sa promotion, elle n'avait pas encore assez d'expérience sur le terrain et se méfiait constamment de tout ce qui l'entourait, car en mission tout pouvait être mortel. Les oreilles et les yeux grands ouverts, la jeune femme tournait lentement la tête en s'efforçant de faire le moins de bruit possible dans le sable. A présent la nuit était tombée et le danger allait être encore plus difficile à repérer. Par précaution, elle sortit sa baguette de son treillis de toile.
Sachant qu'elle allait être envoyée sur une île tropicale, Anna s'était préparée en conséquence. Un treillis spécialement conçu pour la forêt qu'elle avait emprunter à un ami sapeur forestiers de son village, mais également des Mendles de montagne pour pouvoir marcher dans la jungle. Et Dieu sait que la végétation ça la connaissait, elle qui avait vécu plus la moitié de sa vie dans un village de montagne au coeur d'une forêt. Cela lui conférait un avantage sur ses adversaires si ils n'avait pas l'expérience de la vie en altitude, car pour gravir des falaises, escalader des arbres ou se déplacer dans la forêt la plus dense qui soit, Anna était la meilleure de tous. La dernière pièce de son look spécial Koh-Lanta des sorciers était un simple tee-shirt en coton orné de la langue des Stones, mais cela serait suffisant dans la forêt. Elle n'avait rien à craindre des ronces, ayant enfiler des longs gants en cuirs ceinturés d'innombrables lanières de cuir et de boucles en métal volés à sa petite soeur qui traversait sa période gothique en ce moment. Et pour ne pas avoir constamment les cheveux dans les yeux, elle les avait relevés en un chignon bas qui ne laissait échapper que sa frange.

Cela fait à présent quinze minutes qu'Annamaria observait les environs sans faire un bruit. Et qu'elle n'entendait rien non plus. Il n'y avait rien, absolument rien. Ce silence angoissant en était presque étouffant, assourdissant. Le danger ne pouvait que davantage la surprendre et elle perdrait l'avantage. Il n'y avait qu'une seule solution : bouger. Rester immobile dans un endroit hostile n'était jamais une bonne idée, ça elle le savait par expérience. Si un quelconque ennemi se dissimulait dans les fourrés, soit il n'oserait pas l'attaquer si il la voyait s'éloigner, soit il sortirait directement de sa cachette et alors elle serait prêt à répliquer. La jeune femme se mit donc à avancer en direction de la forêt, toujours en surveillant les alentours pour ne pas se faire surprendre. Mais rien de vint la troubler. Elle marcha tranquillement pendant deux minutes, puis la végétation devint de plus en plus dense. Il lui semblait que les arbres se rapprochaient petit à petit les uns des autres comme pour former une prison naturelle autour de la jeune femme. Partout des lianes et des ronces pendaient, s'enchevêtraient entres elle, formaient des barrières végétales, jusqu'à la bloquer complètement. Mais elle ne se laissa pas dérouter autant. Coinçant sa baguette entre ses dents au cas où elle aurait besoin de l'utiliser, Anna sortir de sa poche un petit couteau pliant à la lame de carbone et d'acier extrêmement coupante et au manche en corne de mouflon. Elle n'avait pas l'intention de s'en servir pour blesser un concurrent, elle voulait se battre la loyale avec sa baguette, ce couteau qu'elle gardait toujours sur elle en cas de besoin ne lui servirait qu'à se débarrasser de la végétation qui entraverait son chemin. Les lianes furent plus coriaces qu'elle n'y paraissaient, mais Nana parvint tout de même à s'en libérer. Elle continua sa route avec toujours autant de méfiance, ses pupilles tournant dans tout les sens à la recherche qu'un quelconque danger, et sa baguette prête dans la main droite.

Et puis soudain, un bruit. Sourd et puissant, semblant émaner du coeur de la forêt. Peut-être une explosion, oui sûrement. Annamaria se précipita instinctivement en courant du mieux qu'elle pouvait vers la provenance du vacarme. Et puis elle ralentit le pas. Cela pouvait tout aussi bien être un piège destiné à l'éliminer. Il fallait rester vigilante. Et si un autre concurrent s'était fait battre par un autre, tant pis pour lui. En temps normal Anna aurait compatit, mais là elle ne devait pas faire de sentiment. Elle était ici pour gagner et peu importe l'état dans lequel finirait ses adversaires. Elle se mit à avancer lentement et prudemment vers l'endroit où il lui semblait avoir entendu l'explosion tout en tentant de mettre en ordre ses idées. Peut-être que d'autres candidats se trouvaient là bas... Dans ce cas elle devait s'y rendre, elle n'était pas là pour lambiner mais bien pour se battre! En acceptant de venir ici elle avait également accepter tout les dangers qu'elle pourrait courrir, y compris la mort, mais elle était confiante. Son but était de retrouver ses adversaires, les mettre hors d'état de nuire et de repartir avec l'argent, c'est tout. Toujours sans accélérer les pas, la jeune femme marchait droit devant elle avec une détermination inébranlable. Au dessus d'elle des oiseaux passèrent. Ils s'enfuyaient. Mais Anna, elle, n'avait pas du tout l'intention de faillir face à l'ennemi.

LE TOURNOI DES BERMUDES « We're gonna to die... But you're first.»

feat Michael Terragone.Edouard B. Dream

Les fougères semblaient être de plus en plus touffues et les arbres de plus en plus nombreux. J'avais la nette et drôle d'impression que je ne sortirai jamais de cette jungle minable. La végétation abondante sévissant comme pas deux. Une chose était néanmoins certaine : ceci est la dernière fois où je prends un costume trois pièces pour partir dans ce genre de... mission. En même temps, entre deux quêtes se suivant l'une et l'autre, je n'avais pas eu le temps de me changer. Du coup j'avais opté pour garder les mêmes vêtements, me disant que cela n'influencerai guère ma participation au tournoi. Pour une fois que j'avais tord. Mais totalement faux. Je crevais de chaud sous cette chose qui me servait d'accoutrement. Et encore, je n'avais pas pris la veste qui allait avec ! Remarque faite, je penses que ceci explique cela : je suis sujet aux troubles face au soleil... Surtout quand celui-ci me tape sur le système pendant près de trente minutes et que je fournis un effort physique suffisant pour m'épuiser... Donc, un peu comme tout le monde, il est possible que l'avion ne soit qu'une séquelle d'une insolation quelconque. Je ne dis pas ça à cause de mon évanouissement en plein milieu des plantes après m'être rendu compte que la situation devenait terriblement torride. Oui, un sorcier de mon genre peut avoir des problèmes, comme tout le monde. Ce n'est pas parce que j'assassine des personnes avec sang-froid et sans grand pitié que je ne suis pas un humain après tout. Mon corps fonctionne pareil. En théorie ; mais je crois, j'espère même, ne pas avoir un organe en plus ou en moins... Je m'en serais rendu compte non ? Bref. Toujours est-il que je me retrouvais, sur le dos, couché le long d'une herbe vert, rouge, jaune, assurément dangereuse, mangeuse d'homme et venimeuse. Bon, j'exagère un peu mais ça ne m'aurait pas étonné. Je m'attendais à des scrouts à pétards géants, pourquoi pas un végétal psychopathe ? Quoique finir avaler par une fleure, ce n'est pas grandiose comme fin. Encore fallait-il que cela se produise. J'étais encore en vie, jusqu'à preuve du contraire. Effectivement, je me réveillais après un petit temps passé à terre. J'avais même des insectes qui étaient venu me rendre visite. Dont un s'approchant de mon oeil d'un air suspect. Je l'observai tracer sa route sur ma joue, tout en me posant l'ultime question : où suis-je ? Pourquoi suis-je ici déjà ? Ah oui, le championnat du meilleur sorceleur. Le plus puissant d'entre nous se ferait-il attaquer par un scarabée à carapace mauve ? Non, je ne crois pas. Je l'ôta de là sans attendre et me redressa durement. Je chassa les autres bestioles qui m'avaient tenu compagnie pendant le temps d'une petite sieste au passage. Me voilà debout. Je n'avais pas bouger depuis le temps, si ? Sans nul doute, aucunement. De toute évidence, mon principal souci du moment n'était pas ma position mais l'astre brûlant qui couvrait le ciel de ses rayons. Ca, ça faisait plus mal qu'autre chose. Je me caressa le front afin d'essuyer un peu la sueur. Par la suite, je décida de me faire une tenue plus décontracté : je retira mon gilet gris et noir et le posa là, simplement. Il ne me manquera pas, j'en ai une armoire plus entière. Je fouilla les différents cailloux qui faisaient office de décor et en trouva un peu plus aiguisé que ses amis. C'était bien ma veine... J'essayai de le briser un poil plus en le frappant contre un arbre mais sans succès. Tant pis. Il me fallait une autre tenue : et me voilà donc relookée. Chemise transformée en débardeur, pantalon transformé en une sorte de short qui me donnait des airs de collégiens de treize ans trois-quart. En parcourant les alentours, je trouva aussi une liane. C'était bien connu ! Les aventuriers ont toujours une liane sur eux au cas où... Ils auraient besoin d'une liane... J'hésitai. Vous croyez que ça me sera réellement utile ? Oh et puis merde, tant pis. Je la pris en main, pris soin de vérifier qu'il n'y avait pas de piège et l'enroula autour de moi. Elle passait par mon épaule gauche et terminé sur mon flanc droit. Je rangea aussi mon nouveau pseudo-couteau dans la poche. J'espère qu'il n'y avait pas de risque qu'il abime encore plus ce que je portais. On verra bien. Maintenant que je m'étais adapté, je n'avais plus qu'un choix : partir tout droit. Voyons où ça nous mène... En l'occurrence, aujourd'hui, c'était mon jour de chance. J'avais aperçu une silhouette « se promenant dans les bois » et je m'étais immédiatement dit que je pourrais être son loup désormais. Je la suivais tel un tigre qui voulait bondir sur sa proie. Et je sentais que l'on se rapprochait du lieu de l'explosion par ailleurs. Il y avait une sorte de fumée dans l'air, quelque chose d'inconnu à mes sens. Mais vu que ça demeurait anormal et qu'en théorie, je m'étais redirigé vers le centre... Il était tout à fait possible que je tombe dessus. D'autant plus qu'il y avait de moins en moins d'arbres. Ce qui indiquait que... Qu'est-ce qu'elle faisait ? La cible venait de stopper toutes actions. M'avait-elle repéré ou était-ce juste de la fatigue ? Je ne pouvais plus prendre du risque. Sortant de ma cachette, je la pris de surprise par le dos. Avec ma liane, plus précisément. Je lui serrai autour du coup pour éviter qu'elle ne se défende trop vite. Mais plutôt que d'attendre qu'elle meurt, je préféra l'assommé. Pour cela, j'avais usé de ma pierre. Voilà qui était réglé. Un de moins. Si c'était aussi facile pour chacun, alors je continuerai volontiers. Jamais un travail n'aura été plus rapide ! Quoique je parlais trop vite. D'abord, j'avais observé ma victime : c'était le concurrent qui faisait peur. Le grand, à la peau blanche, qui ne m'inspirait aucune confiance. Le voilà hors-circuit. Avant, j'avais recommencé le roulage de liane autour de mon torse et de mon abdomen et avais soigneusement replacé mon charmant caillou à sa place. Je tournais ensuite presque excité autour du corps de l'adversaire. J'étais victorieux sur ce coup et même si je l'avais pris par traitrise et sans user de la baguette, j'avais quand même mis sur la touche un des sorciers. Pas mal non ? Mais je n'avais pas le temps de m'extasier devant ça. J'avançai de quelques pas. Je n'avais plus qu'à partir voir ce que c'était cette fameuse détonation qui m'avait rendu curieux. Cependant, je n'avais pas énormément progressé que j'entendis une branche craqué. D'instinct, j'empoignai ma baguette. Un éclair surgit de ma droite. Je l'évita de justesse mais pas mon arme, ni ma main. Le bout de bois avait sauté pour atterrir plus loin. Moi, je me précipitai devant, en me cachant derrière un tronc. Ca ne sentait pas du tout bon pour moi, mais pas du tout... J'entendais la respiration haletante de l'ennemi et ma seule défense magique m'avait été confisqué et jeter à quelques mètres de moi. En prenant en compte que je ne pouvais pas venir la rechercher en vitesse sans risquer la défaite ou pire : la mort. Me voilà coincé. Ca ne sentait pas bon... Ca en était même humiliant... Me faire avoir de cette façon...

