Suis moi je te fuis. Fuis moi je te suis. ♣ FE. Evan

« Suis moi, je te fuis. Fuis moi, je te suis. » Evan Thyle & Aurianne M. De Bray

Aurianne se promenait seule dans les couloirs du château. Ils étaient presque vide à cette heure-ci. C’était le milieu de l’après-midi et elle avait une heure de creux. Elle venait de sortir d’un cours d’histoire de la magie particulièrement ennuyant. Non pas qu’un cours d’histoire de la magie est déjà été intéressant, mais aujourd’hui, pour une raison inconnue, cela avait été pire. Toutes ces dates et ces périodes passées dont elle ne se souviendrait plus quelques jours plus tard, qu’est ce que cela lui apporterait-il de les apprendre ? Tout ce que ce cours avait réussi à lui apporter, c’était une incroyable migraine et une sensation d’étouffement. Lorsque la sonnerie c’était enfin fit entendre, elle avait l’impression d’avoir passé une éternité entière dans cette pièce. Elle s’était hâtée de ranger ses affaires et s’était précipitée à l’extérieur avant que l’un de ses amis ait eu le temps de lui adresser la parole. Elle marchait maintenant en direction de la porte du château. Elle avait besoin d’air frais et de se changer les idées. Hormis pendant ses cours, elle avait eu l’impression que le temps filait à une vitesse folle en ce début d’année. Elle n’avait presque plus le temps de souffler, pendant que toutes sortes de choses lui tombaient dessus. Fort heureusement pour elle, rien de mauvais. Elle avait eu son lot de problèmes ces dernières années. C’étaient même d’heureux événements. Elle repensa notamment à Ewell.. Tout c’était passé si vite, il était si différent d’elle… et pourtant elle ne regrettait rien.

Elle poussa enfin la porte du château. Elle sentit une bouffée de vent lui faire voltiger les cheveux. Elle avait de la chance, il faisait encore doux pour cette période de l’année. De plus le soleil brillait et le ciel n’était traversé que par de rares nuages. Un temps idéal pour sortir. Elle n’était d’ailleurs pas la seule à avoir eu cette idée, car le parc était rempli d’élèves à proximité du château. Elle s’enfonça donc dans le parc. Elle arriva à proximité du lac. Ce lac dont elle n’avait plus osé s’approcher durant une longue période. A présent elle trouvait son calme réconfortant, apaisant. L’endroit était presque désert. Elle aperçut juste une silhouette, de loin, elle n’arrivait pas à distinguer qui cela pouvait être. Elle s’approcha, pensant s’asseoir contre le tronc d’un arbre et pouvoir se reposer seule… Mais à apparemment, le destin en avait décidé autrement pour elle, car en arrivant, elle se rendit compte que cette personne seule, était Evan. Il l’avait vue, elle le savait, car il commençait à s’approcher d’elle. Elle ne lui avait plus vraiment reparlé depuis la soirée dans la salle sur demande. Elle avait cependant remarqué qu’il n’aimait pas la voir avec un autre garçon que lui. Il avait beau être trop fier pour l’avouer, et sortir avec une fille, cela l’avait quand même touché, un tant soit peu. En d’autres circonstances, elle aurait profité de cette occasion pour essayer de le faire céder, et il se serait fait un plaisir de la rendre folle. Mais maintenant, c’était différent. Ce petit jeu ne l’amusait plus, elle s’était « rangée » si on peut dire. Il était trop tard pour faire demi-tour. Evan était presque sur elle, et elle se demandait bien ce qu’il pouvait encore lui vouloir…