Marcher en forêt est une activité qui permet de se recentrer, parfois. C’est l’occasion d’écouter la nature, d’y être attentif, de faire plus ample connaissance avec un habitat qui n’est pas le nôtre… Voilà pour la théorie.
En pratique, il faut compter la frayeur que peut inspirer une forêt inconnue, avec son lot de bruits en tous genres, rarement identifiables pour la plupart, souvent peu avenants également.
Ce n’était pas pour rien que Lestrange – car Rodolphus était doté d’un sens du pragmatisme assez développé, faut-il le rappeler – avait choisi le rôle du prédateur. Éliminer chaque mouvement suspect d’un coup de baguette, c’était dans ses cordes. Peu lui importait qu’il s’agisse d’une grenouille, d’un toucan ou de n’importe quel animal en voie de disparition. L’homme aimait le chaos et la destruction. Faire de sa baguette l’instrument de cette destruction, à vrai dire, il ne demandait pas mieux. Après tout, il était clair que celui qui se retrouvait tout en haut de la pyramide alimentaire était celui qui avait le moins à craindre des autres. C’était d’une logique implacable.

Il suffisait d’y penser, au fond : les petits ne mangent pas les grands. Sauf cas exceptionnels. Mais Rodolphus était trop vif pour prendre le temps de faire attention à la taille ou à la tête de chaque être vivant à qui il ôtait allègrement la vie… Oui, "allègrement". Tuer avait toujours été source de plaisir pour le Mangemort. Tuer, torturer et malmener. Dès qu’il était possible de s’adonner à ces plaisirs-là, le sorcier s’en donnait à cœur joie… même si tuer un animal était moins trépidant que prendre la vie d’un être humain. C’était viscéral chez lui : Rodolphus savourait chaque mort qu’il causait comme s’il s’agissait d’une délicatesse chocolatée… Chaque moment était important et chacun de ses sens, en éveil, détectait des sensations qui n’avaient pas leur pareille. Comme une praline fourrée à la crème pralinée… ou, mieux encore, ces petites mignardises, délicats biscuits croustillants fourrés au moka et recouverts d’une fine couche de chocolat noir… Oui, à la rigueur, chaque meurtre était une mignardise… surtout lorsque la mort suivait une agonie pleine de souffrance morale et de douleur physique. À ses yeux, la mort était le plus beau des spectacles que les ingrats puissent nous offrir.
En d’autres lieux et d’autres temps, Lestrange aurait fait un parfait Inquisiteur. Faire avouer les gens, ça n’avait pas de secret pour lui, c’était comme faire du balai, ça ne s’oubliait pas, il en était sûr. Comme disait l’autre : « Quand on a eu dans la bouche le goût du sang et de la cruauté, on ne s'arrête plus, mon garçon ». Voilà des paroles pleines de sagesse. Y repenser colla instantanément un sourire mauvais sur les lèvres du Mangemort. Certes, tout cela était bien vrai... Le temps passant, on finissait par se rendre compte que nos aînés avaient raison.

"Mille bouses de dragon !!"

Il avait parlé fort. Pas crié, mais parlé fort. Quand votre Seigneur et Maître vous a « dressé » à coup de Doloris pour être sûr de votre fidélité sans faille, vous vous habituez à la fermer quand vous vous faites mal.
Était-ce le coup de la distraction ? Sans doute… Voilà soudainement que Lestrange tomba. Ou plutôt, voilà que la jambe droite de l’homme traversa le sol, s’éraflant tout du long contre Salazar savait quelles horreurs souterraines… Vous imaginez la scène, Rodolphus tomba alors… s’écrasant de tout son long – moins la jambe droite – sur le sol couvert de feuilles et de branches.
Pestant contre lui-même, le sorcier attrapa prestement sa baguette qui était tombée près de lui et la cale entre ses dents, puis il s’appuya sur les coudes puis sur les mains pour se redresser doucement, soulevant son corps doucement, pour vérifier que chaque partie était bien à sa place. Pour la jambe droite, c’était plus complexe. Une fois les bras tendus et la jambe gauche solidement tendue, Rodolphus dut se rendre à l’évidence : non seulement il avait l’air con dans cette position, mais en plus, sa jambe lui faisait mal.
Quel était l’imbécile qui avait foutu un trou en plein milieu de son chemin ? Lorsque s’abattaient sur lui des déboires comme celle-là, le Mangemort avait une fâcheuse tendance à accumuler au fond de lui-même bon nombre de sentiments négatifs et virulents. Lestrange serrait les dents. Il s’assit, la jambe gauche tendue à côté du trou où sa jambe était engoncée, et entreprit de tirer dessus doucement pour la ressortir. Il devait y avoir des branches et des racines là-dessous, et des trucs qui piquaient. Prenant une grande inspiration, le sorcier tira d’un coup plus sec, déchirant au passage son pantalon et griffant profondément sa jambe… tout en lâchant quelques jurons bien sentis.

Une fois libéré, l’évidence lui sauta aux yeux : outre des plaies plus ou moins superficielles, il avait mal, différemment, comme si un muscle, à l’intérieur de son mollet, s’était soudain distendu à force de… à moins que ce ne soit les tendons près de la cheville ? Rodolphus n’en savait rien. Il savait juste que ce foutu trou dans le sol lui avait fichu en l’air toute chance d’être discret, furtif et rapide. Voilà qu’il allait devoir traîner la patte pour arriver à se déplacer. Et quelqu’un qui traîne la patte ou qui boite laisse plus de trace que quelqu’un n’ayant nul trouble de déplacement. Avec un soupir de lassitude, le Mangemort résolut d’immobiliser sa jambe de son mieux, avec les moyens du bord : deux branches, une de chaque côté de la jambe, liées ensemble, étroitement serrées, par une sorte de corde végétale… oups, oui, on appelle ça une liane. Sans oublier quelques feuilles larges pour le confort de cette attèle improvisée.
Si la chance n’était pas avec lui du tout, Rodo allait sans doute découvrir que ces feuilles seraient urticantes ou un truc du style. Il s’y attendait. Il fallait s’attendre à tout. À l’aide de sa baguette, l’homme coupa une branche plus épaisse et plus solide pour s’en faire une sorte de béquille.

* Pfff… si Rabastan me voyait, il mourrait de rire ! Qu’est-ce qui m’a pris de venir à ce foutu tournoi ? *

Lestrange était mauvais perdant. Il était aussi de mauvaise humeur. Et ces deux choses-là, ensemble, donnent quelque chose de pas très avenant, pour ainsi dire. La blessure qui le ralentissait le mettait également en rogne et cela accéléra la détente de sa baguette. Au moindre bruit, l’éclair vert jaillissait, plus rude et plus dur à chaque fois, comme si l’Avada Kedavra puisait dans la douleur de la jambe une puissance différente et pleine de rancœur.

C’est dans cet accoutrement que le Mangemort avançait désormais. Au point où il en était, il pensait n’avoir plus rien à perdre et était bien décidé à faire de son mieux pour se débarrasser au moins d’un concurrent. Comment faire, ça c’était une autre question…

Mais le réflexe vint à sa rescousse lorsque, tapi dans un buisson – épineux, à nouveau, il faut croire que le sort s’acharnait –, Rodolphus perçut du mouvement qui n’avait rien à voir avec un petit rongeur dans un arbre. Quelqu’un bougeait dans les parages.
Le Mangemort posa alors le pied droit sur une brindille qui ne se gêna pas pour craquer et révéler ainsi sa présence. Fronçant les sourcils lorsque la silhouette empoigna sa baguette, Lestrange lança tout de go un Expelliarmus, premier sort qui lui était passé par la tête. La baguette de l’autre s’envola jusqu’aux pieds de Rodo qui n’eut qu’à se baisser pour la ramasser… ce qui laissa ainsi le champ libre au quadragénaire qui s’avança du mieux qu’il pouvait.

"Paradoxalement, c’est sur vous que j’aurais misé si j’avais été quelqu’un d’extérieur à cette expérience. Et vous voilà à ma merci…" Rodolphus arborait un port altier, malgré la situation, et un regard condescendant. "Alors, jeune homme, de deux choses l’une… soit vous souhaitez que je vous raccourcisse comme vous l’avez fait de votre tenue vestimentaire, soit vous vous alliez à moi et tout cela finira par un duel, une fois que les autres concurrents seront hors d’état de nuire."

La baguette toujours pointée sur Michael, Rodolphus songeait à utiliser sur lui l’un de ses sortilèges préférés, histoire d’obtenir ce qu’il voulait. Ce n’était pas bien difficile à faire… mais pourtant, quelque chose au fond de lui l’avait poussé à proposer une alternative à ce sorcier plus jeune. Il était clair, cependant, qu’une fois que tous les autres auraient été éliminés, Rodolphus n’hésiterait pas à se retourner contre son futur ex-allié… qui deviendrait alors un adversaire comme les autres.

En acceptant de participer à ce tournoi, Annamaria pensait que le plus grand danger viendrait des autres participants. Et pourtant à l'heure actuelle, c'était la nature d'apparence inoffensive qui lui menait la vie dure. Des ronces, des chardons, des lianes, des arbres, des plantes vénéneuses indéterminées, la jeune auror commençait à regretter ses ennemis humains qui avaient disparus aux quatre coins de cette île infernale. Même son fidèle couteau fatiguait, sa lame déjà usée peinait à venir a bout des obstacles naturels qu'Anna lui forçait à vaincre. La jeune femme se surpris à pense ironiquement qu'elle aimerait bien voir débouler un ennemi, pour lui changer des plantes. Elle était surtout là pour se battre, pas pour défricher la forêt d'un riche sorcier excentrique qui avait la flemme de le faire lui même, mince! Anna n'était pas quelqu'un qui perdait rapidement son calme, mais au bout d'une heure à couper des lianes, elle commençait sérieusement à regretter d'avoir participer à ce stupide tournoi. Voyons quand même le bon côté des choses : si au bout de tout ce temps elle n'avait toujours pas croisé le moindre adversaire, c'est peut être parce qu'il était déjà tous morts, que les quatre hommes qui l'accompagnait dans son enfer s'étaient retrouvé et entretués, ce qui fait qu'elle était désormais la seule candidate en lice pour la récompense! L'organisateur farfelu n'allait sûrement pas tarder à sortir d'un buisson en criant "Surprise surprise!!" puis lui remettre une énorme bourse débordante de galions! Cela dit, il n'y avait que de très faibles chances pour que cela se produise. L'île était vaste, et si chacun avait atterri d'un côté différente, se retrouver pendrait du temps. Pour l'heure son seul espoir d'avoir un peu d'action était de se rendre sur les lieux de la détonation qu'elle avait entendu tout à l'heure. Plus le temps passait, plus Anna était sûre que c'était bien une explosion qui avait eu lieu. Et j'en profite pour caser une petite anecdote que je voulais mettre dans mon premier post mais que j'ai pas pu parce que j'en avait pas encore eu l'idée : ayant grandit dans une région où le plasticage est une spécialité locale au même titre que le figatellu, Nana était sans doute la plus apte des cinq a reconnaître le bruit d'une maison qui pète a dix kilomètres à la ronde! En l'occurrence elle doutait fort que ce soit une maison qui ai explosé, mais ce boum avait bien une origine, qu'Anna voulait absolument découvrir. Elle savait que c'était là l'endroit où elle avait le plus de chance de croiser des candidats, ou du moins ceux qui avaient le sang chaud.

Alors qu'elle progressait tant bien que mal dans la végétation étouffante, elle entendit soudain un bruit suspect a sa gauche, comme des branches sèches qui craquent. Alertée, elle se stoppa net, sortit sa baguette d'un mouvement vif, et observa silencieusement les alentours en tournant lentement la tête de la gauche vers la droite. Un ennemi, elle en était certaine. Il devait sûrement se cacher derrière les arbres et les hauts buissons pour mieux la surprendre, mais il était trop tard, Anna l'avait démasqué en l'entendant. L'effet de surprise était perdu, mais cela ne voulait pas dire que le danger était écarté pour autant. L'ennemi était toujours là, quelque part, à l'affut d'une occasion pour se jeter sur sa proie et la dévorer. Le rythme cardiaque de la corse s'accéléra d'un coup sous l'effet de l'adrénaline qu'elle sécrétait. Dans ses yeux s'alluma une sorte de lueur démente, ce qui ne lui arrivait que quand elle était sur le point de se battre. Elle était prête à répliquer, ses sorts étaient déjà sur sa langue et n'attendait plus que de franchir ses lèvres, si il le faut elle se servirait de son couteau, mais elle gagnerais. Le mot "combat" faisait remonter en elle une sombre folie, et dans ces moments là elle oubliait tout et surtout ses principes. Elle ne voulait que la victoire et rien d'autre, peut importe le tribut que paierais l'adversaire. Il pouvait perdre un bras ou deux jambes, tant qu'Anna avait l'avantage sur lui elle s'en fichait. Mais une fois la victoire arrachée, ses yeux retrouveraient leur couleur ambrée d'origine et ils s'éclaireraient de compassion pour la malheureuse victime. Car là était la plus grande faiblesse d'Annamaria : sa pitié. Elle avait beau être une guerrière talentueuse et passionnée, elle ne pouvait rester de glace devant un blessé, même si elle était à l'origine de ses maux. Une faille dont ses adversaire pourraient aisément tirer profit pour mieux la mettre hors d'état de nuire...

Mais pour l'heure, ses yeux étaient animés par le désir et l'envie de combattre. Un sourire dément grandissait sur ses lèvres, elle avait hâte que l'ennemi se montre pour le réduire en bouillie. Rien ne troublait le silence qui l'entourait, pourtant elle savait que quelque chose était là, tapis dans l'obscurité, et qu'il attendait le moment propice pour se montrer. Annamaria se sentait observée, de tout les côtés. A cause de cela elle n'était pas en mesure de dire où était l'ennemi ni d'en avoir une idée, aussi imprécise soit-elle, et cela était bien embêtant pour riposter. Mais d'un autre côté cela entretenait la flemme de combativité d'Anna, les battements de son coeur s'accéléraient pour son plus grand plaisir. Elle souriait, la baguette tendue devant elle. Elle ne l'avait pas allumée pour ne pas se faire repérée, ses yeux étant habitués à l'obscurité. Même en ne connaissant pas l'île elle pouvait en discerner chaque forme et chaque détail, cela faisait partie de sa formation basique d'auror. Elle attendait, patiente et jubilante, de montrer à l'ennemi ce dont elle était capable. Dans le noir et le silence le plus complet, où elle ne pouvait qu'entendre les battements rapides et irréguliers de son coeur d'aventurière, et son souffle court et froid.

Et puis soudain, il se montra. Il bondit littéralement d'un fourré et jeta sur Anna, qui l'esquiva sans difficulté. L'adversaire roula au sol et se releva, l'auror put alors le considérer. Et à sa grande surprise, ce n'était pas un ennemi singulier, bien au contraire. A vrai dire, ce n'était même pas un être humain ni même magique, mais un simple animal. Un vulgaire renardeau des forêts. Anna était déçue, elle qui voulait de l'action et du sang, elle se retrouvait face a un inoffensif renard au pelage que la jeune femme devinait roux ardent. Il lui faisait face, assis dans l'herbe sur ses pattes arrières comme un chat. Il n'attaquait pas, mais il avait l'air bien sûr de lui. C'est la première fois que Nana voyait un animal avec une expression aussi...humaine. Elle se demandait à quoi le renard pouvait bien penser et pourquoi il ne bougeait pas. Peut-être faisait-il partie d'une embuscade, peut-être est-ce un animagus qui allait se transformer d'une seconde à l'autre en sorcier et bondir à la gorge d'Anna, ou bien peut-être était-ce un véritable renard apprivoisé par magie et qu'il ne faisait que la diversion tandis que son maître avançait silencieusement vers la jeune femme pour l'attaquer par derrière. L'auror envisageait toutes les possibilités, sans quitter le renard des yeux. Elle se risqua alors à lui demander, en anglais :

- What do you want, fire fox?