« Suis moi, je te fuis. Fuis moi, je te suis. » Evan Thyle & Aurianne M. De Bray

Aurianne s’était figée sur place. Evan accélérait le pas pour venir à sa rencontre. Elle ne pouvait plus l’éviter à présent. Elle se força à afficher un masque de calme froid sur son visage, pour ne pas trahir l’incroyable bordel à l’intérieur de sa tête. Evan et elles avaient exactement le même caractère. Elle pouvait très bien imaginer ce qu’il ressentait à présent. C’était comme si leurs rôles étaient inversés. A présent, ce n’était lui qui ne supportait pas de la voir avec quelqu’un d’autre… Bizarrement, cela la toucha quand même. Elle ne s’y attendait pas. Elle n’avait jamais compris le sentiment qui la reliait à Evan. Ce n’était pas de l’amour, non, l’amour c’était bien différent, bien plus beau, et elle l’avait trouvé. Alors pourquoi donc était-elle si satisfaite de lire l’énervement sur le visage de Evan dès qu’il la voyait avec quelqu’un d’autre ?

Elle n’eut pas le temps de réfléchir à toutes ces questions et de remettre de l’ordre dans ses pensées, car Evan était déjà sur elle. Il lui adressa un sourire. Ce sourire qu’elle trouvait si magnifique il n’y a pas si longtemps, lui semblait avoir perdu de son éclat. Il passa sa main dans ses cheveux, l’air décontracté. Mais il avait quelque chose en tête, elle le savait. Il ne pourrait pas supporter de voir son égo blessé sans réagir.

Evan. – « Bonjour Aurianne. Comment tu vas ? »

Comment elle allait ? Très bien Evan merci, t’es juste en train de foutre le bordel dans ma tête. T’imagines pas le nombre de questions que je me pose constamment par ta faute à en avoir la migraine, alors pourquoi ça n’irait pas ? Et elle se demandait si c’était pareil pour lui. Elle savait que cette attirance était réciproque, mais arrivait-il à mettre des mots dessus ? Aurianne attribuait cela à son égo. Elle ne supportait pas qu’il lui résiste. Et maintenant, elel était flattée que son égo à lui, en prenne un coup.

Aurianne. « Ah salut Evan… Je vais bien merci, et toi ? »

Elle avait parlé d’un ton détaché conservant un visage calme, lui faisant bien comprendre qu’elle était passée à autre chose.

« Suis moi, je te fuis. Fuis moi, je te suis. » Evan Thyle & Aurianne M. De Bray

Evan ne sembla pas se soucier du fait qu’elle n’avait pas du tout envie de lui faire face. Au contraire, ça le blessait qu’elle ne s’intéresse plus à lui, et elle savait pertinemment qu’il ne la laisserait que lorsqu’il avait obtenu ce qu’il voulait.

Evan. – « Je vais bien. Qu'est-ce que tu fait dehors ? Tu ne devrais pas être entrain de roucouler auprès de ton traître à sa maison ? »

Elle se demandait si ses pensées étaient dans le même foutoire que les siennes. C’était sûrement le cas, étant donné qu’il était aussi fier, narcissique et séducteur qu’elle. Mais lui au moins, arrivait à le cacher derrière son sourire incessant. Elle se sentait presque perdre pied, prête à céder. Mais elle résistait de toutes ses forces. Elle détestait perdre, et elle ne donnerait pas cette satisfaction à Evan. C’était tout ce qu’il attendait d’elle, un signe de faiblesse. Et lorsqu’il verrait qu’elle était prête à craquer, il refuserait à son tour de s’abandonner. C’était devenu un jeu entre eux, un jeu malsain. Et elle se refusait de le laisser gagner. Elle pouvait notamment lire le désir dans ses yeux. Désir partagé, bien que cela ne l'enchante pas de l'avouer, mais elle savait que tout comme le jeune homme, ses yeux à elle la trahissaient aussi. Et elle avait raison, car elle vit son sourire s'agrandir...