(Oui je sais, c'était pourri comme feinte ) On ne sait jamais, dès fois le renard comprenne la langue de Shakespeare . Mais l'animal ne cilla pas. Il regardait droit devant lui et ne semblait pas faire attention à la gêneuse. Anna haussa un sourcil et tourna alors les talons pour voir ce qu'il fixait avec tant d'insistance. Et faillit avoir une crise cardiaque. Devant elle s'étendait une véritable mer de petits animaux de toutes sortes, en majorité d'autres renards, des rats et des furets à l'air sournois. Tous se regardaient entre eux, se faisaient de petits signes, considérait l'humaine d'un oeil mauvais, semblaient communiquer. Annamaria était partagée entre le rire et la surprise. Que pouvaient bien lui vouloir tout ces animaux miniatures? Elle ne tarda pas a avoir la réponse, mais elle ne la comprit pas vraiment. En effet, un furet plus grand que les autres sortir de la masse et s'avança vers la jeune femme avec la démarche d'un miliaire (ou du moins d'un furet militaire). Il devait être le chef de la communauté, car les autres baissaient les yeux quand il passait devant eux. Le capitaine furet grinça alors quelques petits grognements incompréhensible avec un air très sérieux, et Anna ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire, se penchant sur les animaux comme on se pencherais sur un enfant un peu trop ignorant pour lui apprendre quelque chose. Grosse erreur. Le furet en chef soupira et toisa l'auror d'un regard furieux. Il se tourna alors vers ses troupes et grinça un ordre que tous comprirent. Il y eu une petite agitation parmi les animaux, un bruit métallique, puis plus rien. Nana les observa, mi-étonnée mi-amusée.

Puis soudain la terre trembla légèrement, et un vacarme fracassant vint troubler le silence de la forêt, se rapprochant de l'armée animale. Celle ci disparut d'ailleurs aussi vite qu'elle était apparue, de même que le Firefox qui passa entre les jambes d'Anna pour se sauver. La jeune femme, surprise, tourna la tête un instant, et quand elle remit son cou bien droit telle ne fut pas sa surprise quand elle vit débouler sur la pente rocailleuse d'en face quatre énormes blocs de pierre qui descendaient droit sur elle!

- Ho ho. It doesn't feel good that shit.

Et elle prit ses jambes à son cou en direction de la plage. Par chance elle avait bien élaguer le chemin en marchant vers le centre de la forêt et pouvait donc se déplacer plus lentement. Derrière elle les pierres progressaient vite, mais même si elle écrasaient tout sur leur passage la végétation les fraînaient quand même un peu, juste assez pour permettre à Anna de réfléchir a un moyen de se sortir de ce piège. Elle avait raison, Firefox était bien une diversion mais elle n'imaginait pas que le danger qu'il cachait était aussi constitué d'animaux! Ils l'avaient bien eue, les fourbes!... Et maintenant elle devait trouver une idée pour se débarrasser de ces rouleaux compresseurs en liberté... La première chose qui lui vint à l'idée fut de lancer un sort, quelque chose qui casse.

- Confringo! lança-t-elle par dessus son épaule.

Le premier sort se perdit dans la forêt, alors elle réessaya en tentant de mieux viser. Et toucha juste puisque l'un des roches explosa dans un bruit infernal. Continuant sur cette lancée, la sorcière jeta à nouveau un Confrigo, mais celui ci toucha un arbre et le désintégra violemment, réduisant également à néant quelques arbres voisins et des plantes. Le problème c'est que cela dégagea la voie aux pierres qui gagnèrent dangereusement de la vitesse!

- *Censuré* de *censuré* de *censurééééééé*!!!! gueula Nana en bon français cette voix, limite au bord de l'hystérie.

Ne pouvant prendre le risque de détruire à nouveau des arbres et ainsi de permettre aux rochers de l'aplatir plus facilement, l'auror exténuée opta pour une solution plus stratégique : s'esquiver par un côté. Les pierres filaient tout droit, elles ne pourraient pas la suivre à gauche ou a droite. Alors le plus tôt possible, la jeune femme bifurqua vers la gauche et se jeta au sol. Les blocs continuèrent tout droits, passant à quelques centimètres des pieds d'Anna qui reprenait difficilement son souffle a terre. Elle était trempée de sueur et il lui semblait de jamais pouvoir retrouver son rythme cardiaque normal. Pour plus de facilité elle se mit sur le dos, une main sur la poitrine, et respira bien fort. Elle était endurante, mais pas au point d'atteindre des vitesses records en si peu de temps. Sa poitrine lui faisait mal, elle avait l'impression que sa cage thoracique allait lui déchirer la peau. Il lui semblait ne plus avoir d'os tant elle avait mal.

Mais elle ne devait pas rester ici, le tournoi continuait et si un concurrent la trouvait la trouvait ici il la tuerais ou l'assommerais sans hésitation. Alors dès qu'elle eut retrouvé sa respiration normale, elle se releva et se remit en direction du centre de la forêt. Toutefois elle évita de reprendre le même chemin que tout à l'heure, histoire de ne pas se retrouver nez à nez avec les animaux sournois. Et si elle en voyait un seul elle le ferait rôtir à la broche, ça leur apprendrait.

LE TOURNOI DES BERMUDES « On n'apprend pas aux vieux singes à faire des grimaces.»

feat Michael Terragone.Rodolphus A Lestrange

Je m'étais fait avoir comme un bleu. Piégé lamentablement par un drôle de personnage. Celui qui me semblait être le plus dangereux au niveau de l'expérience : après tout, il avait l'air largement plus aigri par les combats que moi. D'un autre côté, heureusement. Malgré sa pleine attitude de mangemort, quoiqu'il en était peut-être un, il avait l'air d'aimer les duels. Tout d'abord, après cette malencontreuse surprise, je sortis de ma cachette. J'aurais pu tenter diverses techniques de corps à corps, néanmoins il paraissait sûr de lui et avait réceptionné ma baguette au passage. Ce qui me laissait peu de chance de gagner. En temps normal, j'aurais pris ce risque. Avec une bonne pratique, il se serait retrouver à terre le temps que je puisse l'immobiliser. Là, c'était différent. Ce n'était pas une mission, mais un tournoi. Il valait mieux que j'attende sa décision avant de réagir. S'il décidait de me tuer, je me défendrais. S'il décidait de me rendre inconscient, je rétorquerai aussi, si du temps je posséderais. Si, en revanche, il proposait autre chose... Nous pourrions négocier. Ma rancune passée, j'avais beau être aussi solitaire, une alliance ne fait jamais de mal. Une alliance temporaire, risquée, avec deux partis qui peuvent chacun se retourner contre l'autre... Une alliance quand même ! Ou il pouvait juste me relâcher. Mais là, je le traiterais sans conteste d'idiots. Je préfère encore mourir que d'avoir bénéficier de la clémence totale d'un sorceleur aussi étrange et odieux. Bref. Je reprends : je sortais donc de mon arbre, mes bras le long de mon corps. Je sentais l'adrénaline venir. Qu'allait-il choisir ? La sentence fatale, celle éliminatoire ou celle qui lui profitera pendant un moment ? Après tout, je suis quand même Michael Terragone ! Non, je ne suis pas prétentieux. Mais mon talent a d'ores et déjà été prouvé plusieurs fois. Surtout si c'était un mangemort : il me connaissait par procuration. J'ai causé pas mal de problèmes chez eux. Discrètement, m'attaquant à des cas isolé et sans rien de personnel là-dedans mais je pouvais me vanter d'avoir fait quelques dégâts. Lui, il n'avait pas peur par contre. Cela venait assurément du fait qu'il tenait en main sa baguette et l'arme qui aurait pu me servir dans mon éventuelle défense. Mais j'en connais certains qui, même avec toutes les cartes de leur côtés, n'ont pas confiance en eux. Des faiblards. Mon adversaire actuel n'en faisait pas partit. « RODOLPHUS A. LESTRANGE : Paradoxalement, c’est sur vous que j’aurais misé si j’avais été quelqu’un d’extérieur à cette expérience. Et vous voilà à ma merci… Je ne quittai pas son regard après qu'il avait prononcer ses mots. Il voulait raffermir son pouvoir, prouver qu'il avait gagné. En me flattant d'autant plus. Une façon de me distraire ? Je n'en étais jamais insensible. Ca ne m'empêchait pas de mettre fin aux jours de la personne qui me flattait et qui me pointait son instrument de torture devant moi. En l'occurrence, lui, il allait survivre. Pour le moment. « RODOLPHUS A. LESTRANGE : Alors, jeune homme, de deux choses l’une… soit vous souhaitez que je vous raccourcisse comme vous l’avez fait de votre tenue vestimentaire, soit vous vous alliez à moi et tout cela finira par un duel, une fois que les autres concurrents seront hors d’état de nuire. Jeune homme ? Je le regarda de haut en bas. D'accord, il était plus vieux. Mais de là à m'appeler "jeune homme". Mine de rien, j'allais sur mes trente-trois-ans cette année. Enfin... Pourquoi pas ? Je fis un pas. Esquissant un sourire. Je voulu ricaner deux petits minutes, quoique tout bien réfléchi, je ne le fis pas. A la place, je fis un sourire de minable. Tout de même : respect. Pour la remarque sur mon accoutrement. Sur ce coup, il m'avait bien eu. Cet énergumène n'était pas en plein pouvoir de donner une leçon là-dessus avec ses deux branches accrochés sur sa jambe, mais allons bon. C'était drôle. Et il me garderait en vie pour l'instant. Juste à temps qu'il n'y ait plus que nous dans ce championnat, cela va de soit. Je fis un deuxième pas, de par le fait. Je ne risquais pas grand chose et sa méfiance ne grimpait pas de niveau. J'arrangeai ma position, me massant les poignets dans le dos et je fis le tour de mon nouveau complice. Je supposais qu'il me suivait du regard, histoire d'être en mesure de réagir au cas où je ne serai pas d'accord avec sa proposition. Tout au contraire : ça me profitait. Le duel de fin était plus gérable, de suite. Je continuais tranquillement à garder le suspense et à faire une inspection de ces atouts physiques. Comme je l'avais deviné, ce sorcier était puissant mais pas extrêmement souple. Ce que je disais, c'était gérable. Je passa sur son flanc gauche et attrapa ma baguette qu'il tenait vigoureusement dans sa paume. J'y jeta un coup d'œil. Pas de doute, c'était la mienne. Tant mieux. Là, n'importe quel assassin digne de ce nom aurait lancé un sort horriblement fort pour abattre l'autre. Et tel que je l'avais dis : en temps normal, je l'aurais fait. Dans un autre endroit, dans un autre contexte, il y aurait une chance sur deux pour que l'homme-aux-branches eusse finit en chair à pâté. Mais là, tout était différent. Par conséquent, il ne mourrait pas de ma propre initiative. Pas aujourd'hui. « MICHAEL TERRAGONE : Très bon choix, l'ami. J'aurais détesté vous tuer de sang-froid. D'accord, je l'avoues : je suis plus qu'un gros prétentieux. C'est juste que c'était à moi de faire mon malin. Je n'aurais peut-être pas du ajouter cette dernière phrase, certes. Mais l'autre choix était de se plier à ses désirs ? Et de jouer véritablement les lâches ? Non. Hors de question. Il m'avait clairement dominé, mais m'avait laissé une chance. Je veux bien toute aide, aussi mal-convenue soit-elle, mais s'incliner devant lui en acceptant son indulgence... Tout ce que j'avais à faire, c'était lui dire que je n'y voyais pas d'inconvénients. Ensuite, ce que dicte mon égo ne le regarde pas. Je me retourna brusquement. Il ne bougeait pas d'un cil ; il était tellement émoustillé par pseudo-menace. Je m'approcha de lui pour la énième fois. Il devait en avoir marre à force, de me voir partir, venir, passer derrière lui puis devant... Soit il se disait que j'étais quelqu'un de théâtral, soit que j'étais un clown. Les deux n'étaient ni faux, ni exact. Dans tout les cas, il avait bon. Excepté que là, on ne mouvait pas énormément. Il fallait régler ce détail. « MICHAEL TERRAGONE : Vous avez un quelconque plan ou allons-nous rester là à les attendre comme des imbéciles ? Question rhétorique. J'étais prêt à partir, dans n'importe quel sens. Qui m'aime me suive.

Bip-Bip?

Wééééééééééééééééééééé !!

Le hasard avait bien fait les choses. Mettre ce type déguenillé sur la route de Rodolphus, c'était permettre une alliance temporaire, certes incertaines, mais ô combien bienvenue ! S'il était agi du jeune Hopkins, Lestrange aurait pu gagner facilement, en jouant sur le fait que sa position sociale et hiérarchique, au sein des Mangemorts, lui donnait tous les droits possibles et imaginables... mais bon, il n'avait pas à se plaindre, cet homme, en face de lui, la trentaine convaincante, avait l'air plus solide et plus expérimenté. Quoiqu'un peu agité, visiblement : une fois l'accord conclu, ce dernier s'était empressé de récupérer sa baguette avant de se mettre à tourner autour de Rodolphus plusieurs fois de suite. Attitude énervante, mais pas vraiment gênante. C'était sans doute une technique pour déstabiliser un futur adversaire.

Lestrange observait ce petit manège en notant mentalement la souplesse de chaque mouvement : il allait devoir s'arranger pour handicaper ce type physiquement. Ce n'était pas un problème, c'était juste une précaution purement tactique.
Pour l'heure, cependant, le sorcier considérait son interlocuteur en analysant de son mieux les informations qui passaient à sa portée. Et qui se traduisaient pour le moment par la désinvolture et le besoin de bouger. Homme d'action, donc. Rodolphus, lui, ne bougeait que la tête, suivant des yeux les mouvements de l'autre.

"Besoin d'action? Bien. D'un point de vue purement stratégique, je propose de coincer nos adversaire. On avisera par la suite."

Soudain, un cri retentit : "Bip-Bip!". Contrairement à ce qui se faisait dans les façons moldues, ce cri ne fut pas suivi par un "Wéééééééé!!", mais bien par un formidable coup de vent, véritable rafale de couleur bleue. Au moins, les moldus prenaient la peine de rester en place et étaient ainsi plus faciles à éliminer d'un coup de baguette. Rien que pour cela, Lestrange aimait faire de petites incursions dans le monde non magique.

"C'était quoi, ça ?"

Si Rodolphus appréciait tuer des moldus, il se fichait pas mal de leur culture. Alors, ce "Bip-Bip" fuyant, ça n'évoquait absolument rien pour lui, pourtant, il avait bougé. Lestrange se tenait désormais debout, face à l'endroit d'où avait jailli la tornade bleue.
Ce n'était pas la peine d'essayer de suivre cette chose bleue. D'abord parce qu'elle filait comme le vent, ensuite parce que Rodolphus avait toujours mal à la jambe et enfin parce que l'observation de la faune et de la flore n'était pas à l'ordre du jour. Trois bonnes raisons, en somme.

"Je vais mettre en place l'un ou l'autre piège par ici. Cela pourra s'avérer utile pour coincer les autres concurrents."

Ou, en d'autres termes : "Dégage et rabats-les par ici, je les attends de pied ferme!".
Mais au loin, de là où l'autruche bleue était sortie, un bruit se fit entendre. Un bruit qui se rapprochait à toute vitesse. Rodolphus s'écarta en fronçant les sourcils et, de sa baguette, il fit léviter une énorme pierre pour la placer devant ce passage. Avec un peu d'entraînement, le Wingardium Leviosa, même informulé, permettait de déplacer des montagnes (enfin, façon de parler, bien sûr)...

LE TOURNOI DES BERMUDES « What's the hell ? »

feat Michael Terragone.Rodolphus A Lestrange

Je n'avais qu'une phrase à la bouche : c'est quoi ce délire ? Sincèrement ? J'avais déjà un drôle d'oiseau devant moi, fier d'avoir capturé ma baguette après m'avoir pris en traitre. Par pure surprise. Mais il semblait qu'un autre se cachait près de nous et circulait à tout allure. Je possédais une certaine partie de la culture moldue... Il m'étais parvenu un souvenir : ils appelaient ça les dessins-animés. Une histoire totalement incongrue, stupides et dépourvue de sens. A première vue, ça les faisait rire. Pourquoi pas ? Ma foi... Si ça les amusait.... Et donc, cette histoire parlait uniquement d'un coyote, canidé sauvage il me semble et d'un étrange volatile ayant les capacités de courir aussi vite que nous pourrions transplaner. Comique comme idée non ? De plus, il avait un nom plus que curieux. En vérité, il se nommait « Bip Bip ». Ce qui demeurait également le son qu'il émettait quand il s'apprêtait à se déplacer... C'est un peu comme si on appelait un chat « Miaou ». Quel intérêt, franchement ? Remarque, je ne saisissais pas bien pourquoi c'était le concept même de la chose qui me faisait peur et pas le fait qu'un personnage de dessin-animé, non-humain qui plus est, se promenait comme bon lui semblait sur cette île. Regorgeant de coups de théâtres, je devais l'avouer. Et ce n'était pas le seul. Pas le pire. Ni même le plus embêtant. Ou le plus stupéfiant. Tenez, par exemple, quand vous vous recevez des petits fragments de pierres en pleine figure, tombant à la dérive et assimilés de coups tel que cela vous affaiblit grandement n'est pas un peu humiliant ? Pour une personne de mon envergure, je parle. Assassin réputé, malin, débrouillard et néanmoins battu facilement par un mangemort et mis à terre par un caillou. Explosé à cause d'une roquette. D'où elle venait celle là d'abord ? Oh et puis ça n'avait pas d'importance. J'en avais ma claque de cette comédie, et ça ne faisait que peu de temps que j'étais là... Je préférais me faire un bon marquis ou une fugitive dangereuse, beaucoup plus simple. Au moins je n'avais pas à coopérer avec un spécimen « serviteur de Mage Noir » ! Quoique ça dépendais des jours. Toujours était-il que je me trouvais allongé contre le sol, mon protégeant comme je pouvais avec mon bras. La pluie de poussière passa, lentement, mais elle passa. Je me coucha. Exténué. Qu'allais-je bien pouvoir faire maintenant ? Enfin qu'allons-nous pouvoir faire ? J'avais un coéquipier à ce qu'il parait. Je plongeai dans une immense réflexion. Analysant toutes les possibilités et alternatives. Je ne trouvais rien. « L'ORGANISATEUR : Oh mes amis ! Comme je suis content de pouvoir vous parler ! Deux sont déjà hors course ! C'est magnifique, bien que vous soyez trop gentils à mon goût, poki poki pou ! J'ai une surprise pour vous ! Il est tout le temps aussi fashion ce type ? Fashion, fasciné, fascinant. Et potentiellement dangereux. Que nous réservait-il ? Je m'attendais à tout sur ce coup. Billy the Kid, Lucky Luke, Nicolas Sarkosy, Rahkesh Armadeus, sa grand-mère ! Tout ! Voir tous, aussi. Tous et tout. Je commençais à devenir fou. C'était contagieux ce machin ? « L'ORGANISATEUR : Vos portoloins que vous avez toujours sur vous, ont été activés pour exploser dans trente minutes, n'est-ce pas merveilleux ? Ils se désamorceront dès que l'un de vous gagnera, en restant le dernier debout ! J'adore ce public, j'adore ces concurrents, je vous aime, essayez juste de ne pas finir en purée, je vous inviterais à ma pendaison de crémaillère ensuite ! Comment ça ils exploseront ? Un portoloin qui explose, c'est pas bon ça, si ?! Pris au dépourvu, je n'avais plus qu'un choix : faire un mauvais coup à... l'autre là. Je me rendis compte qu'il était juste à ma gauche, aussi étendu sur les herbes fines et quasiment absentes. Je ne me posai pas une seule question et je sautai sur l'occasion. Ressaisissant mon arme, je lui attrapa le col et me mis à califourchon sur son corps. Non, pas pour faire ce que vous croyez ! En vérité, j'hésitai. Allais-je garder mon honneur et mes principes en un temps aussi court ? Probablement. Je soupirai. L'envie de lui claquer la tête contre le sol pour qu'il ne se réveille plus et qu'il soit éjecté me tentait mais... j'en décidai autrement. Je le lâchai et reculai de quelques mètres. Pointant ma baguette vers lui. J'avais un avantage certain. Pourvu qu'il me profite. « MICHAEL TERRAGONE : Levez-vous ! Vous m'avez laissé une chance, je vous en laisse une. Mais on a pas toute la vie alors ne perdons pas de temps. J'étais toujours aussi calme quand je disais ça ? A première vue, oui. Mais je n'avais pas envie d'être réduit en miette par un portoloin nerveux contrôlé par un organisateur follement excité par l'idée de faire des victimes. J'en étais même à me demander si perdre n'était pas la meilleure solution... Non ! Hors de question ! Je me battrai. Non mais. Je suis peut-être lâche mais je ne suis pas un perdant. Pas pour l'instant en tout cas.