Aurianne. – « Je te retourne la question. Ta petite Bouffondor doit se désespérer sans toi. »

Elle avait parlé calmement, mais d’un ton ironique. Elle savait très bien qu’il insultait Evan pour la mettre en colère, pourtant ça n’avait pas marché. Il n’y a pas longtemps, il aurait sûrement réussi, mais ces derniers temps, elle ne savait plus si elle avait fait le bon choix en sortant avec le rouge et or.. Aussi elle se contenta d’inverser les rôles, insulter Tanya pour lui faire perdre son sang froid. Elle ignorait si cela allait marcher. Et elle ignorait même si elle voulait que cela soit le cas ou non. Bien sûr qu’elle mourait d’envie de voir Evan s’énerver, de lui faire perdre la face, qu’il montre comment il se sentait derrière son sourire. Qu’elle gagne leur jeu. Mais en même temps, elle était exactement comme lui, trop fière pour avouer qu’elle n’aimait pas qu’il soit au bras d’une autre.

« Suis moi, je te fuis. Fuis moi, je te suis. » Evan Thyle & Aurianne M. De Bray

Aurianne avait marqué un point, sa petite réplique avait eu le don d’énerver Evan, pour ce qu’elle pouvait en juger par le regard noir de celui-ci. Son regard à elle était fier, mais elle n’était pas totalement satisfaite. Ainsi, Evan aimait Tanya au point d’entrer en colère pour un simple mot ? Elle chassa cette pensée de son esprit, se contentant de savourer le plaisir de voir leurs rôles inversés.

Evan. – « Tu veux bien arrêter de l'insulter ? C'est quoi ton problème avec elle ? T'es jalouse c'est ça ? Et je te ferais remarquer que tu sors avec un Bouffondor. »

Il avait insisté sur le mot. Bouffondor. Si on lui avait dit qu’un jour ce simple mot lui ferait mal, elle aurait envoyer balader l’imbécile qui osait proférer de telles absurdités à coups de grands éclats de rires. Et pourtant si. Son regard perdu de sa fierté. Elle avait réussi à inverser leur rôle pour un temps, mais Evan ne se laissait pas vaincre aussi facilement. A cet instant, elle avait juste envie de l’étrangler, ou de le jeter par terre à coups de Doloris. Une telle tension s’était installée entre eux, qu’elle remarqua à peine les quelques élèves qui prenaient un grand soin à les éviter. Elle ne supportait pas que l’on insulte Ewell. Et si elle pouvait l’ignorer un instant, elle ne le pourrait pas indéfiniment. Si ceux de sa maison n’appréciaient pas leur relation outre mesure, ils avaient au moins la délicatesse de l’accepter. Evan lui prenait un malin plaisir à la déstabiliser avec leur éternel jeu qui finirait par en blesser un jour au moins un, et peut êtres même les deux.

Elle s’approcha de lui, collant presque son visage sur le sien. Elle s’efforçait de garder un visage impassible ne trahissant rien de ce que ses paroles lui faisaient. Si elle lui montrait ses faiblesses il en profiterait, elle ne le connaissait que trop bien, pour être elle-même pareille, alors autant profiter de son avantage. Elle l’avait énervé en insultant Tanya, il fallait qu’elle se concentre sur cette idée. Elle avait Ewell, et le fait que Evan s’intéresse ou non à elle n’avait plus aucune importance.

Aurianne. – « Tu ne te gênes pas toi, lorsqu’il s’agit d’insulter Ewell. Alors je parlerais de ta Bouffondor comme j’en ai envie. »

Elle parlait de son éternel ton calme, ne laissant passer aucun de ses sentiments. Elle avait volontairement fait abstraction de la deuxième partie de ses paroles, ne tenant pas à lui faire le plaisir de répondre à ses provocations, bien qu’elle mourait d’envie de lui faire savoir ce qu’elle en pensait. Elle, jalouse de Tanya ? Le pauvre ne savait plus où il en était. Pourquoi serait-elle jalouse d’une Sang de Bourbe Bouffondor ? Quand au fait qu’elle sortait elle-même avec un rouge et or, cela ne regardait qu’elle et elle n’avait aucun compte à lui rendre. Elle avait encore approché son visage du sien pendant qu’elle lui parlait, prenant un malin plaisir à le déstabiliser.