La vie est un duel avec les

ombres qui vous détestent.

Guillaume Durand

Entre les éclats de rocher qui volaient en tous sens, les paroles peu rassurantes de l’organisateur de ce foutu tournoi et la présence presque ironique de l’homme des cavernes déguenillé, Rodolphus se retrouva, sans trop savoir comment cela se faisait, au sol, terrassé par une volée de cailloux plutôt douloureux qui venaient lui taper directement dans le dos. Frapper dans le dos… la plus traîtresse des manière de se battre. Quelle que fût la cause de ces éclats, Lestrange se promit de venger son honneur, dût-il pour cela raser la forêt qui couvrait l’île et remuer ciel et terre. Peu lui importait. On n’envoyait pas un Lestrange à terre impunément.

Le sorcier était donc au sol quand il entendit l’annonce qui allait faire monter en lui l’adrénaline à une vitesse folle. Le portoloin, dont il était par ailleurs impossible de se défaire – Rodolphus vérifia et constata que le médaillon semblait collé à sa peau – était piégé et menaçait d’exploser dans les trente minutes qui suivaient. Selon l’organisateur, il ne restait plus que trois concurrents. En l’occurrence, il y avait Rodolphus. Puis le type qui semblait sorti d’un photoshoot de Playwitch version aventurier. Le troisième… eh bien, il restait soit Hopkins, soit la jeune femme. Quoiqu’avec un séjour dans la jungle, n’importe quelle femme, qu’elle soit perchée sur des talons ou les pieds enfoncés dans des bottines de paramilitaire, pouvait se faire enlever par des gorilles pervers ou par des pygmées antropophages. A croire que la viande féminine était plus tendre que celle des hommes.

Soit, au final, ce n’était pas ce qui importait le plus pour le moment. L’autre, vêtu de son short effiloché et de sa chemise qui l’était tout autant, s’était relevé – lui qui avait enfourché Lestrange comme pour lui faire subir quelques outrages indécents… une position fâcheuse pour le Mangemort, bien qu’il eût toujours la possibilité de faire usage d’un coup de genou bien placé – et pointait sa baguette vers le Mangemort qui, la jambe engoncée entre ces deux branches, avait toutes les difficultés du monde à se relever. Contre toute attente – car, faut-il le dire, Rodolphus à la place de l’autre aurait frappé là où ça fait mal, essayant de mettre son adversaire hors d’état de nuire au plus vite – l’homme laissa une chance à Lestrange. Une chance de se relever et de se battre en duel.

Par Salazar, c’était quelque chose de très beau, cette loyauté. Même si Rodolphus était capable d’en manifester en certains cas, jamais sa loyauté n’allait de pair avec sa propre perte. Sauf bien sûr lorsqu’il s’agissait du Seigneur des Ténèbres.
Lestrange s’appuya sur sa jambe valide, mettant mentalement au point une stratégie qui lui semblait la meilleure idée pour se sortir entier et presque indemne de ce tournoi. Il feignait d’avoir plus de difficultés encore pour se relever, tactique tout ce qu’il y a de plus banale – mais qui fonctionnait très souvent malgré cela – pour faire croire à l’adversaire que la faiblesse l’avait envahi et que la pluie de rocailles n’avait pas arrangé les choses : certes, Rodolphus aurait certainement le corps couvert d’hématomes, mais ce n’était rien à côté de ce qu’il avait déjà enduré dans sa vie. Quelques bleus, quelques plaies, quelques bosses… bah, ça faisait partie de la vie, tout ça.

Bien sûr, Rodolphus aurait pu tuer l’homme dès le début, mais il avait préféré prendre un risque. Il ne fallait pas regretter ce risque, bien évidemment, car cela pouvait jouer en la faveur du Mangemort à tout moment. Ou en sa défaveur, mais il avait confiance en lui et en ses capacités. Suffisamment pour diriger discrètement sa baguette vers l’autre, en s’appuyant dessus et pour ouvrir la bouche, mimant un halètement laissant entendre que tout ce qui lui tombait dessus aujourd’hui était bien trop pour un quadragénaire amoché par les années…

"Merlin vous revaudra ça, soyez-en sûr… IMPERO !"

La baguette, posée sur la pierre, la main du Mangemort par-dessus, était dirigée dans l’exact axe dans lequel se trouvait l’adversaire de Rodolphus. Bizarrement, alors qu’il avait le choix entre tout un panel de sortilèges et maléfices, Lestrange avait choisi l’Imperium plutôt que le Doloris ou l’Avada. Si l’autre était sur ses gardes, il ne songerait pas forcément pour autant à manifester une volonté à toute épreuve. Et puis, il était extrêmement difficile de résister à l’Imperium. Sortilège impardonnable que Rodolphus maîtrisait depuis bien longtemps et grâce auquel il comptait utiliser Michael Terragone pour se débarrasser de l’autre concurrent… puis de ce Terragone, justement.

Le Mangemort se releva rapidement. Ce n'était plus la peine de feindre quoi que ce soit. A présent, c'était quitte ou double. Soit il pourrait se servir de Terragone, soit il devrait s'en débarrasser immédiatement. Plissant les yeux, Lestrange fixait son adversaire avec ce regard sombre dans lequel passaient toute la haine et toute la violence qui l'animaient. Les dents serrées comme son poing autour de sa baguette, il analysait la situation, considérant une fois de plus que l'observation et l'analyse étaient les meilleurs alliés dans un combat. Rabastan avait tendance à foncer dans le tas, ce n'était pas le cas de Rodolphus. Il n'avait jamais agi sans réfléchir.
Et cette fois, il menaçait son vis-à-vis du bout de sa baguette, concentré sur le moindre de ses faits et gestes, prêt à fondre sur sa proie comme un fauve qui trouverait une biche sur son territoire...

A présent que le sortilège était lancé, l'éclair coloré étant parti comme une flèche en direction de l'adversaire, Rodolphus songeait déjà aux ordres à donner à Michael. Il se tenait prêt aussi pour contrer une éventuelle attaque, avec les hommes de cette époque, on ne savait jamais à quoi s'attendre... et donc, mieux valait s'attendre à tout !

LE TOURNOI DES BERMUDES « What's the hell ? »

feat Michael Terragone.Rodolphus A Lestrange

La prochaine fois, je ne serais peut-être pas autant loyal. C'est une chose qui me jouait vite des tours. Cette inconditionnel respect pour les combattants, et l'art de ne pas tuer sans donner une chance à l'autre de se défendre. Excepté quand c'est un contrat, dans ce cas, je fais le boulot vite fait. Bien fait. Sans m'ennuyer avec n'importe quel détail inutile. Je le tue, point. Effectivement, j'aurais du appliquer cette règle pour cet homme robuste. D'un autre côté, lui aussi paraissait droit dans ce genre de choses. Puisqu'il sa décision ne fut pas de me réduire en miette, ou plutôt de tenter de me réduire en miette, mais d'essayer de prendre contrôle de ma personne. Pas mal non ? Si je m'y attendais. Un Impero lors d'un combat, c'est comme tenter d'attraper au lasso quelqu'un qui possède un flingue. Drôle de comparaison, je sais. Sur le moment, je n'avais pas trouver mieux. Mon cerveau se concentrant sur le sort qu'il m'avait lancé. Une formule si courte, si blafarde, si inappropriée. Néanmoins, si inquiétante et si persévérante. Ce type était un vicieux. Un vrai. Je vous le dis. Tandis que moi, je me l'avais pris de plein fouet. Telle une grosse claque. C'était, pour le moins, différent d'un Endoloris ou de tout autre sort d'attaque moins subtil. Celui-là semblait négocier avec mon sang, remonter le long de ma colonne vertébrale, me déchirant délicatement les entrailles, s'insérant délicatement dans mon cerveau. Tout ça en quelques secondes ; ni plus, ni moins. Moi, je luttais. L'important, c'était qu'il ne puisse pas me contrôler. Je détestais qu'on me manipule, si en plus on pouvait aussi se servir de mon corps comme simple marionnette ! Hors de question. Tant que je ne suis pas le marionnettiste, personne n'y touche. Quoique... Oh et puis bordel, assez philosophé. Il fallait que je me batte. Contrer l'Imperium n'était pas masse à faire. C'était juste dure. Le but n'étant pas réellement de le combattre, mais d'ignorer l'endoctrinement subit. Si, en revanche, ça émanait d'un commanditaire puissant... C'était sans équivoque plus difficile. Hors, j'étais fatigué. J'avais chaud. Je me faisais attaquer, agresser par des pantins, des plantes et des héros de dessins-animés. Tout ceci n'était qu'une rigolade. J'étais d'avis, non pas de gagner ce foutu tournoi, mais d'aller régler mes comptes avec celui qui a eut la bonne idée de nous refiler tout ce... cette mascarade. Sincèrement, je... je... je trouvais qu'on se fouta... Holy crap ! Ce pu... Ce mangemort réussissait bien son coup. Mais je me do... devais de... Merde à la fin ! Qu'il me laisse tranquille. Son acharnement s'abattait sur moi, brusquement, violemment. Sa maladresse dans les combats. Je ne lui obéi... obéirais pas. Même si mon pau... Mon poing venait de frapper le sol d'indignation. Et que je me sou... prosternais devant... Il... « MICHAEL TERRAGONE : Ahhhh ! Je me redressa de colère. Bizarrement, l'effet de domination s'était atténué. Avait-il pris peur ou était-il suffisamment surpris pour me laisser deux minutes de répit ? En tout cas, je l'avais perturbé. Même si ma respiration demeurait encore haletante, de par mon usage élémentaire de la force contre sort, je pouvais bouger relativement sans problème. Que faire ? Le tuer, le torturer, lui ôter sa baguette ? Pas assez de temps, trop de choix, trop de facteur. Il serait préférable si je le neutralisais. Largement préférable. Mais... une autre option restait plausible. Je mettais trop de temps à réfléchir, il revenait à la charge. Il m'aurait si je ne réagissais pas. Je levai ma baguette d'instinct, poussant sur quelques réserves vitales. Il en fallait du courage pour continuer à batailler pour un championnat de la sorte. « MICHAEL TERRAGONE : Attends ! Arrêtes ! Il y a... une autre alternative. On est pas forcé de se battre. Certes, ce serait... Je venais de retomber au sol. Mon avis ne l'intéressait guère. Mais je continuais à me débattre. Je n'allais pas me laisser faire ; et dans le cas où il ne souhaiterait pas m'écouter, alors je me défendrai d'une façon. Si j'en étais encore capable. « MICHAEL TERRAGONE : On est de bons sorciers, non ? La question avait soulevé un point intrigant. Où voulais-je en venir ? Voulais-je le distraire afin de mieux lui planter un couteau dans le dos ? Allait-il prendre part à la discussion ? Il ne bronchait pas. Mais j'arrivais mieux à me contrôler de secondes en secondes. Attendait-il la suite ? « MICHAEL TERRAGONE : Qu'est-ce qu'on fout là alors ? On se fait plus humilier qu'autre chose. Surtout par ce cin... ce cinglé d'organisateur ! Ah ! Je touchai probablement un point sensible. Toujours défier l'humilité et la dignité de son ennemi. Ca marche à tout les coups. Et puis, moi aussi je m'en prenais plein la... Vous avez compris. Là, je n'avais réellement plus le temps, ni l'envie, ni l'intérêt particulier de me battre. Il ne voulait pas me tuer, abandonner ou gagner, ça revenait au même. L'honneur, je m'en foutais. Mais si je voulais garder un peu d'honneur... Franchement, il valait mieux que je fasse sentir à ce malin organisateur ce que c'était un combat.

Things are changing...

Zornik

Il y a un sentiment de parfait bien-être qui peut vous envahir lors de tournois de ce genre. Le moment où votre adversaire lutte contre un de vos sortilèges, sans même avoir le temps, la force ou l’occasion de vous en lancer un en retour y participe. C’est très simple : c’est le moment exact où vous vous sentez tout-puissant, le moment où vous seul pouvez décider du droit de vie ou de mort sur quelqu’un. Vous pouvez choisir de le faire souffrir ou d’abréger ses souffrances… Peu importe, c’est votre propre décision et nulle autre personne n’a ce pouvoir que vous avez sur l’autre.
Dans la situation actuelle, Rodolphus avait envie d’en finir vite, mais, paradoxalement, la vie de ce type ne l’intéressait pas. À quoi bon la lui prendre s’il n’en ressentait pas le besoin ? S’il avait un jour vent de cela, de telles pensées, un certain Seigneur des Ténèbres aurait tôt fait d’envoyer Lestrange en recyclage, histoire de le rendre plus cruel que jamais. Mais il fallait croire que le Mangemort avait tendance à garder un peu plus de son libre arbitre lorsqu’il n’était pas en mission pour le Dark Lord. Livre arbitre, mansuétude et folle passion. La prison l’avait très nettement changé. Peut-être était-ce de là que venait la perte de vitesse des ordres de missions ? En tout cas, cela permettait à Lestrange de retrouver bien plus souvent sa chère épouse au creux de ses bras et, rien que pour ces instants bénis, Rodolphus appréciait vraiment la vie hors de taule.

Mais revenons-en à ce qui se passait sur cette île, car de telles pensées avaient tendance à amoindrir la force de l’Imperium et, avec tout cela, voilà que Terragone prenait la parole sans que Rodo ne lui en ait intimé l’ordre. Cette fois, le Mangemort écouta, pourtant, même si quelques secondes auparavant, il aurait pris un malin plaisir à éclater la tête de ce type à coups de semelles… C’est sans doute ce que Lestrange aurait fait si sa jambe n’avait été douloureuse. Laisser l’autre parler, sans perdre trop de concentration. Essayer de rester insensible à toutes ses paroles…
Ça aurait été tellement facile quinze ans auparavant ! Pourquoi fallait-il que tout soit sans cesse remis en question de la sorte ? Avant Azkaban, Rodolphus ne s’en posait pas trop, des questions, il agissait en connaissance de cause, après avoir réfléchi un peu, mais aucune interrogation éthique ou morale ne venait le chatouiller. Et là, bizarrement, ça lui tombait dessus. Peut-être qu’il devrait en parler à son psychomage…

Voir ce gars-là au sol, ça faisait naître en Rodolphus un petit combat intérieur. Frapper un homme à terre… Oh oui, alors, c’est tellement marrant de voir jusqu’où son sang peut gicler ! ou bien frapper un homme à terre… et puis quoi encore ? Je n’ai pas envie de me salir pour l’olibrius qui m’a envoyé ici.
Certes, ce mec au sol avait des arguments, mais Rodolphus, s’il tenait à pouvoir quitter cette île la tête haute et en un seul morceau, n’avait pas à fléchir face à cela.

Serrant les dents en un rictus, se concentrant à nouveau sur son Imperium, Rodolphus tenta de rendre ce sortilège plus fort, beaucoup plus fort, pour pouvoir enfin contrôler Michael. Mais le bougre luttait, c’était évident. Pourtant, pouvait-on oublier les Sortilèges Impardonnables ? Non, quinze ans de prison ne changeaient rien, ça restait ancré en vous… Comme pour le Doloris, l’Imperium nécessitait une volonté de fer et Rodolphus s’était simplement laissé remettre en question par les événements. Pas par Terragone, non, ce qu’il disait n’était qu’une sorte de diarrhée verbale. Il cherchait à contaminer Lestrange, mais le quadragénaire ne comptait pas se laisser avoir.

Fermer son esprit, contrôler celui de ce type, y insuffler des ordres… Fermer son esprit, contrôler celui de ce type, y insuffler des ordres… Fermer son esprit, contrôler celui de ce type, y insuffler des ordres… Fermer son esprit, contrôler celui de ce type, y insuffler des ordres…

Rodolphus savait comment pratiquer cet art. L’occlumancie était un domaine qu’il connaissait très bien, il avait eu le meilleur professeur qu’on puisse avoir dans le monde, durant les cinquante dernières années. Le contrôle de l’esprit de Michael devait passer par là. Ne pas se laisser influencer par des paroles insensées, garder sa force, garder le contrôle… prendre le contrôle…
Et soudain, Lestrange sentit son adversaire faillir. Ou faiblir, plutôt. Il n’était pas facile de lutter contre un Imperium, mais quand celui qui vous le balance a utilisé ce sortilège à l’envi durant son existence, la difficulté ne peut qu’augmenter.
Les ordres que Rodolphus donna alors suivirent une certaine gradation :

"Jette ta baguette le plus loin possible, puis recouche-toi sur le sol et médite à tout ce que ce tournoi ne t’apportera jamais."

Préparation mentale. La méditation négative, ça occuperait l’esprit de Terragone suffisamment longtemps pour permettre la fin de ce « duel ».
Lestrange vit, non sans sourire, Michael balancer sa baguette magique bien loin et se coucher volontairement sur le sol.
Un type comme lui devait très certainement essayer de lutter encore et encore, mais le Mangemort ne voulait plus jouer. Il tenait à en finir vite. Si l’organisateur avait été présent juste à côté d’eux, Rodolphus aurait invité Michael à tuer ce dingue, tandis que lui, le Mangemort sans morale, aurait mis Terragone hors d’état de nuire. Mais cela n’avait aucun charme.
Laissant Michael couché sur le sol, sans rompre sa concentration sur son esprit, Rodolphus entreprit d’échafauder un plan pour coincer ce gars sans le tuer. Car non, il n’avait nulle envie de lui ôter la vie, peut-être était-ce une erreur, mais Rodolphus n’y tenait pas. Un simple Stupefix pouvait suffire, maintenant. Et c’est ce qu’il tenta. Par la suite, il pourrait toujours coincer le corps sous un tronc d’arbre pour le rendre vraiment tout à fait hors sujet, mais ce n’était pas au programme immédiat. Et les trente minutes avant l’explosion des portoloins n’en étaient plus que vingt désormais.

Spoiler:

So divine
your luckiest crime
that ended in mine

Puggy

Il faut croire que rien ne peut jamais se passer comme vous vous attendiez. C’est simple, chaque geste, chaque mot, chaque pensée, tout cela conditionnait logiquement les événements qui suivaient. C’était comme cela que tout se passait toujours et chaque chose apportait son lot de conséquences, bonnes ou mauvaises.
Ici, en l’occurrence, tout ce à quoi Rodolphus s’était attendu n’arrivait pas. Il avait commencé par soumettre Michael à l’Imperium, en se disant que, décidément, si cela fonctionnait, ce type se mettrait hors jeu lui-même, mais ledit type avait décidé de jouer les fortes têtes. Si le Mangemort n’avait pas été aussi habitué à faire usage de ce sortilège impardonnable – enfin, de celui-là parmi les autres, faut-il le dire, la maîtrise des trois Impardonnables étant un impératif pour figurer parmi les Mangemorts – il aurait vite été désarçonné. Mais non, Lestrange luttait pour maintenir le contact, pour dominer et soumettre Terragone…
Et puis voilà qu’un autre type, tout droit sorti d’on ne sait où, fit son apparition, l’air goguenard et le verbe acide. Rodolphus tressaillit en s’entendant nommer « Mangemort »… L’anonymat était décidément quelque chose de très difficilement conservable, dans ce foutu monde ! Parfois, c’était vraiment horripilant : être connu et reconnu partout, tout le temps (et par tous les temps), alors que les gens qui le reconnaissaient, eh bien, pour la plupart, ce n’était que des inconnus pour Rodo. Shit.

L’intrus commença par rendre sa baguette à Terragone, à qui Rodolphus envoyait toujours la puissance maximale de l’Imperium en pareille situation. Dans des cas comme celui-ci, si la légilimancie avait été une forme de télépathie, tout aurait été très vite bouclé. Mais ce n’était guère cela, c’était bien plus subtil. Rester concentré et soumettre totalement Michael, c’était la clef. Avoir une marionnette pour agir ici, ce serait tout bénef’.
Cependant – Merlin était-il contre Lestrange aujourd’hui ? – l’intrus avait envie de bouger, mieux encore, il voulait se battre. Rodolphus entendit distinctement le Sectumsempra – sortilège visiblement bien plus connu à l’heure actuelle qu’au moment où les Lestrange avaient été emprisonnés à Azkaban : ce maléfice, c’était Rogue qui l’avait découvert… ou inventé, avec lui, tout était possible… et il l’avait enseigné aux Mangemorts des années plus tôt. Comment ce maléfice avait-il pu tomber dans l’oreille de ce mec-là ? C’était une question qui demeurerait certainement sans réponse.
Bref. Ce sortilège lancé comme cela ne pouvait être destiné qu’au Mangemort. Rodolphus fit vole-face et relâcha donc son attention et sa concentration pour quelques instants. De sa baguette jaillit un Protego qui atténua de justesse le Sectumsempra qui atteignit tout de même la jambe déjà blessée du Mangemort. Les traits du visage crispés, Lestrange souffla de rage. Il ne pouvait supporter qu’on l’interrompe en plein « travail ».

"Par Salazar, tu ne vois pas que tu déranges ? Confundo !"

Peu importait l’identité de ce type ou son rôle sur cette île maudite, Rodolphus avait dirigé vers lui le sortilège de confusion, histoire de lui faire perdre la boule et de lui faire faire des choses débiles. S’il perdait la tête, ce type ne gênerait pas pendant quelques minutes. Lestrange ne prit pas la peine de rester face à l’intrus trop longtemps, il avait un autre sorcier sur les bras. Terragone, de nouveau armé grâce à l’intervention de l’autre raclure. Le Mangemort tenait plus que jamais à contrôler les actes de Michael. Un esclave tout dévoué, ça ne se refusait pas dans un duel. Mais avec l’autre type, c’était désormais plus compliqué. Avec un peu de chance, l’Imperium lancé plus tôt avait suffisamment dominé l’esprit du sorcier étranger pour qu’il obéisse… Il fallait tenter.

"Défonce-le avec moi, ce gars n’a rien à faire ici."

Être prêt à tout, désormais. Car si l’Imperium n’avait pas été assez influent, Michael allait certainement essayer de lui faire passer le goût de la bièraubeurre. Pris entre deux feux, c’était ce qui se passerait pour Rodo dans le pire des cas. Au mieux… eh bien, au mieux, il n’aurait à s’occuper que d’un sorcier à la fois. Car un duel à trois, c’était un peu poussé. Pas impossible, mais cela n’était plus un duel, alors. Dans « duel », on entend « deux ». Ça donnait quoi, alors ? Une « truelle », peut-être ? ça sonnait bien, ça, comme mot…
Allez, ce n’était pas le moment de penser à des trucs pareils. La situation était grave… mais pas désespérée.

Let’s Pretend


Life of Agony

De deux choses l’une : l’intrus était l’une de ces innommables raclures indignes de figurer sur Terre, soit c’était juste un allumé venu d’on ne sait où, qui venait ici pour faire le mariole en ayant une attitude pour le moins horripilante. A moins qu’il ne soit les deux, finalement. D’une manière ou d’une autre, en tout cas, sa présence dérangeait. Et pas qu’un peu.
Ayant déjà invoqué Salazar Serpentard pour le prendre à témoin, Rodolphus grogna en maudissant Merlin, Ulric le Follingue et tous les autres sorciers célèbres qu’on citait en pareille situation.
Le maléfice de confusion, lancé vers l’intrus, avait été dévié et venait de frapper de plein fouet celui avec qui Lestrange avait été prêt à faire alliance pour un temps. Soit. Il était clair que la vie ne faisait pas de cadeau… alors pourquoi s’y mettrait-elle, tout à coup ? Voilà donc le dénommé Michael Terragone avec la tête dans le cul, les idées floues et décousues. Dommage que ce soit tombé sur lui, malgré tout, il avait l’air d’être un mec plus ou moins bien.

En vérité, celui qui était le plus gênant ne semblait pas être du même acabit. Jugez par vous-même : un type qui lance des blagues à tout moment, qui se permet de faire apparaître de quoi prendre le thé et tout cela en plein duel, avouez que ça a de quoi inspirer quelques questions. Décidément, ce mec-là ne devait pas avoir toute sa tête. Le sortilège de confusion lui aurait peut-être remis les idées en place, mais rien n’était sûr… à part peut-être que le temps filait et qu’il était loin de suspendre son vol. Bon sang, cette théière !!! Rodolphus voyait en cet objet une matérialisation du manque de savoir-vivre de l’autre type.

"C’est ça, et n’oubliez pas les cookies et les sucrettes, surtout, médème !"

Il se croyait chez Mrs Pieddodu ou quoi, celui-là ? Le Mangemort visa la théière avec un Confringo bien senti. Passer son énervement sur une théière, on aura tout vu… Mais le temps passait, il ne devait rester qu’un quart d’heure, à peu de chose près, avant que le médaillon n’explosât. Sale affaire, vraiment.
Et Terragone qui gisait sur le sol et semblait déblatérer des poèmes aux plantes environnantes… Quelle déchéance !

"Diffindo !"

Puisque Michael semblait hors concours, il fallait éliminer l’autre énergumène pour sauver sa peau. Le sortilège du scalpel, c’était un bon choix. Avec les morceaux de théière et le liquide brûlant, ça pouvait être de toute beauté.
Il fallait bouger, aussi, en essayant de faire vite. Un duel avec un sorcier assis à une terrasse de salon de thé, c’était déjà très moyen, mais avec une patte folle, mieux valait trouver de quoi se protéger un minimum. Un arbre. Il n’y avait pas d’autre choix, pour le coup. Rodolphus se jeta derrière un tronc bien large et se remit debout le plus vite possible.

" Espèce de sac à bouse de dragon ! Bats-toi, plutôt que de jouer les femmelettes ! Stupefix !"

L’agressivité du Mangemort augmentait. Normal, me direz-vous. Et en effet, c’était on ne pouvait plus normal : sa vie dépendait de l’éviction de l’ennemi. Peu importait désormais de gagner le tournoi ou non, il fallait surtout s’en sortir vivant. Ne fût-ce que pour pouvoir se venger par la suite…